L’Épreuve par cinq
147 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L’Épreuve par cinq , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
147 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Sophie est une chercheuse, une bosseuse. Elle cumule les diplômes, thèses, doctorats et licences. À l’aube d’une retraite bien méritée, elle est victime d’un AVC. Sur les conseils d’un spécialiste, elle doit avec l’aide de sa nièce et sa meilleure amie, retrouver sa prodigieuse mémoire. Au terme d’une paire d’années, toutes trois décident une remontée dans le temps, de sa trisaïeule à sa propre vie. Cinq vies très différentes, plutôt heureuses, chanceuses jusqu’à la sienne et ses cinq épreuves...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381533711
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Épreuve parcinq
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Maria BERT

L’Épreuve parcinq

Roman
PROLOGUE
Jem’appelle Sophie. J’ai été victime d’unAVC.
Aubout de cinq longs mois, si j’avais retrouvé assez vitetoute ma motricité, le côté mémoiredemeurait très aléatoire... Ma meilleure amie, Fleur,s’était occupée de moi, chez elle, durant presquetrois mois, mais je voulus vivre seule dans mon petit appartement.
Le dire avait sembléfacile, mais très vite, tout mon entourage s’aperçutde mes difficultés. Pendant des mois, de nombreuses choses oumots élémentaires parurent me fuir ; ilm’arrivait de paniquer lorsque j’essayais de raconter unehistoire ou de m’expliquer : tous les mots venaient sebousculer dans ma tête et s’enfuir avant que j’aiepu les intercepter ou les prononcer. Aussi bien, à d’autresmoments, ma tête me paraissait totalement vide de mots, demémoire, de savoir. Moi, qui avais décroché denombreux diplômes et tant étudié, je me trouvaiscomplètement dépossédée, en proie àune indescriptible panique.
Il étaitarrivé (paraît-il) que je regarde bizarrement Fleur,pour finir par lui demander qui elle était ! Mais Fleurpossédait une patience admirable et infinie. Idem pour manièce, Mélodie, la fille de mon frère Cyril.Fleur sans se lasser, m’avait parlé sans cesse, mefaisant des dessins, me montrant des photos pour tenter d’éveillermon esprit.
De cette époque,j’ai gardé un document sur lequel je devais apposer masignature. Mon nom alors, était devenu tout autre. Les lettresse mêlant bizarrement, les lignes se chevauchant.
Ce parapheressemblait plutôt à l’écriture d’unegamine de cours préparatoire. Il fallut bien convenir quej’étais devenue une enfant à laquelle, on devaitmontrer la moindre des actions au quotidien. Même cuisiner serévélait une tâche impossible, je ne savais plusreconnaître les ustensiles, ouvrir les boutons du gaz, surtoutles refermer, et impossible même, de faire cuire un œufau plat, cette recette réputée la plus simple !
Mon entourages’opposa à ma demande de réintégrer,seule, mon petit « chez moi ». Fleur donc,vint tous les jours et me fit participer à toutes lesoccupations de la maison. Elle prenait soin de moi la journée,relayée ensuite par Mélodie dès la sortie de sontravail.
Au bout de quelquesix mois, très doucement, ma mémoire bloquéecommença à lâcher prise et certains souvenirsvinrent s’imposer aux moments les plus inattendus. Des faits,des réminiscences s’encadrèrent lentement. Aufinal, au bout de neuf mois, les progrès devinrent notables,les cases s’emplissant doucement et presque correctement.
Un docteur consultéà cette époque pour faire avancer le processus un peuplus rapidement, me conseilla de lire des livres, de lecture plutôtfacile, et de tenter d’en donner un résuméapproximatif ainsi que les noms de quelques personnages...
Plus tard, jedevrais essayer de raconter mes souvenirs de famille, et ainsiremonter le temps le plus loin possible. Puis, encore un peu plustard, pourquoi ne pas en tenter l’écriture...
Il suffirait par lasuite de me faire aider pour réorganiser mes récitschronologiquement. Ma nièce et toujours Fleur, ma meilleureamie se proposèrent de m’aider, de noter tout ce qui meviendrait en tête, au hasard de mes souvenirs et pour finir, demettre en forme tout ce fatras.
