L errante pleurante
426 pages
Français

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L'errante pleurante , livre ebook

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Description

L'errante pleurante est un roman inspiré des conflits politiques, religieux et intercommunautaires qui se déroulent en Afrique ; notamment à l'Ouest. Il dévoile le risque et les souffrances sur le chemin de l'immigration clandestine et comment la vie d'une personne peut y basculer en un instant, prendre une autre dimension, lors de ce voyage en camouflage... Le personnage principal est une femme du nom de Tona. Son mari a disparu après l'attaque de leur village par des hommes armés, rebelles, bandits ou loyalistes, personne ne le sait. Elle prendra la fuite avec les rescapés du village accompagnée de son fils Raphin pour trouver refuge ailleurs...
L’errance pleurante est un drame, celui de la vie de Raphin, fils de Tona. C’est le destin tragique d'une mère se sacrifiant pour offrir à son fils unique la chance de vivre librement. Cette femme est le symbole de tous les peuples démunis devant les violences.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332611871
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61185-7

© Edilivre, 2014
Dédicaces


A toutes les mères, à tous les enfants, à toutes les personnes victimes de violences politiques et religieuses partout dans le monde.
Qui fait la violence et qui fait la paix ?
Depuis la création, la queue a toujours payé, le faible a toujours remboursé ce que la tête, ce que le fort a pris ; à commencer par le sang d’Abel.
S’il ne l’a pas payé par la sueur froide d’une pénible activité menée lui-même, il le fera par celle chaude d’une violence, par le sang de la vie incarnée en lui.
Tona est une paysanne, fille d’un paysan ; du père au fils, ils le sont ainsi depuis des générations. Elle est villageoise. Son village regroupe peu nombre d’habitants dans une ambiance d’amour, de fraternité et d’hospitalité. Ils n’ont que la terre comme héritage. Tous les habitants possèdent la même source de revenus. C’est une grande famille indépendante dont l’expression est l’amour. Tout a d’abord commencé par des rumeurs, puis d’un coup il y a eu basculement. Des hommes armés ont pris d’assaut leur village ; ils ont massacré hommes, femmes, enfants, et enlevé d’autres. Le mari de Tona ainsi que plusieurs autres personnes ont disparu. Ils ont été enlevés par les insurgés. C’est alors la panique.
Les rescapés fuient et veulent se rendre dans d’autres localités. C’est une attaque menée par des inconnus. On doute les loyalistes qui les accusent d’être des rebelles, des pro-rebelles ; d’avoir caché des armes ; enfin, un paquet de rumeurs, de versions incohérentes. C’est le début d’une aventure ; un épisode de larmes, de souffrances et d’angoisse pour Tona, et de mauvais souvenirs pour Raphin son fils.
La nuit semble freiner l’obscurité pour tarder au jour de se lever. Malgré le traînage de la nuit, elle a, en fin de compte cédé la place au jour qui a paru trouvant tout le village sous les larmes.
Chacun pleure ses proches victimes et ramasse ses baluchons. C’est le moment de déguerpir du village pour se réfugier quelque part.
Le soleil est sur le milieu de la tête, ardent comme si la nuit ne reviendra plus jamais. C’est un départ imprévu et en pleine journée. La fuite vers une frontière voisine pour trouver refuge.
Tona la mère de Raphin arrive à faire route avec certains rescapés, accompagnée de son fils. Ce n’est pas un voyage mais une fuite pour sauver sa vie.
Il faut passer par la forêt ; c’est le lieu le plus sûr. Là-bas on est un peu couvert.
Mikelé est un homme d’une quarantaine ; il n’était pas au village lorsqu’il y a eu l’attaque. Il avait passé la nuit au champ. A son retour le matin ; il n’entend que des cris d’apitoiement.
– Que se passe-t-il ?
Demande à n’importe qui ; mais sans suite.
Tout le monde sanglote. Sa famille a disparu. Il doit lui aussi fuir. Il conduira les autres pour passer à travers la forêt.
– Pas de bruit ; informe le guide.
Dans cette forêt on ne voit rien. On ne sait pas qui loge ici ; qui fout quoi ici ? C’est un lieu où sont en embuscade les gens qui revendiquent leurs droits. Ça peut à tout moment mal tourner. C’est peut-être aussi une bonne direction, mais rien n’est sûr. Questions et réponses à la fois.
Eh ! en voilà ! Des coups de feu éclatent dans la forêt.
– D’où proviennent-ils ?
– Qui visent-ils les tireurs ?
– Ce sont les mêmes, les loyalistes ; se questionne et se répond à la fois Mikélé. Tona de l’autre côté est affolée. Elle a pris la jungle avec sa tête perdant sa compagnie et s’est retrouvée cernée par l’effroi et la peur ; le danger et le péril ; l’embarras et le doute ; l’incertitude et l’interrogation.
Malgré l’indétermination qui envahit le fond de son âme sur sa direction, et la méconnaissance des lieux où elle se trouve, elle résolut quand même de prolonger sa marche espérant retrouver le groupe, déboucher à un abri ou peut-être se retrouver entre les mains d’une bonne volonté ; un cœur pieux, un bon Samaritain ; enfin, beaucoup de souhaits à la fois.
La certitude d’une chose dans mes pleurs, sous lesquels ma pensée ne se lasse pas de m’angoisser, comme quoi, le même qui fait la violence, c’est le même qui fait la paix.
Est-il possible que Tona soit capable de créer une violence sous cette faiblesse ?
Dans mon fond, je l’ignore comme la majorité des personnes sensibles.
