La Danse des ombres
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La Danse des ombres , livre ebook

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Description

La Danse des ombres est le tout premier recueil de nouvelles de l’écrivaine canadienne Alice
Munro, nobélisée en 2013. À la lecture de cette œuvre publiée en 1968, on reconnait les grands thèmes qui habitaient déjà la pensée de l’auteure tels que la relation entre parent-enfant, le renoncement, les trahisons, la maladie et la vieillesse.
Un livre largement salué par la critique :
« Alice Munro possède une mémoire totale et un œil de peintre. Elle comprend presque parfaitement le monde de l’enfance. De plus, elle fait preuve d’une sûreté de coup d’œil incroyable dans la description des paysages canadiens... »
(Saturday Night)
« La Danse des ombres, des nouvelles parfois brillantes, toujours impressionnantes.» (The Calgary Herald)
« Alice Munro a créé pour nous, dans La Danse des ombres, un monde complet, à partir des petites villes du sud-ouest de l’Ontario. Voilà un superbe recueil de nouvelles, lyriques, souvent mélancoliques, toujours originales et pleines de vie. »
(Robert Weaver, C.B.C)
« C’est là un livre qui vaut son prix. Style superbe, profondeur de compréhension et questions en suspens. »
(The News and Observer)
« Ces nouvelles ne sont pas simplement les créations d’une esprit individuel, et par conséquent essentiellement autobiographiques; elles ont toute l’autorité de la nature humaine. Munro offre à ses lecteurs un monde qu’ils peuvent aisément comprendre, exprimé dans une forme et dans une langue qui leur sont accessibles. »
(The English Quarterly)

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2013
Nombre de lectures 52
EAN13 9782764427453
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure

Trop de bonheur, L’Olivier, 2013.
Fugitives, Boréal, 2013.
Du côté de Castle Rock, Boréal, 2013.
Amie de ma jeunesse, Points (Seuil), 2013.
Dear life, McClelland and Stewart, 2012.
L’Amour d’une honnête femme, Points (Seuil), 2012.
New Selected Stories, Chatto & Windus, 2011.
Too Much Happiness, McClelland and Stewart, 2009.
Alice Munro’s Best, Douglas Gibson Books, 2008.
The View from Castle Rock, McClelland and Stewart, 2006.
Vintage Munro, Vintage Books, 2004.
Un peu, beaucoup, pas du tout, Rivages, 2004.
Runaway, McClelland and Stewart, 2004.
No Love Lost, New Canadian Library, 2003.
Secrets de polichinelle, Rivages, 2001.
The Love of a Good Woman, McClelland and Stewart, 1998.
Selected Stories, McClelland and Stewart, 1996.
Open Secrets, McClelland and Stewart, 1994.
Hateship, Friendship, Courtship, Loveship, Marriage, McClelland and Stewart, 1994.
Friend of My Youth, McClelland and Stewart, 1990.
Les Lunes de Jupiter, Albin Michel, 1989.
The Progress of Love, McClelland and Stewart, 1986.
The Moons of Jupiter, Macmillan of Canada, 1982.
Who Do You Think You Are?, Macmillan of Canada, 1978.
Something l’ve Been Meaning to Tell You, McGraw-Hill, 1974.
Lives of Girls and Women, McGraw-Hill Ryerson, 1971.
Dance of the Happy Shades, McGraw-Hill Ryerson, 1968.
La Danse des ombres
Responsable éditoriale - nouvelle édition : Raphaelle D’ Amours, adjointe à l ’ édition
Conception de la couverture : Nathalie Caron à partir de l’image de carölchen/ photocase.com
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre pour nos activités de traduction.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Ar chives Canada
Munro, Alice [Dance of the happy shades. Français] La danse des ombres Nouvelle édition. (Collection QA compact) Traduction de : Dance of the happy shades. ISBN 978-2-7644-2668-5 (version imprimée) ISBN 978-2-7644-2744-6 (PDF) ISBN 978-2-7644-2745-3 (ePub) I. Tonge, Colette. II. Titre. II. Titre : Dance of the happy shades. Français. PS8576.U57D314 2013 C813’.54 C2013-942404-0 PS9576.U57D314 2013

Dépôt légal : 4 e trimestre 2013
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

Édition originale publiée par McGraw-Hill Ryerson of Canada
Sous le titre : Dance of the happy shades.
Copyright © 1968 by Alice Munro

