LA FILLE SANS HISTOIRE
200 pages
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LA FILLE SANS HISTOIRE , livre ebook

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Description

Fiction autobiographique.
À Marrakech, en quittant l’hôtel, Catherine prend le bagage de deux Napolitains et leur laisse le sien. L’échange se fait dans l’Atlas, mais une partie de l’argent des Napolitains a disparu. Catherine, enlevée en plein Paris, est séquestrée dans une villa. L’avocate de ces maffieux, Juliette, riche Monégasque, s’éprend d’elle, obtient sa liberté et l’emmène à Monaco. Les Napolitains, en affaire avec son père, exigent de Juliette que Catherine passe de la drogue du Maroc en France. Catherine découvre ce trafic et veut déposer plainte. Juliette organise une sortie en mer au cours de laquelle Catherine provoque sa noyade. Coupable d’homicide ? Pas de mobile ni d’indice. Juliette voulait-elle la tuer ? Une tranche de vie pour une fille ordinaire dans des situations extraordinaires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414074402
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07438-9

© Edilivre, 2017
La fille sans histoire
 
1.0
Il fait beau, Cédric arrête sa Porsche au pied de l’immeuble, Lou l’embrasse et le rejoint pour une ballade sur la corniche. Ne l’a-t-elle pas poussée dans ses bras ? Sa dernière expérience amoureuse a produit un flot de larmes, comment pourrait-elle jouer le jeu en étant cette autre dont il ignore tout ? Il était sincère, elle ne peut l’être. Sa névrose affecte son appétit sexuel. Elle peut survivre parce qu’elle sait, de façon sûre, qu’elle a agi par légitime défense ; mais cette pensée ne peut se partager. Elle n’est pas de celles qui se confessent, ni à un prêtre ni à un psy. A part son avocat, qui convaincre ? Mais elle n’a pas d’avocat. Elle travaille au Port, y joue le rôle d’une fille saine, d’une fille heureuse et libre, d’une fille sans histoire qui a choisi la futilité comme dérivatif à l’angoisse, et donne le moins d’elle-même à des oisifs qui attendent surtout un peu de considération… Sur sa carte d’identité il y a un prénom : Catherine, mais au Port elle est Miss Blandish, un pseudo tiré de la littérature anglaise.
 
 
2.0
C’est à l’Oukaïmden que le malheur a trouvé Catherine, à l’Auberge de l’Anghour, chez Juju le fondateur de cette Station de ski de l’Atlas marocain. En quittant Marrakech elle l’emportait sans le savoir dans son bagage cabine. Elle réglait sa note à l’hôtel Toubkal en bavardant avec la réceptionniste, une fille très sympathique qu’elle connait depuis longtemps et qui l’aide dans ses recherches pour monter des packages, quand deux individus qu’elle n’a qu’entre-aperçus se sont glissés à côté d’elle pour prendre la clé de la chambre qu’ils avaient réservée sur internet – elle n’a pas retenu leurs noms qui avaient des harmoniques italiens. L’un d’eux a posé son bagage, semblable au sien, à ses pieds. Elle l’a pris en embrassant sa copine Yasmina qui remplissait les fiches de ses clients. Ce n’était pas le sien !
 
