Le vol de Tokyo
174 pages
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Le vol de Tokyo , livre ebook

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Description

David, cadre supérieur d'une importante société d'informatique, et Laurence, architecte d’intérieur, se fréquentent depuis deux ans. Tous deux vivent à Lyon une relation amoureuse plutôt houleuse. Un vol qui mènera David vers Tokyo va changer le cours de leur vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332546203
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-54618-0

© Edilivre, 2013
Du même auteur :

LES AVENTURES ROCAMBOLESQUES D’EDDY RIVERS
Rencontre déterminante entre Eddy, un petit génie loufoque, et Sam, un chauffeur de taxi. Eddy va laisser son quotidien pour réaliser son rêve : inventer un appareil de téléportation de poche. L’engin n’étant pas au point, cela le conduira dans des situations des plus inattendues et cocasses.
– Édité en avril 2011 –
Sous le pseudonyme de Julie Delarc :
ET SI NOUS CAUSIONS UN PEU, JUSTE ENTRE NOUS ?
Cet ouvrage rassemble des réflexions sur des sujets qui tiennent à cœur à l’auteure. Elle revendique l’envie de partager avec vous les thèmes des plus variés. Certains messages sont en rapport avec la société actuelle, constatant certaines lacunes et injustices dans le monde. Parmi elles, le système éducatif français et les relations humaines, qui la touchent plus particulièrement.
Julie Delarc a surtout envie de discuter avec vous de choses et d’autres, sans trop se prendre au sérieux. Certes, il y a des malaises, des intolérances, des égoïsmes, mais il y a aussi de bien belles choses dans la vie. Ainsi, a-t-elle écrit ce livre pour vous, pour vous parler comme l’on parle à des amis.
– Édité en octobre 2010 –
Remerciements
Remerciements, particulièrement tendres et aimants, à ma fille chérie, pour sa participation active lors de relectures et de corrections, et pour ses constants encouragements à poursuivre l’aventure.
Merci aussi à Egizia et à Elisabeth pour leur contribution à la relecture.
I
Debout, près de la fenêtre fermée, Laurence peignait. Les rideaux de satin dans un jacquard discrètement fleuri de couleur violet brun, ton sur ton, étaient ouverts. Deux embrasses de passementerie avec leur pompon à franges les retenaient. La luminosité de la pièce lui était favorable. Son balcon, en fer forgé bleu turquoise, lui offrait une vue sur une large avenue bordée d’arbres et la luminosité dont elle avait besoin pour peindre.
C’est dans ce cadre que l’artiste avait choisi d’arranger son atelier. La blancheur des murs intensifiait la clarté des lieux. Une bonnetière, ayant traversé des générations avec son chapeau de gendarme, en accentuait l’ambiance chaleureuse avec son bois couleur miel.
Elle se servit un bonbon à la violette dans la boîte métallique ovale posée sur le rebord de la fenêtre. C’était un geste quasi machinal qu’elle faisait lorsqu’elle manquait un peu d’inspiration ou hésitait devant sa toile, le pinceau à la main.
De l’autre bout de l’appartement, une sonnerie de téléphone fit écho. Plaçant son pinceau sur la tablette du chevalet, elle saisit un chiffon et s’essuya les mains.
Son corps élancé était une sculpture vivante qui se mouvait avec agilité au travers de ce logement impressionnant avec son parquet, ses boiseries et sa cheminée, presque antique, qui fonctionnait toujours.
Elle décrocha le combiné en relevant le pan de son déshabillé échancré, qui venait de tomber de ses épaules. La peau laiteuse de sa nuque se prolongeait vers des cheveux, coupés très courts, de la blondeur des épis de blé. Un soupçon de maquillage dessinait avec finesse les lignes de son visage et accentuait l’insolence de son regard que le bleu de ses iris tentait d’édulcorer. Celui-ci s’assombrit en reconnaissant la voix de son interlocuteur et son brusque courroux fatigua sa mine.
– Tu aurais pu m’appeler…, fulmina-t-elle. Absolument ! Oui ! Même tard le soir. Tu le sais bien voyons ! Ne cherche pas d’excuses s’il te plaît, c’en devient indécent à la fin !
Un trop-plein d’amertume s’empara d’elle et des pleurs se mêlèrent à un emportement qu’elle ne parvint pas à maîtriser.
– Tu as sans cesse des raisons, toutes plus plausibles les unes que les autres. Même Arlequin ne t’arriverait pas à la cheville. J’en ai franchement assez. Je sais bien que tes rendez-vous te retiennent le soir, mais cela fait deux semaines que tu es parti et que tu ne m’as donné aucune nouvelle. Mets-toi à ma place… Non… Tu m’ignores… Ah non ? Si !… Mais je suis calme ! hurla-t-elle. Tu me vois juste par intermittence comme une de ces filles… Ah oui ! Et c’est quoi cette « autre chose » entre nous, mon cher David ?… Tu veux rire ? Il n’y a rien eu d’autre que des rendez-vous empruntés par-ci par-là.
À l’autre bout du fil, l’homme était assis à l’étroit pupitre de sa chambre d’hôtel du Caire. La fatigue soulignait ses traits et affichait une quarantaine en vue.
– Écoute-moi Laurence, nous en reparlons à mon retour. Je comprends que tu sois fâchée. Laisse-moi réfléchir à tout cela et voir comment je peux me faire pardonner. D’accord ?… Zut !…
