Histoires à dormir debout… ou à ne pas dormir du tout
176 pages
Français

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Histoires à dormir debout… ou à ne pas dormir du tout , livre ebook

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Description

Que diriez-vous de passer un moment avec un dentiste, un navigateur en solitaire, une assistante qualité, un animateur télé, deux amoureux gothiques, un sportif du dimanche, un adolescent et ses peurs nocturnes ? Le rapport entre tous ces personnages ? Ils vont vous embarquer dans des histoires à dormir debout... ou à ne pas dormir du tout.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414523795
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52380-1

© Edilivre, 2021
Du même auteur
Les supplices de la passion (Edilivre 2014)
Les secrets des Cabanes (Edilivre 2015)
La justice des fous (Edilivre 2017)
Lola (Edilivre 2017)
Le reflet du mal (Edilivre 2018)
L’IL d’EX (Edilivre 2019)
Lignes de mort (Edilivre 2020)
Préambule
Ecrire une nouvelle est un exercice aussi compliqué que passionnant. De par son format, la nouvelle doit captiver le lecteur tout de suite, le prendre dans ses filets dès les premières pages. Impossible, comme dans un roman, de prendre le temps d’installer l’histoire et les personnages, il faut aller à l’essentiel.
J’ai commencé à écrire les nouvelles qui suivent fin 2016 (à part « Pédale ! » qui a été écrit en 2020 pour un concours sur le fabuleux groupe Mordus de Thrillers) et depuis, ce manuscrit dormait dans mes tiroirs.
Pourquoi ? Simplement parce que le lectorat de nouvelles est assez réduit et que je me disais que ce recueil aurait du mal à trouver son public. J’espère que vous me prouverez que je me trompais.
L’idée de départ de chacune de ces nouvelles est née d’un sujet d’actualité ou d’un souvenir d’enfance. Elles vous emmèneront vers l’horreur, la peur et le rire pour certaines, mais dans tous les cas, j’espère que vous prendrez autant de plaisir à les lire que j’en ai eu à les écrire.
***
Merci à Véronique Demereau pour ses corrections et relectures ainsi qu’à Cécile Quidé pour la création de l’image ayant servi à réaliser la couverture.
Le calendrier de l’Avent
27 novembre 2016
Victor Liorain referma la porte de son cabinet avec un pincement au cœur. Ce n’était sûrement pas ce métier, qu’il avait toujours eu en horreur, qu’il allait regretter, mais plus le lieu, ce cabinet dans lequel il avait passé la plus grande partie de sa vie, un endroit où, malgré tout, il se sentait chez lui. Il caressa la lourde porte en bois pourvue de ses artifices en cuivre et laiton qui lui donnaient l’aspect ostentatoire nécessaire pour accueillir sa riche clientèle. Son assistante était partie depuis une heure, après avoir enregistré l’annonce d’absence sur la messagerie du téléphone, qui annonçait la fermeture du cabinet jusqu’au vingt-six décembre. Presque un mois de congé offert par son patron, elle n’en était pas revenue la Geneviève. Du haut de ses cinquante-six printemps, elle qui avait toujours travaillé dans son cabinet, ne l’avait jamais vu fermer une seule fois pour prendre des vacances. C’est dire si elle avait été surprise quand il lui avait annoncé que le cabinet fermerait du vingt-huit novembre au vingt-six décembre et qu’elle serait payée normalement sans que cela n’impacte ses congés. Surprise, puis ravie, au point de presque devenir aimable et sympathique, et Dieu sait qu’elle partait de loin. Mais ce qu’elle n’imaginait pas c’est qu’elle allait rejoindre le clan des quinquas au chômage, ceux qui n’avaient quasiment aucun espoir de retrouver du travail. Car il lui avait menti, le cabinet ne rouvrirait pas le vingt-six. Le vingt-six il ne serait plus là. Elle pouvait s’estimer heureuse, car pendant un moment elle avait fait partie de ses cibles pour ce qu’il rêvait d’accomplir depuis maintenant plus de cinquante ans. Mais elle n’était pas le choix idéal, trop proche de sa bulle intime. Il n’avait pas attendu toutes ces années, à penser chaque détail de son scénario, pour commettre la bêtise de choisir une cible si proche de lui. Il devait tenir vingt-huit jours, alors autant que les flics ne le considèrent pas comme suspect d’entrée de jeu. Vingt-huit jours car, en cette année 2016, même si les calendriers de l’Avent conservaient vingt-quatre cases, le vrai calendrier en comportait vingt-huit, quatre jours de plus pour profiter de son cadeau ! De toute façon, Geneviève était une vieille peau acariâtre qui faisait partie du menu fretin, du peuple. Lui avait visé plus haut. Il lui fallait une bourgeoise, une de celles qui fréquentaient assidûment son cabinet pour avoir toujours le plus beau des sourires afin de pavoiser dans les soirées mondaines. Une de celles qui étaient prêtes à tout dans son fauteuil pour ne pas souffrir, mais qui l’ignoraient totalement lorsqu’il les croisait dans les soirées qu’il fréquentait et où il s’était toujours senti accepté mais pas intégré.
Il descendit les trois étages avec précaution, à plus de soixante-dix ans, ces journées de travail l’exténuaient physiquement. Mais cela était fini, bientôt son vieux corps usé ne lui ferait plus mal, et avant cela il prendrait le plaisir qu’il attendait depuis si longtemps.
