L'Intégration scolaire et socioprofessionnelle , livre ebook

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Marie-Laure Souplet est aveugle depuis sa naissance. Aujourd'hui, elle a créé sa propre activité d'accompagnement et de sensibilisation au handicap. Dans cet ouvrage, elle dresse un diagnostic étendu du handicap en France; les lois, les institutions, les allocations... mais aussi l'apprentissage des connaissances, la rééducation, les techniques palliatives, l'accompagnement des familles et la perception de ces différences à l'école, en entreprise et dans les loisirs. Nous voyons à travers ce texte que l'accueil d'un "plus faible que soi" n'est pas une évidence, et que des actions de formation et de sensibilisation au handicap sont indispensables pour que ces personnes puissent vivre une vie plus digne et plus légère. À travers les différents témoignages rapportés dans ce livre, vous pourrez réaliser l'importance d'actions de sensibilisation, de formation, d'accompagnement en vue d'aider, de faire découvrir et de comprendre le handicap avec ses possibilités et ses limites. Ainsi, que vous soyez parent, enseignant, employeur, ou vous-même personne handicapée, vous trouverez sûrement dans ce livre des réponses à vos interrogations. L'auteur nous engage à un questionnement étendu et sérieux, propose des solutions concrètes et intelligentes, de nouvelles pistes de réflexion et une approche plus humaniste à un problème de société trop souvent ignoré.

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Date de parution

31 octobre 2013

Nombre de lectures

1

EAN13

9782342015287

Langue

Français

L'Intégration scolaire et socioprofessionnelle
Marie-Laure Souplet
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'Intégration scolaire et socioprofessionnelle
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Vous pouvez consulter le site Internet de l’auteur à l’adresse suivante :
 
www.handicapformation.fr
 

 
 
Avant-propos
 
 
 
Cet écrit est le fruit de trois mémoires universitaires réalisés successivement entre 2004 et 2009.
 
L’objectif de cette première publication qui ne se veut pas scientifique est de vous donner une idée globale de ce qu’est le handicap, l’identité de la personne en situation de handicap, la représentation que le grand public peut avoir vis-à-vis de la personne handicapée, les lois, la scolarité et l’emploi lorsque l’on a une déficience. Ainsi, que vous soyez parents, enseignants, employeurs, personnes handicapées… vous trouverez peut-être des réponses à vos interrogations même s’il n’y a pas d’exhaustivité. Le but, est de vous donner des illustrations concrètes. La déficience sensorielle sera particulièrement illustrée, même si d’autres handicaps seront évoqués. Je ferai remarquer que tout ce qui se dit pour un handicap peut être transférable à d’autres handicaps.
Par ailleurs, même si moins détaillée, une approche de ce qui se fait au Québec sera appréhendée pour la scolarité et l’emploi. Ainsi, vous pourrez apprécier les avantages et inconvénients des deux pays.
 
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il m’a semblé intéressant de vous faire découvrir mon parcours scolaire et professionnel, ce qui vous permettra dans un premier temps de me connaître, pour ensuite mieux appréhender les embûches face au handicap…
Mon parcours scolaire et professionnel
Mon parcours scolaire
Non-voyante de naissance, née en 1971 dans un village de l’Oise, mes parents ont toujours fait en sorte de me donner une éducation similaire à celle de tout enfant, c’est-à-dire en ne mettant pas en avant le handicap visuel. J’ai d’ailleurs été inscrite à l’école maternelle du village où je n’y suis allée que quelques semaines. L’intégration ne se faisant pas, on me laissait toujours à part, l’institutrice ne me laissait pas jouer avec les autres enfants de peur qu’il ne m’arrive un accident.
 
À l’âge de cinq ans, avec l’aide d’une assistante sociale, mes parents m’ont placée dans une école spécialisée pour déficients visuels à Paris. L’éloignement du domicile étant important, je ne rentrais au domicile familial que pour les week-ends et les vacances, ce qui était très dur aussi bien pour ma famille que pour moi.
Toute ma scolarité s’est faite en milieu spécialisé, donc en internat, ce qui ne m’a pas empêchée de suivre mes classes comme tout autre enfant. Le milieu spécialisé permettant d’aller jusqu’au baccalauréat, voire de suivre une formation professionnelle.
Bien qu’ayant eu un départ difficile du fait de ma mauvaise première expérience à l’école, de l’éloignement du domicile familial, j’ai découvert très tôt en moi un intérêt pour les autres et un désir de communication qui contribueront, ultérieurement, à mon insertion professionnelle.
 
Une de mes difficultés était que mes parents ne pouvaient pas me suivre dans les devoirs puisqu’ils ne maîtrisaient pas le braille et que tout était laissé dans ce mode d’écriture, rien n’était en écriture dite « noire », c’est-à-dire l’écriture du stylo ou dactylographiée. Cette difficulté me laissait dans mon « monde d’aveugle ».
 
L’école accueillait des enfants de toute la France (DOM y compris). Même si l’on peut penser que cela favorise l’échange, cela n’empêche pas l’isolement notamment durant les périodes de vacances scolaires puisque chacun rentrait au domicile familial et donc nous éloignait de nos amis.
L’entourage familial a une grande importance. Mes parents m’ont laissé évoluer comme n’importe quel enfant en me permettant de jouer avec les cousins par exemple. Lorsque mon père allait dans le jardin potager qu’il cultivait, je le suivais. Il me laissait planter, cueillir… tout en trouvant des techniques palliatives comme par exemple pour des plantations où des distances devaient être respectées entre chaque plant. Pour cela, il coupait un bâton pour mesurer. Il mettait en terre le premier plant, je mettais le bâton juste après celui-ci et à l’autre extrémité, je mettais ma plantation. Puis, je déplaçais le bâton après mon plant et je continuais ainsi de suite jusqu’au bout.
 