 
1.1
James Hadley Chase commence Eva comme ça : Avant de vous raconter l’histoire d’Eva, il faut que je vous parle un peu de moi-même ainsi que des événements qui ont amené notre première rencontre .
Catherine raconte ici ce qu’elle a vécu comme un témoignage sur la ductilité humaine, sur sa fragilité et sa résilience, et les possibilités insoupçonnées qu’il y a chez chacun de nous de passer du bien au mal, de mélanger le vrai et le faux au point de perdre tout repère et d’y briser sa personnalité, puis de se retrouver comme si un bon démon remettait les choses en ordre et imposait codes et valeurs pour nous sauver en nous redonnant notre identité ; aussi mettre en avant le poids de l’environnement social et des circonstances qui forment notre espace quotidien pour tenter d’expliquer l’enchaînement des événements totalement imprévisibles et improbables qui ont changé sa vie, et auxquels chacun est, avec plus ou moins de force, un jour ou l’autre confronté. La vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Le torrent de nos ambitions et de nos sentiments emporte nos certitudes et submerge la raison sous le regard indifférent de l’autre, fut-il proche et amical, mais étranger malgré lui à nos souffrances, aveugle au milieu des tempêtes qui nous ballotent et qu’il ignore. Il n’y a pas de vaccin contre le malheur, et le bonheur n’est bien souvent que son absence, plus fragile que le cristal. Elle a en elle les traces de ce fol état qui fut celui de la superposition de ses pensées, de leurs interférences, de leurs chocs, des mutations et hybridations provoqués par ces événements douloureux qu’elle veut tenter d’exprimer dans ce qui est plus une thérapie qu’un exercice littéraire.
« Il faut donc que je parle un peu de moi comme le recommande le génial Anglais. J’étais, lorsque j’ai fait ce geste qui est la cause de tout, l’employée d’une Agence de Voyages parisienne qui parcourait le monde pour monter des circuits destinés à une clientèle CSP +, négociant des nuits d’hôtels, des repas, des transports, des visites de musées, du shoping dans les grands magasins et les boutiques de luxe, des soirées dans les cabarets, théâtres etc., à la recherche du meilleur dans un environnement concurrentiel très dur ; mal payée, j’avais des compensations en nature et le goût des voyages – si possible surclassée en business – ne m’avait pas encore quittée ; mon petit ami Richard s’accommodait de cette vie assez décousue, et si nous ne passions que la moitié de notre temps ensemble, nous avions l’un et l’autre une juste et agréable compensation : faire l’amour après quelques semaines de séparation n’a pas d’équivalent sur l’échelle de la passion, du désir et de la jouissance. C’est ce que me déclarait Richard à chaque retour dans notre studio, rue Montorgueil ; il est vrai que j’y mettais beaucoup du mien, il l’a toujours reconnu… Il était appliqué, c’était à chaque coup la petite mort, délicieux moments où le temps n’est plus compté, instant d’éternité ! Ce passé décomposé est pour moi comme un vieux film en noir et blanc que je ne regarde plus – le noir et blanc me donne le cafard –, mais que je ne veux pas voir partir en une flamme, comme une vieille pellicule nitrate. Contradiction de nos sentiments et de nos comportements sociaux : j’assume toutes mes contradictions passées, présentes et à venir – y compris celles de ce récit. Notre vie n’est-elle pas dédiée à déjouer le piège de nos contradictions soit par la raison soit par les sentiments. Je ne suis pas de bois, et à l’époque où commence cette aventure qui aurait pu m’emporter j’étais très sentimentale pour être en accord avec un milieu où la raison n’est pas une valeur cardinale.
– … »
Catherine est une fille de 1.725 mm, bien de sa personne sur laquelle les hommes et les femmes se retournaient ; elle s’habillait tendance, coiffée un peu rétro pour donner à ses clients étrangers l’image de leur France de carte postale. Brune mais parfois rousse, les yeux marron clair derrière de larges lunettes Dior, elle assumait sa position de négociatrice en adoptant une allure d’intellectuelle sportive qui n’a pas froid aux yeux et qu’il est inutile de draguer. Les hommes sont souvent sur la réserve devant une belle femme ; entre eux ils disent qu’elle a un beau cul, ce qui apporte à son ego ce je ne sais quoi qui donne à la beauté cette assurance qui passe souvent pour de l’arrogance, mais qui ne cache en fait qu’une grande fragilité – la beauté ne se porte pas sans douleurs. Elle s’est amusée autrefois à les provoquer avec des mini-jupes trop mini et des tops bien trop étroits sur des push-up : ils étaient tétanisés au point de devenir serviles ; les plus audacieux lui disaient d’une voix timide qu’elle était très belle ! Elle l’était, prétend qu’elle je ne l’est plus. Jamais elle n’a cédé à des avances – parce qu’une Française a une réputation, certains se croient autoriser à tenter le coup ! –, bien que la tentation de l’inconnu, l’exotisme et un beau corps aient pu parfois la faire douter : mais Richard ne méritait pas une telle humiliation, même si de son côté il ne se privait de rien sans toujours réussir à le lui cacher. Il était naïf mon Richard, et son job dans la pub n’arrangeait pas les choses : présenter à des prospects naïfs des campagnes de pub en couleur avec Power Point ne favorise pas l’esprit critique. Il ne mentait pas, il jouait avec ce qui est vraisemblable. « Si ce n’est pas vrai, ça pourrait l’être !, so what ? », concluait-il en l’embrassant dans le sillon mammaire (sa zone de contact réservée).
Ils se sont rencontrés au cours d’une réunion de travail dans les bureaux de la boîte de pub de Richard ; le projet qu’il présenta pour son Agence de voyage était tellement nul qu’il l’invita chez Lipp pour redorer son image. Evidemment c’était un prétexte pour la draguer à la suite des regards qui s’étaient croisés comme des faisceaux lasers pendant cette réunion, prétexte qui lui permettait également de passer la note salée en note de frais. Quand ils entrèrent dans la brasserie, le maître d’hôtel chercha des yeux sa meilleure table encore disponible pour faire profiter la salle de cette jolie rousse qui attirait les regards des hommes comme si la gravité s’appliquait aussi à la vision, et ceux de leurs épouses qui subissaient la même loi de la nature en pensant que leur soirée était irrémédiablement gâchée par cette apparition. Elle portait un tailleur bleu argent : jupe collante très courte dévoilant le haut de longues jambes superbement bronzées prolongées par les talons de 12 centimètres d’escarpins fuchsia, veste très serrée à la taille qui laissait imaginer qu’un léger soutien-gorge blanc caressait ses seins fermes qui s’exposaient comme deux boules de glace vanille à la vue des amateurs. Elle avait cette assurance que les femmes ont quand elles se sentent belles et désirables au milieu de la secte des voyeurs avertis formée dans des temps très anciens pour célébrer la beauté et la grâce féminine. Le champagne était parfait, et le service plein de ces petits riens qui font croire aux clients qu’ils sont les invités privilégiés du maître de maison. Un couple qui pratique un double jeu de la séduction, voilà les données du problème, la question étant : combien de temps mettront-ils pour se trouver dans le même lit ? Richard commença sa plaidoirie de façon poétique : « C’est à cause de vous que j’ai raté ma présentation, dit-il, j’étais troublé par votre minijupe.
– Mais le projet est mauvais… et je n’ai pas de minijupe ! Le projet était creux. Quand vous avez dit : « cette campagne publicitaire est in le bench mark pour booster le positionnement concurrentiel, et doit apporter un bonus value

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