La Légende du Grand Agneau de la Forêt Noire
132 pages
Français

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La Légende du Grand Agneau de la Forêt Noire , livre ebook

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Description

Félix était un tout jeune petit mouton la première fois qu’il entendit parler du Grand Agneau. Ce mouton légendaire aurait vaincu tous les loups qui avaient croisé sa route et se serait constitué, avec ses amis, un vaste territoire où les prédateurs ne mettent pas les pieds. Félix grandit avec une foi aveugle dans ce grand protecteur. Tout au cours de sa vie, son troupeau subit des attaques dévastatrices qui ne font que renforcer sa conviction que le seul salut c’est d’aller vivre dans le havre de paix, sous la protection du Grand Agneau. Il finira, après de hautes luttes, par entraîner tout son troupeau dans la quête périlleuse de ce paradis.
Y arrivera-t-il ? Et, s’il y arrive, sera-ce vraiment le paradis, le havre de paix dont il a tant rêvé toute sa vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414333677
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Homial Gustinvil
La Légende du Grand Agneau de la Forêt Noire
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Prologue Un agneau légendaire
La légende dit qu’au temps jadis où des loups innombrables régnaient en maîtres sur toute la forêt noire y vivait aussi un très valeureux agneau qui n’avait jamais été vaincu par aucun loup. C’était pour être sorti vainqueur de toutes ses rencontres avec le grand prédateur que cet agneau avait été surnommé leGrand Agneau, titre qui le distinguait de tous les autres moutons de la forêt noire.
Le bruit courait que depuis sa plus tendre jeunesse, et tout au cours de sa vie, leGrand Agneauavait rencontré de nombreux loups redoutables et affamés, que loin de prendre la fuite, il était allé au-devant d’eux ; qu’il les avait tous affrontés et vaincus. C’était ainsi que, selon cette légende, l’illustre agneau avait gagné la paix dans laquelle il vivait depuis. Car, les loups n’osant plus l’attaquer, ce redoutable mouton avait parcouru la forêt en tous sens durant de longues années sans rencontrer d’adversaires qui osassent lui faire face.
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D’autres agneaux s’étant joints à lui pour profiter de sa protection, leGrand Agneau les avait entraînés et rendus aussi bons et braves que lui-même. Le célèbre mouton et ses acolytes avaient eu par la suite de longues pérégrinations aventureuses, durant lesquelles ils s’étaient battus contres de nombreuses meutes de loups qu’ils avaient vaincues et mises en fuite. Ayant ainsi pacifié de vastes parties de la forêt noire, laCompagnieduGrand Agneauavait fini par se constituer un très grand domaine où de nombreux moutons étaient venus vivre sous sa protection.
Cette fable finissait en ajoutant que, par la suite, le Grand Agneau, ayant atteint un âge très avancé, s’était retiré sur une très grasse prairie au cœur de ce grand domaine qui lui appartenait. L’histoire prétendait que leGrand Agneauvivait là-bas au milieu des compagnons qui s’étaient battus à ses côtés au cours de toute sa vie. Cette grande fable se concluait sur le fait que de vigoureux jeunes agneaux les avaient rejoints au cours des années, et qu’ainsi ce territoire était resté une place forte inexpugnable. On tenait pour sûr qu’aucun loup, même harcelé par une faim mortelle, n’osait mettre le pied sur le territoire qu’occupait cetteCompagnie Générale du Grand Agneau. C’était ainsi que leGrand Agneauet ses amis avaient fondé un havre de paix où tous les moutons de la forêt noire pouvaient vivre dans la paix et la tranquillité.
La plupart des troupeaux d’agneaux de la forêt noire avaient fini par entendre parler de ce légendaireGrand Agneaude ses illustres aventures. Ils croyaient donc et qu’un havre de paix existait où la vie était douce et paisible. Ils aspiraient tous à y vivre.
