Grand OEuvre
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Grand OEuvre , livre ebook

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Description

L’abbé entendant faillit s’étrangler. Baldwin de Chartres, était un démonologue oublié, presque inconnu, alors qu’il avait été le chantre reconnu des philosophes occultes du XVe siècle. L'Abbé avait pu feuilleter un de ses ouvrages, la Clavicule de Berthus. Les propos hérétiques qu’il renfermait, avaient permis à Jean Wier de calculer la formule mathématique comptabilisant les 666 légions infernales et leurs 66 princes. De quoi s’étrangler en effet ! Dans son malheur, pour faire passer sa toue, on servit avec empressement du rosé frais à Monsieur l’Abbé.
« … En lisant leurs ouvrages, notamment la première version de 1556 de la Philosophie des Anciens Egyptiens de Baldwin, j’ai compris que ce à quoi je croyais, n’était peut-être qu’illusion et tromperie ! »
- Peut-être n’avez-vous pas compris tout simplement, ses écrits qui doivent demeurer interdits !, Lança Monsieur l’Abbé.
- Monsieur l’Abbé, durant tout le moyen-âge, les peuples de l’Europe ont suivi des messes en Latin, langue qu’ils ne connaissaient pas. Encore aujourd’hui, vos fervents croyants récitent des prières dont les mots leurs sont incompréhensibles. Les Textes Saints sont issus d’une tradition et des mythes, qui remontent bien avant leur traduction en hébreux. Je peux donc, sans désir de blasphème, vous retourner cette réflexion. Qui peut dire qu’il a saisi les véritables symboles contenus dans la Bible ?
Monsieur l’Abbé, s’étouffa de nouveau dans son verre. L’assistance, elle, bien qu’amusée, écoutait religieusement.
« La problématique de Satan, m’apparaissait ainsi. L’Evocation de Dieu et l’Invocation du Diable. »
La formule était bien trouvée. Elle plut à la Duchesse.
« Au début de mes recherches, je n’avais pas d’attirance particulière pour le Diable. Je vous rassure, je n’en ai pas non plus aujourd’hui. Mais, étudier la philosophie sans étudier les religions est aberrant. Etudier les Religions, sans étudier la place du Diable, est de même, ridicule. Il me fallait un point de départ. Si nous gardons le postulat que Dieu est créateur de toute chose, dans ce principe que personne ne saurait remettre en cause, il est le créateur du bien et du mal… De Lucifer, en idée comme en fait… Tout comme il est le père des hommes, Dieu est le père du Diable ! »

Informations

Publié par
Date de parution 26 septembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312006819
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Grand Œuvre
EliphasLlewy
Grand Œuvre
TomeI
Cache toi du Soleil, tu auras toujours Froid !

Les éditions du net 70,quai Dion Bouton 92800 Puteaux

« Ne vous étonnezpas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes entendrontSa voix, et en sortiront. »



