L écho des peupliers
98 pages
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L'écho des peupliers , livre ebook

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Description

En 1988, jeune femme de vingt-cinq ans, la petite-fille de Louise-Marie Manant est devenue maman. Elle voue, comme dans son enfance, une véritable admiration à sa grand-mère, cette dernière ayant avec courage, détermination et abnégation fait front à tous les coups du sort. L’hommage de Bény à Malou ira jusqu’au bout et bien au-delà...


Une fresque familiale donnant du sens aux plus intimes et aux plus infimes des choses de la vie. Entre autres, quelques cactus sortis du placard refont surface dans une mise à nue sincère et en toute pudeur. Ici confiance et pardon se font écho dans l’authenticité avec l’inavouable avoué, devenant pour Bérénice une nécessité absolue...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juillet 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383511410
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉCHO DES PEUPLIERS
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Bérénice Gastian
L’ÉCHO DES PEUPLIERS
Tome 3, partie 1
1988-1998 – Une grande-mère d’exception


 
 
 
 
 
 
 
 

PRÉFACE
ÊTRE, LÀ EST TOUTE LA QUESTION !
Être ou ne pas être, vrai, toute la question est là…
Tout un vaste programme philosophique, n’est-ce pas ?
De jadis la Renaissance ! Que William Shakespeare
Me pardonne de reprendre sa célèbre devise !
Voici la grande et forte réponse plutôt rare
À ce profond programme avec toutes mes valises,
Que je porte à la belle grâce en ample volume,
De Celui qui Est. Certes, m’aurait-il soufflé trois tomes ?
Était-ce à raison une œuvre autodidacte ?
Êtes-vous réellement prêts pour le troisième acte ?
Car de son juste fondement Celui qui fait Devenir
Offre si bien et tient fermement notre bel avenir…
Bérénice Gastian
Votre dévouée pour toujours
 
 
SOMMAIRE
Partie 1 : 1988-1998 – Une grand-mère d’exception
PRÉFACE
UNE NAISSANCE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES
LES PIOUPIOUS DE LOUISE-MARIE
RETOUR AUX SOURCES POUR MON FRÉDÉRIC
L’ AIGRITUDE LIÉE À LA NÉGRITUDE ATROCEMENT ACCROCHÉES À LA SERVITUDE
SOUVENIRS D’ADOLESCENCE SUR UNE ILLUSTRE JOUE TENDUE
LE TEMPS DE LA RESSOUVENANCE ET LES FRUITS DE LA COLÈRE
UNE NOTORIÉTÉ PUBLIQUE CACHANT L’INAVOUABLE
UNE GRAND-MÈRE D’EXCEPTION
ADIEU, DOUCE ET TENDRE ENFANCE PRÈS DE TOI
MON FILS, MA BATAILLE, LES PRÉMICES DE LA CICATRISATION
DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE OU L’ÉCHELLE DE JACOB…
 
