La Liberté selon Pépé
124 pages
Français

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La Liberté selon Pépé , livre ebook

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Description


Un grand-père explique la vie aux petits-enfants (les siens et les autres) qu’il appelle tous Jojo. Selon lui, l’existence de chacun est gérée par le « Système », un vaste truc qui ressemble à un grand billard électrique. Le « Système » est constitué d’un ensemble d’évènements qui ballottent, trient, comparent, sélectionnent, humilient les personnes dans le but d’assurer la pérennisation de l’espèce humaine. C’est un monstre tentaculaire et multiforme qui s’adapte à tout et qui sait éventuellement renaître de ses cendres.
Cependant, Pépé révèle à Jojo quelques astuces tirées de son expérience pour lui permettre d’échapper à l’emprise totalitaire du Système et retrouver ainsi des espaces de liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414348220
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-34823-7

© Edilivre, 2019
Prélude
Jojo, tu es mon petit-fils ou ma petite-fille. Je ne fais pas de différence. Pour moi, la suite de ce livre sera le même. Seul petit problème : tu n’es pas encore né et moi, je suis vieux. Il y a une probabilité non nulle pour que nous ne nous croisions pas sur Terre. Raison de plus pour t’écrire. L’écrit c’est bien, ça permet de se dire des trucs, même si on ne se voit pas. Autre difficulté : tu ne t’appelleras sans doute pas Jojo, mais moi, ça m’arrange de t’affubler de ce sympathique surnom. Tu te reconnaîtras.
Tu liras ce bouquin un jour ou l’autre. Je te conseille de le parcourir plusieurs fois à des âges différents si tu ne comprends pas tout du premier coup. Chaque lecture te fera découvrir des idées nouvelles.
Mais, en attendant tes exploits littéraires en cours préparatoire et au-delà, je vais m’adresser à tous les Jojo du monde. Il n’y a pas de raison de les priver du fruit de mon expérience. Dans ce livre, Jojo sera donc un nom générique qui désignera tous les êtres à deux pattes qui trottinent sur la planète.
Quand on atteint un âge vénérable, on se sent obligé de faire un bilan de sa longue existence, de ses relations aux autres et de faire part de ses réflexions au monde. Et lorsqu’on a bien vécu, on a la tentation de transformer ce bilan en leçons à destination des jeunes.
Or, je me défends de donner des leçons. Je vais te livrer mes mille et une observations sur l’existence. Tu n’es absolument pas obligé de les goûter, encore moins de les partager. S’il y avait une seule leçon à te donner, c’est de réfléchir par toi-même avec tes moyens quelles que soient les circonstances.
Tu auras le droit de me critiquer et d’être en désaccord avec ce que j’écris. C’est même souhaitable parce que je ne détiens aucune vérité.
Ce que je vais te dire ressemble à de la mauvaise philosophie et ç’en est. Je ne suis pas philosophe, ni de formation ni de métier, et je ne revendique pas cette qualification. Par contre, je m’autorise à penser avec mes moyens sans être moqué. Je me donne le droit de penser le monde qui m’entoure et d’émettre des opinions qui valent ce que valent mes capacités, ma culture et mes informations.
Petit détail qui a de l’importance, tout ce que je vais dire de ma vie, je l’ai vécu en France. Mes conclusions ne valent pas au-delà de ce beau pays, même si ailleurs, en Europe occidentale, on peut formuler des observations très proches des miennes. Prêt ? Alors, allons-y !
Le bal des débutants
La vie est une tragédie, Jojo, puisqu’elle finit mal. Sa première vacherie, c’est de te mettre au monde. Au sens propre : un jour, elle te pose là, sur la planète, au milieu des autres. Tu ignores la raison de cette décision. Tu vas ressasser la question vainement pendant plusieurs dizaines d’années. C’est un événement douloureux, pour toi et pour ta mère. Vous pleurez tous les deux. Quant à ton père, il ne sait pas s’il doit rire ou s’effondrer. Alors, il va boire un café et puis après, il se dit qu’il va falloir faire avec.
Au début, le supplice est d’autant plus déplaisant que tu n’as pas les moyens de te défendre. Tes pieds et poings sont liés par ton incompétence physique. Tu te trouves, tout entier, à la disposition des gens qui t’entourent. Tes vagissements n’y changent rien. Souvent, ils se perdent dans la nuit, alors on te bourre de lait chaud pour te faire passer l’envie de hurler comme un imbécile.
Enfermé dans ton impuissance, tu te sens petit (ce que tu es) et misérable. Tu prends sur toi parce que tu n’as pas le choix et tu essaies de trouver des façons de t’adapter. Parfois, tu te traînes sur les genoux à la recherche d’une sensation quelconque.
Très vite, tu commences à te demander si quelqu’un t’aime suffisamment pour t’aider. C’est une question centrale qui te poursuivra pendant longtemps. À certains moments, on te pose dans la douceur de tes draps ou dans la caresse des bras de ta mère, tu as alors l’impression fallacieuse que c’est bon, c’est gagné, tu seras aimé ! Pas du tout ! Ça fait partie d’un supplice de long terme : des épisodes de violence succéderont à des moments de cajolerie. Tu auras le temps de constater en suivant les feuilletons de la télé que c’est une technique d’interrogatoire policier : tu as d’abord le flic brutal qui fait semblant (ou pas) de te cogner pour te flanquer la frousse, puis il cède la place à un flic gentil qui t’offre un café pour avoir tes aveux au copinage.
