Le Crapaud et autres contes macabres et insolites
262 pages
Français

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Le Crapaud et autres contes macabres et insolites , livre ebook

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Description

Comme l'indique par lui-même le titre de ce recueil, celui-ci est composé d'historiettes écrites sur des thèmes différents parlant d’aventures scabreuses, de situations extraordinaires ou horrifiques lesquelles, parfois et malgré tout, dénoncent certaines pratiques d'autant plus révoltantes qu'elles ont existé et existent encore probablement de nos jours...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414480425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48041-8

© Edilivre, 2020
Dédicace
A MA MUSE, MON EPOUSE TAMARA,
QUE JE CHERIS TENDREMENT…
MARIAN
La clémence du tigre
***
Il est bon d’user de clémence, c’est le plus beau fleuron de la toute puissance…
Antoine Houdar de la Motte.
***
Une aurore blafarde et mélancolique développe imperceptiblement le disque improbable d’un soleil pâle et froid. Une neige d’albâtre continue de voltiger à gros flocons sur les steppes gelées ainsi que sur la taïga qui, plus loin à l’horizon du nord, dresse son front de sapins, alignés tels des soldats, gardiens des solitudes et des grands frimas.
Plus à l’est, une harde de cervidés, fantomatique, s’éloigne dans l’espace feutré… !
Egordan, réveillé depuis un bon moment déjà, pose une écuelle sur le sol de terre battue puis lance à Amagouk, son jeune loup, une bonne part de caribou que le canidé se met en devoir d’honorer sans plus attendre, puis reste un moment à le regarder déchiqueter la chair, en souriant de plaisir.
Après quoi, il déjeune à son tour d’un reste de bortch froid et de copieuses tranches de lard passées au gril qu’il arrose avec le thé noir fraîchement infusé dont les volutes parfumées instillent l’atmosphère de l’isba.
A présent, tout en buvant un second bol de la boisson fumante cependant que le loup termine le reste de chair, il place dans un sac à dos : de la viande boucanée, du lard, un quignon de pain noir, une outre d’eau.
Puis il endosse le manteau et coiffe la toque, tous deux en fourrure de marmotte, véritable rempart contre les assauts du blizzard, les pluies glaçantes et les morsures du froid sibérien.
De même, il chausse ses bottes en cuir d’élan, épaisses, imputrescibles. De la fourrure en garnit l’intérieur et apporte Un surplus de confort…
Ainsi vêtu et chaussé, il sort du chalet, assujettit ses raquettes et fusil en bandoulière, se dirige vers les grandes forêts d’un pas assuré, ample et puissant, tout en tirant un léger traîneau de sa fabrication où il a placé le sac de vivres, une cognée et sur lequel il déposera plus tard, si le destin lui est propice, les éventuelles prises de la journée. Une double corde, partant des deux cotés du traîneau et attachée à sa ceinture, en permet la traction.
Son poids avoisinant les deux cent vingt livres et développant son mètre quatre vingt dix, Egordan, de père russe et de mère Yakoute est un véritable colosse dont la force est connue des rives de l’Ienisseï jusqu’aux confins de l’Oural, et même en Kouzbass où, dans un passé pas très lointain, il travailla quelques temps comme contremaître dans les mines de charbon, avant de se reconvertir en trappeur…
Par la suite, pour des raisons quelque peu politiques, plutôt pratiques pour ses propres intérêts et surtout afin d’éviter des complications tout à fait inutiles avec les autorités, il a confirmé la nationalité Yakoute. Cette double nationalité lui a par ailleurs permis d’exercer sa nouvelle profession dans ces régions encore peu achalandées, sans trop de difficultés territoriales…
***
… Pour l’heure, il suit une piste connue de lui seul, le long de laquelle il a placé des lacets à des endroits parfois ciblés avec des moyens naturels, tels une branche, une roche, un jeune pin… Parfois, la neige tombe si drue qu’elle recouvre tout ou partie de ces marques. Il lui faut alors faire appel à sa mémoire photographique, laquelle, jusqu’à présent, a été pour lui, un atout non négligeable !
Devant lui, à une centaine de coudées, Amagouk gambade gaiement dans la poudreuse, faisant voler des gerbes de cristaux blancs. Le louveteau est devenu une bête magnifique aux yeux bleus.
Jeune encore, il montre une vitalité exubérante. Robuste, il déploie un poitrail large, des jarrets hauts et puissants.
Le pelage noir et gris, nuancé de blanc, luisant et soyeux, témoigne d’une excellente santé.
Le chasseur aime son loup et celui-ci le lui rend bien.
Une parfaite complicité les lie l’un à l’autre, ainsi qu’un respect mutuel et une amitié que les péripéties d’une vie âpre et non sans danger, ont rendu indéfectibles.
Egordan, tout en cheminant, se remémore lesdites péripéties qui l’ont conduit à le garder près de lui et à l’élever, après que son chien ait été tué par d’autres congénères de la meute.
