L ours du berger
79 pages
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L'ours du berger , livre ebook

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Description


L’histoire prend naissance en Ariège dans un hameau du Couserans.

Une famille de bergers s’oppose à tout ce qui fait ombrage à la vie de leurs brebis : l’ours, les chiens errants, les touristes et randonneurs du dimanche. Julien, berger professionnel et chasseur opposé à l’introduction de l’ours, est écartelé entre toutes les problématiques de la biodiversité.



La découverte d'un ourson sera pour lui l'occasion de mettre à l’épreuve ses convictions et de tout faire pour réconcilier les différents opposants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782383513667
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ours du berger
 
La SAS 2C4L— NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelquemanière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte,ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage nidans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’unauteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
 
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1 Découverte de Brindille
La jeune chienne PatouMyrtille est toujours dans l’ombre de Julien, le fils de la famille qui ne veutpas vivre en ville, celui qui n’aimait pas aller à l’école, qui en revenaitsouvent la joue tuméfiée et parfois le pull-over décousu.
Les parents savouraientdiscrètement leur fierté lorsque Francis, le benjamin de la famille sedirigeait avec succès vers la profession d’avocat à Toulouse. Marie faisait toutce qu’elle pouvait pour diriger tout ce troupeau vers la réussite.
 
« Tout ce qui est travail devait rapporter ! »
 