Jean 5.28
© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00681-9
Introduction
Allait-il enfin trouver l’endroit caché ? Celui qui luipermettrait de laisser s’écouler sa vie, tranquillement, sans avoir d’autresyeux sur lui-même, que ceux qui le regarderaient lorsqu’il se pencheraitau-dessus des eaux ? Pourrait-il poser ses bagages une dernière fois, dansun lieu sans loi, sans administration, sans gouvernement, sans patrie, sansâme ?
Ses bagages ! Le terme était plus qu’excessif, toutcomme son rêve l’était. Lui ! Qui avait vécu dans le luxe, au milieu d’uneopulence large. Lui ! Qui avait construit sa pensée autour d’une idéegrandiose, celle d’appartenir au système. De tenir un rôle dans cet Etat Nation,d’obéir à ses lois et aux obligations qu’il imposait. Depuis presque toujours,il avait eu en lui des doctrines bien ancrées. Aujourd’hui, le réveille étaitlà. Il ne croyait plus en rien ni surtout en personne. Effacées, ces vainespromesses qui proposaient aux hommes, la liberté, la fraternité et l’égalité enéchange de l’obéissance aveugle. Il avait ouvert les yeux et l’ancien mondeimaginé, puait.
Aujourd’hui, il se retrouvait à pouvoir compter sespossessions sur les doigts de sa main. Et cette vérité, on l’avait poussée à lavivre. Non pas en lui retirant son portefeuille, ou l’usage de ses biens.Non ! Pas seulement ! Pas uniquement ! En lui volant sachair ! Et pour cela, il en voulait au monde. Il restait cependant, conscient.Il savait, n’être que le seul architecte de cette réalité. Il ne croyait plusen rien ni en personne, à commencer par lui-même. Il avait laissé faire,refusant de combattre les hydres marines, qui l’attiraient inexorablement versle fonds des abysses.
Et, ses dernières possessions,il pouvait les voir devant lui. Elles se résumaient à un sac noir, dans lequelil avait glissé quelques habits, trois paires de chaussettes, du savon etd’autres linges propres. Ensuite, une tente militaire volée, reconnaissable àsa mauvaise couleur vert kaki tirant vers le noir, qu’il avait soigneusementpliée, afin d’en faire un baluchon. Dans celui-ci, pour rendre le port facile,il avait de nouveau glissé le reste de ses linges propres. En guise denourriture, une miche de pain de campagne, aux bords rugueux, dérobé encuisine.
« Je pêcherais ! »
Une affirmation qui ne vivrait qu’un temps et à laquelle ilne croyait pas vraiment. Par la fenêtre, il regardait les nuages noirs qui déjàvolaient au loin. Ces ombres cracheuses, semblaient attendre pour lui donnerraison.
« Je pêcherais ! »
Mais il pêchait déjà !
Cetteévidence, il ne se l’était pas reprochée à lui-même et avait quitté la maisonqui le recueillait depuis quelques mois déjà. Il laissait l’intérieur chaudd’une demeure de pierre, qui attendait peut-être son aide, pour être enfinterminée. Les murs étaient creusés, minés par l’impatiente d’une couche dedécoration finale qui tardait à venir. Au milieu d’eux, le chant des oiseauxdans les cages, survivraient à son départ. Tout comme la tranquillité deslieux, n’en serait pas troublée.
Il était enfin sorti, une dernière fois. Depuis plus d’unmois déjà, il préparait sa fuite. Après un rapide coup d’œil à droite et àgauche, la rue étant déserte, il parcourra les quelques pas qui le séparaientde la boite aux lettres. Il y déposa les clefs de son dernier refuge. Pas unmot, pas un au revoir où même un merci. Aucun geste vers les rideaux desvoisins, qui trahissaient la présence de ces vieilles veuves, qui espionnaient,ennuyées par le temps qui passait trop lentement.
C’était commecela !
Les raisons deson départ avaient été déjà trop longuement couchées sur le papier, la premièrefois qu’il avait fui. Car en effet, ce n’était pas l’unique départ, le seulchemin qu’il employait pour quitter le monde. Il ne croyait plus en rien etn’avait aucune envie de croire de nouveau. Après qu’il eut été retrouvé, cachédans un grenier, il était resté trop souvent plongé en lui. Caché dans cette maisonouverte, les livres qu’il dévorait, le poussaient à tenter de comprendre. Et dela lecture, il passa à l’écrit. Les maladroites expressions qu’il se faisait,les douleurs vagabondes, n’abandonnaient que rarement les pages qu’il gravaitde sa plume. Pauvres écrits, qui relataient avec dégout et violence abusive, lefond d’une pensée que la forme éprouvait. Ecrivant à outrance, tout en cachantces mots, il croissait d’idées en délaissant ses muscles. Couché sur sespapiers toute la sainte journée, fit, que pendant une longue période, aucunepratique sportive ne rythma sa vie. Il ne fit pas plus de cinq cents pas entrois mois. Certes, il n’était pas sportif, mais tenait une forme physique queles abus en alcool ou en nourriture n’avaient jamais trahie. Il avait autrefoistouché à l’opium, mais en était revenu, sans grand mal.
« Je n’aime pas ne plus être mon propremaître ! »
