LE Naufragé du royal mansion
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LE Naufragé du royal mansion , livre ebook

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Description

Télesphore Mathesson, un ancien officier de police, reçoit par la poste des nouvelles insolites d’un vieil ami qui croupit en prison. En explorant le contenu d’un mystérieux coffret, il pourrait trouver comment lui venir en aide. Télesphore découvre alors des voyages exotiques, des lettres intimes, l’évolution du bec des pinsons et d’incroyables théories scientifiques. Jusqu’où cette quête le conduira-t-il? Au cœur du port de Montréal au 19e siècle, entre les théories de Darwin et les embêtements du quotidien, l’enquêteur explorera les limites de son imagination!
De nombreux documents visuels ainsi que des notes historiques et scientifiques complètent le roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764449547
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure chez Québec Amérique
Écrire une histoire, c’est construire un château ! , coll. Savoir, 2022.
série Les pensionnaires de la patoche
Les Pensionnaires de La Patoche 5 – Le Chien volant , coll. Bilbo, 2016.
Les Pensionnaires de La Patoche 4 – L’Invasion des poupons , coll. Bilbo, 2013.
Les Pensionnaires de La Patoche 3 – Une disparition poilue , coll. Bilbo, 2013.
Les Pensionnaires de La Patoche 2 – Le Vol de La Joue Ronde , coll. Bilbo, 2012.
Les Pensionnaires de La Patoche 1 – Le Secret du pommier , coll. Bilbo, 2012.


Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice

Conception graphique et mise en pages : Audrey Guardia
Révision linguistique : Sabrina Raymond
En couverture : Montage réalisé à partir des œuvres de rawpixel.com / freepik.com, M2 / stock.adobe.com, Freepik / freepik.com, Dan Cristian Pădureț / unsplash.com et kbza / freepik.com
Crédits texture papier : p. 13 à 15, 96 : Dan Cristian Pădureț / unsplash.com p. 29, 99 à 101, 110, 111, 114, 115 : rawpixel.com / freepik.com p. 37 : Annie Spratt / unsplash.com p. 40, 55 à 62, 78, 80 à 84, 88, 89, 130 à 145 : Marjan Blan / unsplash.com p. 44, 48, 65 à 70 : Ivan Gromov / unsplash.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Le naufragé du Royal Mansion / Anne Bernard-Lenoir.
Noms : Bernard-Lenoir, Anne, auteur.
Collections : Gulliver jeunesse.
Description : Mention de collection : Gulliver
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220027382 | Canadiana (livre numérique) 20220027390 | ISBN 9782764449523 | ISBN 9782764449530 (PDF) | ISBN 9782764449547 (EPUB)
Classification : LCC PS8603.E72 N38 2023 | CDD jC843/.6—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2023

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2023.
quebec-amerique.com



Celui qui trouve sans chercher est celui qui a longtemps cherché sans trouver.
Gaston Bachelard (1884-1962), philosophe des sciences


Prologue
Son père s’est effondré sur le plancher comme une marionnette lourde et désarticulée. Sous le choc, le livre qu’il s’apprêtait à lui offrir est tombé de ses mains pour disparaître sous le fauteuil. L’officier de police parle, mais il ne l’écoute pas. Ses questions sont idiotes. Ne pas pleurer, lui répète-t-il. Mais les larmes du garçon coulent sur ses joues en un flot tiède et continu. Il se sent si petit, dans ce manoir si grand, si sombre… Il voudrait être un des insectes étranges qui nichent sous la glace près du fleuve, une mouette tournoyant dans les flocons du ciel. Il voudrait cacher son visage dans les plantes hirsutes qui poussent au printemps sur la montagne, revoir le vent danser dans les érables.
3 février 1852, mont Royal


Une lettre
12 octobre 1859, 21 h 15
Des rafales de plus de quarante nœuds agitent le fleuve Saint-Laurent qui rugit telle une ourse en colère. Gustave, débardeur 1 et frère de Daurine, nous avait prévenus de l’arrivée de la tempête. Par la fenêtre de mon bureau, j’ai vu des vagues de six pieds 2 se briser sur le quai. J’ai fermé les volets. Malgré cela, le vent glacial s’infiltre dans la maison et siffle comme un serpent le long du toit de tôle.
La tempête fait aussi rage dans mon crâne. La cause n’en est ni la force des vents ni l’infâme tisane au lait (dont le goût ressemble à celui du fromage moisi) que Daurine s’acharne à me faire boire. D’ailleurs, pourquoi tant s’acharner ? Comme dit le proverbe, ce que beurre et whisky ne peuvent soigner est incurable.
Si je suis si fébrile, c’est parce que j’ai reçu une lettre. Une lettre venue d’Écosse, que je viens de décacheter.

