Le Trésor de discorde

Mohamed Boukaci

Description

La confédération des Boumatra est l’héritière d’un trésor d’une valeur inestimable ayant appartenu à leur ancêtre. Un trésor susceptible d’éradiquer la misère et surtout de mettre un terme au conflit qui oppose depuis des générations et des générations les tribus des Oussaïd, des Ould Aïssi et des Beni Kamou. Lorsqu’un vieux sage décide de leur révéler le secret des Boumatra, leur peuple va s’entredéchirer de plus belle… Alliant la précision documentaire à l’universalité du propos, le Trésor de discorde dénonce les luttes de pouvoir d’une humanité perdue dans un tourbillon de haine et de cupidité. Entre le conte, le roman d’aventures et le récit anthropologique, Mohamed Boukaci signe une chronique désespérément révélatrice de notre espèce, âpre et sans concession.

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 15 décembre 2011
• Nombre de lectures: 15
• EAN13: 9782748372168
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le Trésor de discorde

Mohamed Boukaci Le Trésor de discorde

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Au-delà de la limite septentrionale de la steppe à la- quelle il confinait s’étendait le territoire des Boumatra, puissante confédération belliqueuse constituée de trois tribus d’égale importance. Au nord, les Oussaïd oc- cupaient une étroite vallée fertile irriguée pendant la saison caniculaire par les eaux d’une paisible rivière. Ces terres plates et limoneuses permettaient une agriculture de qualité et dotaient les habitants de ces petits bourgs aux toits de chaume de toute une variété de produits champê- tres. Cette vallée était séparée de l’immense steppe par une chaîne de basses montagnes dont le versant nord était oc- cupé par les Ould Aïssi habitant dans des demeures de pierres sèches blotties les unes contre les autres et coiffées de tuiles d’argile rouge. La principale occupation des membres de cette tribu était l’arboriculture à laquelle ils joignaient l’élevage de caprins errant à longueur de jour- née dans les maquis couvrant la majeure partie des flancs de ces massifs. Sur le versant opposé dont l’altitude décroissait pro- gressivement jusqu’à la steppe résidaient les Beni Kamou, pasteurs qui nomadisaient jusqu’aux portes du désert. Ces éleveurs d’ovins descendaient chaque matin pour faire paître leurs troupeaux dans cette frange de la steppe conti- guë à leurs terres et en interdisaient l’accès aux tribus bédouines remontant vers le nord en période estivale. L’habitat des familles composant cette tribu était constitué de tentes qu’ils déplaçaient au gré des pâturages, allant parfois jusqu’à quitter leurs coteaux pour ces immenses

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étendues steppiques. En plus de leurs ovins, ces gens étaient propriétaires de fins pur-sang leur permettant des chevauchées effrénées ; et de dromadaires grâce auxquels ils écoulaient leurs marchandises constituées de laine et de viande sèche qu’ils troquaient contre des denrées exoti- ques et divers matériel. Les Boumatra étaient craints et respectés par toutes les confédérations dont les territoires jouxtaient le leur. A plusieurs reprises, ils avaient affronté des voisins ayant eu l’audace d’empiéter sur leurs montagnes ou dans leur val- lée et dans la quasi-totalité des cas, ces trois fractions réunies étaient sorties victorieuses des combats. Chaque fois que la nécessité l’imposait, elles confirmaient par les armes l’inviolabilité de leurs terres, et ceci rendait pru- dents leurs voisins immédiats. Pour diverses raisons cependant, les Boumatra avaient eu à guerroyer contre de lointaines tribus. Maintes fois au cours de leur histoire, ils avaient traversé des lieues pour faire valoir leur droit au-delà des horizons. Sur toutes les terres s’étendant de la mer lointaine jusqu’aux étendues du désert, la réputation de ces trois fractions guerrières es- suyant rarement des revers s’était répandue. Sur des lieues à la ronde, les diverses peuplades évitaient tout conflit avec cette confédération et la plupart d’entre elles cher- chaient son alliance. Cependant, aussi puissante que soit une société hu- maine, elle se trouve souvent affectée de faiblesses et les Boumatra ne faisaient pas exception à cette règle. En effet, des rivalités qui opposaient les trois tribus les conduisaient souvent aux affrontements. Unies devant la menace d’une agression extérieure, ces dernières entraient dans des guer- res intestines dès la paix revenue. Ces hostilités débutaient souvent par un conflit entre deux tribus dont chacune cherchait à s’allier la troisième, qui prenait alors partie contre l’un des belligérants.

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