La nuit, tu dors. Enfin… ce serait bien pour toi. Sinon, on te laisse dans le noir pour que tu aies peur. En mettant les choses au mieux, tu as droit à une petite musique entêtante qui te prend la tête. Après, tu rêves à des trucs que tu ne comprends pas. C’est d’autant plus frustrant que personne ne t’explique.
Le jour, entre les épisodes de biberonnage obligatoire, ta grande occupation est de regarder les gens qui ne manquent pas de t’observer pour voir si tu es conforme à leur idée de la « normalité ». Profites-en un peu parce que durant les années suivantes, on ne t’admirera jamais autant, sauf si tu as de l’argent ou si tu passes à la télé.
Quand tout va bien, tu as le droit d’agiter des trucs multicolores qui font du bruit. Le but essentiel est de constater que ça fait du bruit. Tu es aussi invité à empiler des cubes les uns sur les autres. Si tu n’y parviens pas, tu ne seras pas très bien considéré.
Peu à peu, tu découvres toutes sortes de choses qui vont te plonger dans un profond déplaisir. L’impulsion innée de te dresser sur tes deux pieds est accompagnée de chutes à répétition qui te font mal. Les repas ne sont pas toujours à ta convenance et tu ne peux pas exprimer ton choix de menu, si ce n’est en vomissant ce qu’on te force à ingérer, incident qui n’entraîne pas – dans la plupart des cas – un concert de louanges.
Lorsque tu sors, tu es enveloppé de plusieurs épaisseurs de textiles divers qui te donnent un air ridicule de petit bouddha. Ta tête ronde est couronnée d’un bonnet de laine enfoncé jusqu’aux paupières. La seule chose que tu aperçois, ce sont deux pieds gigotant et tu mets un bon moment avant de comprendre qu’ils t’appartiennent.
Parfois tu prends des initiatives dont la plupart sont implacablement réprimandées. Porter des objets à ta bouche pour en éprouver le goût ou la solidité est considéré comme une imbécillité fondamentale. Grimper sur un tabouret pour compenser une taille insuffisante te vaut de nombreuses punitions. Tirer sur les cheveux de ta sœur pour t’assurer qu’il ne s’agit pas d’une moumoute est un acte passible de sanctions.
J’en arrive au pire : l’Autorité. L’idée selon laquelle tu pourras n’en faire qu’à ta tête durant le laps de temps que tu vivras sur Terre n’est pas admissible. Autant te l’enlever tout de suite de l’esprit. Se faire plaisir est un concept diabolique dont l’Autorité te fera vite passer le goût. Nous en reparlerons.
Un bataillon de personnages tiendra ce rôle : t’empêcher d’agir à ta guise. Ce qui en langage officiel se traduit par : te guider dans la vie. Oui, Jojo : dès le départ, tu apprends qu’il y a des manières de dire agréablement des choses parfaitement désagréables. On peut appeler ça de la diplomatie ou de l’hypocrisie. Au choix.
Ces personnages aux profils de gardes-chiourmes ont des statuts divers que nous aurons le temps de détailler.
Parlons tout de suite des parents. En principe, ce sont le père et la mère, mais il peut y avoir des exceptions. Parfois l’un des deux n’est plus là, soit parce qu’il s’est barré, soit parce qu’il est décédé. Les enfants qui n’ont qu’un parent pour leur dire ce qu’ils ont à faire, ne sont pas forcément les plus malheureux.
Dans le cas le plus général, tu dois faire ce que ces deux personnes t’ordonnent. Ne pas obéir te classe mal. Des coups ne sont pas exclus. Certes, tu as droit à des périodes de repos physique, mais ne pas faire preuve d’une attention mentale à ce que rabâchent tes géniteurs peut entraîner des appréciations défavorables de leur part sur ton compte. On a même entendu des interrogations angoissantes à propos d’enfants qui prennent sur eux de ne pas appliquer à la lettre des instructions données. Dans le genre :
- Non, mais d’où il sort, ce gamin !
- Qu’est-ce qu’on va en faire de ce gosse !
- Il ne faut pas s’étonner : il suit ton exemple !
La marche de l’empereur
Jojo ! Au début, tu es regardé comme le roi de la famille, voire plus. Après, les gens s’habituent à ta présence.
Pour comprendre ce qui va t’arriver, il faut admettre que tu n’es pas tout seul au monde. Au moment où j’écris, nous sommes près de 8 milliards sur Terre et si j’en crois les démographes, ça va continuer à augmenter. Pour ne pas se gêner les uns les autres, il est donc indispensable de s’organiser.
Certains te diront que l’ordre c’est ce qui permet de vivre ensemble. Ton pépé qui a de vieilles tendances anarchistes n’est pas complètement d’accord, mais bon… Admettons !
Dans une classe de ton école, tu seras entouré d’au moins 25 élèves. Il faudra que le maître ordonne cet ensemble pour que ça ne dégénère pas en pagaille. Tu comprends donc facilement que la vie de milliards d’êtres sur Terre nécessite de la rigueur pour éviter les bagarres (ce qui, malgré tout, arrive souvent).
Heureusement, par instinct, les êtres s’assemblent entre eux et de préférence entre personnes qui ont des traits communs. Pense au dicton populaire : qui se ressemble s’assemble. L’individu s’agrège au groupe où il espère trouver ses semblables, c’est un réflexe naturel de sauvegarde. Observe un petit attroupement d’une dizaine d’hommes et de femmes dans la rue ou sur une route. Très vite, curiosité aid

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