Le Prix du péché
138 pages
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Le Prix du péché , livre ebook

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Description

Guidée par un soupçon de jalousie, la curiosité d’Emma était trop grande, et la conversation qu’elle surprend entre Corentin, celui qu’elle aime et qui souffle le chaud et le froid sur son âme, et Emily, une jeune femme qui vient à peine d’entrer dans son existence, la laisse effarée et pantelante. Car la discussion entre ces deux êtres qui semblent se connaître porte justement sur elle. Elle qui serait en danger de mort, elle qui aurait tout oublié d’une autre vie, elle qui entend parler d’anges et de démons... Et maintenant que la porte qui donne sur la vérité a été entrebâillée, il va être difficile de ne pas la pousser un peu plus... Immédiatement, Élodie Lyonnet nous place dans l’urgence et dans l’emballement qui s’emparent de la vie d’Emma, dont tous les repères s’effondrent. Découverte de l’existence d’anges déchus, passé qui sort des brumes de l’amnésie, malédictions, amitiés qui se brisent, trahisons et alliance inédite s’enchaînent ainsi dans un récit fantastique haletant, qui nous parle encore de relations interdites, de désir et des puissances infinies de la passion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2011
Nombre de lectures 4
EAN13 9782748369212
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Prix du péché
Elodie Lyonnet
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Prix du péché
 
 
 
À Agnès. Tu es l'âme de ce livre, littéralement.
 
 
 
Prologue
 
 
 
Le soleil lui brûlait presque la peau à travers la fenêtre. La chaleur étouffante de la chambre avait déjà commencé à faire ruisseler de petites perles de sueur dans sa nuque. Pourtant, Emma refusait l’idée de bouger ou même d’ouvrir les yeux. Elle préférait sentir la douceur du bras posé négligemment à travers son ventre, et le souffle tiède qui caressait sa joue. Elle préférait se bercer d’illusions et se dire qu’aujourd’hui, tout serait différent.
Quelques minutes encore. Quelques minutes de rêves et d’amour.
Mais le temps passa une nouvelle fois trop vite. Bientôt, le corps allongé contre elle se mit à bouger. Elle s’efforça de respirer plus lentement, les paupières closes, pour faire semblant d’être toujours plongée dans le sommeil. Elle était devenue très forte, à ce petit jeu. Le bras s’enleva. Le corps disparut. Elle se tourna sur le côté désormais vide en poussant un faux soupir endormi, et se blottit contre l’odeur qu’il avait laissée derrière lui.
Pas encore. Pas déjà. S’il vous plaît.
Mais c’était terminé, et elle le savait.
— Emma ? appela-t-il d’abord doucement.
Elle ne bougea pas. Sa voix grave faisait s’emballer son cœur. Dis-moi que tu m’aimes. Une main lui secoua l’épaule. Elle suivit le mouvement sans protester, mais ne répondit pas.
— Emma ! répéta-t-il plus fort.
Si elle continuait son petit jeu, il serait énervé. Elle ne voulait pas voir son visage tordu dans un rictus agacé. Alors, elle se força à soupirer de nouveau, et papillonna des yeux.
— Corentin ? murmura-t-elle.
Il avait déjà enfilé un pantalon. Ses boucles brunes partaient dans tous les sens, et ses yeux étaient lourds de sommeil, mais il ne semblait pas fâché outre mesure, comme d’autres matins, et elle s’autorisa donc un léger sourire.
Bien sûr, il n’y répondit pas. Mais elle ne loupa pas la lueur dans ses yeux vairons. C’était celle qui lui était réservée – mélange de tendresse amusée, de tristesse, et de fureur contenue.
— C’est l’heure, Em’, lâcha-t-il calmement.
Elle se mordit les lèvres.
— J’ai le temps de prendre une douche ? demanda-t-elle.
Oui. D’ailleurs, je t’accompagne si tu veux.
—  Nathan devrait rentrer bientôt. Ce n’est pas une bonne idée.
Elle n’insista pas davantage. Ça ne servirait à rien, et elle avait déjà vécu cette situation bien assez de fois : elle était fatiguée de chercher à lutter pour atteindre ce qu’elle n’obtiendrait jamais. Elle se leva et récupéra consciencieusement ses vêtements, en évitant soigneusement de se demander comment son tee-shirt avait atterri sur le buffet de la salle à manger.
Quand elle eut remis ses cheveux vaguement en ordre et défroissé ses habits de la veille, elle retourna dans la chambre avec timidité. Il était assis sur le rebord de la fenêtre, une jambe pendant dans le vide. Il tourna la tête vers elle, sans hostilité, et elle y vit le droit de s’approcher. Un dernier baiser, peut-être ?
Je ne veux pas que tu partes. Reste, Emma. Je t’aime.
Elle pencha la tête. Comme il ne bougeait pas, elle posa ses lèvres sur le coin de sa bouche pendant une demi-seconde puis s’éloigna rapidement comme si elle s’était brûlée.
— Au revoir, murmura-t-elle avec une esquisse de sourire qui ressemblait à une grimace.
— Je te rappelle, dit-il alors qu’elle était sur le seuil de la porte.
— Parfait, s’efforça-t-elle de répondre.
Les dix-huit étages dans l’ascenseur furent une torture. La rue et les gens qui vivaient, autour d’elle, faillirent l’achever. Et puis elle grimpa sur sa moto, enfila son casque, et laissa la vitesse l’engloutir.
Quand elle arriva chez elle, seulement, elle se précipita dans sa chambre et se laissa glisser sur son lit, se tordant presque de douleur en serrant sa poitrine.
Il la tuerait, un jour. Et le pire, c’était peut-être qu’elle n’attendait que ça. Mourir d’aimer était beau.
N’est-ce pas ?
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
« On a beau ne pas être superstitieux, on craint toujours les malédictions des gens. »
Adrien Therio
 
