La Maison aux volets bleus
242 pages
Français

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La Maison aux volets bleus , livre ebook

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Description

La vie est tout sauf un long fleuve tranquille. Elle s'écoule inlassablement au gré du temps. On croit se l'approprier, la faire sienne, s'en contenter peut-être. Mais elle nous échappe comme l'eau insaisissable qui s'écoule entre nos doigts. Héloïse se laisse porter par les dérives de sa vie ou peut-être simplement par son ennui, la puissance d'une rencontre inévitable et son destin en sera ébranlé... Oser, oser regarder vers un horizon lointain et emprunter un autre chemin pour s'en approcher. Héloïse, les uns, les autres, la vie. « On a deux vies Et la deuxième commence Quand on se rend compte qu'on en a qu'une » – Confucius –

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342057829
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Maison aux volets bleus
Catherine Eckerlin
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Maison aux volets bleus
 
 
 
À Yves, là-bas
À mes enfants Mylène et Jérôme,
À mes amours lointains Hélène et Marc,
À la lumière vacillante mais présente,
À Vous Renaud, à mon Essentiel.
 
 
 
 
« On a deux vies
Et la deuxième commence
Quand on se rend compte qu’on en a qu’une »
Confucius
 
 
 
« Il y a des êtres que l’on sent, que l’on ressent.
Il y a des êtres qui viennent à nous, qui entrent en nous et n’en sortent plus.
Quel que soit le chemin…
Il y a des êtres qui sont juste inévitables !
Parce que là est l’Essentiel.
Irrémédiablement.
Peut-être… »
 
Prologue
La première fois qu’ils sont venus à moi, j’étais dans un état d’esprit fort inconfortable, prisonnière d’un étau mental constitué de doutes et d’espérances, d’amertume et de désinvolture. Je me trouvais dans une phase critique. Je ne savais absolument plus où j’en étais de ma vie et sur quel pied danser ! Stéphane venait de me quitter depuis quelques jours, après deux années de vie plus ou moins commune. Depuis longtemps déjà je me sentais tanguer sur des eaux plus ou moins capricieuses, mais je me refusais à reconnaître la fragilité de notre présent. Nous n’avions jamais franchi ce pas décisif qui nous aurait permis de vivre ensemble, espérant peut-être, en optant pour cette relative indépendance, nous préserver de la lassitude. Cette façon de nous vivre nous permettait, inconsciemment, de nous projeter dans un avenir long et serein avec chacun son chez-soi et des rendez-vous communs. Mais en fait, nous n’avions tout simplement jamais évoqué l’idée éventuelle d’une vie de tous les instants à deux. Au terme de deux minables années, nous étions arrivés à ce constat affligeant mais évident : nous n’avions plus vraiment de projets communs (d’ailleurs en avions-nous seulement eus ?). Cette redoutable lassitude s’était invitée dans notre couple et ni l’un, ni l’autre ne semblait vouloir réagir. Je savais que la rupture était inévitable, mais j’avais cru que j’en serais à l’origine. Histoire de moins souffrir. Or il me quittait alors que je l’aimais encore ! Je prenais conscience des douleurs unilatérales à venir mais je n’allais entreprendre pourtant aucune démarche pour sauver notre couple à la dérive. J’étais donc fort mal à l’aise mais j’avais décidé de n’en rien montrer lors de notre dernier repas. Ce dernier rendez-vous, ce face-à-face était inutile et nous le savions tous les deux. Nous n’avions plus rien à nous dire, l’estomac noué par une irrépressible envie d’être déjà ailleurs.
Surtout lui !
Qu’allais-je faire de moi ? Je n’avais plus vingt ans et le rêve d’un amour sincère et éternel venait de s’évaporer. C’est quand les choses disparaissent que l’on se rend compte de leur valeur réelle. Exacerbée très certainement par la peur d’être seule, je me disais en mon for intérieur que je venais de perdre l’homme de ma vie. Reste d’un orgueil mal placé ou réelle peur de mes sentiments ? Le constat restait le même : Stéphane m’avait quittée et je ne le supportais pas. Pas dans l’instant immédiat en tous les cas !
Ma première réaction, évidemment, fut de me forcer à ne plus croire en rien et surtout de ne plus espérer vivre l’Amour. Histoire de ne plus me faire niaisement avoir. Désespérante illusion de notre vie éphémère sur cette terre, je voulais être le maître du jeu et de mon existence !
Meurtrie au plus profond de moi-même, je ressentais le besoin de me protéger, de façon fictive je le reconnais, dans une bulle hermétique à toutes tentatives d’invasions extérieures et toutes tentations d’évasions personnelles. L’extérieur ne m’atteindrait plus, mieux encore il ne me toucherait plus !
Stéphane avait rejoint le groupe des salauds légendaires, ceux qui ne sont pas à la hauteur de nos sentiments, ceux qui veulent vivre leur vie après avoir brisé le cœur de celles qu’ils prétendaient aimer plus que tout au monde. Les goujats de première catégorie, les « je t’aime tu sais, mais tout de même tu fais chier donc je dois respirer, faire une pause plus ou moins longue, et puis de toute façon à quoi ça sert de discuter avec toi tu ne comprends rien à rien ». Ceux enfin qui « pardon je pensais que tu étais la femme de ma vie, mais je me rends compte qu’une autre – Marie-Cécile, Odile, Fred (cela porte en plus à confusion) – me plaît bien et qu’en plus j’ai sacrément envie d’elle quand je fais l’amour avec toi ». Salauds mais au moins sincères. Ceux qui quittent avant d’être quittés ! Je ne pouvais faire qu’un constat amer : je n’en menais vraiment pas large. Malgré la reconnaissance de notre relation délétère, je n’avais pas eu le courage de proposer à Stéphane de vivre ensemble. Alors que je savais au fond de moi que je l’aimais, mais j’avais laissé la vie décider du plan de notre histoire. J’en payais le prix fort.
Je décidais donc, pour me protéger un peu d’une douleur sourde et pernicieuse, de ne plus croire, ni en lui, ni en moi et encore moins en une autre figure masculine de passage. Je m’étais mise en mode « autodestruction », cloîtrée dans ma bulle hermétique certes, mais transparente. Qui voudrait s’attarder sur ma personne recluse verrait immanquablement mon combat ridicule contre des vents de plus en plus irrespirables à mes dépens. Je m’étais fait mon propre tortionnaire ! Je croyais me protéger en me rendant prisonnière de moi-même. Stratagème des plus stupides encore une fois. Personne ne s’attardait sur ma bulle. Je voyais l’extérieur m’ignorer outrageusement. Je voyais le monde tourner autour de moi, malgré moi. Et sans moi !
Je me devais de reconnaître ma faiblesse évidente à ce moment précis de ma vie. Mais je le gardais bien pour moi. D’ailleurs personne, non personne, ne venait frapper à ma bulle pour prendre de mes nouvelles. De peur que la bulle éclate !
J’avais froid ce soir-là. Je m’attardais depuis plus d’une heure sur moi-même et cet exercice était dangereux, ayant toujours eu une évidente tendance à l’autopersécution. Il me fallait trouver au plus vite une échappatoire à ma vie qui me paraissait subitement et horriblement vide depuis le départ de Stéphane. J’étais installée dans le canapé, je sentais encore l’odeur de mon amant dans l’air ambiant. Inconsciemment je caressais le dossier en cuir sur lequel, si souvent, Stéphane avait laissé sa tête se reposer. Je craignais un de ces lourds moments de solitude où même le sommeil se fait absent et subitement j’ai ressenti ce besoin irrépressible de saisir un stylo et de lui faire confiance. Il devait être environ 23 heures, je n’avais rien fait de ma soirée jusqu’alors.
C’est arrivé si brusquement, que j’en ai éprouvé un certain vertige, un genre d’état d’importance immédiate. Et du brouillard épais qui embrumait mon esprit, ils sont venus à moi. Je les ai aperçus tout de suite.
Je ne savais pas si je devais les repousser ou les accueillir. Ne comprenant rien à moi-même, je craignais de me fatiguer à essayer de les comprendre. Mais une attirance incontrôlable ne m’a, en fait, pas laissé de choix. La surprise était totale. La surprise et l’abandon. Alors je me suis laissée faire, vaincue par une sorte de frénésie subite et incontrôlable. J’étais, je crois, en état de latence. Je n’ai pas vu leur sourire, ils n’en présentaient guère. Je n’ai pas entendu leurs voix, ils étaient silencieux. Trop loin encore, trop mystérieux ! Mais ils m’ont attirée à eux. Je n’ai pas voulu résister. De toute évidence, ils étaient plus forts que moi. Ils se dirigeaient droit vers ma pensée. Je n’ai donc rien tenté pour les esquiver. D’aussi loin qu’ils se trouvassent encore, ils avaient déjà attisé ma curiosité !
Et ce soir-là, sans qu’ils s’en soient aperçus bien évidemment, ils m’ont tendu une corde, ils m’ont donné une raison, ils m’ont sauvée peut-être d’un engluement dangereux. Ne sachant quelle direction devait prendre ma vie, je les ai donc suivis momentanément. Histoire de m’oublier évidemment. Je me mettais entre parenthèses (vides et vidée) ou m’enfonçais de la sorte encore davantage dans ma bulle. Je passais en mode « survivance ». Tourner en rond donne la nausée, ne savoir quel chemin emprunter le vertige. Ils n’étaient pas là par hasard. Peut-être étaient-ils les guides de mon chemin lointain. Ou l’expression de mon abnégation.
Ils sont venus à moi et je les ai laissés venir. Je n’ai plus posé mon stylo. Alors je vais essayer de les raconter aussi fidèlement qu’ils me sont apparus. Leur histoire est devenue une raison temporelle et temporaire de ma vie. Ils m’ont happée et un temps, le leur, je me suis oubliée. Je leur ai ouvert ma bulle et ils s’y sont engouffrés…
1. Où rien n’étant prémédité, tout peut arriver
Ils auraient pu, ils auraient dû ne pas se rencontrer. Cela aurait été bien plus simple, c’est certain. Mais ils ne pouvaient pas faire marche arrière. La vie se vit en avançant alors il faut la suivre pour ne pas rester sur le bas-côté trop longtemps.
Ils auraient pu, ils auraient dû ne pas se voir. Cela aurait été plus facile, pour l’un comme pour l’autre. C’est certain. Il y avait du monde autour d’eux. Ils n’étaient pas seuls. Le lieu ne s’y prêtait pas du tout. Le moment était vraiment inopportun !
Mais ils n’ont pas eu d’autres choix en fait que de tomber l’un sur l’autre. Enfin surtout elle. Non, à bien y réfléchir, lui aussi. Mais a priori il n’y avait, à première vue, pas d’autre issue possible. Alors après, comme on dit,

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