Heureusement, il y a Eddy !
276 pages
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Description

« Eddy Mitchell a évolué avec intelligence tout en restant fidèle à son style.
Eddy Mitchell s’est toujours entouré d’excellents musiciens tant sur disque que sur scène.
Eddy Mitchell n’a jamais eu recours aux scandales ou aux effets tapageurs pour se maintenir en haut de l’affiche.
Eddy Mitchell est un auteur; il signe de son vrai nom, Claude Moine, la plupart des textes de ses chansons.
Eddy Mitchell est un acteur (cinéma et théâtre).
Eddy Mitchell est un dessinateur (sa vocation première, il possède un indéniable bon coup de crayon).

Eddy Mitchell est un artiste complet dont je suis « fan » depuis près de 50 ans. »

Alain Magerotte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332580467
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-58044-3

© Edilivre, 2013
Dédicace


A M’man
Heureusement, il y a Eddy !


Par un beau jour d’automne de l’an 1964 après Jésus-Christ, M’man, gérante d’une boulangerie/pâtisserie dans une commune du Nord-Ouest de Bruxelles, à Koekelberg plus précisément, tombait sous le charme d’une chanson qui passait beaucoup à la radio.
Elle se procurait le disque (66 FB ou 1,64 Euros) par le biais d’un client, vendeur de juke-boxes de la marque Wurlitzer et de singles pour « mettre dedans ». Pour la petite histoire (belge), le client en question connaissait, des années plus tard, un certain succès dans la chanson sous le pseudonyme de Grand Jojo ; « Chef, un petit verre on a soif » et d’autres rengaines du même tonneau… de la haute poésie pour arrière-salles de bistrots !
Il est temps de mettre un terme à ce suspense insoutenable en dévoilant le titre et l’interprète de cette chanson que j’entendais à la maison plusieurs fois par jour ; un slow où voix de velours, guitare, piano, cuivres et chœurs s’unissaient dans une harmonie parfaite pour nous faire décoller : « Toujours un coin qui me rappelle » (« There is always something to remind me ») par un certain Eddy Mitchell.
Sur la face B de ce single sans pochette photo, ledit Mitchell chantait « J’ai tout perdu » (« Not for me »)…. pas tout à fait, puisqu’il venait de gagner un fan ! Je découvrais donc la voix de cet Eddy Mitchell. Mais, au fait, à quoi ressemblait-il ? Mystère…
… Un mystère vite élucidé grâce à l’émission mensuelle d’Albert Raisner (célèbre harmoniciste, rescapé du non moins célèbre « Trio Raisner ») : « Age Tendre et Tête de Bois ». Une émission diffusée sur l’ORTF ; Lille comme on disait alors… c’était grâce à l’émetteur de Lille qu’on pouvait capter les images en provenance de l’ORTF. A cette époque du noir et blanc, nous n’avions que trois postes : Bruxelles français, Bruxelles flamand et Lille…
Le grand Eddy, cheveu court et raie sur le côté, m’impressionnait dans son costume trois pièces. Pris dans un halo de lumière, jambes écartées, moue légendaire ou mine renfrognée (comme on veut), il interprétait ce « Toujours un coin qui me rappelle », entouré de couples enlacés. La magie opérait même chez mon paternel qui constatait : « Tiens, ce gars-là a changé à son avantage… depuis qu’il a fait son service militaire et qu’il n’est plus avec son groupe de voyous… »
Oh, oh… que cachaient donc ces mots lourds de sens ? Voilà ma curiosité aiguisée au plus haut point. Je questionnais aussitôt mon géniteur. Celui-ci m’apprenait que dans un passé récent, cet Eddy Mitchell arborait une tignasse « pas possible » et s’agitait avec frénésie sur des musiques sauvages, accompagné par un groupe dont il ne se souvenait plus du nom.
Il s’agissait, bien sûr, des Chaussettes Noires, premier groupe de rock’n roll français.
L’époque des Chaussettes Noires (1961-1963), je l’ai vécue mais pas connue, ayant plutôt l’âge, alors, de jouer aux cow-boys et aux indiens. Et puis même si j’avais compté quelques années de plus, j’étais coincé dans un milieu bourgeois (petite bourgeoisie, je précise) où l’on méprisait ce rock’n roll, musique barbare, qui bousculait le paysage musical français en donnant un vigoureux coup de pied à la valse musette et autres joyeusetés lénifiantes.
Bref, si gémir n’était pas de mise aux Marquises, la « rock’n roll attitude » n’était pas de mise à la maison.
Une « bonne » et « sage » éducation qui me poursuivait jusqu’à Bastogne (carrefour des Ardennes belges) où je passais mes vacances d’été en compagnie de mes grands-parents paternels. Quand un disque de Johnny Hallyday (celui-là, avec le ramdam fait autour de sa personne, fallait être sourd pour ne pas en entendre parler) passait à la radio, mon grand-père cherchait un autre programme tout en maugréant « C’est encore la bête sauvage ! »
Si on coupait le sifflet au « fer de lance », il est aisé de comprendre combien il était difficile d’entendre les autres… dès lors, je n’ai pratiquement aucun souvenir des Chaussettes Noires, pas même des titres les plus significatifs de leur carrière, enregistrés pour la plupart en 1961, l’année de leur avènement : « Be bop a lula », « Tu parles trop » (« You talk too much »), « Eddie sois bon » (« Johnny be good »), « Daniela » (la plus grosse vente, 800.000 exemplaires), « Betty » (« Baby blue »), « Je t’aime trop » (« I gotta know »), « Hey Pony ! » (« Pony time »), « Fou d’elle » (« Everybody got a date but me »), « Chérie oh chérie » (« Sugaree »), « Dactylo rock », « Le twist » (« The twist ») et « Quand je te vois » (« Pretty little angel eyes »).