 
—  Woh , t’as eu une crise, hier, mec ? demanda Valentin en entrant dans l’appartement.
— Une fille, en fait, sourit plaisamment Corentin.
— Tu avais pas dit que t’arrêterais d’être sauvage avec ces pauvres humaines ? soupira Nathan.
— Oh, celle-ci n’avait peur de rien, répondit-il d’un air évasif, en retournant à la télé.
Emma ne reculait pas, c’était vrai. Parfois même, elle ripostait avec la même violence que lui, à peine consciente de la sensualité qu’elle dégageait, ses yeux émeraude brûlant de passion et d’ivresse. Il secoua la tête. Mauvaises pensées. Surtout en présence de Nathan.
— Je sais pas comment tu fais, mon pote, lâcha Valentin en s’affalant sur le canapé à côté de lui, l’air de se ficher de l’odeur répugnante qui le suivait à la trace. Tu arrives à avoir une fille tous les soirs. Et t’es même pas mannequin.
Corentin esquissa un rictus amusé.
— Tu pourrais aussi, Val’, si tu t’étais pas mis en tête d’être avec la même fille.
— Je ne suis même pas avec elle, répliqua mollement le jeune homme.
— Je vois même pas ce que tu lui trouves, intervint Nathan de la cuisine où il s’était réfugié. O.K., elle est hypercanon. Mais sérieux, niveau caractère, c’est une harpie.
— C’est une déesse , rectifia Valentin, les yeux soudain plongés dans le vide.
Nathan et Corentin eurent la même grimace dégoûtée. Leur ami humain avait été lui aussi, finalement, pris par le fléau de l’amour. C’était d’un pathétique…
— Non mais vraiment, les gars. Je sais que vous avez tout votre délire comme quoi les filles, c’est une nuit, et puis c’est tout, et que vous voulez pas trop prendre de risques à cause de votre truc, reprit le jeune homme quand il fut enfin sorti de ses pensées, mais vous vous êtes jamais demandé ce que ça pouvait être, de rester avec la même, genre… plus de deux jours ?
Corentin leva les yeux au ciel.
— Va te laver, Valentin. Sérieux, tu pues, fut sa seule réponse.
— Sale con, lâcha Valentin.
Mais il se leva et se dirigea à pas lourds jusqu’à la salle de bains. La porte claqua bruyamment, et l’eau se mit à couler, quelques secondes plus tard, en même temps que s’élevait la voix nasillarde du blond, qui se mit à chanter l’un des derniers tubes bidon à la mode.
Nathan prit sa place sur le canapé.
— Pour une fois qu’il disait un truc intelligent. T’aurais pu être plus sympa.
— Intelligent ? répéta Corentin, moqueur.
— Je suis resté avec une fille plus d’une semaine, une fois, se souvint Nathan. C’était bien. Jusqu’à ce qu’elle meure dans d’étranges circonstances, bien sûr, admit-il après réflexion.
— C’était des conneries, donc.
— Y a que pour nous que ça l’est, mon vieux, lui rappel Nathan.
— Est-ce que tu as déjà vu un couple heureux ? Notre malédiction, c’est presque une bénédiction, en fait, quand t’y penses. Pas d’emmerdes avec une fille trop amoureuse ou trop chiante. Pas de cœur brisé. Mais des nuits de folie. Que du bénef ! ironisa Corentin.
Nathan resta silencieux un moment, comme s’il réfléchissait sérieusement à ce que son meilleur ami venait pourtant de prononcer d’un ton railleur. Quand il reprit la parole, il finit d’assombrir la journée, sans même s’en rendre compte.
— La malédiction ne nous empêche pas de tomber amoureux ; donc, on ne peut pas exclure le cœur brisé ; donc, il n’y a aucune bénédiction là-dedans. Et dire que c’est pour toujours… grogna-t-il en laissant tomber sa tête en arrière. Putain, l’éternité, c’est vraiment pourri.
Corentin ne pouvait que l’approuver. Et parce que Nathan allait bientôt chercher à fouiller dans son cerveau pour avoir son avis, il effaça définitivement l’image d’Emma qui s’y était imposée.
 
