La Flèche plantée dans la femme qui s en serait passée
48 pages
Français

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La Flèche plantée dans la femme qui s'en serait passée , livre ebook

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Description

"Après avoir mis en place le phare droit de sa voiture qu’il avait accroché dans le coffre, Achille retourna au commissariat où Elvige Vétrouvet l’informa de ses investigations que la machine voulait lui donner les rares fois où elle fonctionnait. Informations dont nous ne parlerons pas ici, puisqu’elles n’ont strictement rien à voir avec notre affaire. Puis il reçut les voisins d’Erica Davre de la rue Dimentaire ; Élie Censier et mademoiselle Nathalie Moger qui vivaient ensemble. Ils confirmèrent qu’elle était toute seule, son compagnon étant rarement présent. — Je ne l’avais jamais vue une flèche plantée dans le dos ! dit Élie Censier, ce qui ne surprit absolument pas Achille. — Ça ne devait pas être pratique, rajouta Nathalie Moger. — Et on se demande bien à quoi ça pouvait lui servir! — En tout cas pas à faire les courses, ni la cuisine! — Peut-être à tricoter." Nous sommes ici en présence d’un objet littéraire rare : un récit à la fois comique et satirique où l’auteur ne se prend pas une seconde au sérieux. Le but de cette histoire de meurtre loufoque est clairement de faire rire le lecteur, et on parcourt le texte avec le même sourire permanent aux lèvres que celui qu’avait l’auteur en l’écrivant. Ce dernier jongle avec les quiproquos et les situations improbables, mais avant tout avec les mots et les noms, situant le récit dans un cadre spacio-temporel inventif et allégorique. Les habitants de Taudis-sur-Rivière, dans le Patenkeça, ont ainsi des noms aussi évocateurs que Vincent Timaitre ou Phil Atture, et la police locale est une joyeuse bande de bras cassés. Un délice de légèreté et d’humour, à consommer sans modération.

Informations

Publié par
Date de parution 07 décembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748371994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Flèche plantée dans la femme qui s'en serait passée
Hervé Savy
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Flèche plantée dans la femme qui s'en serait passée
 
 
 
Cet essai n’a aucune autre prétention que de faire sourire, voire rire. Son caractère satirique ne vous échappera pas dès la 154 e lecture et j’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire.
Hervé Savy
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Didier et Alain Colaure, tous deux peintres et hommes de couleurs, possédaient un atelier commun, mais n’habitaient pas ensemble, d’ailleurs ils ne se seraient pas supportés. Ils peignaient beaucoup de portraits d’enfants ou d’adolescents, rarement d’adultes. Dans l’atelier, ils se critiquaient l’un et l’autre mais ne se fâchaient que très rarement.
— Elle avait la jaunisse ce jou’-là la petite Ca’oline, là dis donc !
— Et ta Thé’èse là dis donc ! Elle a la ‘ougeole là !
Après quelques autres railleries parfois justifiées, ils se rappelèrent que c’était mardi et donc jour de marché allée Gumier. Ils décidèrent d’y aller ensemble.
L’horloge de la place indiquait 15 h 62 ; elle était déréglée et personne ne savait la réparer, il fallait donc traduire. Ils effectuèrent leurs achats assez rapidement car ils devaient rentrer : monsieur Vincent Timaitre devait passer commande d’un tableau qu’il destinait à son domicile de l’avenue Méraire, dans le quartier bourgeois de la ville. Sur cette avenue, on trouvait la banque et le casino, Vincent Timaitre possédait des parts sociales dans les deux. Il était très impliqué dans les affaires politiques de Taudis-sur-Rivière, petite ville du Patankeça, dont personne ne se rappelait le nom du cours d’eau.
Tout en reprenant leur discussion, les deux frères s’étaient dirigés vers la rue Matisme qui devait les conduire rue Bicond, où ils logeaient. rue Matisme, ils découvrirent une jeune femme couchée en biais, et en se rapprochant, virent la flèche plantée dans son dos.
En hésitant, ils avancèrent vers elle :
— Dis donc là ! T’as vu ?
— Bien sû’ j’ai vu, je suis pas aveugle dis donc !
— Qu’est-ce qu’on fait là !
— On appelle la police ! Que veux-tu fai’e ?
— Qu’est-ce que t’attends là !
 
