L Amour voilé
208 pages
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L'Amour voilé , livre ebook

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Description

Comme toutes les jeunes filles de son âge, Myriam rêve de l’amour, s’interroge surtout sur les sentiments que l’on doit éprouver envers un futur mari, elle qui est déjà promise à l’un de ses cousins. Mais en tant que musulmane, elle ne peut les exprimer librement. Elle rêve aussi d’écrire un roman, une belle histoire de ce qu’elle aimerait tant vivre. Elle se rapproche alors d’Alain, un ami français de son père qui est écrivain, et lui demande conseil. Celui-ci trouve un subterfuge pour l’accueillir une semaine chez lui, avec l’accord de sa femme Sofia, également marocaine et musulmane. Là, le travail de rédaction à quatre mains peut commencer. Myriam dévoile une rencontre qu’elle a faite l’année dernière, un homme plus âgé qu’elle, qui l’avait profondément troublée. Il s’agit d’un certain Robert, qui a employé son père à Safi bien des années auparavant. Et tandis que la trame du roman se construit peu à peu, la fiction se mêle à la réalité, les figures d’Alain et de Robert se superposent...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 septembre 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414273072
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-27308-9

© Edilivre, 2018
Du même auteur

Du même auteur :
L’Africain, – St Honoré – Paris 2016
Ma belle Andalouse – St Honoré – Paris 2017
Livre 1 Un souffle d’amour
1
Un bel après-midi de cette fin d’été, nous terminons un repas convivial autour du barbecue composé principalement de salades variées à la manière turque, mézzés, et şiş kebab.
Nos amis marocains, Mo et Fatima sont accompagnés de leurs deux filles, Hind la plus jeune, âgée d’une douzaine d’année et Myriam l’ainée d’une bonne vingtaine d’année. Tous, sommes repus du bon repas préparé par les femmes et, le café avalé nous nous étendons sur les chaises longues pour faire une sieste, pendant que les femmes rangent un peu et font la vaisselle.
Je sors de ma petite sieste un peu lourd d’avoir trop mangé, Myriam est assise sur le petit muret à côté de moi, son père dort toujours. Timidement et à voix basse, elle me demande :
– Alain, je sais que vous écrivez des romans. J’aimerais aussi écrire, j’aime beaucoup ça, depuis que je suis toute petite j’aime les histoires. Mais maintenant je suis une jeune femme et je ne peux plus écrire des histoires de petite fille. J’ai lu beaucoup de livres français, cela me plaît beaucoup, mais je ne saurais écrire certaine chose, notre éducation ne nous a pas appris à dire les choses de l’amour. Je les comprends très bien mais je ne sais pas les dire.
Je lui souris, l’invitant ainsi à poursuivre, je comprends parfaitement ce qu’elle veut me dire et lui demande si elle a une idée d’histoire à raconter.
– Non juste envie d’écrire, de voir mes idées écrites, je voudrais écrire un beau roman où je me sentirais comme une princesse, où je raconterais la vie que je rêve d’avoir.
Je sais c’est un rêve, mais j’ai envie de rêver et avec vous je sais que vous trouverez les jolis mots pour mieux me faire rêver. Papa se réveille on en parle plus tard.
Je la regarde les yeux mi-clos comme si moi aussi je me réveillais, je la vois toute rouge de confusion, comme prise en défaut. Les filles de son âge ne doivent pas parler de ces choses-là aux amis de leur père. Même si son père est parfaitement intégré à la vie française, certaines barrières sont infranchissables.
Je propose à Mo un autre café, qu’il accepte bien volontiers et je demande :
– Myriam, tu viens m’aider à rapporter le café, et les petits gâteaux ?
Là son père ne peut lui faire de reproche. En montant l’escalier pour accéder à la maison Myriam m’interroge du regard.
– Ok tu veux écrire, mais pour cela il faut qu’on en parle, que je connaisse tes souhaits, tes idées, tes désirs, ce à quoi tu penses et ce n’est pas en présence de ton père que tu pourras le faire, alors ?
– Ça va être compliqué, je peux sortir c’est vrai, mais nous ne sommes pas voisins et jamais il acceptera que je vienne seule ici.
– Ok, laisses-moi faire j’en parle à Sofia, ma femme, qui va trouver une astuce pour que tu restes la semaine avec nous. Allez, apportons le café à papa Mohamed.
Les femmes se joignent à nous pour descendre dans le jardin. Les discussions reprennent de plus belle, en Arabe, en Français mélangeant les deux langues avec un ton de plus en plus haut et de plus en plus fort, on se croirait dans les souks de Fès. Moi je ne comprends pas tout mais je m’en fous je suis heureux de voir mes convives heureux.
Je fais signe à ma femme de me rejoindre à la cuisine. Ma femme est marocaine, nous sommes mariés depuis une dizaine d’années, nous n’avons aucun secret ni aucune réserve ou pudeur l’un envers l’autre, je peux lui parler franchement. Je lui explique donc le souhait de Myriam et lui demande si elle a une idée pour la faire rester quelques jours avec nous.
Ma femme est doublement enchantée, d’une part de faire plaisir à quelqu’un et d’autre part d’avoir de la compagnie à la maison.
– J’en parle à sa mère et c’est elle qui en parlera à Mo. Elle peut m’aider à ranger, je lui apprendrais la cuisine et aussi la couture, pas de problème, je m’en occupe.
Une bonne complicité arrange bien les choses. Je pense que néanmoins cela va être compliqué, ils sont venus passer la journée et non une semaine, elle n’a aucun change avec elle. J’en fais aussitôt part à ma femme qui me rétorque :