Il n’était pas rare que Corentin aille à l’université.
Bien sûr, il savait déjà la plupart – pour ne pas dire : « toutes » – les choses qui y étaient enseignées. Et, en vérité, la faculté de psychologie n’était pas très intéressante, quand on avait côtoyé des humains depuis la nuit des temps, comme lui. Mais c’était mieux que traîner dans les rues à ne rien faire, ou être obligé de travailler. Ça, Nathan s’en chargeait. Corentin, lui, préférait paresser sur une chaise, entouré de monde, plutôt que de devoir obéir à un patron idiot.
N’était-ce pas pour ça qu’il avait été viré de son ancien job ?
Peu de gens l’approchaient, pourtant. Il faisait un effort : il était aimable, poli, souriant et ouvert, ce qui lui avait valu quelques connaissances. Mais ça s’arrêtait là. On ne cherchait pas à mieux le connaître. Il n’y faisait plus attention depuis longtemps. C’était la malédiction qui répugnait les humains. Pas lui.
Il ne sortit de ses pensées qu’en percutant quelqu’un. Le parfum lui était extrêmement familier.
— Oh je suis déso… Corentin !
Il baissa la tête tandis qu’Emma reculait de deux pas. Ses yeux verts brillaient à la fois de joie et d’incertitude. Ils s’étaient vus seulement deux jours auparavant. Il jeta un rapide coup d’œil au ciel, puis reporta son visage neutre sur la jeune fille, furieux intérieurement.
C’était trop tôt.
— Tu devrais regarder où tu marches, Emma.
Elle sembla douchée par son ton glacé. Mais au lieu d’être indigné ou désespéré, son visage n’exprima que de la résignation. Brave jeune fille.
— Bien sûr, approuva-t-elle avec une voix bien plus faible et un débit beaucoup plus rapide. Je suis désolée. À bient… au revoir. Bons cour

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