Le Révolté
160 pages
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Le Révolté , livre ebook

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Description

« La foule crie sa colère en fonçant sur les agents qui prennent la poudre d'escampette, abandonnant matériels et véhicules. Très excités, les planteurs détruisent les tentes, saccagent les bascules et autres matériels. Puis ils se mettent à pourchasser les agents de la société Coton A-Dar à travers le village. Avertie de la chasse-poursuite des indésirables agents de l'entreprise, une trentaine de policiers en poste dans la localité voisine interviennent pour les protéger. En lieu et place de la police ou de la gendarmerie, les militaires débarquent et se mettent à tirer en l'air pour intimider les manifestants. Très vite débordés par la détermination des villageois humiliés, les militaires finissent par tirer à balles réelles sur les agitateurs. Enfin, difficile de comprendre que des militaires venus pour “protéger” les agents, même “débordés”, se mettent à brûler les cases. » Une société cotonnière corrompue devient source d'un conflit fratricide ethnique dans un pays où les peuples sont très déchirés et montés les uns contre les autres... Au cœur du tumulte, Borsé-kam, un des paysans, prend la tête de la rébellion. Avec "Le Révolté", Philippe Banyam brouille les frontières entre réalité et fiction, embrassant tous les maux d'une certaine Afrique dont il livre une vision lucide et pessimiste, prisonnière malgré elle de ses propres démons.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342050912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Révolté
Philippe Banyam
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Révolté
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.

 
 
 
 
Avertissement !
 
 
 
Ce récit était un scénario destiné à tourner un long métrage.
Je l’ai repris sous forme de « récit ». Par conséquent, toute ressemblance de nom, de lieu, etc., n’est que pure coïncidence.
 
 
 
Après la conférence de paix qui a permis la désignation d’un des chefs contestataires pour la gestion de la transition, les choses ne s’améliorent guère. Très vite, le rebelle nommé président va instaurer un régime autocratique. Mais, pour tromper l’opinion nationale et internationale et, surtout les citoyens peu avertis, l’autocrate va également mettre en place un système piloté exclusivement par les membres de son clan. Ne peut être un maillon de l’ensemble que celui ou celle qui est membre du clan et/ou acolyte.
La mal gouvernance, l’accaparation de l’État et des biens publics par le clan reste la première préoccupation de cette bande de rapaces qui néglige, piétine, marginalise et exclut les autres citoyens de la gestion des biens publics. Ce comportement exagérément égocentrique et doué d’une haine viscérale des autres frustre les autres communautés devenues de simples faire-valoir au sein d’une république, mieux, une entreprise nommée A-Dar. Évidemment, ceux qui ne sont pas du clan ou ne sont pas dans le système se sentent exclus et humiliés. L’autocrate, tombé malade, est évacué sanitairement sur un autre continent. Malheureusement, il décède dans l’avion avant son arrivée à destination. Il (la dépouille du dictateur) est conduit malgré tout à bon port, afin de ne pas créer la panique dans la population. Il sera officiellement rapatrié, le temps de mettre en place une équipe avec des stratégies pour la continuation. Et, aussi de maitriser la situation en cas de soulèvement. Or, faute de pouvoir transmettre le pouvoir à son clan pour continuer à piller le pays, un groupe d’individus y compris quelques membres du clan réussit à prendre le pouvoir grâce à un coup de force. Ainsi, le clan du défunt président constitué pour la plupart des individus en mal du pouvoir perd le contrôle du pays et donc des privilèges générés par le système. Mais, malheureusement, le pouvoir des nouveaux maitres d’ADar va faire long feu. Le pays (re)bascule dans une guerre civile généralisée, chaque région proclamant son indépendance .
 
L’administrateur Borsé-kam, sa famille et des milliers d’autres personnes trouvent donc – chacun – refuge dans son village natal ou quelque part en campagne ou encore dans les pays voisins. Les belligérants ne déclarent les cessez-le-feu que pour se ravitailler en munitions et autres denrées alimentaires. Et, la guerre reprend de plus belle. Après quelques mois d’exil, les réfugiés et même les déplacés commencent à perdre l’espoir d’un probable retour chez eux.
Le retour dans la capitale Doum-ra n’est certainement pas pour demain. Malgré la vie au village, qu’elle soit bonne ou mauvaise, pire ou exécrable, Borsé-kam se doit de tenir bon afin d’apporter ses propres jugements de valeur dans la vie de la Nation, en tant qu’administrateur. Le destin de l’homme passe aussi par là. Lui qui ne supporte pas l’injustice et qui ne se lasse pas de dénoncer le système revient au pays, mais pour s’installer au village. Se sentant menacé et de peur de se faire abattre comme un chien par la machine répressive du cleptomane de président, Borsé-kam s’était exilé un temps. Mais, même étant loin de A-Dar, l’autocrate organisait son assassinat. Toutes les différentes tentatives avaient malheureusement connu des échecs. Le voilà revenir au pays, plus précisément dans son village natal.
Les enfants de Borsé-kam qui ont grandi et vécu en ville doivent s’adapter à la vie du village. Certains villages, dont celui de Borsé-kam, épargné par les nombreux « évènements », peuvent encore accueillir les déplacés […]. Les A-Dariennes et A-Dariens emploient généralement le mot « évènement » pour faire allusion aux multiples conflits et guerres fratricides que leur pays ne finit de connaitre. Borsé-kam qui n’était revenu qu’une seule fois au village pendant ces durs moments commence à ressentir des remords. Puisque, cette fois-ci, il ne vient pas pour repartir, mais pour y rester. Il n’a pas de choix. Devenu planteur dans son village, Borsé-kam qui croyait en une véritable paix pour un profond changement dans son pays se dit encore très déçu. Toutefois, il décide d’organiser autrement sa vie au village.
 