– Nous sommes de la même taille alors pas de problème, tu sais, nous, on se prête les affaires entre filles.
Très bien. Attendons et espérons que le miracle : « Inch Allah » s’accomplisse.
L’accord est trouvé en fin de soirée, tous heureux, sauf sa petite sœur qui va repartir sans sa grande sœur, seule avec les parents. Nous lui consacrerons un chapitre.
2
Dès le soir au diner, la conversation s’oriente vers ce fameux livre à écrire et, ma femme non moins curieuse veut connaître l’histoire. Le problème est que nous n’avons, ou du moins Myriam, n’a pas d’histoire précise à développer. Je lui explique que dans ces circonstances, l’histoire ne peut venir que d’elle, moi je me contenterai de faire le « nègre ».
– Donc tu dois trouver une histoire, une belle histoire mais aussi une histoire hors du commun, une histoire atypique, belle mais qui interpelle, une histoire que beaucoup de jeunes filles comme toi se posent. Sans trouver une réponse convenable. Tu devras vivre cette histoire et leur servir de guide. Tu vois, facile d’écrire un roman, mais aussi tu dois te mettre à nu, te dévoiler, extraire tes propres sentiments, il n’y a que comme cela que tu parleras vrai.
– Me mettre nue ?
– C’est figuré, je ne veux pas d’ennui avec ma femme ni avec ton père.
Nous éclatons de rire tous les trois, pauvre Myriam, s’imaginer nue devant nous, lui a coupé toute son inspiration. Après un instant d’angoisse, Myriam reprend un peu ses esprits, elle réfléchit et nous dit, un peu gênée :
– Je regarde les films à la télé, je comprends ce qui se dit, mais quand ils parlent d’amour, de leurs sentiments, de leurs sensations, j’ai du mal à éprouver la même chose. Pour moi c’est un peu abstrait, je ne connais pas de garçon, à part mes frères et mes cousins, je les aime bien mais je n’éprouve rien de particulier envers eux. Je dois me marier au printemps prochain, avec un cousin du côté de mon père. Il a mon âge, il est mignon et c’est notre vie à nous les jeunes filles arabes, on se marie et on aimera ensuite, c’est ce que disent nos parents. Alors moi je réfléchi et j’aimerai connaître un bel et grand amour avec lui, mais je ne sais pas quoi faire pour cela.
Je comprends ses angoisses et sa demande, je regarde ma femme, elle aussi a failli passer par là. Mais ce qui me gêne un peu c’est que nous abordons l’intime et l’intime à trois n’est plus véritablement l’intime, non pas que j’ai des idées malveillantes, non, mais parler de ces choses-là devant une autre personne même si cela ne pose pas de problème dans notre couple, cela peut en poser pour elle. Nous avons cinquante ans d’écart, et heureusement elle me voit comme un grand frère voir comme un grand père, sans malice, juste elle veut savoir. Nous terminons notre diner, cette soirée a été riche d’émotion pour Myriam et je lui conseille de bien réfléchir à l’histoire qu’elle aimerait développer. La nuit porte conseils dit-on.
– Alors bonne nuit, fais de beaux rêves et racontes-les-nous demain matin.
Une fois resté seule avec ma femme, nous discutons de ce que nous demande Myriam. Ma femme me dit que, elle aussi quand elle était plus jeune et qu’elle était promise, elle s’est posé les mêmes questions sans trouver aucune réponse. Leur éducation, les empêchant d’en envisager même l’idée. Heureusement le mariage fut cassé avant d’avoir eu lieu, son ex-futur mari ayant menti sur ses origines. S’en suivi une longue et lourde dépression. Jusqu’au jour de notre rencontre. Là elle à commencer à pourvoir donner des réponses à ses questions, à ressentir quelque chose qui venait de l’intérieur. Un cœur qui s’accélère, des oppressions, des crampes dans le ventre, des rougeurs subites au visage, enfin plein de petits fourmillements quelques peu gênants et, en même temps fort agréables Enfin ressentir pour quelqu’un quelque chose de nouveau, sentir sa tête qui s’affole et en même temps sentir que tout son corps réagit, s’impatiente, se trémousse, danse, ne reste plus en place, s’excite pour un rien. On regarde cent fois l’heure à sa montre en dix minutes. On regarde sans cesse à la fenêtre s’il arrive, une heure déjà avant le rendez-vous. On ne sait pas encore ce qui arrive, on le vit et on le subit. Heureuse, on ne comprend rien mais on est heureuse. Voilà ce que me dit ma femme, de ces premiers instant où nous nous sommes rencontrés, physiquement rencontrés. Nous correspondions par le Web depuis plusieurs mois déjà et nous commencions à bien nous connaître. Mais là, à la sortie de la douane à l’aéroport lorsqu’elle m’a vu en vrai, ce fut comme une explosion. Elle a quitté sa mère et son frère et est accourue vers moi se blottir dans mes bras. Son cœur battait à trois cents coups/minute. Elle a reçu le package complet de l’amour en une seconde. Et pour nous, dix ans après c’est comme au premier jour de notre rencontre, l’amour intense. Mais transmettre psychologiquement à une tierce personne, sans expérience et qui n’a aucune idée de ce peut être l’amour, le grand, le bel amour, ce n’est pas gagné. Enfin ! J’adore les défis.
Et c’est collés-serrés que nous montons nous coucher nous aussi, en repensant à notre première nuit ensemble, sous la douce chaleur des soirées du Maroc.
3
Le petit déjeuner est joyeux, détendu, nous n’abordons pas le sujet que tous, on a à l’esprit. Non, nous laissons venir une tranquille complicité entre nous et c’est à celui ou celle qui abordera la question en premier. P

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