Le Mufle des Antilles
54 pages
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Le Mufle des Antilles , livre ebook

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Description

Trois femmes, Nina, Lily et Léa, trois nouvelles, trois histoires de romantisme, d’érotisme ou d’amour. Nina part en vacances aux Antilles rejoindre un ami dont elle est secrètement amoureuse... Le temps d’un après-midi Lily devient modèle pour un photographe très particulier... Léa adopte systématiquement le sport que pratique son amant afin de mieux l’attacher à elle. Ces femmes livrent leur récit à leurs amies, se confient, se conseillent ou se consolent mutuellement. Trois histoires hors du commun et résolument contemporaines, qui illustrent la réalité des vies amoureuses des femmes au XXIe siècle: libres, décomplexées, indépendantes, elles doivent malgré tout faire face à des relations entre hommes et femmes qui deviennent de plus en plus complexes et déroutantes. Le lecteur accompagne ces trois femmes dans leurs espoirs, leurs déceptions, leurs questionnements sur leur vie amoureuse et érotique. Annie Cluzel signe ici une véritable ode à la féminité, écrite dans un style immédiat et énergique, comme une conversation entre amies que l’on aurait épiée à travers une porte.

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748369311
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Mufle des Antilles
Annie Cluzel
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Mufle des Antilles
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Mufle des Antilles
 
 
 
Première partie
 
 
 
« Allô, Nina ? C’est Paul, Paul de la Guadeloupe. Tu te rappelles ?
— Paul ? Oui, bien sûr, quelle surprise ! Je suis très étonnée de ton appel !
— Je voulais te dire… Depuis ton dernier séjour ici, beaucoup de choses ont changé : je me suis séparé de Juliette.
— Tu t’es séparé de Juliette ? Mais comment ça ? Vous aviez l’air de bien vous entendre. Et tu m’appelles pour me dire ça ?
— En fait, je voudrais te proposer de venir passer quelques jours en Guadeloupe, au mois d’août. On pourrait faire un petit périple en bateau. Ça me ferait très plaisir.
— Écoute, Paul, tu me prends au dépourvu. Je ne peux pas te répondre comme ça, tout de suite. Laisse-moi le temps d’y réfléchir.
— Bien sûr. Disons qu’il me faudrait une réponse au plus tard dans quinze jours, parce qu’il faut que je m’organise. Au fait, tu es abonnée à Skype ?
— Euh, oui.
— Bon, alors, on communiquera de cette manière, et puis on pourra se voir. J’ai un peu changé, physiquement. Tu me diras ce que tu en penses. Salut, ma belle, à très bientôt. »
Nina raccroche, reste immobile un long moment. Elle se repasse mentalement la bande de la conversation, en essayant de se souvenir de tous les mots qu’il a prononcés, pour être sûre qu’elle n’a pas rêvé.
Puis elle va s’asseoir dans un fauteuil et ferme les yeux : ils s’étaient rencontrés l’année précédente, alors que Nina était en vacances à Sainte-Anne. La rencontre s’était faite grâce à José, un ami commun. Il avait présenté Nina à Paul et à Juliette. Elle se souvient de cet instant où son cœur s’était mis à battre un peu plus vite lorsqu’elle avait salué ce quinquagénaire magnifique, au regard vert et au sourire charmeur. Il était bronzé, il sentait bon et ses cheveux courts grisonnants lui donnaient cette maturité que les femmes apprécient tant.
Les quatre nouveaux amis avaient décidé de passer la journée sur un petit îlet. Paul pilotait son bateau avec l’assurance de l’homme qui maîtrise tout. Nina le détaillait discrètement, ravie de passer la journée en sa compagnie. « Dieu, qu’il est beau, se disait-elle, une vraie photo de mode ! »
Nina trouvait que Juliette n’allait pas avec Paul, d’une part parce qu’elle n’était pas spécialement jolie et, d’autre part, parce qu’elle manquait de classe. Mais elle était drôle, sympathique, et semblait très attachée à son mari.
Une fois le bateau amarré, la petite équipe s’était installée sur la plage. Juliette avait alors proposé de prendre l’apéritif assis dans l’eau plutôt que sur le sable. Elle avait prévu tout le matériel pour ce faire. Elle avait gonflé la bouée qui faisait office de bar puis disposé les verres et les biscuits dans les emplacements prévus à cet effet.
Nina se souviendrait toujours de ce moment. Chacun avait pris place autour de la bouée, Juliette ayant préalablement rempli les verres de ti-punch. Nina avait bu un verre puis deux et, la chaleur aidant, elle avait commencé à se détendre, et son esprit s’était progressivement embrumé.
Elle avait gardé néanmoins assez de lucidité pour sentir que Paul, son voisin de gauche, lui caressait délicatement la jambe avec son pied et qu’imperceptiblement, il se rapprochait pour la toucher de sa main. Nina était tout à la fois gênée, parce que Juliette n’était pas très loin, et flattée que cet homme magnifique s’intéresse à elle.
José aussi s’était approché de façon à la frôler. Le mouvement de l’eau obligeait à faire des efforts pour garder la position assise mais, en même temps, pouvait justifier les rapprochements entre eux.
Nina s’était laissé faire avec délice. Elle avait conscience qu’elle n’aurait pas dû, mais c’était si bon : l’eau turquoise, le soleil, les corps bronzés et presque nus de ces deux hommes, l’alcool, tout était réuni pour qu’elle chavire.
Et puis, Juliette, qui ne s’était aperçue de rien, avait regagné la plage pour préparer le repas.
C’est alors que Paul en avait profité pour attirer Nina tout près de lui et accentuer ses caresses. Elle s’était laissé emporter dans ce monde de volupté avec un bonheur indicible, sans mesurer le risque qu’ils prenaient tous les deux.
José, en ami prudent, avait suivi Juliette afin qu’elle ne s’aperçoive de rien.
Nina et Paul avaient dû se résoudre à cesser leur folie et à reprendre leurs esprits.
Après le repas, et l’alcool ayant cessé ses effets, elle avait pris conscience de ce qu’elle avait fait. « Qu’est-ce qui m’a pris ? Me laisser caresser par un homme que je connais à peine, et en présence de sa femme ! »
Alors, elle avait essayé de se trouver des excuses : premièrement, elle vivait seule et avait besoin qu’on s’intéresse à elle, deuxièmement, elle ne pouvait pas résister au charme envoûtant de Paul, troisièmement, elle avait éprouvé un vrai bonheur en se laissant glisser vers le plaisir dans ce cadre idyllique et finalement, comme Juliette n’avait rien remarqué, alors…
Le trajet de retour sur le bateau avait achevé de lui remettre les idées en place.
Alors qu’elle se tenait debout à l’avant et regardait au loin, José s’était approché d’elle et, avec un petit sourire en coin, il lui avait demandé ce qu’elle pensait de sa journée.
« Tu sais, José, l’éducation que j’ai reçue devrait me faire dire que je suis morte de honte mais en réalité, j’ai passé une excellente journée ! avait-elle répondu tout aussi malicieusement. »
À l’arrivée au port, il avait fallu se séparer. Juliette et Paul avaient embrassé Nina. Juliette s’était montrée très chaleureuse, mais Paul n’avait pas prononcé un mot. La déception de Nina avait été grande.
Puis José l’avait raccompagnée à son hôtel en lui confiant :
« Ce n’est pas bien, ce qu’on a fait, Nina.
— C’est vrai, mais si tu savais comme j’étais bien… Oh, mon petit José, j’ai adoré cela ! »
Deux jours plus tard, elle recevait un appel de Juliette qui lui proposait une sortie en mer d’une journée.
Nina avait accepté immédiatement, trop heureuse de revoir Paul, et avait remercié poliment. Après avoir raccroché, elle avait songé qu’elle s’était peut-être emballée un peu vite, d’autant plus qu’elle serait seule face au couple, car José ne pouvait se joindre à eux. « J’aurais dû dire non, mais en même temps, j’ai tellement envie de le revoir ! Je n’ai vraiment aucune volonté. »
Elle avait prévenu José de cette sortie, et celui-ci lui avait dit cette phrase :
« Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je connais Juliette et Paul depuis longtemps, mais pas intimement, alors, fais attention à toi. Je ne sais pas ce qu’ils cherchent… mais bon, je peux me tromper. »
Nina avait rejoint le couple au port, perturbée par les propos de son ami. « De toute façon, maintenant, je ne peux plus faire machine arrière, on verra bien. »
Le bateau avait fait route vers Marie-Galante. Le trajet avait été long, mais qu’importe ! Nina se tenait debout près de Paul, et de cela, elle était heureuse. Si seulement elle avait pu le toucher !
 
