Le Souffle court est une affaire sérieuse
46 pages
Français

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Le Souffle court est une affaire sérieuse , livre ebook

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Description

« Le dîner de Noël se termina ; il se rappela le goût des huitres citronnées, l'odeur du pain brioché qui accompagnait le foie gras, la robe du Saint-Estèphe Grand Cru qui fut servi... mais il oublia les conversations, les rires et les chants entonnés au dessert. Il savait ce qui l'attendait ; ce ne serait pas une fuite, mais une retraite ; il partirait seul au petit matin ».



Les émotions vives, les crises existentielles ou d'angoisse, les attentes interminables piquées d'espoir, les moments suspendus, sont quelques uns des thèmes qui traversent ce recueil. Le Souffle Court n'a jamais si bien porté son nom, et il introduit à propos les nouvelles et récits qui sont présentés.
Du rythme, des larmes, des espoirs : des ingrédients qui rendent l'affaire sérieuse, volontairement très sérieuse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414362790
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-36280-6
 
© Edilivre, 2019
Fera, fera pas
Ce que je ne ferai pas…
Non, ce ne sera pas pour moi.
Je ne rangerai pas – bien classées et par année – les photos de famille dans de larges boites de carton que je ressortirai des années plus tard. Je ne ferai pas de films non plus, ni de vidéos. On ne m’offrira pas de caméscope pour immortaliser toutes « les premières fois » : premier sourire, premier mot, premier pas, premier jour à l’école, premier goûter d’anniversaire… Non, je n’aurai pas de photos à offrir qui, habituellement, ornent les buffets ou les étagères du salon des grands-parents. Je n’aurai pas de photo de ma progéniture sur le bureau au travail, pas même sur l’écran d’ordinateur, ni en fond d’écran de mon smartphone.
Je ne prendrai pas ma température quatre ou cinq fois par jour en milieu de cycle. Il n’y aura pas de premier test urinaire pour expliquer le retard de règles, pas de dosage des béta-HCG au laboratoire d’analyse, pas de première échographie, pas de premier battement de cœur, pas de première larme d’émotion. Il n’y aura pas non plus de ventre arrondi, de seins démesurément lourds et laiteux, de vergetures, de vêtements choisis plus amples – à la taille et à la poitrine surtout. Je ne connaitrai pas le congé maternité réglementaire de quatre mois. Je ne connaitrai pas les nausées de début de grossesse ni les collants-maternité de contention taille haute. Je ne connaitrai pas le Service de Maternité de l’Hôpital Saint-Joseph, ni les sages-femmes ou le gynécologue-accoucheur qui m’auraient assené : « Aux premières contractions, faites nous signe ! ». Je n’aurai pas à me préoccuper de commander des faire-part de naissance, ni à constituer de liste de naissance. Je n’aurai pas à choisir entre l’accouchement par voie basse ou la césarienne. Je ne connaitrai pas l’épisiotomie et on ne me tricotera pas de petits bonnets et chaussons de laine taille 16 comme il est de coutume.
Je n’aurai pas de déclaration de naissance à effectuer auprès de l’officier d’état civil de ma mairie d’arrondissement. Mon livret de famille ne se complétera pas de jolis prénoms de bambins. Je n’aurai pas de « bénéficiaire-ayant droit » à rajouter à ma mutuelle santé et je ne toucherai pas de prime de naissance.
Il n’y aura pas de fratrie, pas de descendance, pas de noms inscrits dans l’arbre généalogique sous mon portrait. Il n’y aura pas de prénom à choisir… Pour la vie.
Je n’aurai pas à nettoyer un-si-petit-nez-plein-de-morve au sérum physiologique cinq à six fois par jour l’hiver, ni à utiliser des objets aussi surprenants qu’un mouche-bébé ou un tire-lait électrique, ni à changer une couche. Je ne connaîtrai pas les crevasses au mamelon, les érythèmes fessiers, les pâtes à l’eau qui sentent le poisson, les coliques du nourrisson ou les rots qui suivent un biberon. Je n’aurai pas à m’arrêter dans la rue avec mon landau-cosy-super-poussette plein d’options pour faire la discussion avec les vieilles dames. Je n’entendrai pas dire à mon encontre : « De mon temps, on faisait comme ci ou comme ça… ».
Je n’aurai pas à trouver de ressemblance physique ou à employer l’expression : « C’est tout le caractère de son père ! ».
La petite souris ne passera pas, le Père-Noel non plus à jamais coincé dans la cheminée.
Je n’aurai pas à mettre de bougies sur le gâteau d’anniversaire, ni à inviter à la maison les petits camarades de classe pour une pêche aux canards, une partie de chamboule-tout avec cotillons, confettis, guirlandes de crépon, chamallow-smarties et tout ce qui s’en suit.
Je n’aurai pas à différencier un cauchemar d’une terreur nocturne. Je n’aurai pas à lire Françoise Dolto ni à m’abonner à « Parents Magazine ». Je n’aurai pas à définir le complexe d’Œdipe. Je n’aurai pas à rechercher une école Montessori près de la maison et je ne serai jamais convoquée par la directrice d’école. Je ne connaîtrai pas les cris, les pleurs, les gazouillis, les babillages, les rires, les fou-rires et les larmes de joie. Je n’aurai pas à faire de « bisou-magique ».
Je n’aurai pas à choisir de nouvelles Kickers pour la rentrée, ni un nouveau cartable. Je n’aurai pas la corvée des livres à recouvrir de papier transparent chaque mois de septembre. Je ne connaîtrai pas les réservations six mois à l’avance chez Pierre et Vacances, ni les dictées, les poésies à faire réciter, les devoirs, les fessées.
Je n’aurai pas de petites purées ou compotes maison à réaliser, avec des produits du marché ou mieux avec des produits-bio-locaux-régionaux, que je congèlerai méthodiquement et avec amour. Je n’aurai pas à prévoir des menus sept jours à l’avance.
Je n’aurai pas à hausser le ton en signe d’autorité. Je n’utiliserai pas la formule : « Qui c’est qui décide ? » lorsqu’il y aura à trancher. Je n’aurai pas à câliner, à raconter une histoire pour rassurer ou pour endormir. Je n’aurai pas de bain à donner au risque de glisser dans la salle de bain. Je ne connaîtrai pas les nuits blanches réveillée par des pleurs ou par un pipi au lit.
Je ne donnerai pas d’argent de poche, je ne rafistolerai pas les pantalons déchirés au genou, je ne ferai...

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