À cette heure du début de soirée, la place Wilson revêtait ses habits de fête, l’immense sapin dressé en son centre flamboyait ; cette année d’immenses boules lumineuses pouvant contenir quatre personnes avaient été installées et tournaient autour de l’arbre à la manière d’un manège de foire. La foule se pressait, grouillait dans tous les sens, la frénésie des achats de Noël était lancée mais Victor n’en avait que faire. Il avait toujours détesté Noël depuis ce jour fatidique où quelque chose s’était cassé en lui. Mais cette année c’était différent, cette année c’était son Noël et nul besoin pour lui de courir les magasins. Son cadeau l’attendait sagement à la maison. Cette année il aurait son calendrier de l’Avent. Enfin !
Il rejoignit son véhicule au parking Jean Jaurès où il louait un emplacement à l’année, sa vieille Porsche 930 turbo l’attendait sagement, telle une fusée de feu d’artifice prête à exploser. Cela avait été son seul plaisir durant ces années de labeur, avec celui de préparer le Noël qu’il s’apprêtait à vivre. Il l’avait achetée parce qu’il avait besoin d’un véhicule statutaire et surtout parce que son père détestait les voitures de sport. Et à l’époque on ne faisait pas plus bestial que la 930 Turbo. Il devait bien l’admettre, il y avait pris goût ; même maintenant il éprouvait du plaisir à sentir la poussée infernale des turbos dans son dos à la moindre accélération. Chez son concessionnaire il faisait figure d’extraterrestre, il faut dire que même s’il la possédait depuis trente ans, il ne s’en servait quasiment que pour aller travailler, à peine dix kilomètres par jour, ce qui faisait qu’il n’avait pas encore atteint les cent mille kilomètres. Bien sûr, au fil des années elle avait subi les petits chocs et rayures inhérents à la circulation en ville, mais il les avait systématiquement fait effacer par les bons soins de sa concession. Au point qu’il avait déjà reçu des propositions de rachats frôlant l’indécence. Certains lui en offraient plus que le prix d’un modèle récent bardé de toutes les technologies modernes. Mais Victor s’en moquait, bientôt l’argent serait le dernier de ses soucis, il avait voulu profiter de sa voiture jusqu’au dernier moment, mais ce soir il la rangerait pour la dernière fois dans son garage. Il n’avait pas d’héritier, mais il avait tout prévu, un testament attendait chez le notaire, sa voiture reviendrait de plein droit à son concessionnaire, avec obligation de la revendre à un prix raisonnable à un vrai passionné. En pénétrant dans l’habitacle il fut accueilli par l’odeur du vieux cuir des sièges, une odeur rassurante, qui l’apaisait. Il ferma la portière et se sentit un autre homme, un vrai, pas celui qui avait été rabaissé pendant trop longtemps par son père. Mais cette année serait celle de sa revanche, il allait avoir son calendrier de l’Avent et cette fois son père ne serait pas là pour venir briser ses rêves !
La rue des Chalets était principalement composée de petits immeubles cossus et de maisons bourgeoises. C’est de l’une d’entre elles que Victor avait héritée après la mort de son père. Sa mère, elle, avait quitté ce monde depuis longtemps, après un passage sans éclat dans le monde des vivants, marqué du sceau du joug permanent de son mari. Si Victor n’avait pas pleuré à la mort de sa mère, à celle de son père il avait ouvert la plus vieille bouteille de la cave et s’était saoulé au Mission Haut Brion de 1947. Il avait ri en le buvant, se rappelant combien son père tenait à cette bouteille et il avait encore plus apprécié, une fois saoul, de le vomir dans les toilettes. Cela avait été la première étape de sa phase de reconstruction. Demain il allait entamer la dernière, son Graal, son calendrier de l’Avent !
Il rangea la Porsche pour la dernière fois dans le garage et en fit le tour, laissant glisser sa main dessus, comme une caresse pour un dernier adieu. Il allait vivre près d’elle pendant encore vingt-huit jours, mais pour autant il ne la reverrait plus. En refermant la porte du garage, il constata que, comme tous les soirs, les Doumergues, ses voisins d’en face, avaient pris possession de leur salon, et ne perdaient pas une miette de ce qui se passait dans le quartier. À cette heure, pas une voiture ou un passant n’échappait à leurs yeux fureteurs. Et c’était bien là-dessus qu’il comptait.
Le taxi était prévu dans une demi-heure. Les deux valises l’attendaient dans le hall, il n’avait eu aucun mal à les remplir avec les vêtements qui encombraient ses armoires. Il vérifia que les billets d’avion étaient bien au chaud dans la pochette latérale, puis entreprit de faire une dernière fois le tour de la maison en fermant les volets, une maison dans laquelle il ne vivrait plus, du moins comme on pouvait l’entendre. Tout ce dont il aurait besoin durant ces vingt-huit jours avait été descendu dans son repaire, là, en bas, où son calendrier de l’Avent l’attendait. En passant devant la porte qui menait à la cave il eut la tentation de descendre, mais il se retint, l’Avent commençait demain, il ne devait pas gâcher son plaisir. En bas tout é

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