C’était la raison principale. C’était en tout cas la sienne,celle qu’il voulait croire. C’était la plus grande logique qu’il se trouvait.Cet homme gardait en effet, un point d’honneur à mesurer chacune de sesparoles, chacun de ses actes. Il ne se serait pas risqué sous l’emprise d’unedrogue, à trahir une angoisse. Un trouble, derrière lequel il n’aurait pu secacher.
Il avait la frousse en effet. Sous des couverts de personneinsensible, sous sa façade rocailleuse imperturbable, il cachait une réalitétriste. Il était ce roc déstabilisant, inviolable quel que soit l’alpiniste,mais pourtant si fragile, les pieds de son glacier glissant sur la poudreuse.Il était paniqué et ceci depuis toujours. Mais de quoi, avait-il peur ?Tout simplement, de se reconnaître. D’être ce qu’il avait longtemps refuséd’admettre être.
Ces quelques mois passés, seul, au milieu des siens, aprèsavoir survécu presque un an en ermite volontaire, avaient percés la façade.Sous la brique d’un couvercle de conscience, son fond intérieur avait étéréveillé. Il savait qui il était et cette réalité continuait à renforcer,presque à libérer cette puissance, cette force tremblante qu’il cachait au plusprofond de lui.
Le réveilavait été difficile. Mais, aujourd’hui, le dormeur avait les yeux ouvert. Sonregard était sûr. Il travaillerait à Cela, il serait bientôt libéré.
« Nousl’avons tous en nous. A nous de vivre avec, de le réduire ou de l’ignorer.Aujourd’hui, je décide de l’accepter et de lui donner la part belle. Il n’estplus en moi. Il est moi ! »
première partie
Lumière de la Lune
Chapitre N°1
La Décision
Avec son sac et sa tente en balluchon, il avait une idéeprécise sur l’endroit qu’il désirait atteindre pour y commencer sa nouvellevie.
« Il doit vivre caché, avant d’être libéré.Totalement ! »
Alors, il avait marché, marché, s’éloignant des contrefortsdes lieux qui pourraient encore le protéger. Il abandonnait les êtres qui luiétaient chers et dont il regrettait la souffrance qu’il créait avec son départ.
Toute sa première journée il avait avancé, infatigable, lapensée enfermée dans un cocon noir. Cette chrysalide qui ferait naitre cepapillon de nuit. Il avait poussé ses maigres jambes à l’amener jusqu’à la mer.Malgré les souffrances, que le repos de plusieurs mois lui faisait maintenantconnaître, il souriait en regardant les étendues merveilleuses qu’il pouvaitadmirer devant lui. D’un large regard qui embrassait un panorama mouvant, ilavalait la beauté du monde qu’il avait toujours pensé libre. La lumière dusoleil lui réchauffait le corps. A sa gauche, la falaise courbe, couverted’arbres qui dansaient dans le vent, torturés par sa puissance. Cette falaiseaux dents brisées, elle plongeait à pique dans la mer moutonneuse. Il pouvaitpercevoir un couple de goéland se disputer la carcasse d’on ne sait quelanimal. Piégé par la roche torturée, il s’était lui-même condamné à se jetervolontairement dans les profondeurs. Poussé par le vent, sourd et brutal, ilavait joué à l’albatros aux ailes atrophiées.
En suivant l’horizon du regard, il contemplait les sept îlesque dessinait l’anse rocailleuse. Sa forme s’étirait, écartelée comme uncroissant de lune gigantesque à ses pieds. La marée était haute et crachait sesembruns sur les parois déchirées de ces sept cercueils de granite arrachésdepuis des millénaires au fond marin. C’est là, sur la troisième île qu’ilposerait sa tente et peu importait que cette île soit habitée par deux ou troisfamilles ancestrales et sans doute consanguines. Mais sur l’heure, la mer étaittrop haute et aucun gué ne permettrait la traversé à pied. Alors, les mainsdans les poches, assit sur un vieux banc de bois craquelé par les ans, pourripar le froid, la pluie et le soleil, pollué par le guano, il patientait. Danscette attente, il pouvait observer les effets chamboulant du changement demarée.
Il aurait voulu resté seul. Seul au monde ! C’était sadestinée choisie. Un nouveau Robinson volontaire, qui aurait tué son Vendredi.Mais, non loin de lui, un homme s’approchait. Il ne le vit pas de suite, attirépar le travail de nettoyage méticuleux, qu’opéraient les deux goélands sur lapauvre carcasse animal tombée au fond du gouffre. Ce n’est que lorsque letrouble des pas de l’inconnu, interféra avec l’intermittence du souffle duvent, qu’il réalisa qu’il allait bientôt ne plus être tranquille. Plus seul aumonde ! A cette idée, son calme disparu. Il n’était plus serein, car, s’ily avait une chose dont il ne voulait pas, c’était bien d’être vu. Et sil’inconnu le connaissait ?
Il avait passé plusieurs années de suite, ses vacances dansla région. Bien qu’il ne soit pas du genre à lier facilement amitié avec lesautres, et c’était déjà vrai dans son enfance, il avait tout de même gardé descamarades de jeu. A cela, son père vivait ici et il n’était pas difficile deleur reconnaître des ressemblances. La physionomie des hom

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