Lorsqu’ils furent arrivés à destination, Juliette avait proposé à Nina de descendre à terre pour faire des achats. Elle en avait profité pour acheter du savon parfumé et une petite peinture naïve.
La journée s’était déroulée paisiblement. Juliette avait été charmante, mais Paul s’était montré distant. Ils s’étaient baignés tous les trois, baladés sur la plage, et avaient improvisé un barbecue.
Mais Nina se sentait mal à l’aise. Ses idées se bousculaient dans sa tête : les propos de José, l’indifférence de Paul, la gentillesse de Juliette. Elle avait eu hâte de rentrer.
De retour dans sa chambre, elle avait ressenti une profonde tristesse et un malaise, en mesurant sa naïveté. « Je suis stupide, c’est bien fait pour moi. Qu’est-ce que j’imaginais, qu’il allait m’emmener au-delà des mers avec son beau bateau blanc ? »
La sonnerie du téléphone avait mis fin à ses ressassements, et José, au bout du fil, lui avait demandé :
« Alors, comment s’est passée ta journée ?
— C’était bien, il n’y a pas eu de problèmes. Seulement, à cause de tes idées, je suis restée sur le qui-vive tout le temps.
— Je suis désolé, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis toujours posé des questions sur eux. Au fait, on mange tous ensemble demain soir. »
Nina n’était pas enthousiasmée : elle n’avait pas envie de revoir Paul, mais elle avait néanmoins accepté, tout simplement pour ne pas passer la soirée seule.
Au restaurant, elle n’avait pas pu s’empêcher de s’asseoir à côté de lui. Au cours du repas, elle s’était enhardie à coller sa jambe contre la sienne, par plaisir mais aussi par provocation. Il avait tenté de s’en détacher, mais elle avait insisté, juste pour le mettre mal à l’aise. Finalement, elle avait cessé le jeu, satisfaite d’avoir eu le dernier mot.
Les vacances s’étaient terminées, et Nina était rentrée en métropole. Les jours avaient passé, et elle n’avait retenu de son séjour en Guadeloupe que le souvenir de cette exquise journée libertine.
 
 
 
 
Deuxième partie
 
 
 
Nina se connecte sur Skype et voit apparaître son bellâtre. C’est vrai qu’il est beau, il a minci, et il exerce toujours le même charme sur elle.
Il lui fait voir des photos de lui-même, de la maison qu’il fait construire sur l’île. Nina est séduite. Elle sait qu’elle va dire oui à la proposition de Paul même si, finalement, elle le co

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