 
 
Quelques mois plus tard, pour ce qui est du pays, une conférence est organisée pour ramener les frères ennemis à la réconciliation. Rien, pratiquement rien, ne permet de croire que cette rencontre-ci sera la bonne. La paix est possible à la seule condition : qu’elle repose sur des socles solides et fiables, sur un consensus. Bien qu’il s’agisse officiellement de la pacification, on continue à entendre des coups de feu à travers le pays. Dans la cité de Doum-ra, les armes ont toujours servi pour intimider, tuer, piller, voler, kidnapper, etc. Le gouvernement d’union nationale réussira-t-il à asseoir son autorité et sa politique de main tendue ? Ce gouvernement qui ne dispose pas de moyens militaires conséquents pour faire face à certaines poches de rébellion peine à imposer la paix. Certains chefs de guerre n’adhérant pas entièrement à ce processus de réconciliation continuent de n’en faire qu’à leur tête dans des zones sous leur contrôle. Or, les colonisateurs qui, comme de coutume, évacuent leurs ressortissants, observent et laissent faire jusqu’à ce que la situation pourrisse totalement. Savent-ils à quel moment précis intervenir pour aider à rétablir l’ordre ? Viendront-ils plutôt évacuer leurs ressortissants ?
Dans la capitale, à Doum-ra, grâce aux couvre-feux, un semblant de vie commence à renaitre. Progressivement, l’Administration reprend aussi grâce à quelques agents de l’État revenus au pays. Certains immeubles publics partiellement détruits abritent de nouveau quelques directions et ministères. La résidence du président, située sur la rive du Mayo longeant Doum-ra, n’étant pas gravement endommagée, abrite le président et sa suite. Les indésirables visiteurs du palais qui ont emporté quelques objets précieux, n’ont pu déplacer l’immeuble. C’est bien dans cette résidence que le président rebelle loge provisoirement. Son Premier ministre, quant à lui, occupe une des villas administratives dans les environs. La force d’interposition onusienne, bien que logée non loin des sites sensibles, continue à assurer la sécurité du président et des autres membres du gouvernement. Les combattants mis à la disposition des militaires constituant la force onusienne aident à mettre de l’ordre et la sécurité à Doum-ra.
 
Dans les villages, malgré l’absence des éléments de cette force dite neutre, les villageois continuent à se battre pour leur pain quotidien. Les villageois semblent ne pas être concernés par le problème de sécurité. Malgré l’état défectueux des routes, les villageois se déplacent à bord de leurs charrettes pour aller d’un village à un autre afin de se ravitailler en denrées alimentaires. Les routes en bitume étant complètement délabrées, celles en terre battue devenues de petites pistes ne sont empruntées que par des habitués. Celle qui mène à Ngoul-Mba en passant par Kamba-Bé, deux contrées distantes d’environ sept kilomètres ne fait pas exception. Ces deux localités, pourtant réputées pour la production du coton, vivent coupées du reste du monde. Non seulement les pistes ne sont pas en bon état, mais les petits ponts construits il y a quelques années après l’indépendance par les colonisateurs sont tous rompus. Et donc, les localités au-delà de ces ponts ne peuvent pas s’approvisionner comme il se doit en produits de première nécessité et même ravitailler d’autres pays à certaines périodes de l’année, surtout en saison des pluies. Les difficultés, non les moindres, ne font qu’entraver l’éclosion économique de ces localités. Abandonnées à elles, les populations de ces deux gros villages et bien d’autres dans les environnants ne savent à quel saint se vouer. Le régime actuel n’a comme souci que celui de conserver le pouvoir. Et comme ces populations n’ont personne de haut placé dans la sphère politique clanique à Doum-ra pour plaider leurs sorts, elles n’ont que leurs yeux pour pleurer. Le nouveau maitre du pays qui glane les ressortissants des différentes régions pour faire croire à l’opinion nationale et internationale que la gestion du pays est l’affaire de tous les A-Dariens a « oublié » les vaillantes populations de ces localités. Les habitants de ces villages « oubliés » ne peuvent bénéficier des miettes qui tombent rarement de l’assiette de l’État. D’ailleurs, ces restes ne tombent généralement que dans les assiettes de ceux qui en ont déjà, même pleines. Les proches du pouvoir ou ceux qui sont dans le système.
Après quelques mois, les ardeurs et l’amour qu’avait Borsé-kam pour son village commencent à fondre pour laisser la place aux doutes. Sa petite famille commence également à ressentir les mêmes sentiments. Les enfants supportent difficilement le nouvel environnement. La vie selon eux, même s’ils ne le disent pas ouvertement, devient insupportable. Malgré cet environnement devenant de

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