UNE NAISSANCE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES
Je décachetai la lettre émanant des Hospices civils de Lyon, dépliai la première grande feuille jaune et mes yeux sortirent presque de leurs orbites à la vue de l’énorme montant affiché au bas de la page. Face à la somme exorbitante qui nous était réclamée, mon cœur fit un bond effrayé dans ma poitrine. Plus de quarante-cinq mille francs doublés ! En ouvrant la boîte aux lettres en fin de matinée, juste avant onze heures, j’avais immédiatement remarqué l’enveloppe trônant au-dessus d’un tas de pub. Cette surprise, nous ne l’attendions guère.
Comment allions-nous pouvoir régler une telle somme d’argent représentée sur ces deux factures ? Je les exhibai au regard de Frédéric qui se montra aussi alarmé que moi.
Je repliai bien vite cet ignominieux courrier, comme s’il ne nous était pas destiné, qu’il était tout simplement une erreur de la Poste ou de l’hôpital. Ensuite, je le plaquai au milieu de la table de la salle à manger, juste à côté du fin vase en cristal intronisé sur le joli et délicat napperon rond crocheté par ma très chère grand-mère…
Après cela, je tentai vainement de le nier.
Nous passâmes à table tous les deux et mangeâmes notre repas, de la purée mousseline et un steak haché. Pour ma part, ce fut sans grand appétit, au rappel des plus de quatre-vingt-dix mille francs à régler aux Hospices civils de Lyon, mon déjeuner était bien insipide. Je mâchai longuement chaque bouchée, les aliments peinant à descendre dans mon estomac en attente de la peine capitale. J’avais tout juste avalé quatre minces fourchettes de purée et à peine plus de la moitié de ma viande, quand de petits cris plaintifs doublés et aigus s’élevèrent dans le silence de notre appartement :
« Ah enfin ! Les pupuces ont faim ! C’est l’heure de leur repas ! » s’exclama leur père.
Tout sourire, Frédéric me considéra, puis jeta un coup d’œil rapide derrière moi. Il avala son dernier morceau de viande de bon cœur. Il semblait bien avoir tout bonnement oublié cette facture si onéreuse et insensée…
Le réveil de la cuisine indiquait douze heures cinquante-trois et je me levai de ma chaise pour m’approcher des deux thermos qui attendaient sur le plan de travail, décrétant à haute et intelligible voix que j’en avais bel et bien terminé avec mon déjeuner. Je dévissai les deux couvercles et me saisis des deux biberons de Préscilla et de Mélissa, à peine remplis à moitié de lait maternisé un peu plus chaud que tiède. J’en tendis un à Frédéric, qui venait d’engloutir tout rond dans sa bouche, l’un des deux morceaux de viande saignante qu’il avait découpés dans mon assiette. Nous nous dirigeâmes vers la tendre chambre verte de nos jumelles, tout juste après qu’il se fut retourné pour attraper la deuxième pièce, toujours aussi rouge sang. Pourtant il n’appréciait pas le bœuf cru, mais cuit à point.
Si j’osais bien occulter les deux larges feuilles de plusieurs dizaines de milliers de francs et quelques centimes en noir clignotant sur le jaune, ce beau jour de printemps était magnifique dans notre quartier. Légèrement ensoleillé, joliment entamé de bourgeons et de fleurissement, il laissait disparaître derrière lui les fragiles et frêles perce-neiges pour les colorées pensées et les rivières prolifiques de primevères abondant sur les fenêtres et les balcons. Depuis tout juste une semaine, nos deux filles avaient quitté la froideur de l’hôpital pour la chaleur de notre doux foyer : le lundi 21 mars 1988 en toute fin de matinée pour la première, Mélissa, et le lendemain en milieu d’après-midi pour sa sœur, Préscilla, après une naissance hallucinante, sur les chapeaux de roues et très oppressante, sept semaines auparavant ni plus ni moins…
***
En effet, tout semblait bien se passer en ce 1 er février 1988, à part ces légers maux de ventre que j’attribuais à mon transit devenu, depuis quelques semaines, très paresseux et difficile même. Bien sûr, je ne pouvais décemment pas exclure certaines contractions qui me paraissaient, toutefois, insignifiantes. Je ne parvenais pas à contenir et à comprendre ce mal-être, lancinant de fatigue chronique durant le week-end.
J’étais intimement persuadée que ces sensations désagréables allaient finir par s’atténuer d’elles-mêmes, car depuis deux ou trois jours, le matin, au petit-déjeuner, je consommais des céréales complètes All Bran qui me donnaient l’impression de mâchouiller de la paille. Heureusement que plusieurs fruits prenaient le relais de ces allumettes de paillassons. Il y avait toujours sur la table de ma cuisine profusion de fruits agréables au palais, dont de l’ananas et de délicieuses clémentines.
Quoiqu’il en fût, les contractions dérisoires, voire misérables, que je ressentis toute la matinée et tout l’après-midi de ce lundi ne pouvaient absolument pas rivaliser avec les crampes terriblement douloureuses de l’enfantement. J’en étais formellement convaincue, d’après les détails plutôt effrayants que j’en avais eus des précisions maternelles.
Sur ce fait, j’étais, d’ailleurs en toute complémentarité, adepte de la fameuse péridurale qui m’éviterait forcément de passer par les tourments endurés par ma mère.
La naissance de mes jumelles était prévue pour le 6 avril, dans plus de huit semaines. J’avais déjà assisté à trois séances de préparation à l’accouchement, dont la dernière remontait à cinq jours. J’étais donc tout à fait sereine et j’attendais avec impatience mon rendez-vous chez le spécialiste pour la visite du septième mois, qui aurait lieu neuf jours plus tard.
Toutefois, l’absorption d’un second Spasfon vers quinze heures quinze, sur les conseils de Frédéric, rentré depuis moins d’une demi-heure de son travail, n’apporta aucun changement notoire sur l’état de mon ventre. Pour me tranquilliser, je lui demandai donc de m’accompagner à la clinique, dans le but de vérifier que tout allait bien pour les jumelles et moi-même.
J’avais besoin d’être rassurée, grâce à un examen pratiqué dans les règles de l’art, entre les mains d’une des sage-femmes du service maternité. « Mieux valait venir pour rien ! » avait déclaré bien à propos le médecin, « que de prendre un risque inutile » avait appuyé l’équipe médicale lors de la première séance de préparation à l’accouchement.
***
Il était donc presque dix-sept heures lorsque dans notre Renault couleur Grand Large, je laissai Frédéric tranquillement assis derrière le volant, en l’intimant de m’attendre ici. De toute façon, il était mal garé, le parking étant complet, nous n’avions pas trouvé de place libre. Et je n’en avais pas pour très longtemps…
Cependant, tout ne se passa pas comme je l’avais prévu !
Après m’être allongée sur une banquette toute grise et que la sage-femme m’eût soigneusement examinée, elle prit un ton très doux avec une pointe de réserve pour réitérer sa question :
« Bon ! Madame ! Vous êtes enceinte de combien de mois exactement ?
— De sept ! Mon septième mois sera révolu dans cinq jours, madame ! »
La jeune femme en vert me contempla avec un petit sourire contrit, dans lequel je ressentis un certain soulagement. Finalement, elle posa doucement sa main droite sur mon ventre saillant, en m’expliquant gentiment :
« Madame, votre grossesse n’ira pas plus loin. Votre col est déjà ouvert à plus de sept centimètres, presque huit. Le travail est pratiquement terminé. »
Le temps que ces quelques mots suivent le cheminement jusqu’à mon cerveau, mes yeux s’agrandirent d’horreur. Je me répandis en larmes, en balbutiant que c’était trop tôt. De plus, je ne comprenais absolument pas ma situation, dans la mesure où je n’avais pas eu de contractions significatives.
« Ne vous inquiétez pas ainsi madame ! Nous allons choyer votre enfant. Il sera entre de bonnes mains ici », me certifia cette soignante de sa voix qui se voulait à tout prix rassurante

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