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De nombreux troupeaux de toute la forêt noire prenaient la décision de rejoindre le grand protecteur. Ces troupeauxparcouraient de vastes étendues de cette forêt dangereuse, infestée de loups féroces et voraces, à la recherche du havre de paix. Ils avaient entendu dire que ceux qui vivaient en compagnie duGrand Agneaun’avaient même plus à se battre ou à fuir pour survivre, car ils n’étaient plus jamais attaqués par des loups ni par aucun des autres prédateurs de la forêt noire. L’espoir de rejoindre ce grand havre de paix était si fort que mêmes des moutons qui vivaient dans une paix relative, dans des coins où les loups se montraient très rarement, préféraient entreprendre le voyage dangereux qui devait un jour les amener à vivre auprès duGrand Agneau.
Une grande partie de ces agneaux qui cherchaient le havre de paix se faisait dévorer au cours du voyage. De nombreux troupeaux finissaient par disparaître sans laisser de trace. On n’entendait plus jamais reparler d’eux. Certains disaient que c’était parce qu’ils avaient fini par être décimés par des meutes de loups ; d’autres disaient qu’ils avaient probablement trouvé leGrand Agneauet qu’ils vivaient désormais dans la tranquillité à ses côtés. Cependant, le doute sur le sort de tous ces troupeaux disparus ne décourageait pas les autres. Beaucoup de troupeaux continuaient à entreprendre le même voyage. Ils acceptaient de prendre le risque dans l’espoir de gagner la sécurité et la tranquillité à vie s’ils atteignaient leur destination. Aucun mouton de la forêt noire ne pouvait s’empêcher de rêver de cette vie où on n’aurait plus à
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craindre d’être dévoré, où on vivrait en toute quiétude sans avoir plus rien à redouter de toute sa vie, où toute l’existence se passerait dans la sécurité la plus solide, dans la paix de l’âme et du corps. Mêmes les agneaux qui avaient trop peur pour entreprendre le voyage ne pouvaient s’empêcher de songer à ce paradis qui devait se trouver quelque part au sein de la forêt noire. Les agneaux savaient qu’ils étaient un met de choix pour les loups et pour la plupart des grands prédateurs de la forêt noire. Plus les loups faisaient de carnages, plus les moutons rêvaient de vivre dans le havre de paix, auprès duGrand Agneauqui les protègerait.
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Félix découvre la légende du Grand Agneau
Un jour, l’histoire de ceGrand Agneau légendaire arriva aux oreilles deFélix, un petit mouton qui vivait avec son troupeau sur une très grande prairie à l’ouest de la forêt noire. Jamais ce groupe d’agneaux ne s’aventurait au cœur de la forêt noire. Ils savaient que les rares attaques qu’ils subissaient là où ils étaient devenaient bien plus nombreuses quand on pénétrait au fond de la forêt. Il n’était d’ailleurs pas rare de se faire attaquer par plusieurs meutes de loups en même temps, surtout quand le groupe d’agneaux était un grand troupeau, dépassant la cinquantaine d’agneaux. C’était précisément le cas du troupeau deFélix. C’était donc un groupe d’agneaux très prudents et très précautionneux. Leur troupeau s’était agrandi parce qu’ils se trouvaient dans un coin où il y avait beaucoup moins de loups qu’ailleurs dans la forêt. Ils vivaient sur un petit territoire de trois à cinq kilomètres. Ils ne s’aventuraient jamais au-delà. Les aînés disaient souvent aux jeunes moutons du groupe de ne pas trop s’éloigner.
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Le petitFélixsuivi cette recommandation à la avait lettre. Il avait cependant été pris un jour dans un tout petit glissement de terrain qui l’avait fait tomber dans un petit ravin. Il s’était évanoui pendant quelques minutes. Le troupeau avait continué à avancer. Ses parents savaient que Felix aimait rester à l’arrière du troupeau pour jouer avec des petits agneaux de son âge. Personne n’avait donc fait attention. Le petit mouton s’était retrouvé seul. Il avait eu la chance de rencontrer tout de suite un mouton inconnu qui lui avait proposé son aide. Ils s’étaient mis tous les deux à la poursuite du troupeau de Felix. L’inconnu lui avait raconté l’histoire duGrand Agneautout en marchant à ses côtés.
