La Bevue
154 pages
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La Bevue , livre ebook

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Description

Le roman retrace les péripéties d'un jeune chirurgien de l'hôpital de Yaoundé, au Cameroun. Amant passionné, il coule des jours heureux avec sa fiancée, jusqu'au jour où il découvre qu'elle est contrainte de se prostituer, comme de nombreuses étudiantes de son âge. Pour ne rien arranger à sa situation, l'un de ses patients décède suite à une opération qui tourne mal. Sans compter que l'incident a des répercussions, puisque cet homme n'est pas n'importe qui. Il a autorisé le don du cœur de son fils pour sauver le fils d'une infirmière... présente lors de l'intervention qui lui fut fatale. Celle-ci tient le chirurgien pour responsable du drame et va tout faire pour venger la mort de celui qui a sauvé son unique enfant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414285006
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-28501-3

© Edilivre, 2018
Exergue

« Pour ceux qui croient, aucune preuve n’est nécessaire, pour ceux qui ne croient pas, aucune preuve n’est possible »
Stewart Chase
Prologue
Bertoua, 22 Décembre 2006 Centre ville, lieu dit « Centre administratif » Rayon Modern shoes 11h30mn
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Il ne s’agit pas ici de la cour des comptes, de la chambre des comptes, de la comptabilité, ou encore des comptes consolidés.
Il ne s’agit pas non plus de compte rendu ou encore de règlement de comptes.
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Quand nous étions petits, la seule chose contre laquelle nous étions prêts à renoncer volontairement à notre repas de midi c’était un ballon, une partie de foot. Nous étions tellement attachés au football que, lorsque maman nous envoyait faire une course dans la matinée, nous ramassions, à son insu bien entendu, tout ce qui était nécessaire pour le « match » comme on disait habituellement à l’époque, et au moment où nous franchissions le seuil de la porte nous savions déjà que nous ne reviendrions pas avant 18 heures, heure à la quelle le match prenait habituellement fin, non pas parce que c’était l’heure qui était fixée comme règlementaire pour la fin du match (de toute façon un match qui commence à 10h00 pour s’achever à 18h00 n’obéit à aucun règlement), mais parce que généralement à cette heure-là, il faisait nuit noire et on ne voyait plus le ballon.
La sentence tombait d’elle-même : Dieu a sifflé la fin du match !
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Mais alors, une fois au terrain, les choses ne se déroulaient pas exactement comme on les avait prévues. Il arrivait, pour plusieurs raisons, que nous ne soyons pas assez nombreux pour commencer un match, ou encore, ce qui n’était pas moins fréquent, que le nombre ne soit pas le problème, mais que nous ne nous entendions pas.
Les raisons qui pouvaient expliquer l’insuffisance des joueurs étaient nombreuses : soit votre mère ne vous avait pas envoyé faire une course et auquel cas vous ne pouviez pas saisir l’occasion au rebond pour vous faire la malle, soit vous vous étiez fait la malle mais votre mère était venue vous récupérer au stade à coups de pieds, soit vous étiez un enfant obéissant et dans ce cas vous suiviez les instructions de votre mère à la lettre, soit vous étiez gourmand et dans ce cas vous préfériez la nourriture au ballon, soit enfin vous étiez un piètre joueur de football et dans ce cas, craignant d’être désigné d’office comme arbitre du match parce qu’aucune des deux équipes ne voudrait de vous, vous préfériez rester chez vous plutôt que de subir une telle humiliation.
Quant à la raison tenant au fait de ne pas pouvoir s’entendre, elle était de notoriété publique. De la même façon qu’il est clairement établi, et tout le monde le voit, que les cinq doigts d’une main ne sont pas identiques, il était clairement établi que tous les joueurs n’avaient pas le même niveau.
En général on classait les joueurs en trois catégories.
– Les grands joueurs : ceux qui pouvaient dribler tout le monde, y compris leurs propres joueurs.
– Les petits joueurs : ceux à qui on ne faisait ni éloges, ni reproches mais dont la présence au stade était indispensable.
– Les mouilleurs : les rebus du genre footballistique.
Ceux-là étaient les pires, pouvant se faire dribler à tout moment, prendre des « petits ponts » plus connus sous le pseudo de « zolôo » à tout moment, encaisser 15 à 20 buts par match lorsqu’il s’agissait d’un gardien et, pire, marquer contre son propre camp, ce qui, vous conviendrez avec moi, était la seule possibilité pour cette catégorie de joueurs d’inscrire leur nom au tableau des buteurs.
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Pour toutes ces raisons, une fois au stade, il fallait trouver matière à s’occuper en attendant que le quorum de joueurs soit atteint, ou, lorsqu’il devenait manifeste qu’on ne pouvait plus livrer un match normal, pour avoir bonne conscience et se dire qu’on n’avait pas fait le déplacement pour rien.
C’est alors qu’on organisait une partie de comptes !
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Les comptes étaient une sorte de défi qui consistait à faire rebondir le ballon sur le dessus de votre pied en lui donnant le moins d’amplitude possible, et en prenant bien soin de ne pas le laisser s’éloigner de vous.