***
… Par une matinée pareille à celle-ci, au cours de laquelle il relevait les pièges, son chien s’étant avancé beaucoup trop loin sur la steppe se trouva bientôt cerné par les loups et lorsque le trappeur parvint sur les lieux, il le trouva égorgé, les canidés en pleine dévoration en train de le déchiqueter… Le cœur lourd de chagrin, il abattit deux d’entre eux dont une louve qui laissait ainsi sa progéniture seule au monde. Les rescapés s’enfuirent en laissant le louveteau, dorénavant orphelin, tremblant de peur et gémissant contre le flanc encore chaud de sa mère.
Tout d’abord, le premier reflexe d’Egordan, encore sous l’influence d’une profonde colère fut de l’abandonner à son sort. Mais après qu’il se soit éloigné de quelques pas, les lamentations pitoyables de ce petit animal sans défense lui chavirèrent le cœur.
Ne pouvant se résoudre à le laisser en proie aux carnassiers et d’une manière générale à une mort certaine, Il se décida à l’adopter et après avoir protégé la dépouille de son chien d’un tumulus de branches et de pierres, il rentra chez lui en emmenant le petit loup avec lui.
Il le baptisa du nom de son chien disparu, Amagouk…
***
… Quelques rais de lune infiltrent tant bien que mal la pénombre blafarde des sous bois en diffusant les reflets mystérieux de la nuit, l’éclat cristallin et éphémère des étoiles de givre, le reflet d’une pale clarté sur les paquets albâtres de la nouvelle neige…
L’élan rumine tranquille et se nourrit paisiblement de quelques ramilles que lui procurent les branches enneigées d’un jeune bouleau croissant péniblement, enserré qu’il est de conifères colosses.
Le grand cerf, avec son poitrail puissant et ses bois larges et plats qu’il porte bien haut affirme bien la fierté de sa race.
Une réelle majesté nimbe cet animal magnifique, prince des sylves sibériennes.
Tandis que l’astre de la nuit profile sur la toundra et la sombre taïga des ombres tentaculaires qui maculent l’immensité neigeuse, des mouvements furtifs, subrepticement, dénoncent, çà et là, une vie sauvage lilliputienne, nerveuse et acharnée.
L’élan bouge un peu, ses sabots piétinent en silence. Il s’écarte du bouleau, recherche au sein d’un buisson gelé, un utopique brin de verdure cachée…
Ce faisant, il avance lentement, scrutant les recoins invisibles et dirige les oreilles tous azimuts afin de percevoir l’imminence d’un danger. Rassuré mais néanmoins vigilant, il continue de rechercher sa nourriture, dans la plénitude de ce début de nuit.
Parvenu à la lisière de la grande forêt, il va s’intéresser à un groupe d’épineux lorsque soudain, dans son environnement immédiat, quelque chose le dérange : le silence… Un silence absolu, tranchant sur tous ces petits bruits naturels et familiers de la vie nocturne qu’il connaît bien… garants d’une relative sécurité… !
Tout mouvement, toute vie se figent et le grand cerf reçoit l’impact de ce brusque changement.
Circonspect, il se redresse. De nouveau il hume l’atmosphère et prête tous ses sens à la nuit.
Nonobstant quelques geais batifolant dans les ramées de sapins, rien ne semble pourtant devoir l’inquiéter, quand un courant aérien frappe ses naseaux de plein fouet, amenant avec lui un plein bouquet d’effluves diverses.
C’est alors qu’une odeur particulièrement horrifique le submerge d’effroi…
Tout son instinct l’exhorte à vite s’échapper.
Il se rue alors dans la toundra en bramant son épouvante…
Il est déjà trop tard. A peine a t-il effectué une trentaine de foulées qu’une bête immense bondit, tandis qu’un rugissement effroyable transcende la nuit et se perd dans les échos.
Le tigre était tapi là dans le noir, parmi les sapins, à attendre avec la patience infinie, bien caractéristique des grands félins, l’instant propice pour lancer son attaque.
Un essor prodigieux en un bond fantastique de quatorze coudées le propulse comme l’éclair et l’amène d’un bloc directement sur le dos de l’élan.
Aussitôt il referme sa puissante mâchoire dans le cuir tendre de l’échine. Ses crocs acérés et avides fouillent dans les chairs palpitantes.
Le grand cervidé, sublime de courage, essaie désespérément de désarçonner son bourreau lequel s’accroche à ses flancs en y plantant ses griffes.
Le brame d’agonie se prolonge longtemps dans la nuit glacée, cependant que le sang s’échappe à gros bouillons de la terrible blessure. L’élan insensiblement perd de ses forces. Il ne peut plus se battre et l’abominable douleur qui lui taraude le cou finit par le rendre fou !
Il croule en tournoyant dans la neige déjà toute rougie de son sang…
Il gît dans la steppe dont il fut un seigneur, le corps tressautant encore dans les affres de l’agonie…
… Le brame a cessé.
Seul, un infime souffle de vie exhalé du fond de sa gorge en une plainte sourde se fait encore entendre, tandis que le tigre lentement lui ouvre le poitrail et l’abdomen, faisant couler ses entrailles bleues, chaudes et fumantes, dont il se délecte aussitôt…
A chaque coup de gueule, le grand cerf tressaille et la plainte renaît du fond de son agonie. Le fauve, soudain énervé, l’achève sur une pulsion en lui ouvrant la gorge d’un formidable coup de patte, avant que d’arracher le reste des entrailles ainsi que les viscères et de les dévorer…
Ensuite, rassasié, il saisit dans sa gueule la dépouille par un cuissot arrière et la traîne sous le couvert des premiers sapins, en lisière de for

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