L oeil du mal
135 pages
Français

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L'oeil du mal , livre ebook

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Description


Léa part pour des vacances bien méritées sur une île de Méditerranée. Se reposer et oublier sa rupture avec son ex deviennent ses priorités. Pourtant, elle devrait bien savoir que les choses ne se passent jamais comme prévues, n’est-ce-pas ?



Qui a décidé de lui pourrir son repos tant mérité en laissant traîner des corps dans des positions macabres ? Des positions qui ne sont pas sans rappeler des méthodes de torture d’un autre âge...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373420951
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Agent spécial Léa Bacal – tome 5
L'oeil du mal
Anne Bardelli
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Neuf
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
À mon cher et tendre qui, même s’il ne partage pas du tout ( mais alors, pas du tout ! ) mes goûts littéraires et cinématographiques, me soutient sans faille depuis le début de l’aventure ( avec parfois quelques sourires moqueurs ou moues dégoûtées, on n’est pas chez les Bisounours ).


***



Ami lecteur, ne perds pas ton temps à chercher l’île de Marfala sur une carte, sur Wikipédia ou dans un quelconque guide touristique. Cette île n’existe pas. Je l’ai créée de toute pièce afin d’y intégrer les éléments de l’histoire à ma guise, j’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur. Pour le reste, oui, Malte existe. Quand même.
Chapitre 1






« L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent ; Il éteint le petit, il allume le grand. »

Bussy-Rabutin, L'histoire amoureuse des Gaules.




Le passage obligé par l’aéroport fut un véritable calvaire. Rien à voir avec les formalités d’une lourdeur affligeante, opération Vigipirate oblige, ni même les interminables files d’attente. D’accord, on ne peut pas dire que cela fut une partie de plaisir. Non. Pourtant, le vrai supplice avait pris sa source dans la vue de tous ces couples se quittant, la larme à l’œil, le regard empli de la promesse de retrouvailles proches, ou dans celle des autres qui, justement, se retrouvaient après une absence qui avait aiguisé le manque de l’être aimé. Partout on s’embrassait, s’enlaçait, se papouillait… Cette agitation joyeuse dégoulinante de romantisme énamouré m’avait fait l’effet d’une douche froide. Rien de tel que le bonheur des autres pour prendre la pleine mesure de ses propres failles, de ses cruels manques. Certes, le passage inattendu de Charles, venu me dire au revoir non sans oublier de m’embrasser par surprise, m’avait procuré un sentiment de joie fugace, mêlé de culpabilité. Pour mieux retomber comme un soufflé au fromage dès qu’il avait tourné les talons.
Le vol en lui-même fut bref, à peine plus de deux heures, d’une monotonie consternante interrompue par la pause viennoiserie-café. Je n’ouvris même pas le livre fourré dans mon bagage à main, puisque ma place côté hublot me permit de m’évader, le regard ballotté sur la mer de nuages blancs. Je voulais surtout éviter de croiser celui de mon voisin de siège, le phobique de l’avion dans toute sa splendeur. Pour faire simple, il n’avait pas desserré les doigts de tout le trajet, enfoncés à s’en faire péter les jointures dans les accoudoirs. Et dès que ses yeux avaient pu rencontrer les miens, à mon grand dam, il avait commencé à me bassiner les oreilles avec tout un tas de statistiques déprimantes sur les accidents aériens. M’en dépêtrer n’avait pas été facile, j’avais fini par faire semblant de devoir aller aux toilettes, puis au retour, m’étais fixée au panorama molletonneux au-delà du hublot, le dos tourné ostensiblement. Message capté ?
Le Boeing entama enfin sa descente, la voix du commandant de bord crachota dans les haut-parleurs pour donner ses instructions au personnel afin de se préparer à l’atterrissage. La climatisation, déjà un peu trop forte à mon goût, fit encore baisser la température. Pourquoi faisait-il toujours aussi froid dans les avions ? Les compagnies aériennes passaient-elles un accord avec tous les ORL de la planète ?
La carlingue se mit à vibrer, les moteurs grondèrent et la secousse au moment de toucher le tarmac, couplée au freinage brutal, nous plia en avant.
Mon voisin, livide et toujours agrippé comme une moule à son rocher, devait en être à sa centième prière. Des gouttes de sueur s’accrochaient à ses tempes et attrapaient la lumière comme des myriades de petites gemmes. Il ne lui manquait plus que la patte de lapin en sautoir pour parfaire le tableau. Au moins n’avait-il pas dégobillé sur mes genoux. Je ne pus m’empêcher de sourire intérieurement. S’il savait ! Il avait dix fois plus de chance d’avaler son bulletin de naissance en marchant simplement dans la rue que dans ce cigare volant. Il pouvait croiser une créature qui ferait de lui son dîner alors que se crasher restait statistiquement improbable.
Le paysage défila de moins en moins vite, puis l’avion roula jusqu’à son point d’ancrage. Mon phobique se leva avant même l’arrêt complet et farfouilla à la recherche de son bagage à main. Il manqua de me le laisser tomber sur la tête dans sa précipitation. Blême et sans même un mot d’excuse, il rejoignit le troupeau des impatients qui piétinaient sur place dans la travée centrale, pressé de retrouver le plancher des vaches et l’air pur du dehors. Je préférai rester assise jusqu’à ce que la voie soit libre, les yeux rivés sur les voiturettes à bagages qui filaient vers nous et les techniciens en gilets jaune fluo qui s’activaient déjà, en bas.
Je soupirai. Ces vacances seraient enfin l’occasion de me reposer, mais surtout de faire le point et essayer d’oublier ma relation avec Hunter. Je savais au fond de moi qu’il avait raison : aucun de nous deux n’était fait pour la vie de couple. Cependant, entre avoir conscience d’un fait et l’accepter, il y avait un gouffre… Dans mon cas, c’était même le Grand Canyon. De plus, Charles était entré dans ma vie à une période critique, au moment où je m’y attendais le moins. La reprise de ma relation avec Hunter, avant la rupture finale, avait tué dans l’œuf cette nouvelle idylle. Mais quelle était vraiment la teneur de mes sentiments envers le Grand Connétable des vampires d’Auroville ? Ce fil qui nous reliait s’apparentait-il à l’amour, ou bien n’était-ce qu’une simple relation charnelle ludique qui ne mènerait jamais nulle part ? Un sex friend comme disaient nos amis d’outre-Atlantique ? Décidément, je ne savais vraiment plus où j’en étais, ce break au soleil ne pourrait que m’être bénéfique.