Fuyant tous pour une même raison ; il est évident qu’aucun parmi eux ne peut être la source d’une violence.
Autant que continueront les conquêtes impériales des pouvoirs, autant règnera la violence. Autant la désobéissance des pouvoirs existera, autant persistera le mal ; ainsi les plus faibles continueront de périr.
Ces fuyards heurteront la vulnérabilité et se retrouveront tous ensemble sur le même bord d’un voyage suicidaire.
Poussés par ce qui les oblige, ils sont contraints de fuir.
Qui est-il heureux de quitter sa famille ?
Il y a sans doute une raison pour toute fuite ; et c’est cette raison qui m’amène à croire que le criminel n’est pas seulement celui qui amène la mort physique, mais aussi celui qui donne volontairement une idée erronée de la réalité sous dissimilation d’être indulgent, complaisant avec celui qui ne possède rien, qui est traumatisé ou qui est faible ; alors qu’il est mauvais.
La majorité de ces violences sont donc provoquées par les mêmes qui font le jeu des secouristes.
La déception est que ce sont aussi les mêmes faibles cruellement victimes, qui sont incités à livrer leur vie pour paralyser ou augmenter la dimension des hostilités.
Ma conviction est que Raphin, le fils de Tona n’a pas découvert la condition de vie dans laquelle ses parents vivaient ; à savoir s’ils étaient pauvres ou pas. Il n’a non plus aucune connaissance de l’agression qui leur est arrivée au village.
Voici une vie d’enfance qui est sur le point de se préparer vers une calamité à l’âge de la découverte du vrai et du faux. Aucun enfant n’est préparé pour traverser son état d’inconscience. La discipline est donc aux conscients de le savoir afin de les protéger.
A cet âge d’angoisse affreuse ; Raphin affronte la jungle. La solitude dès l’enfance. Il est coupé des autres enfants. Il n’a aucun contact humain. Le voici désormais dans l’effroi sous les cris des oiseaux, des animaux ; sous les rugissements des lions et quelque part en bas vers où le pied doit se poser le ronflement du hérisson expose la vie à la mort.
La permanence du danger n’est pas incertaine, elle est bien présente. Mais l’enfance de Raphin ne lui permet pas de détecter ce grand risque autour de lui. Son regard et son attention sont fixés sur sa mère ; il croit qu’elle est plus puissante que toutes ces créatures qui déambulent autour d’eux.
Sous son regard ignorant ; il saisit la main de sa mère, agitée sous sa marche errante qui n’amène nulle part que vers une destination introuvable. Ils sont au milieu d’une forêt où les prédateurs sont tout le temps en embuscade pour se jeter sur leur proie. Impossible de croire dans ces lieux à ce dicton : « il y a plus de peur que de mal ».
L’intention de Tona n’est autre que de sauver sa vie et celle de son fils. Elle est en fuite devant la violence, celle sous l’agressivité et les menaces des prétendants au pouvoir et l’offensif des défenseurs de leur autorité. Sa force n’est autre que la fuite. Elle n’est qu’une simple paysanne. Nue dans son cœur, elle ne possède aucune ambition ni pour la suprématie ni pour la gloire. Son pouvoir est bien la fuite, son slogan c’est sa liberté et sa paix ; et sa justice est son intérieur creux, le cœur sans façon qu’elle porte dans son sein où s’affrontent le bien et le mal.
Tona est devenue malheureuse femme. Elle est suspendue dans un cosmos désespéré, celui de la souffrance.
Dans son regard, elle lit sur le visage de son fils l’inquiétude et la fatigue qui, depuis des jours est tiré par la main sans repos ni drôles d’histoires d’enfance. Il faut essayer de faire quelque chose afin de balayer ce visage décomposé qui risquera de la rendre inanimée. Mais que faut-il dans cette jungle où elle est abasourdie par les grondements de toutes les surprises désagréables.
La vie réserve à chaque humain de grandes surprises, bonnes comme mauvaises ; lâchent les lèvres de Tona sans interlocuteur.
Que peut comprendre Raphin dans ces paroles d’abattement, de tristesse qui se glissent sur les lèvres de sa mère ?
C’est un enfant ; sa capacité morale est en rapport avec ce que ses yeux voient ; elle est donc limitée, elle ne peut pas détecter les choses.
Ces grandes surprises que la nature inflige aux humains ressemblent à une aiguille à l’intérieur d’une montre. Chaque fois qu’elle se déplace, elle se lève sur un tiret et se pose sur un autre afin de préciser le temps. La différence est que le malheur qui nous atteint a été provoqué par la haine d’un humain. Et c’est comme ça, on n’a plus le choix. Un jour déplace un autre pour faire venir chaque humain avec ses biens ou ses maux pour les autres.
Tout est saugrenu sous les yeux de Tona ; mais elle a quand même une lueur d’espoir pour continuer bien qu’elle soit au bout de braver une profonde tristesse. Une tristesse dans laquelle la majorité de ces faibles victimes ont terminé leur vie sous le ciel.
La fatigue et sa féminité réduisent de plus en plus les mouvements de ses pieds ; ils commencent à devenir lourds pour transformer sa marche à celle d’un estropié.
Face à cette situation Tona n’a aucun choix ; elle mange tout ce qui ne tue pas et boit toute sorte d’eau que sa gorge ne refuse pas de laisser passer.
Avec cette survie très douteuse – celle dont souvent la main qui la tient pour la mettre dans la bouche tremble par peur de ne pas servir une manne mortelle à la vie ; pendant

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