Ken et la culotte
266 pages
Français

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Ken et la culotte , livre ebook

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Description

Ken et la culotte raconte l’histoire d’un garçon de treize ans qui, à force d’imagination, de courage, de persévérance et de foi, part de la misère la plus totale pour se tailler une place au soleil.

La pierre angulaire de cette palpitante aventure, c’est bien la culotte qu’il a héritée de son grand-père, et dont il a fait un objet fétiche, lui servant de lien spirituel avec son aïeul.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334074537
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07451-3

© Edilivre, 2017
La loi du 11 Mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par l’article 425 et suivant du code pénal.
Exergue


La souffrance est le moule qui modèle l’homme sage.
Je dédie ce Roman à mon enfance qui a été le mien.
J. Kenang
Première partie
Dans la cour de l’école parsemée de vieux eucalyptus aux écorces craquelées, se trouve, suspendue à une poutre, une vieille cloche.
Cette cloche, aussi vieille que l’école est constituée d’une grosse jante de voiture reliée à la poutre par une barre de fer pliée en forme de crochet.
La partie inférieure de cette jante, à force de recevoir des coups, s’est aplatie comme si elle était passée entre le marteau et l’enclume d’un valeureux forgeron.
Combien de coups avait reçu cette cloche au cours de sa vie dans cette école ? Personne ne saurait le dire.
Six fois par jour, son timbre, mûri au cours des années, s’élevait dans les airs pour annoncer le début et la fin des cours ou de la récréation.
Elle pouvait se vanter d’avoir su remplir sa mission et elle se sentait capable de le faire encore pendant plusieurs générations.
La musique que la cloche émettait variait selon l’humeur de « Massa ya », déformation de Monsieur Jacob, le vieux planton chargé de la sonnerie.
Quelques fois on entendait un seul ou deux coups seulement ; parfois c’était toute une série et même plusieurs séries de coups.
A travers cette sonnerie, on pouvait, sans risque de se tromper, savoir si Massa ya avait bien dormi, s’il avait des problèmes ou si son morceau de ciel était bleu.
L’image de ce bon vieux planton et celle de la cloche constituaient les éléments permanents du décor de l’école.
Ils ont vu défiler devant eux de multiples générations d’élèves. Notre maître qui avait été élève dans cette même école il y a bien une bonne quinzaine d’années nous confirmait qu’à ce moment-là c’était toujours le même planton et la même cloche qui régulaient le rythme des activités de l’école. Ils avaient assisté, imperturbables, à la métamorphose de cette école qui, constituée à sa création de quelques bâtisses en briques de terre coiffées de nattes de raphia, était devenue aujourd’hui une importante école avec ses huit bâtiments en dur recouverts de tôles.
Des arbres ornementaux et des fleurs bordaient les allées sillonnant la grande cour.
Une grande église, de construction récente, avait remplacé la vieille petite église qui maintenant n’était plus utilisée que par les catéchistes et leurs catéchumènes.
Tout comme leurs aînés qui avaient connu Massa ya avant eux, ils l’aimaient bien car il était toujours gentil avec tout le monde.
Pendant la récréation, beaucoup d’élèves, au lieu d’aller jouer, préféraient s’amasser autour de lui pour l’écouter conter de belles histoires.
Il habitait dans une petite case tout près de l’école et on était certain, en allant lui rendre visite de recevoir une banane, un avocat, une mangue ou des grains d’arachide à grignoter. Il aimait bien recevoir les élèves chez lui. Ceux-ci lui tenaient un peu compagnie car il vivait seul avec son gros chat. Ils l’aidaient à faire ses petits travaux domestiques et quelques fois même des travaux champêtres.
En dehors des histoires drôles qu’il racontait, il se plaisait à leur parler de l’école qu’il avait vue naître il y a bien longtemps.
D’ailleurs, leur disait-il, c’est lui qui avait cédé une partie de son terrain pour sa construction. En reconnaissance de ses bienfaits, les fondateurs de cette école lui construisirent une case et l’engagèrent comme planton chargé des petits travaux d’entretien et de la sonnerie.
Ce jour-là donc, il faisait beau temps. Le soleil de janvier, fièrement planté au zénith, répandait sur la terre un peu trop généreusement ses rayons ardents.
Soudain, la cloche sonna.
Quelle série ! Le vieux était heureux.
Presque simultanément se firent entendre, de tous les quatre coins de l’école, les cris de joie des écoliers, contents d’être libérés pour la pause de midi.
Dans un désordre indescriptible, ils se bousculaient aux portes comme du maïs à travers des vannes de silos brusquement ouverts.
Ce flot humain s’éparpillait dans la cour et s’écoulait vers la sortie principale qui débouchait sur une avenue poussiéreuse reliant l’école à la route nationale.
