Mariette étouffe. Prisonnière d’un mariage décevant et destructeur, elle est la cible des sarcasmes et des crises de jalousie de son mari, qui n’hésite d’ailleurs même plus à la frapper. Mariette s’asphyxie. Il lui faut en outre subir les remontrances de sa belle-tante Berthe, marâtre fielleuse, oiseau de mauvais augure, colporteuse de ragots et source de tous les on-dit. Mariette s’étiole. Seuls moments où elle parvient à oublier son morne quotidien : les cours de catéchisme qu’elle dispense aux enfants de la commune. Mariette se meurt. Pourtant, lorsqu’arrive dans la paroisse un nouveau prêtre, Pierre Delteil, l’existence sclérosée de cette femme opprimée connaît un bouleversement total, lui donnant peu à peu les forces nécessaires pour se libérer de ses chaînes… En filigrane, derrière l’histoire d’une relation amoureuse prohibée, Simone Minardi compose, avec délicatesse, le portrait d’une femme meurtrie, subissant quotidiennement railleries et sarcasmes. Dans ces pages, les paroles blessent, déchirent, frappent, interdisent. Elles sont nœuds, liens, ligatures, que l’héroïne de "La Gifle, et après..." apprendra à combattre pour s’affirmer et fuir une morosité oppressante. Moins sensible que terriblement juste, ce roman féminin à la violence larvée et contenue, saisit avec pudeur et dignité les frustrations et les empêchements d’une femme au bord de l’implosion.
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