Si vous lui donniez trop d’amplitude, de telle sorte qu’il monte à une certaine hauteur avant de redescendre, vous n’aviez quasiment aucune chance de le contrôler et ce dernier, ayant touché le sol, la partie était terminée pour vous et on passait la balle à un autre candidat.
Si vous le laissiez s’éloigner de vous, par exemple parce qu’au lieu de rebondir sur votre plein du pied il avait plutôt rebondi sur le bout de votre chaussure ou pire encore, sur votre tibia, il touchait le sol et la partie était terminée pour vous.
Bon an mal an, il y’a tout de même quelques petits génis qui arrivaient à faire 150 voire 200 comptes.
Les derniers de la classe, comme moi, arrivions à peine à 30 !
Pour essayer d’illustrer ce que c’est que les comptes, nous dirons, pour ceux qui le 08 juin 1990 à 15h45 mn heure de Yaoundé avaient déjà conscience de leur existence et se trouvaient devant le petit écran, qu’il s’agit du geste que le légendaire footballeur argentin Diego Armando Maradona exécuta, lors de la cérémonie d’échange des fanions avec le capitaine de l’équipe nationale du Cameroun Tataw Etah Stephen, les lions indomptables, à l’occasion du match d’ouverture de la coupe du monde de la FIFA au stade Giuseppe Meaza de San Siro à Milan, Italie.
A cette seule différence que « Pipe de oro » l’exécuta de l’épaule.
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Golonga Aboubakar est à l’intérieur du rayon modern Shoes où il règle des factures pour les achats qu’il vient d’éffectuer pour son fils Idriss, sa fille Aïcha et son épouse Maïmouna.
Un 22 Décembre, même s’il n’est pas jour de fête, est déjà période de fête. Les enfants ont été libérés la veille de l’école et ils ne reviendront qu’en début janvier 2007, les préparatifs pour le réveillon de noël et noël vont bon train, bref, la ville est en pleine effervescence.
Aboubakar, qui ne laisse pas passer une occasion de faire plaisir à son épouse et à ses enfants, a adopté cette période festive et, bien qu’étant musulman, se comporte exactement comme s’il était chrétien. A la question de la part de son entourage de savoir pourquoi il adopte un tel comportement, il répond invariablement :
« L’Islam, le christianisme, quelle différence ? On cherche Dieu ! Mahomet, Jésus, quelle différence ? On cherche Dieu ! »
Et il faut bien reconnaitre qu’il s’agit là d’une réplique infaillible, car c’est la seule pour laquelle musulmans ou chrétiens repartent la queue entre les jambes.
Modern Shoes, ne vous y trompez pas, ne vend pas que des chaussures. Il y a tout un bazar d’articles pour enfants allant des vêtements, jouets, jeux pour la jeunesse aux équipements sportifs…
Les équipements sportifs !
Les comptes !!!
Les comptes !!!
En plus de tout ce que Idriss a demandé à papa, il a pris un « super télé », qui est un ballon de foot très prisé par les enfants car il n’est pas aussi lourd que le « panneau », qui est le ballon normal, celui qu’on voit à la télévision.
En attendant que Aboubakar sorte, Idriss fait quelques comptes avec son super télé juste devant l’entrée de Modern Shoes.
Depuis le matin 06h00 mn, un contrôle mixte police-gendarmerie-mairie de Bertoua a été instauré pour mettre en fourrière tous les véhicules qui circulent sans assurance et sans vignette automobile, espérant ainsi, vu qu’il reste neuf jours pour la fin d’année, ne pas payer les deux pièces.
Depuis le matin plusieurs véhicules ont été interpellés et ont obtempéré, il n’y a eu aucun cas de délit de fuite à signaler. Le délit de fuite est d’ailleurs rendu impossible par la présence d’une herse bourrée de clous, qui n’est enlevée que pour laisser passer les véhicules en règle à l’issue du contrôle.
Aujourd’hui c’est un jour terrible !
Aujourd’hui, il va se produire un drame en ces lieux !!
Les comptes !!!
Les comptes !!!
Alors qu’un véhicule de marque Toyota Avensis « lift back » vient de passer le contrôle, le véhicule qui le suit, une Hyundai Tuckson, dont le chauffeur sait n’avoir ni assurance, ni vignette essaie de forcer le passage avant le blocage de la route par la herse. L’agent communal qui tient la corde reliée à la herse s’en rend compte, pousse la herse vers le milieu de la route. Le chauffeur de la Hyundai, voyant qu’il aura les deux pneus avant crevés, braque son volant complètement sur la droite et réussit à traverser la herse, change immédiatement de vitesse et engage la fuite. Se sachant poursuivi, car dans un contrôle mixte il y a toujours un élément du peloton motorisé, le fuyard a déjà décidé de ne pas s’arrêter à l’intersection qui est à 100 mètres devant lui, Modern Shoes se trouve à quelques mètres de cette intersection là.
Il y a des choses, des évènements qu’on retournerait cent fois dans nos têtes qu’on ne comprendrait pas parce que ces choses sont au-dessus de nous, ces choses nous dépassent.
Il y a des coïncidences tellement parfaites, tellement réglées avec minutie dans le poids et dans la mesure que quand elles arrivent on est tellement abasourdi qu’on aurait envie de jeter notre calculatrice à la poubelle, pour ce qui est de la précision.
Depuis le matin, c’est le premier délit de fuite enregistré par le contrôle-mobile.
Depuis que le petit Idriss a commencé à faire les comptes, c’est la première fois que le ballon lui rebondit sur le tibia, il sait qu’il a perdu la parti

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