Une masse de poussière s’élevait vers le ciel, enveloppant les enfants qui n’avaient pas l’air de s’en préoccuper. Le brouhaha continuait. On distinguait, dans ce mélange confus, des rires, des interpellations, des chants, des cris et même des pleurs.
A la sortie de cette masse ocre, les enfants prenaient différentes directions par petits groupes.
Un groupe assez particulier se détacha aussitôt, courant derrière des cerceaux de toutes tailles et de toutes natures, mus par un morceau de bâton placé sur la rayure ou attaché à l’engin par une ficelle. C’était le groupe motorisé de l’école.
Ken en faisait partie et ne passait jamais inaperçu à cause de son accoutrement et de son engin tout particulier. Ce dernier était constitué de la jante arrière encore presque en bon état, d’une vieille moto BMW. Il avait obtenu ce joyau en travaillant pendant toutes les vacances chez un réparateur de motos. Son travail consistait à puiser de l’eau, à laver les assiettes, à balayer la maison et surtout à chercher de l’herbe pour nourrir les lapins du mécanicien.
Ken était bien fier de son joyau surnommé « Norton » par ses camarades. Il l’avait gagné au prix de trois mois d’un dur labeur, sacrifiant ainsi ses vacances au lieu d’aller comme à l’accoutumée aider son grand-père au village. Il avait supporté la fureur de ses parents et surtout de sa mère qui n’admettait pas un tel entêtement. Mais, contre vents et marées, il avait juré d’avoir ce joyau et il l’avait eu.
Ce cerceau venait remplacer un autre qu’il possédait auparavant, constitué de l’armature métallique et circulaire d’un pneu de camion. Il se rappelait encore l’aventure rocambolesque qui lui avait permis de l’obtenir.
Son camarade Paul et lui avaient remarqué à côté d’une concession, qui devait certainement appartenir à un chauffeur, un tas de vieux pneus de camion recherchés par les enfants car, en les brûlant, on en sortait ces armatures qui servaient de cerceaux.
Pendant un bon bout de temps, ils convoitèrent ces objets sans savoir comment faire pour les avoir. Ken proposa à son camarade qu’ils aillent en demander à leur propriétaire, mais ce dernier n’était jamais à la maison.
– Et si on en volait un ? Suggéra un jour Paul.
– Ce ne serait pas bien et en plus, on peut nous arrêter, rétorqua Ken.
– Personne ne nous arrêtera, tu sais bien que le type n’est jamais à la maison.
– Dans ce cas, c’est toi qui iras porter car tu es bien plus grand que moi, dit Ken dont les arguments de son camarade finirent par convaincre.
– Non pas moi, protesta Paul, je suis sans doute plus grand que toi mais, tu es sportif et plus fort. »
C’était là une des fibres sensibles de Ken. Les qualificatifs utilisés par Paul ne le laissaient jamais indifférent. Il consentit donc.
Cependant dans la pratique, cette opération comportait un certain nombre de difficultés.
Tout d’abord, il y avait la topographie des lieux.
La maison, une longue bâtisse perpendiculaire à la route, en était séparée par une rigole. La cour au bout de laquelle se trouvaient les pneus convoités, s’élevait en pente assez forte à partir de la rigole. Maîtriser cet objet roulant sur une telle pente ne sera pas chose aisée.
Ensuite, le pneu, même de loin semblait assez grand et Ken n’était pas du tout certain de pouvoir le mettre debout malgré sa présumée force physique.
Enfin ! On verra bien ; l’heure n’était plus aux spéculations, il fallait passer à l’acte. Le moment choisi fut le retour des classes de l’après-midi.
Il était dix-sept heures quand les deux compères se présentèrent sur les lieux.
Paul ne cessait d’encourager Ken qui présentait encore quelques signes de velléité face à la hauteur de l’épreuve.
– Vas-y Ken ! Tu verras, ce ne sera pas aussi compliqué que ça.
– Si c’est aussi facile que tu le dis, répliqua Ken agacé, pourquoi ne pars-tu pas à ma place ?
– Juste parce qu’on a déjà décidé que c’est toi qui iras ; Donne-moi tes affaires, je t’attends ici. »
Il les lui remit et traversa la rigole.
En remontant la cour, il jeta un coup d’œil à la maison. La porte était apparemment fermée.
En quelques enjambées, il arriva au niveau du lot de pneus. Il devait y en avoir près d’une demi-douzaine. De près, ils étaient bien plus grands qu’il ne l’imaginait. Les eaux de pluie stagnaient dans leurs cavités, ce qui devait encore augmenter leur poids.
Ken engagea ses deux mains sous le rebord du premier pneu et tenta de le soulever. Il bougea à peine. Ken écarta un peu plus les jambes, assura sa prise et s’y remit à plusieurs reprises de toutes ses forces et ne réussit à le soulever qu’au niveau de ses genoux. Il allait abandonner lorsqu’il s’avisa d’un pneu dont un côté était posé sur les autres, le maintenant oblique à un angle de quarante-cinq degrés. Il fut donc plus aisé de le mettre debout et de le placer dans le sens de la pente où il s’engagea prudemment en direction de la route.
Malgré ses efforts pour maîtriser la course du pneu, celui-ci prit rapidement de la vitesse. Le garçon sentit qu’il perdait le contrôle de l’opération, mais n’arrêta pas sa folle poursuite. Le bolide atteignit la rig

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