Éditions en langue française au Québec :
Première édition, 1979. Présente édition, 2013.
© Éditions Québec Amérique inc.
quebec-amerique.com
Alice Munro
Traduit de l’anglais par Colette Tonge
La Danse des ombres
Le cow-boy colporteur
« On descend voir si le lac est toujours là ? » dit mon père, après le souper. Nous laissons ma mère à sa couture, sous la lampe de la salle à manger. Elle me fait des habits en prévision de la rentrée. Elle a commencé par découdre un vieux costume et une vieille robe à elle, en lainage écossais ; il lui faut tailler avec beaucoup d’adresse, faire coïncider les carreaux, et aussi procéder à des essayages qui n’en finissent pas : je dois me tenir droite, tourner, la laine me tient au chaud, m’irrite la peau, je transpire, je n’ai pour ma mère aucune reconnaissance. Nous laissons mon frère au lit, dans la petite véranda grillage, au bout de la galerie, sur le devant de la maison. Parfois, il se met à genoux sur son lit, colle son visage contre le grillage et demande d’un ton pleurnicheur : « Rapporte-moi un cornet de crème glacée ! » Mais, sans même tourner la tête, je lui crie : « Tu seras endormi. »
Puis, mon père et moi, nous descendons une longue rue, d’aspect misérable. Des panneaux-réclame « Crème glacée Silverwoods » sont posés sur le trottoir, devant de minuscules boutiques éclairées. Nous sommes à Tuppertown, vieille ville sur le lac Huron, vieux port pour le commerce des grains. Par endroits, la rue se trouve dans l’ombre des érables, dont les racines ont soulevé et craquelé le trottoir et se sont étalées, comme des crocodiles, dans les cours nues. Il y a des gens assis dehors, les hommes en bras de chemise, les femmes en tablier. Pas de gens que nous connaissons, mais si quelqu’un s’apprête à faire un signe de tête et à dire : « Fait bon ce soir », mon père salue et dit quelque chose du même genre. Il y a encore des enfants qui jouent. Eux non plus, je ne les connais pas, car ma mère nous fait rester dans notre cour, mon frère et moi, elle dit qu’il est trop petit pour sortir et que je dois faire attention à lui. C’est sans trop de chagrin que je regarde ces jeux, parce que les groupes sont en train de se défaire. D’eux-mêmes, les enfants se séparent, s’en vont par deux, ou seuls, sous les gros arbres, et chacun s’occupe tout seul, comme je le fais toute la journée, à planter des cailloux dans la terre ou à tracer des lettres avec un bâton.
Bientôt, nous laissons derrière nous ces cours et ces maisons, nous passons devant une usine aux fenêtres bouchées par des planches, une scierie, dont les hautes barrières sont verrouillées pour la nuit. Puis la ville prend fin, dans une débâcle de hangars et de tas de ferraille, le trottoir se termine et nous marchons sur un chemin sableux, environné de bardane, de plantain, d’obscures herbes sans nom. Nous arrivons dans un terrain vague, une sorte de parc plutôt, car on n’y jette rien, et il y a un banc – il manque une latte au dossier — où l’on peut s’asseoir pour regarder l’eau. Grise, en général, le soir, sous un ciel légèrement couvert, pas de couchant, un horizon voilé. Et le doux bruit de l’eau qui clapote sur les galets de la plage. Plus loin, vers la partie principale de la ville, il y a une langue de sable, une glissoire, des bouées qui dansent, délimitant la baignade, et le trône branlant du maître nageur. Il y a aussi une longue bâtisse vert foncé, qui ressemble à une galerie couverte, appelée le Pavillon ; le dimanche, il est rempli par les fermiers et leurs femmes, dans leurs beaux habits empesés. C’est la partie de la ville que nous connaissions quand nous habitions Dungannon et que nous venions trois ou quatre fois ici, en été, au bord du lac. Nous connaissions bien aussi les bassins, où nous allions regarder les bateaux qui transportaient du grain. Ils avaient l’air si vieux, rouillés, croupissant dans la vase, que nous nous demandions comment ils pouvaient réussir à dépasser la jetée, sans parler d’arriver à Fort William.
Des vagabonds rôdent autour des bassins et parfois, des soirs comme celui-ci, ils poussent jusqu’au bout de la plage et là, escaladent le sentier incertain, périlleux, que des garçons ont fait, en s’accrochant aux broussailles sèches. Ils disent quelque chose à mon père, mais ma peur des vagabonds m’empêche de saisir leurs paroles. Mon père répond qu’il est lui-même un peu démuni. « Je vous roule une cigarette, si vous voulez », dit-il, et il dépose avec précaution un peu de tabac sur une de ces feuilles minces comme des ailes de papillon, qu’il roule et colle d’un coup de langue ; il tend la cigarette à l’homme, qui la prend et s’en va. Mon père en roule une pour lui, l’allume et la fume.
Il me raconte comment se sont formés les Grands Lacs. Là où se trouve maintenant le lac Huron, dit-il, c’était tout plat, une grande plaine unie. Puis les glaces sont venues, elles ont glissé du Nord et ont pénétré loin, dans les endroits en contrebas. Comme ça – et sa main, les doigts écartés, presse la roche dure sur laquelle nous sommes assis. Comme ses doigts ne lais

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