Felixavait d’abord eu très peur de cet étranger qui lui avait parlé duGrand Agneau. Il avait été surpris par la forte odeur de loup qui émanait de son interlocuteur. Félix aurait pris la fuite s’il n’avait pas vu de ses propres yeux qu’il s’agissait bien d’un agneau. D’ailleurs, pendant les premiers instants de cette rencontre, son instinct continuait à le pousser à fuir. Le petit dut donc faire beaucoup d’efforts sur lui-même pour ne pas planter là l’agneau inconnu qui lui parlait.Félixqu’il n’y avait aucun autre mouton de savait son troupeau à proximité pour l’aider si on l’attaquait. Il vaut toujours mieux être accompagné en cas d’attaque, ne serait-ce que parce que vos compagnons peuvent satisfaire la faim de vos prédateurs tandis que vous prenez la fuite.
Mais ce mouton de passage s’était montré très gentil avec le jeune agneau. Il n’avait même pas pris en mauvaise part la méfiance très visible du petit. Il l’avait même
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approuvée en recommandant àFélixde ne jamais changer sur ce point. On n’est jamais trop prudent. L’agneau inconnu avait bien pris soin de retracer la route de son troupeau, il lui avait donné à boire et à manger. Il n’avait accepté de se séparer du petit que lorsque le troupeau deFélixs’était trouvé pas très loin devant eux. Il lui avait fait de bonnes recommandations de prudence au moment de leur séparation.
Une fois de retour dans son troupeau, le petitFélixcourut tout de suite raconter l’histoire duGrand Agneauà ses parents. Ces derniers, tout en étant très reconnaissants de tout ce que ce mouton inconnu avait fait pour leur petit, refusèrent de croire à une telle fable. Ils savaient bien que les loups ne laissaient aucun mouton en paix. Ils attaquaient tous les agneaux qui croisaient leur chemin. Cette légende duGrand Agneausemblait trop leur invraisemblable. Comment un mouton, même de la constitution la plus vigoureuse, pouvait-il avoir vaincu de nombreux loups ? Ce prédateur était bien trop féroce pour qu’aucun agneau pût sortir vainqueur d’un affrontement contre lui. Ils dirent àFélixleurs doutes. Ce dernier, à leur grande surprise, ne les écouta pas. Il leur dit au contraire que ce mouton inconnu, qui avait été si bon et si doux avec lui, ne pouvait pas lui avoir menti. Ses parents essayèrent de lui expliquer que ce n’était pas parce que le messager était gentil que son message était forcément vrai. Sans compter que le messager pouvait lui-même avoir été dupé. Cet agneau inconnu pouvait donc être bon et sincère tout en colportant un mensonge.
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Le petitFélixne comprit rien à toute cette explication abstraite.
Il restait sur son sentiment : ce mouton inconnu avait bien pris soin de lui. Il ressentit que ce serait comme une ingratitude, une trahison, de soupçonner son bienfaiteur de mensonge. Félix se sentait rougir rien que d’y penser. Il avait l’impression qu’il ne serait pas un bon mouton s’il ne croyait pas celui qui avait été si délicat avec lui. Et cette légende lui paraissait si forte. Un agneau qui avait vaincu tous les loups qui avaient croisé sa route.Félix était heureux et se sentait soulevé de terre quand il y pensait. Et il y pensait tout le temps.
Le petitFélixpersista donc. Il aimait tellement ce grand mouton héroïque. Ça lui aurait trop coûté de cesser de croire auGrand Agneau. Félix se sentait d’une telle force à l’idée que ce mouton légendaire, brave et aguerri, était là quelque part dans la forêt noire. Il avait comme l’impression que c’était comme ça que ça devait être : unGrand Agneaupuissant qui très était capable de protéger tous les moutons de la forêt noire contre les loups et les autres prédateurs. LeGrand Agneauétait un grand point de sécurité rassurant, la seule sûreté dans toute cette vaste forêt où le danger était partout. Quel réconfort de savoir que leGrand Agneaulà, comme était un pilier sur lequel on pouvait s’appuyer. Félix avait le sentiment qu’il pouvait mieux se laisser aller à vivre maintenant qu’il savait que le grand mouton légendaire était là. LeGrand Agneauétait comme une sorte de fondation morale. Le monde ne pouvait pas tenir sans lui. Sans lui, les choses ne seraient plus normales. C’était
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