Loch Piper, District de Blackcow, Écosse
Télesphore, mon ami, mon vieux collègue,
Je t’écris cette lettre aussi vite que je le peux, et te la fais transmettre dans le plus grand secret. Après avoir lu cette missive, tu comprendras l’embarras dans lequel je me trouve. Le temps m’est compté !
Il y a quelques jours, lors d’une promenade dans la lande, j’ai trouvé un étrange coffret dans un fossé et l’ai ramené chez moi pour l’examiner. Il était rempli de documents de toutes sortes, dont certains en piteux état. Mes premières observations m’ont laissé penser que cette boîte pouvait appartenir à quelqu’un d’important. Je l’ai donc aussitôt remise au chef de la police locale, mon ancien collègue Rodgers.
Quel idiot j’ai été ! Tu sais à quel point ce gars me déteste depuis que j’ai dénoncé en haut lieu la violence avec laquelle il procède aux arrestations… Hélas, ma retraite de la police n’a en rien apaisé sa haine.
Rodgers prétend que ce colis trouvé dans le fossé contenait des pierres précieuses et que je les ai dérobées. Il me traite de voleur ! Moi, Stuart O’Quinn, un voleur ?! Alors que j’ai dédié ma vie à la paix et à l’honnêteté !
Je jure sur mon honneur que ce colis ne contenait rien de valeur au moment où il fut en ma possession. Je n’y ai vu que paperasses et dessins, rien qui ne brillât de l’éclat du diamant…
Rodgers ne me croit pas. Il a procédé à une fouille méticuleuse de ma maison et n’y trouvant rien, il m’a arrêté. Je t’écris en cachette depuis la cellule d’une prison hideuse dans laquelle ce fourbe a décidé de me faire croupir…
Rodgers sème la terreur… Personne n’osera prendre ma défense contre lui. C’est un petit village, ici. Ses hommes ont peur et ne veulent pas s’interposer entre nous. J’ai pu toutefois demander à l’un d’eux qui a ma confiance de poster cette lettre et de profiter du transfert de ce fameux coffret vers la police de Londres pour l’intercepter et te l’envoyer. J’ai pensé te le transmettre, car les noms de Montréal et d’un manoir, le Royal Mansion, sont mentionnés dans un des documents entraperçus.
J’espère que tu recevras ce coffre bien vite, car tu es mon seul espoir, Télesphore ! Trouve à qui il appartient ! Seul son propriétaire pourra m’innocenter ! Au nom de notre amitié… Sans ton aide, qui sait si Rodgers ne réussira pas à m’envoyer à la potence pour un crime que je n’ai pas commis. Il faut agir vite !
De grâce, aide-moi, Télesphore ! Je n’ai que toi…
Ton ami, Stuart
Éberlué, je lis et relis cette lettre… Stuart O’Quinn, mon vieil ami. Il y a presque trente ans que nous nous sommes rencontrés, à Londres. Tu venais d’Écosse, moi, du Bas-Canada. En tant qu’officiers, nous avions été conviés à la visite des bureaux de la nouvelle force de police créée par Sir Robert Peel, sur la rue Great Scotland Yard. Nous avions fortement sympathisé. Le temps a passé et nous ne nous sommes plus jamais revus. Mais nous nous écrivons toujours. Quelques lettres par décennie. Des lettres toujours empreintes d’affection et d’amitié.
Stuart… Cela fait bien trois années que je n’ai pas eu de tes nouvelles et tu m’écris pour me dire que tu es accusé de vol et emprisonné ? Nom d’une morue ! Dans quelle fâcheuse situation te trouves-tu, mon ami ?! J’attends avec hâte l’arrivée de ce fameux coffret. J’enquêterai sur son propriétaire, je t’en fais la promesse !
— Tu devrais dormir, Télesphore ! me crie Daurine par la porte entrouverte de mon bureau. Demain, tu auras de l’ouvrage !
Je cache vite la lettre de Stuart dans un des tiroirs de mon secrétaire 3 et éteins la lumière. Daurine a raison, je devrais déjà dormir. Une partie du toit de la maison de bois de la veuve Flanagan s’est envolée durant la tempête et j’ai promis d’aller réparer les dégâts dès l’aube.
14 octobre, 21 h 15
Diable ! J’ai passé les deux dernières journées à réparer une toiture et à coudre des sacs de toile. Ma carcasse est usée comme celle du vieux fou qui habite le pavillon de Longue-Pointe !
La tempête est passée. Le port a repris ses activités habituelles. Par la fenêtre de mon bureau, j’aperçois la grande coupole argentée du marché Bonsecours qui brille sous les reflets de la lune. Ses marchands ont vidé les étals, ses visiteurs déserté les lieux depuis belle lurette.
Pour le souper, Daurine avait invité la veuve Flanagan et cuisiné son délicieux pâté au saumon. J’ai dû raccompagner notre convive à pied chez elle, dans le faubourg Sainte-Anne, près du quai de la Pointe-du-Moulin. En un temps pas si lointain, j’y serais allé avec Mathurin. Mais notre âne est mort il y a deux semaines… Pauvre Mathurin. Si doux, si jovial, si brave. Sa mort nous a dévastés… Nous avons conservé le bol dans lequel il trempait son museau pour boire de l’eau fraîche. La pièce qui lui servait d’abri depuis plus de vingt ans est toujours là, au rez-de-chaussée de notre petite maison de pierres, rue des Commissaires. Dire qu’un âne a vécu de si nombreuses années au cœur de la Vieille Ville, dans le port de Montréal, au milieu des bateaux, des barques, des charrettes et des tonneaux de rhum, au milieu des marchands, des ouvriers, débardeurs, marins et capitaines de navires… Qui pourrait le croire ?
Daurine ne cesse de me questionner à propos de la lettre venue d’Écosse, que je ne lui ai pas laissé lire.
— À toi ? Télesphore Mathesson ? Officier de police à la retraite depuis plus de dix ans ? m’a-t-elle demandé, incrédule. On te confie une enquête ?
— Disons qu’un collègue me demande de lui venir en aide.
— Je vois… Je ne dois pas m’en mêler, comme d’habitude.
— C’est ça.

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