Elle venait de raccrocher le combiné d’une manière bien expéditive et alla immédiatement s’asseoir à son piano, un Pleyel qu’elle avait choisi par admiration pour Frédéric Chopin. C’était sa façon de se transcender lorsqu’elle avait des soucis.
David recomposa le numéro qui sonnait toujours occupé. Les nombreuses tentatives furent vaines.
Cette nuit, bien qu’épuisé, il ne put trouver le sommeil. L’insomnie s’acharna sur lui. Il se remémorait leur dispute. Il songeait à tout ce qu’ils avaient vécu ensemble, à quel point ils avaient été incapables de se parler ; et lorsqu’ils avaient néanmoins essayé, leurs pensées, dans la plupart des cas, se transformaient sur le parcours qui sépare la pensée du langage pour aboutir, complètement déformées, sur le bout de leurs lèvres, et n’exprimer que des stupidités, des reproches et des rancœurs. Ainsi, fit-il le triste constat d’une union maladroite, superficielle et surtout essentiellement charnelle. Il chassa ces idées, leur trouvant pour excuse qu’il voyageait beaucoup, qu’ils ne pouvaient se voir qu’entre deux déplacements, généralement au restaurant ou chez lui, rarement chez elle. Malgré cela, il était toujours heureux de la retrouver, mais elle, cela n’avait pas l’air de la satisfaire pour autant. Il voulut la rappeler sur-le-champ pour s’excuser et se faire pardonner, mais c’était constamment occupé. Il décida de s’en remettre au temps et de compter sur le lendemain pour régler le conflit. Cette solution devait lui convenir puisqu’il s’endormit.
L’atterrissage vers midi, au Portugal, où il était attendu pour conclure un important contrat, ne lui laissa pas le délai nécessaire pour la joindre et bien moins encore de visiter Lisbonne, cette ville envoûtante, au passé prestigieux des grands aventuriers comme Vasco de Gama et bien d’autres.
Après son rendez-vous sur l’avenue da Liberdade, qui dura plus deux heures, un taxi le ramena à l’aéroport d’où il s’envolerait pour Porto, dans le nord du pays. Dans la salle d’attente, l’infortunée discussion de la veille ressurgit dans ses pensées. Il réessaya de joindre Laurence, à plusieurs reprises, mais en vain. Hélas, il lui fallut embarquer.
Pour le jour suivant, son agenda ne prévoyait que deux rendez-vous le matin, ce qui lui laisserait de la marge, à Lyon, pour organiser la soirée qui serait celle de l’anniversaire de leur rencontre, deux ans auparavant. Ce serait l’occasion de panser les plaies de sa petite amie. Il allait devoir s’activer pour tout mettre sur pied. Dans cet intervalle, il devait aussi se décider entre : l’emmener dans un de ces restaurants chics, au chef étoilé qu’il connaissait bien et qui, à tout instant, lui trouvait toujours une table disponible, et un tête-à-tête amoureux chez lui.
À Porto, en attendant, sous le poids du stress, il fut bien content de pouvoir faire un bon somme. Il s’assoupit sans délai.
Se réveillant, il fut d’abord étonné d’avoir tant dormi et s’en réjouissant, il s’étira, demanda à la réception de l’hôtel s’il lui était possible d’obtenir un en-cas malgré l’heure tardive.
La réputation sur l’amabilité des Portugais n’était plus à faire. Quelques années auparavant, il s’était rendu en vacances chez un cousin éloigné, habitant Estoril, la ville de l’important circuit automobile dont le Grand prix de Formule 1 est devenu si populaire. C’est durant ce séjour-là, qu’avant de monter chez lui, il avait voulu s’acheter quelques victuailles dans la supérette. En voulant payer, il s’était avéré qu’il n’avait pas changé suffisamment d’argent à la frontière. C’était l’époque des escudos. Aussi proposa-t-il à la caissière d’aller rapidement à la banque d’à côté. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant un monsieur, la cinquantaine, s’approcher de lui et lui dire dans un français approximatif, mais tout à fait compréhensible, que la banque était fermée l’après-midi et qu’il lui proposait de régler ses courses. Cela correspondait à 200 francs d’alors. Surpris par tant de bienveillance, mais soulagé que quelqu’un lui enlève cette épine du pied, David avait accepté bien volontiers cette main généreuse qui lui était tendue. Ils convinrent alors de se retrouver, le lendemain matin à 9 heures devant l’épicerie, pour effectuer le remboursement.
À l’heure convenue, l’homme était là, un peu en retrait pour ne pas montrer qu’il était arrivé le premier.
Les années passant, David n’avait plus guère le temps de flâner pour aller à la découverte de ce magnifique et chaleureux pays.
Ce soir-là, le repas tardif à l’hôtel de Porto, quoique frugal, fut délicieux.
David se mit à son aise et déposa son mobile à côté de lui, sur le lit. Il chercha les mots et la manière de les dire pour ménager une certaine susceptibilité. Il chiffra son numéro, bien inutilement, et raccrocha au bout de la énième sonnerie.
Arpentant le sol, quantité de questions l’assaillirent. Pourquoi n’était-elle pas joignable ? Était-elle fâchée ou le menait-elle en bateau ? Se sentait-elle délaissée ? Côté idées noires, il n’avait pas à s’inquiéter, Laurence n’était pas du

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