L’Homme harcelé & Retour aux sources
78 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L’Homme harcelé & Retour aux sources , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
78 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Première nouvelle : Ne nous est-il jamais arrivé de ne pas croire une personne sur ce qu’elle vit ou sur ce qu’elle a vu ? Mais, qui nous dit que cela n’est pas vrai pour autant ? Et alors quelles peuvent en être les conséquences si l’on reste aveugle à la vérité ? Dans un monde décalé où règne la dérision, un homme va le comprendre à ses dépens.


Deuxième nouvelle : Un homme conditionné découvre l’amour dans un monde imaginaire et pourtant pas si éloigné du nôtre. Un monde froid et austère dont le système asservit les hommes afin d’en faire des moutons. Pour autant, certains individus chercheront toujours à fuir le troupeau. Pour échapper à sa condition et rejoindre sa bien-aimée, seule une décision salvatrice s’impose.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334225557
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-22553-3

© Edilivre, 2017
L’homme harcelé
Chapitre 1
Quelque part dans un commissariat de quartier d’une métropole, un homme explique avec frayeur comment un inconnu le harcèle depuis un certain temps. Il argumente avec des gestes disproportionnés. L’agent l’écoute et se gratte parfois le képi. Tous deux transpirent à grosses gouttes tant la torpeur règne et l’air est confiné.
– Mais… puisque je vous dis qu’il était là, dehors, avec son imperméable gris, sous mes fenêtres, sur le trottoir d’en face. Il me guettait. Il attendait que je sorte où que la porte du bas s’ouvre pour pouvoir s’infiltrer et monter chez moi pour me pourfendre ! Car je l’ai bien vu avec son couteau glissé dans sa manche et son regard sans expression, livide, un regard assassin ! Je l’ai vu comme je vous vois, je l’ai vu !
– Bien sûr, vous avez vu son regard dans la nuit, il était tout en bas, de l’autre côté, et vous avez vu son regard ! dit l’agent dont le képi commence à fondre sur sa tête sous l’effet de la chaleur.
– Et les lettres de menaces de mort que je vous ai apportées, je les ai inventées aussi ? Non, avouez-le, dites tout de suite que je mens, que je suis fou ! Vous avez vu les lettres que j’ai reçues, il veut me tuer, il l’a écrit et il va le faire puisque vous ne voulez pas l’arrêter, puisque vous ne me croyez pas. Il aurait tort de se gêner puisque tout le monde s’en fout, puisque je suis fou ! Pourquoi même ne pas lui donner ma clef d’appartement pendant qu’on y est ? Vive les assassins !
– Allez ! Du calme ! Calmez-vous et asseyiez-vous ! Je vais chercher l’inspecteur, il va prendre votre déposition, lance l’agent dont le képi coule maintenant sur son front.
L’homme s’assied et se ramasse sur lui-même. Il jette des regards apeurés et éplorés sur tout ce qui l’entoure. Bien des gens circulent dans cet espace restreint et délimité par des murs ornés de trophées de tous genres. Personne ne prête attention à cet homme de taille moyenne, mais maigre, avec un crâne dégarni et un front qui n’en finit pas.
– Alors mon ami, comment allez-vous ce soir ? Toujours votre meurtrier sanguinaire prêt à vous égorger ! lance l’inspecteur.
– C’est çà ! Allez-y ! Mais continuez donc, allez-y, quand vous aurez fini de vous foutre de moi, je pourrai peut-être en placer une, rien qu’une, et puis vous pourrez recommencer jusqu’à ce que vous ayez un mort sur la conscience, mais allez-y, moquez-vous, glosez-vous, puisqu’on vous paie pour cela, allez-y !