C’est l’impérieusementalité de l’économie de montagne. Dans ce pays couserannais les années bonnes servent à supporter les misères accumulées depuis desgénérations au cours desquelles les années passées étaient si mauvaises. Uneexception cependant pour Francis, qui lui, faisait travailler sa tête pourdevenir quelqu’un.
Mais cela ne semblait pasfaire souffrir Julien qui repartait au milieu des brebis soulager sa rancœurenvers l’école et les querelles des copains qui se moquaient trop souvent de sacondition de paysan.
Joseph, resté troplongtemps célibataire, s’était marié sur le tard, comme il se disait dans lesenvirons. Marie lui était tombée dessus après qu’il eu essuyé une déception amoureuse. Il avait été trahi, trompé avec un autre garsdu village lors d’une fête. Depuis Joseph s’occupait de son troupeau etrentrait saoul de chaque fête jusqu’à ce qu’il se marie. « Heureusementque Marie est venue, sinon il aurait mal fini le Joseph ! »colportait-on aux alentours.
Comme tous les chasseurs,Joseph chassait avec le fusil de son père, que ce dernier avait héritéégalement de ses aïeux . Ce calibre 12, quicourait le long des générations, n’avait pas beaucoup de meurtres à son actif.Dans cette famille on piège, on vit au milieu des bêtes et on apprend des bêteselles-mêmes ! On est contre l’ours qui prend leurs brebis, se sert dansleur troupeau et les effraie. Myrtille a été le dernier investissement contrece prédateur, ce tueur de bétails et d’hommes si on le rencontre au mauvaismoment. Julien avait entendu dire à la foire de Saint-Girons qu’à la ferme deContrazy chez les Peytou , une portée de huit chiensdes Pyrénées allait commencer à manger plus que de raison. Il pourrait acheterune femelle pour une somme modeste, voire l’obtenir gratuitement s’il lesdébarrassait de la plus chétive de la portée.
Après l’accord du père,comme toujours habilement guidé par Marie, Julien était aux anges lorsqu’ilétait parti à pied pour Contrazy et était revenu avec cette boule de poilsblancs, la tête dépassant de son sac à dos. Myrtille avait trouvé sa familletellement séduisante qu’elle était devenue le centre de toutes les attentions.Tout bébé déjà elle se révélait tellement efficace pour obéir à son jeunemaître qu’elle arrivait, à force de complicité, à anticiper les ordres deJulien. Elle dirigeait son troupeau sous les consignes de son maître et ils nefaisaient plus qu’un. Myrtille et Julien, Julien et Myrtille, seuls avec leurtroupeau et le Piémont Pyrénéen.
Afin de ne pas trop pesersur les dépenses de la famille, Julien avait obtenu de pouvoir élever en mêmetemps son propre bétail au milieu des brebis de ses parents. Il avait égalementsouhaité innover en introduisant dans l’effectif cinq porcelets gascons. Ilarriverait sans doute en fin d’estive à poursuivre leur élevage à la ferme ou àles vendre avec bénéfices à un autre éleveur. Tout ce bétail vivrait au milieudes autres brebis et serait à lui. Il pourrait ainsi commencer à se constituerson propre cheptel.
Régulièrement, Francisabandonnait la Faculté de droit de Toulouse pour venir retrouver l’ambiance desfestivités lorsqu’on tuait le cochon ou lorsqu’on faisait les foins. À la clé,les repas familiaux qui prolongeaient ces événements. La mémoire des goûtsremontait jusqu’aux grands-parents, et le gigot d’agneau ou de mouton cuit à laficelle dans la cheminée accompagné de pommes de terrebien rissolées dans de la graisse de canard procédait de la magie. Lacroustade, le milhas et le petit verre d’alcool depoire au moment de prendre le café, hum, toutes ces saveurs pouvaient lepousser à parcourir Saint Girons-Toulouse à pied !
Il gardait toujours lesouvenir de son grand grand-père assis devant le chaudron de cuivremajestueusement posé dans l’âtre de la cheminée. La flambée procurait une belleclarté rougeoyante dans la cuisine. La toudeille qu’ilavait lui-même fabriquée à partir d’une cime de buis servait à remuer la pâte àbase de farine de maïs savamment moulue. La feuille de laurier magique et lesécorces d’orange disparaissaient dans ce mélange qui dansait onctueusement sousl’effet de l’agitation. La graisse de canard qui restait du confit était biensûr utilisée. L’eau-de-vie de prune apportait son parfum au milhas .Francis se souvenait de l’empressement qu’il mettait lorsque, enfant, sa grand-mèrelui disait d’aller tirer un litre de lait à l’étable pour le milhas . Ce lait entier dont le parfum avait presque disparude nos jours existait encore à la maison familiale. Il était très fier lorsquela toudeille , qui passait de main en main, lui étaitconfiée pour qu’à son tour il puisse remuer énergiquement la préparation.
Il adorait observer lamère qui étirait la pâte sur la table de la cuisine. La croustade a besoin quele feuilleté de la pâte habilement beurrée s’abandonne à la pâtissière quitenait cette recette de sa propre mère. La température ambiante est essentiellepour la fabrication de la pâte feuilletée. Cette recette est transmise defamille en famille dans le plus grand secret. Les concours de la meilleurecroustade opposent les familles et les différentes vallées du Couserans. Lameilleure pâtissière monte sur le podium avec cette retenue que seule la fiertégénère. Pas de fanfaronnade, car il ne faut pas manquer de respect auxperdantes. On est fier dans ces vallées ariégeoises, mais toujours avec cettepudeur bienveillante pour ne pas blesser.
Toutes les fêtes étaientprétexte à Francis pour se montrer au milieu du hameau, et ses petitescamarades de jeux d’alors n’avaient d’yeux que pour lui.
C’était peut-être le seulsigne de jalousie qui assombrissait le visage de Julien qui adorait son petitfrère. D’un autre côté, se disait-il, c’était lui qui avait choisi de ne pascontinuer les études très longtemps, son BTS agricole en poche.
« Je veux devenirberger comme le père ! »
Il avait acheté d’occasionce livre, qu’un berger qui était venu d’assez loin lui avait proposé lors de latranshumance dans la vallée d’Oust. Le livre du Bon Moutonnier, écrit par unvétérinaire, ancien professeur à la célèbre Bergerie Nationale de Rambouillet,était devenu son compagnon de lecture à chaque occasion où il pouvait le sortirde son sac à dos.
Chaque jour, Julienfaisait découvrir à Myrtille son terrain de jeux où tout petit garçon son pèrel’amenait dans les combes et pierriers de la vallée.
« Il y a dix-huitvallées dans le Couserans et celle-ci est la nôtre lui disait-il ! »
Il en connaissait chaquerecoin, chaque ruisseau, chaque excavation… Myrtille, guidée par son maître,pouvait à son tour se fondre tellement bien dans le paysage que même Julienavait de la peine à la retrouver si, couchée sur un rocher, elle l’observaitgravir le sentier. Elle faisait corps avec la nature. Si son maître lui avaitordonné de ne pas bouger et d’attendre son retour, elle devenait invisible.Seul le coup de sifflet de Julien était capable de rompre ce camouflage.
Julien se laissaitparfois entraîner par d’autres éleveurs pour manifester contre l’ours àdifférentes occasions. Il avait remarqué cette belle jeune fille rousse,militante anti-ours, qui parcourait tous les marchés de la région distribuanttracts ou collant des affiches. Gaëlle avait remarqué Julien et ses sourires n’étaientpas de nature à déplaire à notre berger. Myrtille, à son grand regret, restaitavec le troupeau en voyant son maître partir pour aller à la sous-préfecture ouà Foix.
Un beau matin, alorsqu’il se trouvait à la foire de Saint-Girons, la rumeur circulait qu’une ourseavait été tuée par un chasseur, mais que le petit qui l’accompagnait n’avaitpas été retrouvé.
Opposant à l’ours, Juliense sentit quelque peu complice de cet acte complètement irresponsable. L’oppositionà l’ours est une action uniquement politique. On conteste l’introduction imposéed’une espèce d’animaux qui s’oppose au pastoralisme indispensable audéveloppement de l’espèce humaine dans nos vallées. Aucune concertation :professionnels et habitants sont complètement écartés d’une quelconque décision !Tout est décidé en haut lieu pour les misérables de la campagne. Comment oser s’enprendre à ces animaux venus de Slovénie pour découvrir une vie meilleure ?Les tuer est indigne.
En remontant dans savallée, Julien serrait les dents d’amertume, tout en regrettant d’avoirconstaté que certains camarades de lutte se réjouissaient de cette annonce.
Lors d’une réunionpublique fuxéenne qui rassemblait une petite foule de personnes intéressées parla gestion du Parc National des Pyrénées, Julien se trouva face à Matthieu, uncamarade de terminale avec qui il avait plaisir à partager des histoires demontagnards. Matthieu achevait des études d’ingénieur en informatique. Toujourspassionnés par le Piémont Pyrénéen ils terminèrent la soirée au bistrot d’enface en continuant d’évoquer leurs passions communes. Ils purent ainsi échangerleurs coordonnées afin de rétablir le contact.
Julien et Myrtillepartaient dès

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