La Petite Kléber
176 pages
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La Petite Kléber , livre ebook

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Description

« À 20 ans, j’emménageais dans un petit appartement rue du Théâtre, nom prédestiné pour une vie qui commençait comme un vaudeville... J’aimais raconter mes anecdotes de famille à mes collègues de bureau qui me gratifiaient du compliment suprême : "On dirait du Robert Lamoureux !"

Quand je quittais la rue du Théâtre pour la rue Bartholdi à Boulogne, je fis connaissance avec mon "maître", qui avait eu la bonne idée d’avoir la même charcutière que moi, rue de La Rochefoucauld... »

Nous suivons la narratrice de Montmartre à Venise, du Berry à la Provence, en passant par la Californie du Nord. Elle nous entraîne à la rencontre de personnages cocasses ou désabusés en y mêlant joies, chagrins et nostalgie de l'enfance.

Ce livre est dédié à ses parents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334087834
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-08781-0

© Edilivre, 2016
– Dans le 18 è arrondissement, il y a des endroits charmants –
Antoine « Lolita » 1966 A Kleber et Georgette
« Paris »
Janvier 1954.
Cette année-là est une des plus froides depuis des années, et l’abbé Pierre lance un appel poignant pour les sans-logis.
Je viens de venir au monde, sans que mes parents l’aient vraiment voulu. Un enfant de plus, c’est presque un peu trop, mais c’est comme ça.
Ils assument.
Clinique de la rue Ordener au 32, dix huitième arrondissement de Paris.
Dans cette même rue, au 148, a eu lieu le premier braquage de la Bande à Bonnot en 1911.
A bord de leur Delaunay Belleville verte et noire les hommes de Bonnot mirent à sac la Société Générale.
J’aime bien penser que je suis née dans cette rue-là.
Parce que J’ai toujours détesté cette banque et ses employés mielleux quand vous avez de l’argent et méprisants quand vous devenez chômeurs. A la Société Générale, votre intérêt est capital… les intérêts débiteurs principalement.
Je fus interdit bancaire avec trois gosses à charge fin des années quatre vingt dix. J’avais un compte joint avec leur père qui continuait à dépenser sans compter. Je revois la tête de la conseillère qui me disait : il faut qu’il se désolidarise ! Qu’il se d é s o l i d a r i s e !
J’ai su très vite que je ne pourrais jamais me passer de ma ville natale.
Mon accent parisien a toujours été mon vrai passeport, une fierté.
Avec ma copine de 4 è B, Monique Kieffer, nous allions étudier les rues de Paris le samedi, comme d’autres faisaient du shopping.
Nous notions nos impressions sur un petit carnet bleu.
« La rue du chat qui pêche », la plus petite rue de la capitale restait notre préférée.
Nous écrivions notre propre Histoire de l’Art.
Nous adorions passer par la Galerie Vivienne qui comportait trois entrées : une rue Vivienne, une seconde rue des Petits Champs, une troisième, rue de la Banque. Nous pouvions y passer des heures.
En 1974, cette galerie fut nommée monument historique.
Nous avions donc été de réelles fines mouches Monique et moi ! Que dis-je, des visionnaires !
A treize ans, Paris était pour moi un musée !
A vingt ans, Paris devint une fête !
Je rentrais au petit matin, prenait une douche et partais prendre mon métro à la station Emile Zola, direction Madeleine, pour retrouver mes collègues nantis, comme moi, du Comptoir des Entrepreneurs.
L’entrée du personnel se situait rue Volney.
Les cadres supérieurs passaient par le 2 rue de la Paix.
Il m’arrivait de m’endormir sur mon bureau après une nuit blanche au Palace… J’avais donc à disposition mon « hôtel rue d’la paix » bien avant que Zazie n’en fasse une chanson.
A la mort de Vincent, puisque je ne savais plus ce que je devais faire ou pas, je pris la décision de quitter la capitale et d’accepter un poste de cadre à Marseille.
Pour se faire, il fallait, que je suive des cours dispensés par le Greta sur une année scolaire complète.
C’est donc au Lycée Montaigne que je suivis cette année de mise à niveau haut de gamme.
A deux pas je découvris « le Lucernaire ».
C’est là que je fis la connaissance de Laurent Terzieff qui jouait « Témoignages sur Ballyberg » du dramaturge irlandais Brian Friel. Ce comédien de génie était un homme d’une simplicité rare.
Il avait aussi un sourire désarmant.
Le Lucernaire, regroupait trois théâtres, une salle de cinéma, un restaurant et une librairie.
J’étais Babette au pays des merveilles…
Paris, Paris, Paris, Pourquoi t’ai-je quittée ?
Pourquoi ne me suis-je pas aperçue que la douleur de cette séparation allait m’être fatale ?
Que tu avais, ma ville, un cœur qui bat.
Et que c’était le mien.
« Les dimanches »
Je hais les dimanches !
Tous ces dimanches qui trainent en longueur.
Attendre que le travail reprenne, que les enfants retournent à l’école, et qu’il puisse enfin appeler… entendre sa voix qui murmure “comme tu m’as manqué, dimanche, comme tu m’as manqué.”
Enfant je redoutais surtout les fins d’après-midi, quand le film de 17h se terminait à la télévision.
Ce n’était pas à cause de l’école qui recommençait le lendemain, que j’étais triste, bien au contraire, j’adorais l’école.
Au moment des vacances, il m’arrivait même de fondre en larmes.
Mon frère disait alors que j’étais “la honte de la famille”.
Etre en classe me donnait de l’espace.
A la maison, nous vivions les uns sur les autres et nous nous tenions chaud.
Je devais sentir le froid du lundi arriver.
Tous les soirs, avant de m’endormir, je priais pour que rien ne change.
J’ai gardé une sorte de “nausée” du dimanche soir, qui ne m’a jamais vraiment quittée…
C’était le début des années soixante, papa venait d’acheter un “tourne disque” et pour chacun d’entre nous un 45 tours : Charles Aznavour pour maman, Johnny, Richard Anthony et Paul Anka pour nous.
Mon frère se coiffait d’une banane à la “Vince Taylor”, ma sœur d’une choucroute à la “Janique Aime”.
Le jour où “Salut les Copains” parût pour la première fois fût un grand jour.
Nous étions parties ma sœur et moi sur le boulevard Barbes chercher ce magazine que tous les jeunes attendaient fiévreusement.
Europe 1 l’avait annoncé à grand renfort de publicité.
En couverture, Johnny souriait.
Chaque mois, et pendant de nombreuse années, le jour de parution de SLC me provoqua des crises de tachycardie.
J’exagère, mais c’était presque vrai.
Je rêvais de ressembler à la femme la plus belle et la plus triste du monde, Françoise Hardy.
Moi j’étais sûrement la plus laide, surtout quand je me comparais à ma sœur, qui, elle, était la coqueluche des garçons.
J’avais beau lui piquer ses soutiens gorges et les rembourrer de coton, rien n’y faisait !
J’étais affublée d’un strabisme qui m’infligeait de porter d’affreuses lunettes (celles que remboursait la Sécu à l’époque) depuis l’âge de 2 ans et me forçait malgré moi à ne jamais regarder les gens en face quand je devais leur parler.
J’étais le vilain petit canard qui prenait sa revanche à l’école, où j’avais décidé d’occuper la place de première le temps qu’il faudrait pour m’imposer.
J’adorais deux choses, l’école et le cinéma.
En sixième, notre prof d’anglais (Mme Pinot, prononcer : Pi.ei.n.o… ti !) nous proposa pour 2f d’aller au Gaumont Palace le dimanche matin, Place Clichy, voir un film anglo-saxon en version originale sous-titrée.
Grâce à elle, je commençais à aimer les dimanches matins…
Entre filles, nous disions aller “au cinéma anglais”.
C’était so chic.
Il y avait toujours parmi nous une fille qui avait de l’argent pour acheter un Toblerone que nous nous partagions.
Petit plaisir, mais plaisir quand même.
Si j’aimais mes matinées de cinéphiles du dimanche, j’avais en horreur les mardis matins.
Dès le lundi soir, je commençais à ressentir des maux de ventres, des maux de têtes, des maux de tout.
L’unique objet de mes douleurs s’appelait Denise Grossin, professeur de Couture, une sorte de fille naturelle de la reine Victoria et d’Adolf Hitler.
C’est dire l’élan de sympathie que cette dame suscitait en moi !
Elle détestait les gauchères donc, me détestait.
Utiliser sa main gauche pour coudre, représentait pour cette dame le comble de la perversion.
Nous étions donc quelques unes à souffrir un peu plus que les autres…
Un mardi matin, un de trop sûrement, ma mère me conduisit chez le médecin, mes crises devenant de plus en plus inquiétantes.
Il diagnostiqua une crise d’appendicite aigüe… aussi aigüe que la voix de ce prof hystérique qui raisonnait en moi “c’est une aiguillée de feignante que vous me faites là “… et je voyais cette folle brandir mon aiguille et le fil que j’avais eu tant de mal à enfiler, trop, trop, beaucoup trop long à son goût.
Je compris plus tard (disons que j’en fis mon interprétation très personnelle !) pourquoi le principe des “catherinettes” avait vu le jour chez les petites mains des maisons de couture…
Ces filles étaient des traumatisées de la longueur de fil.
Névrosées de la boutonnière passe poilées, agitées du col Claudine.
Bref, des filles perturbées à vie par toutes les Mme Grossin du monde entier.
Il fallait bien qu’elles soient à la fête au moins une fois dans l’année !
Ma sœur, dont j’étais de 5 ans la cadette, avait étudié dans ce même collège.
Elle était douée pour toutes les matières dans lesquelles j’étais absolument nulle : la couture, la gymnastique, les mathématiques.
A chaque fois que le professeur annonçait les notes, j’entendais le même refrain.” ah, quand je pense que vous êtes la sœur de Marie-Christine !!”.
Oui, elle s’appelle comme ça, ma sœur, Marie-Christine.
Pour quelle raison lui a-t-on donné ce prénom, je n’en sais rien.
Par contre, le mien, Bernadette, avait été son choix à elle, tout cela à cause de la médaille qu’elle portait autour du cou, qui représentait la grande sainte aux apparitions.
Je n’ai jamais eu les visions, ni entendu les voix, encore moins eu la foi.
Tout comme l’habit ne fait pas le moine, le prénom ne fait pas non plus la femme.
De toute évidence : Je ne suis jamais devenue une Sainte et ne risque pas de le devenir sur mes vieux jours.
« L’Ange blanc »
J’adorais les samedis soirs.
Nous nous dépêchions de débarrasser la table et de passer l’éponge humide sur la toile cirée de la salle à manger.
A 20h30 tapantes, Maurice et Gina, nos voisins de palier venaient regarder « les 5 dernières minutes ».
Nous installions les chaises cannées devant la télé par rangée de 3 (la pièce devant faire 10m2, nous ne pouvions guère faire mieux !).
Gina selon l’humeur du jour, avait fait une tarte ou un gâteau de Savoie. Nous étions au tout début des années soixante, il n’y avait qu’une seul

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