Une année etdemie est donc passée, et à ce jour je me sens prêteà retracer mes souvenirs et à consigner tous mes« flash ». J’entasse ainsi, en vrac,une partie de ma vie... et celle de ma famille, de mes ancêtres.Peut-être arriverai-je à recadrer correctement tous cesévénements ? Pour se faire, Fleur m’aoffert un dictaphone que je traîne et égare, un peupartout !
Ma trisaïeule,Catherine, avait commencé ce qu’elle appelait un « livrede famille ». Il a pu franchir le temps et les lignées,avec une grande vénération. Restait à le relireet le reprendre comme début de mon fil d’Ariane, et dem’en inspirer.
Ce pauvre « livre »plus que centenaire a bien souffert en traversant toutes ces vies,mais il reste tout à fait lisible et d’une grande sourcede souvenirs, auxquels je pourrai ajouter, petit à petit, tousles miens, à compter de ce jour…
TOUT COMMENCE LÀ…
Moi, Catherine, jevoulais remonter le temps et parler de mes grands-parents, mais je neles ai pas connus. Jamais, ni mon père ni ma mère nem’ont raconté leur vie antérieure jusqu’aumoment de leur mariage. Le peu que j’en sais, c’estd’après des lectures de documents tombés parhasard entre mes mains, mais tout ça reste un peu flou. Et ceflou de notre genèse m’a incité à laisserune trace écrite même infime de mon passage ici bas. Jecommencerai donc mon histoire à partir de ce jour, et j’espèredevenir le premier maillon de ma participation à une lignéeque je souhaite longue et nombreuse.
Je consignerai toutce qui adviendra dans ma vie, si uniforme, si terne qu’ellepuisse paraître.
ORIGINE
Mère, est néeen Flandres, de parents suédois, ce qui justifie notreblondeur à toutes deux. Père, lui est né enSuisse de parents wallons. Entre eux, très souvent, lesauteurs de mes jours parlaient flamand.
Dans lesannées 1840, Gunther et son épouse Martha,huguenots, arrivèrent de l’est de la France dans cettecité avec quelques personnes de même religion. Nous yvivons depuis cinq ans. Ce Révérend calviniste avaitréussi à attirer des Flamands ainsi que bon nombre deParisiens réformés et à composer un gros noyauprotestant, dans cette cité dont la majeure partie secomposait de catholiques.
Père, est uncousin éloigné du Comte de Saint George, un célèbrehuguenot poitevin, exilé en Grande-Bretagne, puis fixéensuite à Genève. Je crois savoir que Père futélevé par lui. Père ne se mêlait pas de lapolitique, mais tenait à être au courant des derniersévénements pouvant affecter les protestants comme sisouvent par le passé. Il recevait et compulsait deux journaux« parpaillots » : Le Lien etL’Espérance, que je chipais de temps en temps...
Sous le SecondEmpire, le protestantisme était plutôt bien acceptéet notre ville calme. Ici, catholiques et protestants cohabitaient,s’appliquant à pratiquer l’entente cordiale avecbeaucoup de prudence et de circonspection.
Cette famille secomposait, du père, de la mère et deux enfants, Bertheet Catherine. Si l’aînée, Berthe (vingt ans),paraissait plutôt enrobée et empotée, la seconde(dix-huit ans) ressemblait à un ange. Dès son plusjeune âge, elle révéla une voix exceptionnelle.Son père la faisait chanter au temple, le plus souventpossible, puis en grandissant elle devint presque « l’attraction »du dimanche ! Monsieur le Révérend en eutbrutalement la révélation lorsqu’une paroissiennelui dit un jour :
— Voussavez mon Révérend, il m’est difficile de veniravec ma nombreuse tribu, mais pour écouter votre rossignol defille, je laisse tout en plan de temps en temps, et toutparticulièrement aujourd’hui.
Le pauvre Révérendqui avait longuement préparé et peaufiné saprédication du jour, s’attendait à descompliments ou remerciements, il en fût pour ses frais et fortmarri !
CATHERINE
La petite Catherineétait aussi belle que douée pour le chant et enmûrissant, sa voix n’en fut que plus profonde et sabeauté célèbre. Son père s’imaginaitfaisant le tri des prétendants qui bourdonnaient déjàautour de sa perle rare.
Il choisissait seslectures, toujours édifiantes, dirigeait ses vocalises, etl’obligeait à faire ses gammes soit sur l’épinette,soit l’harmonium du temple. Pas une seule minute à elle.
Sa sœur, elle,rébarbative à toute directive de son père,rejetait la lecture, obtuse pour tout ce qui concernait la musique,elle préférait aider sa mère à la cuisineou plus simplement broder de jolis ouvrages. Catheri

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents