La Force de l espérance
71 pages
Français

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La Force de l'espérance , livre ebook

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Description

Récité d'un moment o le cancer fait irruption dans la vie de l'auteur, ce livre évoquée non seulement les souffrances de la chair qu'entraînée cette maladie, mais aussi le sens et les espoirs qu'elle révélée : un moyen de se relier son histoire, une occasion de changer son regard sur la vie. L'essentiel est dit, avec des paroles auxquelles un malade peut se raccrocher.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296576759
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296047013
EAN : 9782296047013
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Rue des Ecoles Déjà parus Dedicace Préface Epigraphe Réflexion sur les rapports du corps et de l’esprit Hommage à Christiane Singer Remerciements
La Force de l'espérance

Anne Jutant
Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.
Déjà parus
Jean SANITAS, Je devais le dire. Poèmes , 2007.
Madeleine TICHETTE, La vie d’une mulâtresse de Cayenne. 1901 – 1997, Les cahiers de Madeleine. , 2007.
Bernard REMACK, Petite… Prends ma main , 2007.
Julien CABOCEL, Remix Paul Pi , 2007.
Isabelle LUCAZEAU, La vie du capitaine Rolland (1762-1841) , 2007.
Albert SALON, Colas colo – Colas colère , 2007.
François SAUTERON, Quelques vies oubliées , 2007.
Patrick LETERRIER, Et là vivent des hommes. Témoignage d’un enseignant en Maison d’arrêt , 2006.
Annette GONDELLE, Des rêves raisonnables , 2006
Émile M. TUBIANA, Les trésors cachés , 2006
Jean-Claude LOPEZ, Trente-deux ans derrière les barreaux , 2006
Maryse VUILLERMET, Et toi, ton pays, il est où ? , 2006.
Ahmed KHIREDDINE, Rocher de sel. Vie de l’écrivain Mohamed Bencherif , 2006.
Pierre ESPERBÉ, La presse : à croire ou à laisser , 2006.
Roger TINDILIERE, Les années glorieuses , 2006.
Jacqueline et Philippe NUCHO-TROPLENT, Le moulin d’espérance , 2006.
Sylviane VAYABOURY, Rue Lallouette prolongée , 2006.
François CHAPUT, À corps et à cris , 2006.
Cédric TUIL, Recueil d’articles sur Madagascar , 2006.
À Max et Marguerite
Aux malades atteints de cancer À ceux qui les soignent
Préface
C’est comme une implosion, une révolte. On pourrait croire que tout part d’une cellule, mais est-ce réellement le cas ? Le cancer serait-il né d’une cellule blessée qui se multiplierait en silence pour ne donner une tumeur visible que cinq ou six ans plus tard? S’il adopte cette idée, votre médecin vous écoutera poliment lorsque vous lui parlerez de l’événement douloureux que vous avez vécu six mois auparavant… mais il récusera le lien entre cette douleur morale et votre maladie, car il ne s’agira pour lui que d’une simple coïncidence. Pourtant, à l’image d’un mouvement social, se pourrait-il que les cellules malignes soient une poignée à basculer ensemble dans l’anarchie ? Une poignée qui dès lors n’attendrait pas des années comme on le croit généralement, mais quelques mois à peine, douze à dix-huit mois tout au plus, pour rendre visible cette déchirure dans notre désir de vivre…

Plus encore qu’une opposition mûrie et structurée à notre encontre, cette maladie est comme une errance anarchiste car il n’y a pas d’idée directrice, si ce n’est une logique d’expansion désordonnée qui finit par nous porter atteinte sans que nous en comprenions la raison. Les cellules alentour semblent démunies, comme si elles ne savaient quelle réaction adopter face à cette révolte. Pendant ce temps, dans les hautes sphères qui abritent notre conscience, personne ne se rend compte de rien. Silence absolu.
Puis un jour, c’est le signal d’alarme.
La petite masse inopinée, l’examen radiologique.
La découverte du mal, plus ou moins étendu ou circonscrit.
Stupeur, incompréhension.
« Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Qu’ai-je donc fait pour cela ? »
Lorsqu’une maladie nous « arrive », nous avons besoin d’en comprendre la raison. Dans l’enchaînement des causes et des effets, ce « pourquoi » nous allons naturellement le chercher derrière nous, dans le passé, comme une faute dont nous serions, selon les circonstances, soit les auteurs soit la victime… victimes d’un nuage venu de l’est ou auteurs d’une pollution évidente, point n’est besoin de fumer pour cela ! Que la cause de cette maladie soit un facteur physique ou une blessure morale ne change rien à l’affaire : à vouloir ainsi chercher les « responsabilités » nous prenons le risque d’enfermer ce « pourquoi » dans un passé qui, quoique l’on fasse, est déjà écrit… alors qu’il nous reste un « pour quoi » à écrire, comme un élan de vie qui, se relevant de ses blessures, est loin d’avoir dit son dernier mot. La cause de la maladie est une chose, son sens en est une autre.

Un « sens » ?
Les effets nocifs du tabac, des substances polluantes et des radiations étant reconnus et scientifiquement prouvés, la question du sens a-t-elle encore sa place ? Assurément non, si elle se présente avec sa couleur moyenâgeuse et sa connotation morale inutilement culpabilisante… Mais si nous essayons de comprendre les choses sans les juger, donc sans les culpabiliser, que voyons-nous ?
Un malade du cœur ne va pas forcément se demander si sa maladie a un « sens », il fera simplement attention à son rythme de vie ou à son cholestérol. Une personne qui a contracté le sida ne se demandera pas quelle est la signification de sa maladie, car elle en trouvera la raison dans la manière dont elle a été contaminée.
Mais à moins d’avoir fumé trois paquets de cigarettes par jour, le malade atteint d’un cancer se demandera le « pourquoi » de ce qui lui arrive... surtout lorsqu’il n’a pas fumé, lorsqu’il a mené une vie saine et qu’il s’est de longue date nourri « bio », situation bien plus fréquente qu’on ne l’imagine. Je prends pour exemple cet homme de quarante ans chez qui on venait de découvrir un cancer de l’estomac : il n’avait jamais fumé, ni bu d’alcool en dehors des fêtes de famille, et de surcroît il était végétarien… La question de savoir ce qu’il avait fait pour « mériter cela » n’en était que plus aiguë encore. Pour celui qui la rencontre, aucune autre maladie ne soulève la question du sens autant que celle-ci.

« Ce cancer, que veut-il me dire ? »
Certaines personnes évoquent un événement récent de leur existence à la suite duquel l’idée d’en finir avec la vie leur a traversé l’esprit. D’autres, d’une manière plus surprenante, reconnaissent avoir vécu une période difficile peu de temps auparavant, mais c’est précisément alors que tout semblait s’arranger pour eux que leur maladie fut découverte, comme si elle se manifestait à retardement… Nombreux sont pourtant les malades qui n’ont pas le sentiment d’avoir été confrontés à une quelconque expérience négative qui viendrait « expliquer » leur maladie, à supposer que l’on puisse donner une « explication » à la douleur intime de l’être ! Ceux-là n’ont pas le sentiment d’avoir rencontré une faille qui les bouleverse, mais lorsqu’on leur demande ce qu’ils désirent vivre, ils s’aperçoivent que leur propre désir s’est oublié depuis longtemps derrière celui de leurs proches, d’un conjoint ou d’un parent. Ils sont là mais ils ne sont pas là, comme des acteurs égarés dans une pièce qui n’est plus la leur, et dans laquelle ils jouent leur rôle parce qu’il n’y a pas à leurs yeux d’autre chose à faire : Dans leur refus d’envisager toute position jugée égoïste, c’est comme s’ils poussaient quelque chose de leur Ego à se révolter contre la Vie qui les anime. Cette maladie nous confronte à notre « désir de vivre », mais pas forcément dans le sens où nous l’entendons.

Le cancer, en effet, qu’est-ce que c’est ? À première vue, cela ressemble à une révolte : c’est comme une poussée anarchiste qui fait vaciller l’ordre établi. Les cellules quittent leur fonction, elles se libèrent de leurs liens, et elles se multiplient sans souci de ce qui se passe alentour. Elles n’ont pas l’intention de « détruire » l’organisme, elles vivent pour elles-mêmes, c’est tout… Entendez bien cela: Elles vivent pour elles-mêmes . Autrement dit, ne font-elles pas précisément ce que la plupart des personnes touchées par cette maladie se sont refusées à elles-mêmes tout au long de leur existence ? Dans la compréhension de ce que le corps cherche à nous dire, une porte s’entre ouvre…

Avant d’en tirer des conclusions hâtives, prenons le microscope : que voyons-nous ? La cellule cancéreuse est touchée dans la structure de son ADN. Or, cet ADN est la référence de la cellule, le « plan de l’architecte » qui donne à la cellule sa fonction, son sens, sa place dans l’ensemble coordonné de notre corps. La

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