Incroyablement Mal Ecrit & Terriblement Consensuel
57 pages
Français

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Incroyablement Mal Ecrit & Terriblement Consensuel , livre ebook

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Description

Et si un foetus pouvait écrire ? Qui est ce mystérieux artiste aux multiples combats, quel est son impact sur notre vie actuelle ? Et si les Dieux faisaient un constat sur l’humanité ? Pourquoi cette Académy se donne-t-elle tant de mal pour séduire ses recrues ? Et si vous découvriez les réponses à ces questions...

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312015255
Langue Français

Extrait

Incroyablement Mal Écrit & Terriblement Consensuel

Jono Treyston’
Incroyablement Mal Écrit & Terriblement Consensuel
(L’œuvre d’un écrivain raté)















LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-01525-5
Avant-Propos
Un Avant-Propos…. Qu’il est prétentieux d’écrire un Avant-propos. En effet ce dernier implique que les propos qui suivent sont si complexes, si travaillés, si importants qu’ils nécessitent de vous avertir avant de les lire, pis encore que de vous avertir, il me faudrait vous expliquer mes propos, remettant en cause votre intellect et votre faculté de compréhension.
Oh, j’avais bien prévu de passer une bonne quinzaine de lignes, à vilipender les « « « artistes » » » actuels, plus enclins à tirer le niveau vers le bas et ce dans tous les domaines ou le bizness du grand public domine l’essence originelle de l’art. Ou le fond n’existe plus que par des noms bankables.
Je ne suis pas quelqu’un d’aigri, juste quelqu’un de résigné, d’outré, quand je vois la même putréfaction emplir chaque jour un peu plus nos librairies, nos oreilles ou nos écrans. Dans cette course infernale à qui tirera le consommateur un peu plus vers le bas ? Mais je ne parlerai pas de ça dans cet avant-propos. Mes maîtres à penser l’ont déjà fait mieux que je ne pourrai jamais le faire.
Je ne me considère pas comme talentueux. Ainsi, chers lecteurs je ne considère pas que je doive vous séduire à chaque page, lettre ou histoire, votre démarche a été de vous lancer dans cette lecture-signant au passage un pacte tacite avec moi – afin de pénétrer des univers qui vous raconteront quelque chose, que vous apprécierez ou pas. Je considère que le lecteur ne doit pas être mis sur un piédestal et surtout ne pas lui ôter le plaisir de la réflexion et de la volonté de creuser. Même si j’en conviens je vis probablement dans le monde des bisounours.
Que vous dire d’autre dans cet avant-propos, j’aime les chiens, j’aime le sport, j’aime manger. Voilà maintenant vous me connaissez.
Vous l’aurez deviné, je ne lis jamais les avant-propos.
Born To Be A Livre
Je suis ces pages
Je suis mais ne pense pas
Je suis ce livre que tu feins de lire dans un troquet, pour te donner de la contenance
Je suis ce livre que tu revendiques avoir lu pour faire « mais ouais j’connais »
Je suis ce livre inintéressant mais un livre tout de même, ce livre à l’intérieur duquel tu caches ton magazine
Je suis ce livre que tu lis aux toilettes
Je suis ce livre dont tu simules la lecture pour reluquer tes voisins/voisines du métro
Je suis ce livre que l’on t’a offert pour une quelconque occasion et dont tu penses qu’un chèque aurait été plus utile
Je suis ce livre, écorné, abîmé, déchiré que tu trimballes dans ta sacoche en toute situation, sait-on jamais…
Je suis ce livre en papier recyclé que tu achètes non par écologie mais par économie
Je suis ce livre dont tu te mettras ʺ fan ʺ sur un célèbre réseau social
Je suis ce livre dont les intellectuels mépriseront les lecteurs, dont les lecteurs mépriseront l’auteur et dont l’auteur les méprisera tous
Je fais du sur place, les écrits restent
Je suis critiqué, manipulé, interprété, trituré
Je suis beau parleur
Je parle pour ne rien dire
Je suis plus beau inachevé car la plus belle des conclusions est la confusion.
Lettre Ouverte D’Un Fœtus
Géniteur, Génitrice

