Trois fois l été
139 pages
Français

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Trois fois l'été , livre ebook

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Description

Maëlle, dont les vacances étaient mal parties, se retrouve avec trois invitations le même samedi soir. Que faire ? Et si c’était vous, lecteur/lectrice, qui choisissiez pour elle ? Un roman "feel-good" avec trois fins possibles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782408033682
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mise en pages : Petits Papiers Correction : Manon Le Gallo Photos de couverture : ©Shutterstock
 
© Éditions Milan, 2021 1, rond-point du Général-Eisenhower, 31101 Toulouse Cedex 9, France editionsmilan.com
 
Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays. Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection du droit d’auteur. Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.
 
Dépôt légal : juin 2021 • ISBN : 978-2-4080-3368-2
 
Achevé d’imprimer au 2 e trimestre 2021 en Espagne par Rodesa
À Tiphaine
Table des matières
Couverture
Page de titre
Page de Copyright
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
BIOGRAPHIE
CHAPITRE 1

Jeudi 6 août
 
Comment je me suis retrouvée dans cette situation ?
Franchement, si on m’avait dit ça il y a encore un mois…
C’est drôle, cette expression, d’ailleurs. Qui est ce « on », dans « si on m’avait dit ça » ?
Un sorcier qui prédit l’avenir ? Dans cas, ce serait normal de s’en méfier, non ? Qui va faire confiance à un mec qui commence par lui dire qu’il voit l’avenir ? Je serais censée réagir comment ? Lui répondre :
– Ah, OK, pas de souci. Chacun son truc, après tout !
Non, le plus probable, c’est que je m’enfuirais en courant.
 
Pour que je reste, il faudrait que ce « on », ce soit moi. Imaginez : je suis tranquillement en train de faire mes devoirs d’anglais, et là, bim , j’apparais. Enfin, mon double venu du futur, pour être précise. Là, pas le choix, je l’écoute. Ou alors, je m’évanouis. Mais admettons que je sois une fille courageuse. Ou curieuse, au moins. Donc, mon moi du futur surgit devant moi et m’annonce :
– Dans un mois, tu devras choisir entre trois garçons.
Là, je risque de protester.
Si la magie existe, je préférerais avoir droit à trois souhaits, plutôt qu’à trois garçons !
Parce que, je ne sais pas vous, mais moi, je deviendrais bien riche, célèbre et talentueuse. Tiens, ça me fait penser à cette image qui revient sans arrêt sur Insta en ce moment.

Qu’est-ce que je choisirais, moi ?
Non, non, non, il ne faut pas que je sature mon cerveau avec ce genre de questions.
J’ai lu quelque part que Steve Jobs, le fondateur d’Apple, portait les mêmes vêtements tous les jours — enfin, pas les mêmes, mêmes, mais qu’il avait genre quarante pulls noirs à col roulé dans son armoire, pour éviter à son cerveau des choix inutiles. Parce qu’il paraît que faire des choix, ça fatigue le cerveau.
Donc, plus tu as une routine toute prête, plus ton cerveau est disponible pour les réflexions importantes.
Bref.
Pas de choix de pilule magique pour moi. Il faut que je me concentre sur l’essentiel.
C’est quoi, l’essentiel ?
Je m’appelle Maëlle. J’ai seize ans depuis quatre mois. Je vais entrer en première en septembre. Je suis une fille à peu près comme les autres. Peut-être un peu bizarre, mais j’arrive plutôt bien à garder ça pour moi. Et pour ma meilleure amie Lucie, cette lâcheuse qui passe les vacances d’été à la campagne chez sa grand-mère, parce qu’elle trouve ça cool, le « retour à la nature » et la « transmission entre les générations ». Pas besoin d’en dire plus, vous avez compris l’idée : elle est aussi bizarre que moi. Même un peu plus, quand j’y pense.
Résultat, me voilà seule face aux trois garçons qui m’ont proposé de sortir samedi soir. Oui, le même soir .
Alors que j’ai passé tous les samedis soir de ma vie jusqu’ici à regarder des films à la maison en rêvant de soirées de dingue.
 
Jusqu’ici, je n’ai embrassé que deux garçons.
Le premier, Yanis, ne me plaisait pas spécialement, mais c’était l’occasion d’essayer enfin le truc dont on parlait depuis des années : embrasser un garçon avec la langue .
Le deuxième, Jules, je crois bien que c’était le contraire.
Qu’il a voulu tester. Je ne sais pas si ça ne lui a pas trop plu ou quoi, mais il a cassé trois semaines plus tard, pendant le voyage de classe en Espagne. Par texto. Vu que je n’y étais pas, moi, en Espagne. Ça m’apprendra à faire de l’allemand.
Donc question expérience, je dirais : « moyen moins ». Pas DU TOUT le genre de fille qui jongle avec les mecs. À part dans les scénarios que je me raconte, où, bien sûr, je suis un sex-symbol  : Jessica Rabbit, Scarlett Johansson et Kristen Stewart réunies.
Mais là, c’est la vraie vie.
Et, il faut bien le constater aussi : la panique.
Comment j’en suis arrivée là ?
 