– Oui… ça va, ça va… Mais, chaque soir, c’est la même histoire, et à chaque fois qu’on va vérifier il n’y a rien. Pas l’ombre d’un meurtrier, pas l’ombre d’un chat errant, rien, alors vous comprenez que nous, on a de quoi penser que tout cela n’est que du vent et que vous faites une psychose sur les passants de votre rue, c’est tout. Comprenez que nous avons d’autres chats à fouetter et des gens qui, eux, ont été agressés, torturés, noyés, mangés, découpés, recousus à l’envers ! Bref des patients que l’hôpital n’hospitalise pas, des paumés, des loques, des pauvres types. Alors, vous pensez bien que des gens, qui s’imaginent qu’on va les trucider, passent après !
– Bien ! Parfait ! Alors, pourquoi ne pas le faire tout de suite ?
– Quoi ? demande l’inspecteur ahuri.
– Me faire tout ça, comme cela vous pourrez prendre ma plainte !
– Non merci, jamais pendant le service ! Mais, de toute façon, c’est toujours le même leitmotiv qui revient, toujours, cette rengaine de l’homme à l’imperméable gris avec un couteau tranchant caché dans sa manche !
– Un imperméable gris avec cette chaleur ce ne doit pas être difficile à retrouver ça ! Non ? Vous êtes flic ou pas ?
– La nuit, mon ami, tous les chats sont gris. Et puis, si l’on se mettait à suspecter tous ceux qui portent des imperméables dans la rue même en été, où irions-nous ? Je vous le demande, avec tous ces travestis, ces pédés, ces nymphomanes, ces pervers de la queue… Non, il fait déjà assez chaud dans ce commissariat et puis avec ces odeurs de sang n’allons pas, en plus, y mettre des odeurs de sexe… Non ! Ça ne va pas, mais pas du tout !
– Alors, si je cogite bien, vous ne prenez pas ma déposition. Je vous ennuie, une fois de plus !
– Mais non, vous ne m’ennuyez pas, vous m’exaspérez ! Vous pouvez comprendre cela ! Vous me tuez avec vos histoires à dormir debout, combien de plaintes avez-vous déjà déposées pour menace de mort, ici, dans ce commissariat ? Je ne sais même plus dire… mais dites-moi une date, et j’en sortirai une, alors je n’aurai plus qu’à la photocopier. Encore du papier pour rien, encore des arbres abattus pour rien, encore des émissions de gaz à effet de serre. Vous ne trouvez pas qu’il fait assez chaud comme ça sur cette terre ? Et tout ça pour vos histoires !
– Mes histoires, hein ! Mes histoires… et ma voisine que vous avez ramassée à la petite cuillère, ce sont des histoires ça ! Hein ! Des histoires, tout ça ! Ah ah ah ! Je me gausse ! N’empêche que vous n’êtes pas venus, ce soir-là, quand je vous ai appelé parce que j’entendais des bruits bizarres de l’autre côté de la cloison. Vous avez ri, vous vous souvenez de ce soir-là, hein ? Des histoires, tout ça aussi ? Il n’empêche que je ne l’ai pas vu, mon bonhomme, ce soir-là et je suis sûr que c’est lui qui a fait le coup avec son couteau ! J’en suis sûr ! Mais vous, vous vous en foutez comme du reste d’ailleurs !
– Nous avons arrêté et exécuté l’assassin sur-le-champ, vous le savez bien ! On en a parlé aux faits divers de vingt heures cet hiver, vous ne vous en souvenez plus peut-être !
– Qu’en savez-vous si c’était lui ? Vous n’avez pas dégoté de preuve, rien, pas même le couteau, rien du tout, nada, niet.
– Mais si ! On a trouvé plein de trucs louches chez lui ! Des choses pas très catholiques et même malsaines, je dirai. Et puis il avait une gueule d’assassin avec toute une batterie de couteaux dans sa cuisine, ce n’était pas clair du tout, ça ne pouvait être que lui ! D’ailleurs, les crimes ont cessé. Et puis, personne n’a porté plainte ici, au sujet de cette affaire. Aucune bavure, aucune commission, aucune enquête de la police des polices. Car même s’ils ont, eux-mêmes, déjà bien à faire avec la police des polices des polices de la police, s’il y avait eu une erreur de notre part, une bavure, ils nous l’auraient fait savoir les bœufs-carotte ! Donc c’était lui, sans l’ombre d’un doute !
