La Maison de la mer
308 pages
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La Maison de la mer , livre ebook

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Description

«Le soleil était en train de se coucher sur cette chaude journée d'août 2007. Une jeune femme aux cheveux bruns était assise dans le sable, face à la mer. Son regard vert errait, perdu dans le bleu des vagues. Les bras recroquevillés autour de ses genoux et de sa robe blanche, elle contemplait l'immensité d'eau en face d'elle qui partait et revenait immanquablement chaque jour depuis une éternité. Depuis l'annonce qui lui avait été faite ce matin-là, elle se sentait toute petite et impuissante, tel un oiseau blessé et incapable de déployer ses ailes à nouveau. » "La Maison de la mer" est une réflexion sur la vie, sur la maladie, sur la mort. Une douce introspection sur le temps qui passe et l'importance de profiter de l'instant présent. Une ode à la famille, à l'amitié et à l'amour. C'est aussi un tendre hommage à ma jolie Mamy.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 janvier 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342012910
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Maison de la mer
Sophie Trépant
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Maison de la mer
 
 
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, et avec des événements ayant eu lieu, est purement fortuite.
 
 
 
À ma tendre Mamy qui nous a quittés beaucoup trop tôt
Tu seras toujours ma grande mer, celle qui efface tous les maux
En quelques pages, j’ai voulu te faire revivre et vivre avec toi
Quelques petits bouts de vie, avec mes mots à moi
 
À mes parents adorés qui eux sont bien là
Sources intarissables de mes rires et de toutes mes grandes joies
J’aimerais tant que jamais ne se baisse le grand rideau
Que comme les vagues, chaque jour vous reveniez à nouveau
Juillet 2007
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie. Pensées d’hier
 
 
 
Chapitre I. Entre ciel et terre
 
 
 
Je retournerai vers la grande et douce mère Mère et amante des hommes, la mer Je retournerai vers elle, moi et aucun autre Tout contre elle, l’embrasserai et me fondrai en elle.
Swinburne, Le triomphe du temps
 
Le soleil était en train de se coucher sur cette chaude journée d’août 2007. Une jeune femme aux cheveux bruns était assise dans le sable, face à la mer. Son regard vert errait, perdu dans le bleu des vagues. Les bras recroquevillés autour de ses genoux et de sa robe blanche, elle contemplait l’immensité d’eau en face d’elle qui partait et revenait immanquablement chaque jour depuis une éternité. Depuis l’annonce qui lui avait été faite ce matin-là, elle se sentait toute petite et impuissante, tel un oiseau blessé et incapable de déployer ses ailes à nouveau.
 
Laura était arrivée à La Panne dans la matinée. Sa grand-mère y avait une jolie propriété en bord de plage où elle vivait seule depuis quatre longues années. À la mort de Papy Georges, Jeanne avait revendu leur résidence de Montigny-le-Tilleul et était venue s’installer pour de bon dans « la maison de la mer », comme ils l’appelaient tous dans la famille.
 
Construite en briques jaunes de Nieuport et rehaussée d’un toit de tuiles rouges, la bâtisse rappelait le style des vieux cottages anglais avec ses volets et ses balcons blancs. Le quartier tout entier avait été construit au début du dix-neuvième siècle par l’architecte Albert Dumont et portait son nom. La maison de Jeanne était la dernière avant les dunes.
 
Laura aimait la vieille demeure et l’écrin de nature qui l’entourait. Elle s’y sentait chez elle et prenait plaisir à venir s’y ressourcer de temps en temps, loin des remous et du chaos de la ville.
 
Ce matin-là, prendre la direction de la mer lui était apparu comme une évidence. Laura avait fait son sac en quelques minutes à peine. Elle qui prenait d’habitude le temps de choisir ses vêtements et de les assortir aux accessoires les plus adéquats, avait cette fois empilé quelques affaires pêle-mêle dans son sac de voyage. Aveuglée par le verdict que lui avaient rendu les médecins, elle ne se souciait plus du tout des accords et des couleurs.
 
La jeune femme n’avait pas tout compris à leur jargon médical. Elle avait toutefois compris suffisamment pour savoir que c’était grave. À trente ans, elle avait du mal à accepter ce qui lui arrivait.
 
Son baluchon fait, Laura avait pris la route en direction de la Côte.
 
Seule au volant de sa vieille Golf, elle avait laissé l’habitude lui guider son chemin, au son des ballades mélancoliques de Counting Crows. Les paroles du groupe californien résonnaient en elle comme un écho et lui avaient tenu compagnie pendant tout le trajet.
“I wanted the ocean to cover over me I wanna sink slowly without getting wet Maybe someday I won’t be so lonely And I’ll walk on water every chance I get” 1
Le trafic était fluide sur la route et elle avait réussi à rejoindre la Côte en deux petites heures à peine. Sa grand-mère l’avait accueillie à bras ouverts, comme à son habitude.
 
Jeanne avait tout de suite remarqué la mine pâlotte et terne qu’elle avait déjà aperçue quelques fois sur le visage de sa petite fille. Elle n’avait pas posé de question. Elle la connaissait par cœur, sa Laura. Elle savait qu’elle se confierait quand elle en aurait choisi le moment.
 
À l’intérieur de la grande maison, Laura retrouva l’odeur de bois et de vanille qu’elle aimait tant. Les murs beige clair et chocolat, contrastaient avec les meubles et les placards peints en blanc. Le style et la décoration intérieure étaient simples et rappelaient les petites maisons scandinaves qu’elle avait connues lors de son séjour en Suède, dix ans auparavant. Un grand vase rempli de roses blanches trônait sur la table en chêne de la salle à manger, entouré de quelques petits paniers en osier.
 
Sa grand-mère aimait les roses blanches. Il lui arrivait souvent de fredonner cette vieille chanson de Berthe Sylva que Laura connaissait par cœur. Elle était tellement triste cette chanson !
 
C’était l’histoire d’un brave petit gars de Paris. Chaque dimanche, il apportait des fleurs à sa maman plutôt que de s’acheter des jouets. Au fil des couplets, la vie du jeune garçon bascule doucement. Sa pauvre maman tombe malade et est emmenée à l’hôpital. Un matin d’avril, perdu et sans le sou, il trouve pourtant le moyen de s’approprier un joli bouquet de roses blanches pour lui rendre visite. Quand il arrive ce dimanche-là, son bouquet sous le bras, le malheureux découvre le lit de sa maman vide. L’infirmière lui apprend qu’il n’a plus de maman. La fin tragique de la chanson avait toujours bouleversé Laura.
 
À chaque fois que la jeune femme voyait un bouquet de roses blanches, elle ne pouvait s’empêcher de penser à sa grand-mère et d’entonner le refrain mentalement.
 
“C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie maman Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant” 2
La complainte en tête, Laura était montée déposer ses paquets dans sa chambre au grenier. Elle avait ensuite pris la direction de la plage en silence et avait passé tout l’après-midi sur le sable à regarder les vagues et la valse des mouettes dans le ciel.
 
Depuis qu’elle était adolescente, elle avait pris cette habitude d’aller confier ses états d’âme aux marées. Tout comme ses humeurs, les flots montaient et descendaient, en suivant le rythme et les inspirations de la lune.
 
Jeanne l’avait appelée une première fois pour manger mais elle ne l’avait pas entendue.
Le bruit d’un message sur son portable avait fini par sortir la jeune femme de sa léthargie.
 
Ça va ma chérie ? On pense bien fort à toi. Bisous. Ta maman qui t’aime.
 
Tout comme elle, ses parents avaient accusé le choc ce matin-là. Ils avaient respecté son silence mais Laura pouvait imaginer à quel point ils avaient du mal à gérer la nouvelle, eux aussi.
 
Le cadran de son portable indiquait vingt-et-une heures trente. Il était grand temps de reprendre le chemin dans les rocailles qui menait à la maison.
 
Jeanne était assise dans la balancelle sur la terrasse, en compagnie de Verlaine. Son recueil de poésie était devenu le compagnon le plus fidèle de ses après-midi solitaires depuis quelques années.
— Tu as faim, ma petite hirondelle ? J’ai préparé un risotto aux légumes.
Qu’est-ce qu’elle aimait ce surnom que lui donnait sa Mamy .
 
Laura n’avait quasi rien mangé depuis le début de la journée et ne se fit pas prier. La table était déjà dressée et n’attendait plus qu’elles. Jeanne sortit deux assiettes creuses en porcelaine de la commode et les remplit de riz tomaté. Elles s’installèrent toutes deux à table.
— Je suis désolée, Mamy. Je me rends compte que je n’ai pas été très causante aujourd’hui…
— Ne t’inquiète pas, ma puce. Ma maman disait toujours que le silence est un ami qui aide à écouter sa petite voix intérieure et à retrouver sa voie. Tu veux me parler de ce qui te tracasse ? Une histoire d’homme ?
 
Laura grimaça et commença à expliquer à sa grand-mère les événements de ces dernières semaines. Ses étourdissements, ses palpitations et ses pertes de connaissances répétées, suivies des prises de sang et des analyses qui avaient conduit les médecins à diagnostiquer une maladie cardiaque incurable. Ils avaient parlé d’une insuffisance ventriculaire et de dysfonctionnement systolique.
 
Elle n’avait jamais entendu jusque là certains des termes qu’ils avaient utilisés et n’en comprenait pas toutes les finesses. Elle avait par contre bien intégré le message du spécialiste. Son cœur était en très mauvais état. Il s’agissait d’une maladie grave, et inopérable, et sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Les médecins lui avaient diagnostiqué un répit d’un an tout au mieux.
 
Jeanne l’avait écoutée attentivement. Georges, son mari était mort d’une crise cardiaque, il y a quatre ans de cela. La mère de sa belle-fille avait également succombé à une maladie du cœur quelques années avant lui. Mon Dieu, c’était injuste. Laura n’avait que trente ans et aurait dû avoir toute la vie devant elle.
— Tu sais, Mamy, le plus perturbant dans tout cela, c’était le regard du Docteur Evrard. Il y avait ce mélange de tristesse et d’interrogation dans ses yeux. Il avait l’air tellement décontenancé.
 
Le Docteur Evrard était leur médecin de famille depuis des années et il avait tenu à participer à la consultation qu’elle avait eue avec le spécialiste. Il avait toujours eu une affection toute particulière pour la petite fille qu’il avait vue grandir et devenir une femme au fil du temps. Laura ne l’avait plus vu pendant de lo

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