(Pour info, je choisirais la 2 et la 5.)
CHAPITRE 2

Un mois plus tôt
 
Ça y est. Lucie est partie chez sa grand-mère, dans une région si paumée qu’Internet est encore aussi lent qu’au temps des dinosaures et que la 4G n’est qu’une légende. J’ai vu un reportage un jour sur une pauvre dame qui devait prendre sa voiture pour vite foncer en haut de la colline du coin. C’était le seul endroit où ça « captait », et donc le seul moyen de récupérer le code de vérification envoyé par sa banque pour valider un achat en ligne. Résultat : le temps qu’elle y arrive, qu’elle reçoive le texto et qu’elle rentre chez elle, le code était périmé. Impossible d’acheter un truc en ligne. Ou de faire la moindre démarche sur Internet, d’ailleurs. Bref, le reportage, c’était dans le village voisin de chez mémé Nana. Lucie trouve ça génial d’être coupée du monde pendant des semaines. Je vous ai dit qu’elle était bizarre.
Ève est à Londres en séjour linguistique, Manon dans sa maison de Noirmoutier où elle a invité Caro plutôt que moi. Et les autres sont au choix à l’autre bout de la France ou à l’étranger.
Tout le monde m’a laissée tomber, quoi. Je vais passer les vacances d’été — 2 mois, c’est-à-dire 8 semaines et des poussières, c’est-à-dire 62 jours, c’est-à-dire 1 488 heures, c’est-à-dire 89 280 minutes, c’est-à-dire 5 356 800 secondes — entièrement, inexorablement, monstrueusement, définitivement, seule .
Enfin, si on ne compte pas ma mère, bien sûr.
Je suis coincée avec elle dans notre tout nouveau et minuscule appart plein de cartons. On ne peut pas partir en vacances toutes les deux, parce que ma mère n’a pas de congés, vu qu’elle vient de commencer son boulot. Et elle n’a pas de quoi me payer un séjour à l’UCPA, et encore moins à l’étranger. J’aurais pu faire monitrice de colo, mais pour ça, il aurait fallu que je passe mon BAFA. Seulement voilà : l’année dernière, je n’aurais jamais imaginé avoir besoin d’un truc de ce genre pour partir en vacances.
L’année dernière, c’était il y a une éternité. Avant que mon père apprenne à ma mère — et à moi par la même occasion — qu’il avait « rencontré quelqu’un d’autre ».
Pourquoi on utilise cette expression pourrie, hein ?
Des gens, on en rencontre tous les jours. Pourtant, on ne part pas avec la boulangère ou le gentil voisin du troisième qui a récupéré notre Colissimo. Ce n’est pas la rencontre, le problème. C’est ce qui se passe après.
Avec la « rencontre » de papa, il s’est passé tellement de choses qu’elle est enceinte de sept mois et susceptible d’accoucher à tout moment. Donc pas de vacances à espérer non plus de ce côté-là. En même temps, je ne serais pas partie avec eux. Jamais de la vie !
Toujours est-il que, face au vide intersidéral de ces deux mois d’été, j’ai pris une grande décision, que j’annonce à ma mère au dîner — ce qui est un grand mot pour parler des pâtes à la sauce tomates-basilic qu’on mange à même la casserole parce qu’on n’a pas encore ouvert le carton de vaisselle. Et aussi parce qu’on n’a pas de lave-vaisselle. Et que, de toute façon, la table est encombrée. Et surtout, je crois, parce que papa est un salaud.
Donc, je pioche à la grande cuillère une bouchée de farfalles et je déclare :
– Je vais chercher un petit boulot.
Je m’attendais à ce qu’elle me pose un milliard de questions inquiètes, et qu’elle y ajoute autant de recommandations de prudence, saupoudrées d’un laïus sur l’importance du repos, de l’ennui et de la culture face à la société de consommation qui nous pousse à vouloir gagner toujours plus d’argent. Je m’attendais à ce qu’elle soit maman, quoi.
À la place, elle se passe la main sur le front et force un sourire.
– Bonne idée. Ce sera mieux que de rester ici toute la journée. Tu pensais à quoi ?
– Bah… je sais pas trop, j’avoue en haussant les épaules, au risque de faire tomber une farfalle dans un carton ouvert.
Maman hoche la tête sans rien dire. Elle a l’air fatiguée. Ou vieille, je ne sais pas. J’ai un pincement au cœur, et, comme souvent depuis la séparation, envie de la rassurer. Je prends mon plus bel air optimiste et je déclare :
– J’irai faire un tour dans le quartier demain. Avec des CV.
J’ai envie de rire. Qu’est-ce qu’on est censé mettre dans un CV quand on a seize ans, hein ?
Maëlle Allard. Seize ans, ce qui signifie que j’ai légalement le droit de travailler pour vous. Je sais lire, écrire, compter, me servir d’un ordinateur et de mon portable, plier les vêtements comme dans les vidéos japonaises, mettre une couette dans sa housse en un temps record, faire la roue, bouger la tête de droite à gauche sans soulever les épaules, me mettre du vernis à ongles même sur la main droite, réciter la liste de tous les films de Wes Anderson, du Marvel Cinematic Universe et de Michel Gondry, et jouer la chanson des Aristochats au piano.
– Pense à dire que tu as un bon niveau d’anglais, me rappelle maman.
Ah, oui. Pas idiot.
 
 
*  *
 
Voilà comment ce matin, troisième jour des vacances scolaires, g

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