J’attrapai mon bagage à main, saluai hôtesses et stewards avant de remonter le boyau vitré qui me déverserait dans l’aérogare. La carlingue et sa climatisation quittées, la bouffée de chaleur me surprit. Heureusement, avec cette touffeur, ma valise fut une des premières à être crachée sur le tapis roulant des bagages et le passage en douane une simple formalité, ce qui m’évita de m’éterniser. Avant de quitter la zone, j’aperçus du coin de l’œil mon voisin de vol en train de gesticuler et gueuler devant le comptoir des réclamations. Visiblement, sa valise avait décidé de prendre la tangente vers une autre destination. Je ne pus m’empêcher de sourire en l’imaginant à Tokyo ou Los Angeles ! Le karma, quand même…
Le transfert vers l’hôtel, lui, me parut bien plus long que le vol. Et encore plus chaud que l’aéroport. Bienvenue au purgatoire !
Un taxi à la conduite qui provoquerait un arrêt cardiaque chez le commun des mortels me déposa au port. J’avais même failli engueuler mon chauffeur avant de réaliser que, non, il ne conduisait pas du mauvais côté de la route en restant à gauche.
Mains moites et gorge sèche, je dégoulinais déjà comme une guimauve, contrairement aux fausses promesses publicitaires des déodorants qui vous assuraient de rester au sec jusqu’à 48 heures, et ne rêvais plus que d’une douche fraîche. J’avais choisi un petit hôtel sur une île isolée, loin des nuées de touristes, pour avoir la paix et me ressourcer, mais cela avait un prix. Je devais donc encore me coltiner une traversée et une balade en navette avant de pouvoir enfin souffler.
Heureusement, je n’étais pas sujette au mal de mer. La houle, qui paraissait légère vue de loin depuis la terre,

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