Le clair-obscur de la conscience
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Description

René Descartes (1596-1650) : un classique de la philosophie, père du rationalisme, disciple du dualisme platonicien et inventeur du cogito.

Il existe pourtant un autre Descartes, méconnu : l’observateur de ce qui, en l’homme, se situe à la limite du rationnel et de l’irrationnel. Bref, en cette partie qu’est, aux confins de l’âme et du corps, le non-rationnel : la sensibilité ou, mieux, l’affectivité. D’où le sens du titre de ce livre : le clair-obscur de la conscience, réunissant les idées claires et distinctes de l’âme et les idées obscures et confuses du corps.

C’est donc, chronologiquement, le troisième et dernier Descartes, le moins étudié mais le plus authentique, que l’on analysera ici : après le savant du Discours de la Méthode, puis le métaphysicien des Méditations, le psychologue des Passions de l’âme. Ainsi est-ce un Descartes original et inédit, réévalué et actualisé à la lumière de la philosophie contemporaine, que le lecteur découvrira en ces pages.

Daniel Salvatore Schiffer est agrégé de philosophie pour l’enseignement supérieur et titulaire d’un diplôme interuniversitaire belge d’études approfondies en « esthétique et philosophie de l’art ». Considéré comme l’un des grands spécialistes du dandysme, il a écrit, sur ce sujet, de nombreux et importants ouvrages, publiés aux Presses Universitaires de France et chez Gallimard, à Paris.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782803104765
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE CLAIR-OBSCUR DE LA CONSCIENCE
Jacques Joset
Le clair-obscur de la conscience L’union de l'âme et du corps selon Descartes
Préface de Pierre Somville
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0476-5

© 2015, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 58
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Couverture : Rembrandt Harmenszoon van Rijn, Philosophe en méditation (1632), Paris, Musée du Louvre, inv 1740.
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-177-4
 
A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Préface
Je me souviens d’un cours où Philippe Devaux nous évoquait la « glande pinéale », cet obscur point de contact entre l’âme et le corps chez Descartes. Certes, il le faisait avec cet humour british qui l’a toujours caractérisé.
La chose pourtant peut être prise au sérieux. J’écrivais moi-même, il y a peu, évoquant la musique et le tourbillon de l’ouïe, que « le nerf auditif touche sans nul doute à l’âme, enracinée dans les zones pariétales du cerveau 1 ».
La perception musicale, par ailleurs, ne laissait pas indifférent le jeune Descartes et Daniel Salvatore Schiffer a bien fait de convoquer, comme un retour du refoulé, ce qu’on pourrait appeler l’esquisse d’une théorie cartésienne du monde sensoriel et des émotions.
Mais le paradoxe n’est qu’apparent, qui consiste à faire voir cette face sombre de celui que les manuels et les valeurs acquises considèrent comme un maître de la lumière. L’idée claire et l’ordre des raisons restent les socles assurés que l’on sait, mais l’éclairage n’en est pas parfaitement zénithal : ils font de l’ombre autour d’eux. Une ombre que n’a pas méconnu leur auteur, contrairement à ce que donne à croire plus d’une idée reçue auprès des historiens de la philosophie.
Descartes savait ces lieux d’ombre et de pénombre où se construisent, sur notre physiologie, les perceptions élémentaires. Et s’il les faisait taire parfois, c’était assurément plus par méthode que par mépris.
Merci à Schiffer de nous montrer ce Descartes-là, textes à l’appui, en un argumentaire serré de citations toujours claires et opportunes. Jamais de technicité gratuite. Bref, dans l’exposé, une clarté… bien cartésienne, qu’il n’hésite pas à mettre en perspective avec l’esthétique transcendantale de Kant, les futures phénoménologies de Hegel, Husserl ou Sartre. Et jusqu’à Freud : bel oxymore.
Ainsi, sous la plume de l’essayiste, ce nouveau Descartes n’augure pas moins les Prisons de Piranèse qu’il n’évoque dûment les paysages aux lignes claires d’un Poussin ou d’un Lorrain. Dans la foulée, il nous annonce une suite, qui sera consacrée à la médecine et à la psychologie vues par le Philosophe. Tant mieux !