Au commissariat, allée Targy, où l’ambiance était des plus calme, chacun vaquait à ses occupations diverses et variées : bilboquet, puzzle ou dessin.
— Qui est au radar aujourd’hui ?
— C’est Cathy Miny avec Helen Erveuse, répondit quelqu’un.
— Pas une bonne idée ça ! Elles vont encore se disputer.
— Mais tout le monde se dispute avec elles !
Le commissaire Achille Poivraun fut le premier arrivé au téléphone, tout en décrochant, il se prit les pieds dans le tapis et se rattrapa à la chemise fraîchement repassée de l’inspecteur Dominique Estion, qui n’apprécia guère la chose.
— Commissaire Achille Poivraun je vous écoute.
— Heu’eusement là que vous m’écoutez, dis donc, sinon à quoi ça se’vi’ait que je vous appelle ?
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Achille qui commençait à s’énerver
— Il y a une femme g’avement blessée là, ‘ue Matisme ! dit la voix.
— Blessée comment ?
— Pa’ une flèche dans le dos !
— On arrive ! répondit le commissaire.
 
Les inspecteurs Phil Atture et Dominique Estion suivirent Achille Poivraun, et se rendirent sur les lieux en semant la panique dans la petite ville par leur conduite approximative. Au rond-point Tilleut, ils manquèrent de peu un cycliste désireux de tourner à gauche, celui-ci se rendant compte juste à temps que ça n’était pas une bonne idée, il préféra malicieusement virer à droite où habitait sa belle-mère, n’ayant pourtant pas plus que ça envie de la voir, mais force faisant loi ! Le trio poursuivit sa course pour arriver rue Matisme, en évitant de justesse les badauds apeurés.
— Depuis le temps que je le dis qu’on aura des ennuis avec ces freins usés jusqu’à la moelle ! dit Phil Atture.
— C’est plutôt avec le chauffeur qu’on aura des ennuis ! répondit Dominique Estion.
— Depuis notre dernière sortie, ils sont débordés au garage, il nous reste que celle-là et celle du radar, alors fais-y attention, dit Achille.
Ils s’approchèrent de la victime ; Dominique Estion constata qu’il s’agissait d’une femme d’une quarantaine d’années.
— Belle déduction ! répondit ironiquement Achille.
Puis arrivèrent Sandy Apositive la photographe attitrée, accompagnée par le médecin légiste Amédée Couppe, qui se mit à ausculter la victime.
— Elle est morte déclara-t-il.
— Décidément c’est la grande forme aujourd’hui ! Vivement la fin de la journée ! maugréa Achille
— Et il y a une flèche !
— De mieux en mieux ! s’énerva Achille. Et qui y a-t-il d’autre de moins voyant ?
— Ce n’est pas elle qui a provoqué la mort ! La jeune femme a été frappée avec un objet qui n’est pas là, mais qui aurait pu y être s’il n’avait pas été enlevé, répondit Amédée.
— Personne n’a rien à ajouter d’un peu plus con ? demanda Achille, inquiet de voir une main se lever. Et une main se leva, celle de Phil Atture qui demanda le plus sérieusement du monde ;
— C’est quoi cet objet ?
— Ramenez-le moi et je vous le dirai ! répondit non sans malice Amédée Couppe.
— Stop ! On arrête les dégâts, dit Achille un poil agacé. Dominique et Phil allez vous cultiver en commençant les recherches dans le voisinage, pendant ce temps je vais en référer à la juge Lucie Ditet pour qu’une enquête officielle soit ouverte.
N’étant pas lui-même très bon conducteur, il demanda à un policier de l’amener avec le panier à salade.
— On nous l’a volé cette nuit, dit le gendarme Penot
— Volé ! ? dit Achille bouche bée.
— Mais on l’a retrouvé… tout calciné, répondit le gendarme tout penaud.
Achille décida de partir à pied pour se calmer. Il monta chez la juge, car les bureaux des juges sont toujours à l’étage, allez savoir pourquoi. Il informa Lucie Ditet de l’affaire ; elle répondit :
— Pour l’instant n’alertons pas Serge Endarmery ni Émile Itère, nous pouvons commencer sans eux. Faites une liste des suspects potentiels et nous aviserons.
Mais il se faisait tard et il décida de rentrer chez lui.
Pendant ce temps, les deux femmes et leur radar étaient rentrées, du moins le croyaient-elles car elles avaient oublié le radar et bien sûr se le reprochaient l’une et l’autre. Bon gré mal gré, elles repartirent le chercher.
 
 
 
 
Chapitre 2
 
 
 
Le lendemain matin, Achille demanda une liste des suspects. La préposée aux ordinateurs s’appelait Elvige Vétrouvet et elle était la seule à savoir les mettre en panne, mais Adrien Formatic veillait au grain, et râlait contre sa collègue qu’il trouvait trop rude avec ces appareils très délicats.
Après trois pannes et deux engueulades, les deux techniciens arrivèrent à faire vomir les ordinateurs, et ce qui en sortit n’avait rien à voir avec un menu trois étoiles, jugez plutôt :
Marc Apouly était armurier. Son passé foisonnait de délits très ciblés comme le vol de la caisse du troisième âge, de la crèche et celle de la kermesse des pompiers ; le butin s’élevant à vingt-cinq euros au total.
Alain Posteur changeait plus souvent de visage que de chemise, malheureusement pour son entourage.
Hervé Néneut, le pire de tous, dont le dernier exploit était l’agression de deux nonnes qui avaient essayé de le convertir et qui en réchappèrent grâce à l’apparition inopinée d’un bus de touristes perdus.
La liste s’arrêta là puisqu’Adrien Formatic devait démonter une fois de plus la machine, en partie fondue à cause du café renversé par Elvige Vétrouvet.
Les deux enquêteurs Dominique Estion et Phil Atture étaient rentrés et avaient à grand-peine rédigé un rapport manuscrit, puisqu’aucun des deux ne savait se servir d’un clavier. Je dis à grand-peine car c’est sur les termes que parfois ça coinçait.
— On met dessus ou en dessus ? demanda Phil.
— Mets en dessous ! plaisanta Dominique.
— Et adresse, tu mets combien d’« s » ? redemanda ensuite Phil.
— Tu en mets quatre comme à vélo, et tu me fous la paix ! répondit Dominique qui essayait de se concentrer sur son rapport.
Ils allaient parler de leur enquête, quand Elvige Vétrouvet surgit de nulle part tel un fauve sur sa proie, faisant sursauter Phil qui tournait le dos à la porte et leur annonça triomphalement :
— J’ai trouvé l’identité de la victime !
— Il s’agit d’Erica Davre, connue des services pour quelques vols commis allée Tallage.
— Ça, on le sait déjà ! dit Dominique sur un ton de reproche car il n’avait pas apprécié son entrée. Mais on a son adresse nous ! Elle habite rue Dimentaire et elle partage son studio avec Éloi Gnement qui n’est pas souvent là, selon les voisins.
La rue Dimentaire était une rue sans prétention, serpentant entre de veilles bâtisses sans confort qui se cramponnaient les unes aux autres pour ne pas s’écrouler. Elle était si étroite, que le soleil n’y pénétrait jamais, et les voisins pouvaient presque se serrer la main d’une fenêtre à l’autre : en matière d’intimité, ce n’était pas l’idéal. Les voisins leur apprirent qu’Éloi Gnement passait beaucoup de temps à chasser le dahut, pour revendre sa fourrure très chère et prisée, lui avait-on dit. Bien sûr il n’en n’avait jamais trouvé, et devait se contenter de peaux diverses de moindre valeur. Il vivait chez Erica plus qu’avec, car le chœur de cette dernière était ailleurs. Elle travaillait aux pompes funèbres, situées allée Louya, « À la tombe fermée », et leur publicité indiquait : « On ne fait pas les choses à moitié 

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