Me donner la vie est une preuve de votre égoïsme.
Mon patrimoine génétique ne me permet pas d’espérer être le plus beau, le plus intelligent ou le plus talentueux. Mon potentiel est une asymptote : limité. Puisque l’on parle de potentiel, j’estime l’avoir déjà surpassé en laissant tous ces ratés aux portes de l’ovule. Ceci étant… j’ai l’impression que c’est à la portée de tous.
Contre ma vie, j’intente un procès d’intention au verdict sans appel : COUPABLE ! Les chefs d’accusation: routines! Galères ! Déceptions ! Humiliations ! Echecs!
Géniteur, Génitrice, ne pensez pas que je naisse sans que l’espoir ne m’emplisse. Entendez mon scepticisme : la vie peut parfois être ponctuée de bonheur, mais je ne me sens ni volontaire, ni apte à la supporter.
J’insiste, je ne suis pas fataliste. Je suis pragmatique, ennuyé, réaliste. Que puis-je espérer de mieux qu’être un anachronisme humain (lat: homo anachronicus) ?
Encore dans l’utérus, qui permettez-moi de le signaler, est le nec plus ultra du confort, je m’interroge sur ma capacité à ne pas associer mon mépris du monde au mépris de l’Etre.
Géniteur, Génitrice, ne le prenez pas personnellement ...
– « Et voilà… c’est un petit garçon !» s’écria ce crétin d’obstétricien aux sourcils proéminents et à l’haleine mentholée, ironiquement assortie à sa blouse verte.
Il tapota mon fessier, me déposa délicatement dans les bras de ma procréatrice. Moi, bout de chair ensanglanté, frigorifié et en pleurs. Ces premières larmes dont mes heureux géniteurs ne purent saisir toute la résignation :
– « Fait chier… »
Journal D’Un Fainé…
L UNDI
Une légère éclaircie s’engouffre entre les fentes du volet et m’extirpe progressivement de mon sommeil. Les bras de Morphée, aussi forts, vigoureux et volontaires soient-ils, ne parviendront plus à prolonger cette langoureuse étreinte. L’incessant gazouillis des oiseaux qui perturbe ma concentration, finit de me réveiller.
Prenant soin de m’étirer dans un bâillement de clôture de dodo, je jette un coup d’œil à mon réveil: 15 h 18. Je bougonne, passe ma tête sous la couette comme un gosse qui ne veut pas aller à l’école, puis ne sortant qu’un œil, constate l’aspect dystopique de mon appartement. Sur la table basse, canettes et bouteilles de bière vides reconverties en cendriers, se dressent tels des soldats ayant survécu à une bataille. Des mégots et amas de cendres en guise de traces de mines et de bombardements, font de la table, un dommage collatéral.
Les nombreuses boites de pizza jonchées au sol contiennent des croûtes encore marquées d’empreintes de dents. Des sacs-poubelles sont dispersés ici et là. Dans l’évier la vaisselle a franchi un tel seuil de décomposition, que l’on parlera de stade d’évolution. La laver serait condamner la naissance de ce micro écosystème et je refuse d’être le bourreau d’une probable forme d’intelligence avancée.
Dans la salle de bain, mon panier à linge sale déborde. Les émanations des diverses sécrétions font office de désodorisant -fraicheur sueur- et parfument l’atmosphère. Je pioche à l’intérieur et récupère caleçon et T-Shirt, puis procède à un échange standard avec ceux que je porte. Là, j’enfile chaussette sale, chaussette propre et jeans.
De retour à la cuisine, j’esquive les obstacles en sautillant maladroitement. J’atteins la cafetière et une tasse de jus de filtre plus tard, m’assieds dans mon canapé en pensant à haute-voix « enfin un peu de détente ».
A la télévision, il n’y a que des programmes destinés aux mégères de plus de cinquante ans ainsi qu’aux papis et mamies séniles, à savoir : des jeux télé pas très funky, des téléfilms à l’eau de rose et des séries policières sans action. Hypnotisé par la lenteur des intrigues, l’insipidité des personnages et la torpeur des présentateurs, je fixe la boite à images, gaga.
Le temps passe, je joue à un jeu vidéo qui m’ennuie bien vite. Début de soirée, je reçois un appel de Camille qui propose un ciné, j’accepte et lui donne rendez-vous à 21h.
M ARDI
Il est 11h lorsque je suis réveillé par un protocole identique à celui de la veille. C’est quatre heures en avance que ce rituel se répète. Sauf qu’aujourd’hui le soleil brille, trop pour ne pas exhiber mes nouvelles lunettes noires; je m’en vais donc flâner. Le créneau « afternoonien » justifie la faible affluence dans les rues. Pourtant, ces hommes pressés m’oppressent et cette population stressée m’attriste.
Heureus

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