Pierre Somville,
Membre de l’Académie
Avant-propos
René Descartes (1596-1650) : un classique de la philosophie ; le père fondateur du rationalisme en même temps que le disciple le plus assidu de l’idéalisme ; l’inventeur du doute radical ( tabula rasa ) ; le créateur du cogito (je pense, donc je suis), matrice de la réflexion contemporaine (de Kant à Derrida), surtout en sa dimension subjective (jusqu’à Rousseau et Proust, avec l’irruption du « je » en littérature et, plus généralement, dans l’art lorsque le moi en est le sujet) ; le défenseur du dualisme (platonicien) entre l’âme et le corps ; l’une des références majeures au sein de la pensée occidentale.
Il est pourtant un autre Descartes, dont l’on n’a encore, à ce jour, que très peu parlé, que l’on a sous-estimé, sinon occulté : celui, non pas de l’apologiste de la raison, mais de l’observateur de tout ce qui, en l’homme, se situe à la limite du rationnel (les « idées claires et distinctes », dont l’âme — la res cogitans — est le réceptacle) et de l’irrationnel (les « idées obscures et confuses », dont le corps — la res extensa — est le lieu). En un mot, en cette partie à la fois précise et indéterminée qu’est, aux confins de l’âme et du corps, le non-rationnel : la sensibilité (sensations, perceptions, impressions, émotions, passions), l’imagination, l’intuition, la mémoire, le rêve et même comme la préfiguration de l’inconscient. Bref : l’affectivité, pour reprendre le langage d’aujourd’hui.
D’où le sens du titre de ce livre : le clair-obscur de la conscience , à mi-chemin entre les idées claires de l’âme et les idées obscures du corps.
C’est donc, chronologiquement, le troisième et dernier Descartes, le moins connu et le plus négligé, le moins lu et le plus oublié, mais peut-être le plus intéressant et complet, sinon complexe, le plus novateur et révolutionnaire aussi, que l’on examinera, succinctement mais rigoureusement, dans l’étude présente : après l’auteur de textes aussi scientifiques que Les Règles pour la direction de l’esprit, Le Monde ou L’Homme , puis le métaphysicien du Discours de la Méthode ou des Méditations , le psychologue, enfin, des Passions de l’âme et autre Correspondance avec la princesse Élisabeth.
Car c’est là, en cette ultime mais féconde partie de sa vie, que Descartes, alors parvenu à ce stade tant prisé de la sagesse, sinon encore de la vieillesse, réussit à synthétiser le mieux, conformément à son ambitieux mais riche projet intellectuel, le savant qu’il était dans ses écrits de jeunesse avec le philosophe des textes de la maturité.
Bref : un Descartes original et inédit. Davantage : démystifié et réévalué tout à la fois. Mieux : actualisé, à la lumière des leçons de la philosophie contemporaine. Car c’est une véritable relecture, moderne et nuancée, d’un Descartes humaniste qui se voit ici proposée au lecteur. Et ce, prisme de toute future et exacte compréhension du cartésianisme, à travers un triple canal herméneutique et réseau analytique : la phénoménologie de Husserl et de Heidegger, sans oublier le criticisme kantien ; l’existentialisme de Sartre et de Merleau-Ponty, en passant par Kierkegaard ; la psychanalyse freudienne.
Ultime précision : ce n’est pas un hasard si ce « clair-obscur de la conscience » dont je parle chez cet autre Descartes s’inscrit en une période historique (le xvii e siècle, à la charnière de l’âge classique et de l’époque baroque) où l’esthétique était celle, à l’œuvre chez les plus grands peintres hollandais, tels Rembrandt ou Frans Hals (portraitiste du philosophe lorsqu’il vivait en exil à Amsterdam), du clair-obscur.
Descartes n’était-il d’ailleurs pas cet homme énigmatique qui, en une lettre restée célèbre (adressée au père Mersenne), avouait « avancer masqué », afin de mieux échapper aux persécutions de son temps, lors même qu’on le croyait visible, sinon, suprême illusion, facilement lisible ?
Car il y a bel et bien, n’en déplaise aux tartufes es scolastique et autres arguties, un mystère Descartes : comme un « trou noir » philosophique que nous tenterons, en ces pages, de combler.
Introduction
Les textes cartésiens, plus encore que tout autre texte philosophique, échappent aux lectures transparentes. Descartes lui-même écrit au père Mesland : « Je sais qu’il est très malaisé d’entrer dans les pensées d’autrui, et l’expérience m’a fait connaître combien les miennes semblent difficiles à plusieurs 2 . » Effet des siècles qui ont passé et se sont superposés pour former l’épaisseur du temps

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