Vers l’âge de douze ans, à l’école, j’ai appris à me servir d’une canne blanche. Mais, comme tout jeune (voire nouvellement aveugle), je ne voulais pas m’en servir dans mon environnement familier (par gêne peut-être, par crainte du regard des autres…). Malgré les encouragements de mes parents aidés par des proches, mes résistances persistaient mais allaient être comblées par le petit chien qui me demandait à sortir lorsque j’étais seule à la maison. Comme ce petit chien était tout pour moi, j’avais envie de lui faire plaisir. Alors, grâce à lui, je décidais de parcourir les alentours avec lui en laisse d’une main et la canne blanche de l’autre. De par son intelligence, son attachement à moi, son instinct protecteur… il repérait comment je contournais un obstacle par exemple et faisait les mêmes gestes que moi avec la canne. Il savait repérer des lieux comme par exemple la poste et lorsque j’y allais, il se positionnait devant la porte tout comme pourrait le faire un chien guide éduqué. Grâce à lui, j’avais envie de faire toujours plus, d’aller de plus en plus loin avec la canne qui ne devenait plus un obstacle. J’avoue que sans ce chien, je ne sais pas si j’aurais développé aussi facilement mon autonomie qui, aujourd’hui, me facilite énormément la vie ; ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous.
 
Je n’ai pu accéder à l’école en milieu ordinaire. En effet, à l’époque, l’intégration n’était proposée que dans le cas où le niveau scolaire était élevé et ce n’était pas mon cas.
Mon parcours professionnel
Je termine ma scolarité en 1989 après avoir passé le BEPC afin de suivre une formation professionnelle de secrétariat au centre FORJA (Centre de Formation pour Jeunes Aveugles) qui est un CRP (Centre de Rééducation Professionnelle) spécialisé pour la déficience visuelle.
Cette formation était de niveau V (BEP). Elle s’est déroulée de septembre 1989 à juillet 1991. Je n’ai pas eu le choix de cette formation, c’est l’école qui a décidé pour moi. Ont été simplement pris en compte mon niveau scolaire et un métier dit adapté, à savoir un métier accessible à la déficience visuelle et où des postes étaient spécifiquement réservés dans la fonction publique lors de passages de concours.
 
Ce métier auquel je me destinais ne me convenait pas et j’en ai bien pris conscience, notamment lors des périodes de stages pratiques en entreprise.
On nous préparait aussi aux concours administratifs de catégorie C. J’en ai d’ailleurs réussi deux :
- un à la Cour de cassation de Paris où l’on me proposait un poste de standardiste ;
- un autre à la préfecture de Paris, où un poste de sténodactylo m’était proposé.
 
Remarque : parmi ces deux postes, aucun n’était disponible immédiatement.
Comme le poste de standardiste semblait davantage me correspondre, je ne maintins ma candidature que pour celui-ci.
J’avais concouru à ces différents postes pour du secrétariat, mais ils n’avaient rien à me proposer. Je me posais alors la question : « Pourquoi faire des concours soi-disant réservés alors qu’aucun poste ne pouvait nous correspondre ? ». En effet, la réussite aux concours permet une inscription sur liste d’aptitude mais cela ne donne pas automatiquement un poste, en tout cas pas tout de suite, il faut attendre qu’un poste se libère.
Après cette formation, j’ai vécu une période de chômage pendant laquelle j’ai décidé de suivre une formation en bureautique. Je ne maîtrisais pas ces outils car notre formation de secrétariat était essentiellement basée sur la machine dactylo et l’utilisation de l’ordinateur était seulement réservée à une première prise en main. J’ajouterai que non seulement c’était le début de l’informatique pour tous, mais que les adaptations braille et/ou vocale restaient assez marginales et leur fonctionnement aléatoire.
J’ai suivi une formation d’un mois aux Ateliers de Formation et d’Études Informatiques (AFEI) qui accueillaient des personnes handicapées et, plus particulièrement sur le plan moteur et visuel.
À l’issue de cette formation, le directeur m’a proposé un premier poste d’assistante de formateur. S’il m’a proposé un tel poste, c’est qu’il avait constaté par l’intermédiaire des formateurs qu’à plusieurs reprises j’avais spontanément aidé mes collègues de formation et que cela se passait plutôt bien. Je n’avais jamais envisagé un tel poste mais j’ai tout de même accepté. Dans le même temps, je refusais définitivement le poste de standardiste à la Cour de cassation puisqu’une alternative qui me convenait davantage m’était proposée.
Ma période d’essai, d’une durée d’un mois en qualité d’assistante de formateur, a été concluante. Le fait de bien maîtriser le braille a été un atout et c’est d’ailleurs pour cela que je suis intervenue en qualité d’assistante de formateur. Si le braille a été un atout, c’est parce que les formateurs ne le connaissaient pas ce qui entraînait une gêne pour certains apprenants plus en difficulté. Il n’est en effet pas toujours simple d’expliquer l’outil informatique braille si l’on ne le maîtrise pas soi-même et certains apprenants peuvent ressentir

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