– Et mon voisin du dessus ! Il s’est peut-être arraché la langue tout seul, et puis, pendant qu’on y est, il s’est peut-être aussi crevé les yeux tout seul ! Et puis, il s’est enlevé le foie, et il l’a fait frire avant de le déguster avec un beaujolais nouveau !
– Arrêtez ! Je n’ai pas encore mangé et vous me mettez en appétit ! Et puis c’est le médecin du travail qui a dit que c’était un suicide, ce n’est pas moi, alors, comme je ne suis pas médecin, j’ai écrit mon rapport en conséquence, c’est tout. J’y peux rien, moi, si le médecin ne sait pas faire son boulot ! Rien du tout, et puis, en plus, il n’y a pas eu récidive ! Donc il n’y a pas eu assassinat ! Je n’y peux rien, moi, si les gens se suicident parce que leur femme se prostitue ou parce que l’agence pour l’emploi leur a, enfin, trouvé un travail !
– Bien, et mes voisins du dessous ? Hein ! Et ceux-là ?
– Je vous ai déjà dit et répété mille fois que les flics avaient droit à une bavure par mois, je n’y peux rien moi, si l’agent X12.26 les a pris pour Bonnie and Clyde !
– Et, bien évidemment, vos agents ne savent pas que Bonnie and Clyde sont morts et enterrés depuis bien longtemps ! Et, en plus, sur un autre continent !
– Écoutez bien ! La circulaire n° 165936.56AB2937 invalidant la circulaire n° 06436.AA2145 n’est pas arrivée jusqu’à nous, donc Bonnie et Clyde sont toujours, pour nous, activement recherchés, dangereux et armés. Seule la nouvelle circulaire fait office d’autorité nous concernant et surtout pas des informations reçues de civils, encore moins de journalistes et encore moins d’étrangers et encore moins des Américains qui nous font croire n’importe quoi depuis Roswell ! Donc, officiellement, ils sont vivants et auraient pu être vos voisins !
– Alors, je dois me résigner à mourir sous le joug d’un fou furieux qui rôde la nuit ! Mais, dites-moi, une fois que je serai mort, comment va-t-on faire pour vous prévenir ? Vu qu’il n’y a plus personne dans l’immeuble ! Hein, comment vais-je m’y prendre ?
– Mais, puisqu’il n’y a personne dans l’immeuble comme vous me le dites, l’odeur ne dérangera pas ! EDF coupera l’électricité puisque vous ne paierez plus.
– Voilà qui va me rassurer, sans aucun doute.
– GDF coupera le gaz, et puis, on finira par vous envoyer un huissier de justice puisque vous n’aurez pas payé, c’est lui qui vous trouvera. N’ayez crainte, il y a toujours une solution, on vous trouvera, soyez-en sûr !
– Oui, mais je serai mort, et donc je ne pourrai plus parler. Je ne pourrai plus vous ennuyer avec mes histoires comme vous le dites si bien, mes histoires à dormir debout ! Il n’empêche que je serai mort, ce qui prouvera que j’avais raison et pas vous !
– Ah ! Ne dites pas ça ! Surtout pas ! C’est celui qui porte le pistolet qui a toujours raison, depuis quand, celui qui n’a pas d’arme a raison ? Je ne vous permets pas de défier ainsi l’ordre public et la raison d’État, je pourrai tout à fait vous inculper pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions ! Alors, faites attention à ce que vous dites ! D’accord ?
– Bien évidemment ! Je le sais bien, comment pourrait-il en être autrement ? Mais, comprenez bien que cette situation ne soit plus supportable pour moi, je ne vis plus depuis que ce fou m’en veut !
– Eh

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents