La Vallée des ombres
306 pages
Français

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La Vallée des ombres , livre ebook

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Description

Quel bonheur ce fut pour Nadja d’apprendre qu’elle était enceinte! Elle y perçut immédiatement la promesse d’une vie heureuse et ordinaire. Malheureusement, son mari ne vit pas les choses du même œil et la chassa promptement, sans ménagement. Le cœur de Nadja se remplit alors de haine pour cet homme égoïste et narcissique, une haine qu’elle ne parviendrait jamais à oublier, même le jour tant attendu de son accouchement... Il en résultera la mort du premier des frères jumeaux, Erk, quelques secondes avant la venue au monde de Bô, en parfaite santé... Une naissance placée sous le signe paradoxal du malheur dont la portée ne se fera sentir que des années plus tard, quand une série d’événements étranges viendra troubler le calme de l’orphelinat Saint-André... Le Bien et le Mal s’affrontent sans relâche dans ce roman en trois parties. L’auteur nous présente avec simplicité et concision un monde où la foi et l’amour sont les seules armes efficaces dans la lutte contre les forces destructrices. La part belle est largement faite à l’action dans ce récit sombre et empreint de mysticisme, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 novembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748370362
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Vallée des ombres
Madeleine Bégin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Vallée des ombres
 
 
 
 
 
 
Je dédie ce livre à ma sœur Carole qui, tout au long de ma vie, m’a supporté dans toutes mes entreprises. Elle a su être là chaque fois que j’en avais besoin. Merci, Carole d’être toujours là pour moi. Je t’aime énormément.
 
 
 
 
 
 
Première partie
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Elle s’appelait Nadja, parce que sa mère était tombée amoureuse d’un Russe et qu’elle aimait ce prénom. Igor, ce cher Igor, la séduisit pour ensuite l’abandonner après lui avoir volé ce qu’elle avait de plus précieux : son cœur et aussi sa virginité. Elle s’était sentie profondément blessée, mais continua tout de même de l’aimer. Il vaut mieux avoir aimé et perdu que de n’avoir jamais aimé. Alors, lorsqu’elle mit au monde cette jolie petite fille, elle n’hésita pas un instant à lui donner ce prénom. Sa passion pour son bébé était tout aussi ardente. Nadja vient du mot Nadesjda qui signifie « Espérance ». Aucun autre prénom ne pouvait décrire aussi bien ses sentiments pour sa fille qui fut sa fierté tout au long de sa vie.
Chaque fois que Nadja pensait à sa mère, son sourire lui revenait en mémoire. Elle l’aimait énormément, mais hélas, elle dut la quitter pour un monde meilleur et cela faisait maintenant trois ans qu’elle était morte. Quelques mois plus tard, la jeune femme épousait Charles Faubert, le mécanicien de la ville de Rougemont et crut pouvoir être heureuse avec lui. Mais malheureusement, c’était un égocentrique et un narcissique. Il s’agissait d’un homme qui n’avait de l’admiration que pour lui-même. Elle ne vivait qu’à travers lui, que pour lui et s’était résolue à vivre seule dans son monde. Un matin pourtant, elle se réveilla avec une nausée et chaque jour, cela se répéta. Elle en fut très heureuse et devina qu’elle portait une vie en elle. Quel bonheur ! Enfin ! Ne plus se sentir seule, tout comme du temps où elle vivait avec sa mère. Son cœur exultait d’une joie si profonde, si intense qu’elle ne pouvait la dissimuler. Ce soir-là, Charles rentra tard et la trouva tout excitée. Rien ne lui avait encore été révélé et il se demanda ce qui pouvait agir de cette façon sur son humeur.
— Bonjour, mon chéri. Tu as passé une belle journée ?
— Ouais, pas si mal !
 
Jamais il ne lui aurait demandé comment s’était passée la sienne.
— As-tu besoin de quelque chose ? demanda-t-elle, lorsqu’elle le vit fouiner dans le réfrigérateur.
— Non, je vais me débrouiller.
— Ça me ferait plaisir de t’aider.
— Arrête, n’en fais pas trop. Qu’est-ce qui te prend ce soir ? Tu as besoin d’une nouvelle robe ou tu as quelque chose d’autre à te faire pardonner ! lui dit-il amèrement.
— Pourquoi me parles-tu comme ça ? Tu es mon mari et je ne vois pas ce qu’il y a de bizarre à vouloir te faire un sandwich.
 
Il s’appuya au comptoir et l’observa longuement. Charles était certain qu’elle préparait quelque chose, mais quoi ?
— Nadja, ça fait deux ans que nous sommes mariés et jamais je ne t’ai vue dans un état pareil. On dirait presque que tu as un amant, lui dit-il avec condescendance.
— De quoi parles-tu ? Je te fais tout simplement un petit en-cas. Je me sens heureuse et je voulais être près de toi, que tu m’aimes et que tout redevienne entre nous comme avant.
— Ne fais pas l’enfant, je travaille dur toute la journée et toi, tu m’arrives avec tes états d’âme délirants. Mais qu’est-ce qui t’arrive ? On dirait une collégienne en mal d’amour. Je n’ai qu’une fringale et ensuite, je monte me coucher.
— Charles ! J’ai besoin de te parler ; j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer. J’essayais simplement de trouver le bon moment, les bons mots, c’est tout.
— Bon ! On y arrive finalement. Je savais bien que tu me cachais quelque chose.
— Mais, comprends que je ne te cache rien, c’est que je n’ai pas eu la chance de te le dire encore. J’ai envie d’être heureuse avec mon mari et cette situation pourrait être une chance pour nous.
— De quoi parles-tu ?
— Si tu m’écoutes, je te le dirai.
— Vas-y ! J’attends.
— Je suis enceinte, voilà tout.
 
Elle le regarda afin de voir sa réaction en espérant que la nouvelle le ferait sauter de joie. Il la fixait, les yeux agrandis, tout comme si quelqu’un l’avait frappé au visage.
— Alors ! Mais dis quelque chose ! cria-t-elle en voyant sa réaction.
— Alors quoi ! Tu t’attendais à quoi ? Je ne veux pas avoir de gosse et nous ferons tout ce qu’il faudra pour ça. Ne fais pas l’enfant. Demain je te prendrai un rendez-vous dans une clinique pour te faire avorter.
 
Nadja resta un moment silencieuse et se leva de sa chaise. Sans se retourner et sentant son cœur se briser, elle commença à monter les escaliers et perdit toutes ses illusions. Elle qui espérait élever son enfant dans la quiétude d’un foyer heureux ! Elle se retrouvait maintenant seule après avoir espéré que Charles serait heureux en apprenant qu’il allait être papa, mais un être aussi imbu de lui-même ne pouvait changer. Elle le savait maintenant. Avec un enfant dans la maison, il ne serait plus le centre de celle-ci. Jamais personne ne lui ferait tuer son bébé. Elle l’aimait déjà, alors comment aurait-elle pu trancher aussi radicalement et éliminer le petit être qu’elle portait ? Quant à Charles, encore sous le choc, il restait là à regarder dans le vide. Comment avait-elle pu oser lui faire une chose semblable ? Quelle garce ! Il ne voulait pas devenir prisonnier dans sa propre maison. Un enfant le contraindrait à demeure et Charles n’était pas du tout prêt pour ça. C’était lui le pivot de la famille et il le resterait. Elle fera ce que je lui dirai, se disait-il, ou alors, elle partira. Il monta se coucher très tard et Nadja ne dormait pas encore. Tournée vers le bord du lit, elle réfléchissait, la main sur son ventre. Elle protégerait son petit. Le lendemain matin, il l’attendait dans la cuisine.
— Assieds-toi, je dois te parler.
— Et moi, je n’ai plus rien à te dire.
— Tu vas venir à la clinique avec moi et je vais m’occuper de tout, car le plus tôt sera le mieux.
— Jamais ! hurla-t-elle, comment oses-tu ? Je n’aurais jamais imaginé que tu puisses avoir le culot de tuer ton propre enfant. Un bébé te fait aussi peur que si je t’avais annoncé une catastrophe nucléaire. C’était notre chance d’avoir une vie merveilleuse, mais tu es si égoïste que tu n’as jamais pensé à ce que moi, je pouvais ressentir ou désirer.
— La ferme ! C’est à moi de décider ce qui est bon pour toi. C’est moi l’homme de la maison, le pourvoyeur, alors tu n’as plus qu’à te taire et faire tout ce que je te dirai.
 
Elle n’en croyait pas ses oreilles et se fraya un passage vers l’escalier, mais il la rattrapa, la força à se retourner et la secoua.
— Aïe ! Laisse-moi tranquille. Ne me touche pas ! Tu n’es qu’un pauvre type. Elle osait maintenant le défier. Tu ne regardes que ton nombril et tu me fais pitié. Je te quitte et tu ne pourras pas m’en empêcher.
— Ne me parle pas sur ce ton, tu feras ce que je te dirai de faire et ne discute pas.
Puis, il la gifla.
 
Elle le regarda froidement et monta dans sa chambre sans se retourner. Charles n’en croyait pas ses yeux.
— Si tu pars, hurla-t-il, ne reviens jamais te plaindre, cela te sera inutile. Tu peux le garder ton bâtard, car rien ne me dit qu’il est de moi, après tout.
— Espèce de salaud, comment oses-tu ? Jamais tu ne nous reverras, ni lui, ni moi. Tu ne nous mérites pas.
— C’est ça, va te faire foutre. Tu regretteras ta décision, mais il sera trop tard et, quand je reviendrai ce soir, je veux que tu sois partie.
 
Il sortit en claquant la porte. La maison, silencieuse à cause du climat d’une lourdeur à écraser les frêles épaules de Nadja, se fit alors trop petite. Où pouvait-elle aller ? Enceinte et sans but dans la vie, sans famille et pas non plus de travail afin de subvenir à ses besoins, elle ne savait que faire. Un bébé demande énormément. Qui engagerait une femme dans son état ? Elle sentit son courage l’abandonner et, machinalement, fit ses valises. Plus elle attendrait, moins elle aurait le courage de partir. Elle devait faire confiance à la vie et à sa bonne étoile. Sa mère l’avait élevée seule, alors elle aussi en était capable. Après le dîner, de la vitrine du commerce d’en face, Charles la regarda s’en aller. Qu’elle parte le soulageait grandement. D’ailleurs, il en avait plus qu’assez de se sentir étouffer derrière une vie de couple qui ne le satisfaisait plus. Il n’aurait plus besoin de se cacher pour batifoler à sa guise. Les femmes, c’était fait pour s’amuser, non ? Et c’était exactement ce qu’il allait faire.
 
 
 
Chapitre 2
 
 
 
Nadja descendit la rue principale avec sa grosse valise et arriva finalement à l’arrêt d’autobus. Sans regarder en arrière, elle monta à bord sans vraiment se demander où elle devait aller, se laissant tout simplement porter au hasard. Une place ou l’autre n’avait aucune importance, plus personne ne l’attendait. Seule au monde avec son enfant, il lui fallait apprendre à se débrouiller seule pour survivre, mais plus elle s’éloignait de sa ville natale, Rougemont, plus sa peur était tangible. L’impression que tous les gens à bord savaient qu’elle fuyait était très forte. Ses yeux étaient rougis, bouffis. Elle ne pouvait faire autrement que de les garder fermés afin de pouvoir contrôler ses pleurs. Il était urgent de se ressaisir et d’essayer de ne pas trop se faire remarquer. En direction de Québec, trois heures pl

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