Jeunesse gâchée
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Jeunesse gâchée , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Alex vient de fêter ses 13 ans. Sa mère est morte, emportée par un cancer, quelques années plus tôt mais il vit une existence heureuse entre son père et sa grand-mère. Mais le lendemain de son anniversaire, un malheur vient brutalement frapper la famille : son père a un accident de voiture et ses blessures sont multiples. Alex se tourne alors vers les amies de son père qu’il croyait proches mais ne tarde pas à découvrir avec horreur qu’il est vraiment seul. Personne ne lui tend la main, personne ne l’aide à affronter la situation, pas même la Protection des mineurs ni les services sociaux. Il néglige alors ses études, commet quelques larcins dans les grandes surfaces puis se reprend en main et trouve du travail au port de Marseille Fos. Là, il rencontre Paul et les deux jeunes gens deviennent vite inséparables. Très déçu par son entourage qui n’a pas su être à ses côtés dans le malheur, Alex décide de changer d’environnement, de vie, et d’aller s’installer avec son ami, qu’il considère maintenant comme sa famille, au Canada. Il patiente néanmoins jusqu’à ce que son père se rétablisse puis s’envole avec Paul vers le mythique continent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414131518
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-13149-5

© Edilivre, 2017
Du même auteur :
Du même auteur :
– Lettres et histoires inventées (2014)
– Histoire de la fille de Yanbrouse-Poquetane-Augaido Vaz (Tome 1, 2016)
– Journal intime de Deupetanine Vaz ( Tome 2, 2017)

En cours :
– Les déceptions de l’héroïne (Tome 3)
– Jeunesse gâchée
– Reportage et Document
– Peuples boutefeux
– La correspondance avec Denis Pasquier
Dédicaces

À Gilles Aubigny, sa compagne Rokia Bah, et leur fils Samba
Jeunesse gâchée
Introduction
Trois ans après la mort de sa mère, son père faillit mourir d’un accident de la circulation, la veille de ses 15 ans. L’adolescent dut faire face à son entourage, comprenant leur fausseté, eux qui dissimulaient leurs pensées véritables.
Dégoûté par leurs procédés, Alex émigra au Canada, loin de ces fourbes. Lors de son séjour en France, lui et Fenoëne se sont croisés au Salon du livre de Paris. Tous deux étaient présents pour dédicacer leurs livres, et se lièrent d’amitié. Alex en fit son auteur préféré. Atteinte de poliomyélite de la jambe droite, Fenoëne se déplace avec des béquilles.