Le seul souvenir que j’ai des Chaussettes Noires, date de l’été 62. Et encore… dans le mémorable « Twist du canotier », si je connaissais (pas personnellement, bien sûr) Maurice Chevalier, j’ignorais le nom de ce jeunot impertinent qui criait, moqueur, « Le twist ? » et auquel le vénérable Maurice répondait « Ouais, ouais, ouais, ouais … »
Le twist ! Si le rock, déferlant telle une tornade, drainait par son moyen d’expression un public de violents ; le twist, rythme édulcoré, rassurait et réconciliait les générations. Dès lors, il était admis dans pas mal de foyers, dont le nôtre. Qu’est-ce qu’on a twisté, M’man, ma sœur et moi sur « L’enfant do » de Petula Clark ! A la maison, il y avait d’autres disques qui me « protégeaient » du rock’n roll : « Adonis » par Dalida, « Le Mexicain » par Marcel Amont, « La marmite » par Les Compagnons de la Chanson…
Quand j’ai commencé à collectionner les disques d’Eddy Mitchell, j’ai recherché, bien entendu, ceux commis avec Les Chaussettes Noires. Contrairement aux fans de la première heure, j’effectuais le chemin inverse : London All Stars – Chaussettes Noires. Pas évident ! Le côté démo de ces premiers disques me choquait au point de ne pas les placer aux côtés de ceux enregistrés avec le London All Stars (nom du combo anglais avec lequel Eddy enregistrait depuis octobre 1963). La différence de qualité entre les deux époques était si grande que je doutais qu’Eddy fusse le chanteur du groupe (j’en souris encore aujourd’hui).
Je tentais ainsi de détecter, dans les morceaux des Chaussettes, les modulations vocales d’Eddy qui m’étaient familières. Exemple type : le « yeh eh » dans « Petite Sheila » (1961, « She she little Sheila »)… Pas de doute, c’était bien lui.
J’ai fini par me convaincre que les disques des Chaussettes Noires avaient leur place aux côtés des disques « londoniens » d’Eddy Mitchell. Car si la période « London All Stars » reste la référence du talent de l’Eddy Mitchell « années 60 », l’héroïque période des Chaussettes Noires fleure bon la douce folie d’amateurisme qui la caractérise. Le parcours Chaussettes Noires – London All Stars devient ainsi une suite logique pour un artiste en quête d’évolution, de perfection…
Et pour prouver mon repentir sincère et mon attachement définitif à la préhistoire « Mitchellienne », je profite de l’opportunité offerte par ce livre pour fustiger l’absence d’imagination des médias lorsqu’ils font référence à cette époque. Ce sont toujours les mêmes documents qu’on nous sert : les scopitones « Be bop a lula », « Daniela », « Je t’aime trop », « Fou d’elle », « Quand je te vois » ou le passage, au printemps 1961, des Chaussettes Noires au Golf-Drouot (« Eddie sois bon » en direct) dans le cadre de l’émission « Age Tendre et Tête de Bois ».
Heureusement, il y a des passionnés. Je pense à Christian Nauwelaers, rédacteur à « Juke-box magazine », qui parvient à exhumer des perles rares comme ces quelques minutes d’un documentaire de François Reichenbach tourné en février 1961, lors du Festival International du rock’n roll à Paris (on y voyait Eddy tomber à genoux sur un fougueux « Eddie sois bon ») ou encore ce film d’Henri Calef, Le temps de la fureur , réalisé au mois d’août 1961 à Juan-les-Pins, à l’occasion de la coupe du monde de rock’n roll. Les Chaussettes Noires interprétaient « Be bop a lula ». Comme les moyens techniques n’étaient pas à la hauteur, la bande-son originale était remplacée par un mixage permettant d’entendre la version studio greffée sur les images live .
En attendant le résultat des recherches d’autres fureteurs opiniâtres, on patiente en revoyant les films où apparaissaient Les Chaussettes Noires. Le meilleur était Comment réussir en amour (1962). En effet, impossible d’oublier ce savoureux passage dans lequel Eddy fustigeait Jean Poiret d’un « Alors papa, on fait du vélo ? » pendant que le malheureux s’emmêlait les pinceaux dans un twist vélocipédique. Une réplique digne de s’inscrire dans les anthologies du septième art.
Je ne voudrais pas terminer cette large parenthèse consacrée aux Chaussettes Noires…
… Sans regretter parfois l’attitude négative d’Eddy à l’égard du groupe de ses débuts. Mais, il y a eu, à ma bonne surprise, un medley Chaussettes Noires à l’occasion de ses récitals à l’Olympia du 8 au 12 janvier 1994 (Il est vrai que se profilait à l’horizon, la sortie, sous la forme d’un vieux poste de radio, d’une « intégrale » studio ; Eddy Mitchell Sessions , 1960-1992 ). Il était donc judicieux, à l’occasion de ses spectacles à géométrie variable (Big Band au Casino de Paris, Country/Rock à l’Olympia, Tubes au Zénith et la Totale à Bercy) de revisiter les différentes étapes d’une extraordinaire carrière…
Lors de sa tournée d’adieu de 2010/2011, Eddy offrait un nouveau medley Chaussettes Noires composé cette fois de « Tu parles trop »/« Daniela »/« Be bop a lula ».
… Et sans reproduire ensuite des extraits de presse rédigés par des journalistes complètement dépassés devant l’ampleur du phénomène rock’n roll :
… Tout comme l’été

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