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Description
Chacun en possède un. Un seul. Parfois à son insu.
Stan A. le veut. À n’importe quel prix. Par la ruse, par la menace, par la stratégie, par la séduction, il tentera, de toutes ses forces, de se l’approprier. La lutte est âpre, le jeu serré. Qui sera capable de résister à Stan A. ? Qui succombera ?
Une seule arme peut efficacement défendre le Joyau. La possédez-vous ?
Sujets
Informations
Publié par | Edilivre |
Date de parution | 30 juin 2014 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782332668011 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-332-66799-1
© Edilivre, 2014
Citation
Toi, qui détruis tous les poisons, rends-nous semblables au cristal Fais que nos cavernes de suie se constellent d'éblouissantes fleurs minérales... Zelenca, Prière à la licorne
Le Joyau
« Entrez, ma chère, entrez ! Je vous attendais. »
Comment diable peut-il être informé de mon arrivée avant même que je sois en vue ? J’ai beau chercher des caméras ou tout autre système de surveillance à proximité de l’entrée, rien ne me permet de savoir comment il la surveille. Ces lueurs furtives dans les parois, peut-être ? Un animal souterrain qu’il aurait dressé à épier ses visiteurs ?…
Je referme au-dessus de ma tête la trappe qui marque le seuil de son domaine. Le gardien m’a laissée passer sans problème.
Déjà frissonnante, j’entame la longue descente qui mène à sa maison, cette longue allée, ou plutôt ce long boyau de roches qui diffusent un éclairage verdâtre et intermittent… mousses phosphorescentes ? Le chemin s’enfonce dans les profondeurs souterraines, d’abord en pente douce, puis de plus en plus raide. Des marches grossièrement taillées, souvent instables, tronçonnent le parcours. Certaines zones, pavées, sont particulièrement glissantes. Chaque pas expose à un péril. Avec les moyens dont il dispose, pourquoi ne fait-il pas réaménager tout cela ? Le contraste entre la vétusté de ce « vestibule » et le confort du reste de sa demeure est saisissant. Plus je m’approche, plus il fait froid. Quand je pense qu’on imagine le centre de la terre bouillonnant de lave en fusion… ou foisonnant de brasiers et de baquets incandescents… on est ici bien loin de la science et de l’imagerie populaire. De toute façon, cet endroit déjoue toutes les règles de la logique et de la physique, et c’est, entre autres, ce qui m’y attire de façon si irrésistible. Oui, je sais… je m’étais solennellement promis de ne plus y remettre les pieds. De ne plus m’infliger ce froid glacial… De ne plus me laisser piller de la sorte. Mais le mélange de fascination et d’horreur qui me prend chaque fois que je pénètre ici agit sur moi comme une drogue. La créativité démentielle de cet homme m’envoûte. Il me faut absolument ses derniers gadgets, exactement comme d’autres ne peuvent se passer du dernier enregistrement de leur idole, de la suite de leur livre ou de leur film préféré, d’un article de marque ou du dernier téléphone high-tech avec sa coque ultra-design… S’ils savaient ce que l’on peut se procurer ici, comme les objets de leur convoitise actuelle leur sembleraient dérisoires !
Le moment du parcours que je redoute le plus est maintenant face à moi. Il faut se jeter à corps perdu dans un abîme d’un noir d’encre, totalement impénétrable, impossible à sonder. J’ai beau savoir que j’ai chaque fois survécu à cette chute et que l’accès ultime du repaire est à ce prix, aujourd’hui encore, entre le froid et la peur, je grelotte intensément. Comme à son habitude en pareil cas, la voix suave de mon interlocuteur résonne en moi :
« Un dernier effort ! Le plus dur est fait ! La récompense est proche, toute proche… »
Je saute…
En un éclair, je me retrouve à l’intérieur de la demeure cossue et élégante que j’ai si ardemment aspiré à retrouver. Si seulement il ne régnait pas ce froid insidieux même à l’intérieur… Mon hôte me dit d’un air empressé, tout en refermant un à un les multiples verrous de sa porte d’entrée :
« Ma pauvre amie, vous voilà encore transie de froid ! Je suis désolé. Vous savez bien que je brûle d’une telle énergie que j’ai toujours trop chaud… Je suis obligé d’entretenir une atmosphère glaciale pour réussir à respirer. Laissez-moi vous prêter ce manteau et vous offrir une boisson chaude pour vous régénérer. »
Il jette sur mes épaules une fourrure épaisse, dépouille d’une bête indéfinissable, ou de plusieurs bêtes assemblées entre elles?… Puis il disparaît dans ce que je suppose être devenu la cuisine.
Bien que je fréquente Stan A. depuis des années, sa capacité à changer d’apparence comme d’autres changent de chemise me stupéfie à chaque visite. Je ne l’ai jamais vu deux fois...