À la mort de celle-ci, Alex travailla sur l’autobiographie qu’elle lui avait confiée. Récit dans lequel elle dépeint des gens qu’elle a connus, ainsi que l’homme avec qui elle croyait vivre pour toujours.
Elle y raconte tout ce qu’elle a enduré à Évreux, où elle a été inhumée. Fenoëne croyait en un amour réciproque, et comme cet homme lui témoignait cet amour, elle lui dit : « Si j’avais su que je te rencontrerais un jour, je ne me serais amourachée d’aucun homme, je t’aurais attendu . »
Mais elle a dû se rendre à l’évidence qu’il n’était pas l’homme qu’il lui fallait, ni la personne bien qu’elle pensait, et ils ne restèrent pas en excellents termes. Fenoëne a été prise au piège dans une commune où il n’y avait pas de moyens de transport pour lui permettre de s’évader de sa mauvaise condition. Sa seule arme était le livre qu’elle rédigeait. Lequel ferait le récit du traitement qu’elle a subi et consignerait ses ressentis.
Fenoëne fut confronté au racisme ordinaire, quand l’une des propriétaires de la commune refusa de lui louer son appartement parce qu’elle craignait qu’elle porte atteinte à l’image de la ville. Mortifiée par l’indélicatesse de cette personne, et ne supportant pas la honte infligée, elle mit fin à ses jours. Fenoëne avait compris qu’elle ne serait jamais heureuse sur cette terre corrompue par les préjugés.
Et tout commença ainsi…
Élancé et doté d’une large carrure, avec son mètre quatre-vingt-dix-neuf, Dean Seikan est un bel homme. Des cheveux courts bruns. Taillé comme un mannequin, il est toujours élégamment vêtu ; jean, costume ou tenue sportive, tout lui va. Il a bon caractère, franc, courtois, avenant et ouvert d’esprit. Il a un visage expressif, avec de beaux yeux noisettes et un sourire charmeur.
Dean Seikan exerce le métier de chauffeur routier. Depuis vingt-cinq ans, il est chargé de transporter des mortiers de construction et, grâce à son sérieux et à son professionnalisme, son employeur le promu au rang de formateur pour les nouveaux chauffeurs.
Dean s’est assuré la faveur du chef d’équipe de métallurgie dans la fabrique de béton de petits et gros matériaux de construction et des conteneurs destinés au déchargement des marchandises portuaires. Il est aussi responsable des engins de manutention dans l’entrepôt, dont le plan a été conçu par lui. Il vérifie chaque déplacement et le bon fonctionnement de tous les engins. Tous les matériaux de construction et les conteneurs sont fabriqués par des salariés dans la chambre des machines d’une grande industrie. L’affaire de transport et de fabrication se porte si bien que M. Atovalot Hérodien, le grand patron, partage la partie de l’entreprise avec ses sous-traitants.
Dean est un homme d’allure digne et de ton calme qui sait se faire écouter, tout en étant fort respectueux envers ses collègues et surtout avec ses apprentis en maçonnerie, qui sont plus fragiles et moins expérimentés que les autres. Dean ne plaisante jamais dans le cadre du travail.
Selon lui, le travail donne accès à une vie sociale et permet de s’accomplir. D’acquérir son autonomie. De ne pas être dépendant des autres. Travailler, c’est monnayer du temps et un savoir-faire, pour produire de la richesse. « C’est grâce au travail que viennent les idées à celui qui est inventif », dit-il.
C’est grâce au travail qu’il s’est dégagé de l’emprise qu’exerçait son milieu, et qu’il s’est affranchi de la servitude de ses oppresseurs, avec qui il était en butte aux tracasseries depuis la mort de ses parents alors qu’il n’était âgé que de trois ans. C’est le travail qui l’a affranchi du despotisme que ceux-ci exerçaient sur lui depuis son enfance, et c’est grâce au travail qu’il a pu gagner son indépendance aujourd’hui. Dean ne laisse rien transparaître de la douleur qu’il porte en lui.
Au cours de l’été 1972, un grand malheur le frappa, il perdit sa femme. Elle fut emportée par un cancer colorectal, diagnostiqué à la naissance de leur fils Alex, âgé de dix ans à l’époque du drame. Celui-ci garde de sa mère l’image d’une femme active, enjouée et combative. Toujours partante pour jouir des plaisirs qu’offre la vie, et rire de ses difficultés financières. Jamais elle n’a baissé les bras, jamais elle ne s’est découragée, jamais elle ne s’est apitoyée sur son sort, elle a regardé la mort en face, sans crainte dans ces moments graves.
Sur la fin, Melia ne se nourrissait que de bouillons de légumes, et elle perdit rapidement du poids. Mais, même dans les phases les plus critiques de sa maladie, elle restait à la hauteur de l’image qu’elle désirait léguer à son fils. Et cependant que son état physiologique s’affaiblissait, elle conservait son calme intérieur, sa belle humeur, sa force de résister à la maladie. Cette longue et douloureuse épreuve qu’elle a supportée, désola son mari, il lui jura de donner toutes les chances à leur fils.
Dean ne se remaria pas et se consacra à son fils, l’éduquant selon de bons principes, les valeurs intrinsèques, l’honnêteté, la tolérance, le partage, la fraternité, la justice et le respect de l’autre si cher à sa mère.
Des valeurs humaines sans lesquelles la vie en communauté serait, selon elle, impossible, des valeurs qui méritaient d’être soutenues par tous les êtres humains, et qu’elle aurait aimé lui inculquer si la mort ne l’avait pas cueilli si jeune, lors de sa trentième année. Comme elle aurait été heureuse de lui communiquer son amour des arts, son enthousiasme pour les grands auteurs humanistes. Elle refusait de se conformer au souhait de la majorité, la pensée unique, la bêtise.
Dean accueillit sa belle-mère, Marie-Anne Fail, chez lui, au lendemain de l’inhumation de son mari, mort à l’âge de 78 ans. Le pauvre homme ne s’était jamais consolé de la mort de sa fille. Tourmenté, il était devenu accro aux antidépresseurs et aux anxiolytiques, ses forces s’amenuisèrent et s’affaiblirent, son cœur s’est arrêté de battre.
Marie-Anne est née le 22 juin 1910, dans le quartier Roucas-Blanc situé au centre-ville, entre le Vieux-Port et Notre-Dame-de-la-Garde, un quartier bourgeois de Marseille où elle a connu le bonheur. Les habitants y étaient amicaux et bienveillants, ouverts sur le monde. Marie-Anne Fail est une petite femme au fort caractère et libre d’esprit. Le visage rond et expressif, l’esprit vif et malicieux, elle est svelte et gracieuse, de nature empathique, altruiste, souriante, mais elle peut changer d’aspect lorsqu’elle défend une cause qui lui tient à cœur. Rebelle à toute forme d’autoritarisme, elle ne s’en laisse pas compter. Fervente militante de gauche, elle se tient debout aux côtés des sans-papiers, des sans-logis, du droit coutumier, face aux harangues populistes. Elle est toujours prête à se révolter contre l’injustice, pour les principes de la dignité de la personne.
Philippe Fail, son frère aîné, est mort trois semaines avant son trente-cinquième anniversaire, dans un accident de voiture, onze mois après la naissance de Melia. Titulaire d’un master 2 (bac + 5) et du CRPE 1 , Philippe devint instituteur dans un quartier classé en zone prioritaire de la deuxième ville de France. La moyenne d’âge de ses élèves était de 12 ans.
Titulaire d’un bac + 5, Marie-Anne occupait le poste de commerciale pour une banque nationale, à l’époque de sa rencontre avec Kerson Zuhri. Venu changer le carrelage mural des toilettes de la banque, Kerson était tombé sous son charme. Tous les midis, à la pause déjeuner, au restaurant Le Corto, non loin du quartier de son enfance, leurs regards se croisaient. Elle était assise à la table voisine, et il ne pouvait détourner ses yeux d’elle. Élégante dans sa belle robe bleu turquoise et ses bottes Nero, elle lui avait tapé dans l’œil. En fait, les ouvriers et le personnel bancaire ne copinaient pas. Ils se conduisaient comme deux castes séparées par une barrière sociale irréconciliable, et Marie-Anne en était profondément affligée. Son attirance pour Kerson y était sûrement pour quelque chose.
Sachant que le chantier ne durerait pas éternellement, et sentant que Kerson était trop timide pour l’accoster, elle décida de faire le premier pas. Elle ne savait pas où la conduirait cette histoire, peut-être dans une impasse, mais elle se laissa guider par le désir qu’elle éprouvait pour lui. Comme disait son père : « Qui ne tente rien, n’a rien .  » Résultat : six mois plus tard, le maire célébra leur mariage, puis ils partirent en voyage de noces en Angleterre.
Le jeune couple emménagea au cinquième étage d’une cité HLM, où ils vécurent leurs trois premières années

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents