Les coïncidences ne croient pas au hasard
258 pages
Français

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Les coïncidences ne croient pas au hasard , livre ebook

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Description

Les déceptions sentimentales de Christopher ont toutes un dénominateur commun : elles sont truffées de coïncidences, ce qui amène le jeune homme à douter très fortement de l'existence du hasard et à se demander si l'on subit plus sa vie qu'on ne la dirige.
Cependant, deux nouvelles rencontres vont littéralement chambouler le cours de son existence, en lui faisant croire, dans un premier temps, qu'il est sur le point de trouver ce qu'il cherche avant de l'amener à comprendre qu'il est, en fait, le seul à détenir les réponses à ses propres questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 novembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332681300
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-68128-7

© Edilivre, 2014
I
C’était le huitième jour de septembre. L’été encore sur le calendrier, mais l’automne en ses prémices à peine pour la réalité.
Peu de traces de rouille, peu de feuilles tombées. Peu de mûres aux ronciers, de châtaignes sur les sentes. Erables et marronniers étaient en attente de flamboyance ; hêtres, chênes, noyers envisageaient la magnificence tandis que les viornes s’apprêtaient à revêtir leurs habits de cuivre et d’or.
Le feu en sa passion s’était amenuisé pour laisser bientôt place au feu en ses couleurs, créant ainsi une distance et un climat où tout semblait délicat, précautionneux, feutré : la nature et les hommes, les tons, les odeurs.
L’Ile d’Aix qui avait pris congé de ses derniers touristes, s’était drapée d’une luminosité opalescente, avant de n’être plus que murmure, avant de naître souffle léger…
A l’embarcadère de La Fumée, les marins du « Roi de Rome » attendaient les derniers passagers pour larguer les amarres.
« Allons, allons, dépêchons-nous ma p’tite dame, nous partons dans deux minutes ! »
Mais trente secondes plus tard, les travées formant la passerelle s’élevèrent pour devenir ridelles, tandis que par deux fois, la corne de brume retentit.
Le bac entama alors une première manœuvre pour quitter, à la manière d’un crabe, la jetée de côté, puis vira à bâbord de cent quatre-vingt degrés et s’éloigna lentement.
L’air était très vif en ce début de matinée qui s’annonçait radieuse, et une petite vingtaine de passagers avaient pris place à l’intérieur du bateau, malgré une odeur de fuel entêtante.
Seul sur le pont, face aux embruns, Christopher respirait l’iode à pleins poumons et s’amusait, par un jeu de regards très spécial, à faire avancer la mer tout en gardant le bateau immobile. Mais ça ne dura pas très longtemps pour cause de haut-le-cœur, et il se rendit à l’arrière du bâtiment assister au spectacle donné par les mouettes qui, tels des oiseaux de proie, fondaient littéralement sur des petits poissons amenés en offrande par les remous du « Roi de Rome ».
« Le Roi de Rome » … ce nom interpella Christopher. Il pensa à l’Aiglon et se dit que le bac avait été baptisé ainsi, probablement en hommage à l’Empereur qui avait quitté la France pour Sainte-Hélène depuis l’Ile d’Aix. D’ailleurs cette minuscule bande de terre, ce « Croissant », comme elle est affectueusement surnommée, voue un culte particulier à Bonaparte car elle abrite la rue et l’hôtel Napoléon, la rue Marengo, la place d’Austerlitz et le musée napoléonien.
« Ile d’Aix, d’exil… quelle coïncidence ! » pensa le jeune homme, qui ne se demanda même pas comment lui était venue cette contrepèterie.
On oriente parfois ses pensées. Souvent nos pensées nous orientent.
Christopher qui venait de subir un troisième échec sentimental particulièrement douloureux, revenait dans l’Ile d’Aix, théâtre, dix ans plus tôt, de son premier amour. Un amour très beau, très pur ; un amour-toujours qui malheureusement n’avait survécu ni à l’été, ni à l’éloignement.
Mais un amour fidèle, à sa manière. Un amour sur lequel il pouvait compter, maintenant, pour affronter cette nouvelle désillusion.
Cependant, la coïncidence Ile d’Aix-d’exil orienta ses pensées de manière différente : il alla retrouver Célia, la compagne de sa seconde histoire.
A cette époque, Christopher, tout juste âgé de vingt ans, pensait encore un peu à Olivia, son amour inachevé de l’Ile d’Aix, puis avait fini par se faire une raison.
Il avait connu deux-trois filles, des aventures sans lendemain, et partageait son temps entre son travail de vendeur à la librairie familiale située dans le troisième arrondissement de Paris, ses copains, et les cours de guitare du conservatoire où il se montrait un élève très doué et très assidu.
Cette situation, d’ailleurs, semblait parfaitement lui convenir.
Et puis, par un beau matin de mai, alors qu’il se rendait à la librairie située à une dizaine de minutes à pied de son domicile, il décida de prendre la rue de Saintonge, « comme ça », histoire de se rallonger un peu pour pouvoir profiter des odeurs et de la luminosité du printemps.
A peine avait-il fait quelques pas dans cette artère qu’il empruntait rarement mais dont le nom était cher à son cœur, qu’une jolie jeune femme d’une vingtaine d’années, aux yeux de jais et aux cheveux d’ébène, l’accosta pour lui demander un renseignement :
– Excusez-moi, monsieur, je suis complètement perdue ! Vous pouvez me dire où se trouve la rue de Poitou ?
– Oui, bien sûr… oh, ce n’est pas bien loin ; juste au-dessous de la rue de Bretagne. Remarquez… c’est normal, le Poitou se trouve au sud de la Bretagne !
– En effet ! rétorqua, amusée, la jeune femme. Et ici, on est ?
– Rue de Saintonge, mais ça se complique un peu, puisque cette rue traverse à la fois la rue de Bretagne et la rue de Poitou !
– Rue de Saintonge ? Ça alors, ce n’est pas banal !
Figurez-vous que j’habite la Saintonge ! qui… je vous le confirme, traverse bien le Poitou et la Bretagne !
Et les deux jeunes gens d’éclater de rire.
– La Saintonge ? poursuivit Christopher. Et où exactement ?
– A Rochefort.
– Rochefort ???
– Et bien… qu’est-ce qu’il y a de si extraordinaire ? Vous semblez tellement surpris !
– Je suis né à Rochefort et y ai vécu jusqu’à l’âge de dix-sept ans, alors vous comprenez… d’ailleurs, à ce propos, je vous signale, mademoiselle, que Rochefort ne se situe pas en Saintonge, mais en Aunis.
– Vous êtes sûr ?
– Rochefort se trouve dans une boucle de la Charente en Aunis, et de l’autre côté du fleuve, c’est la Saintonge.
– Ça alors… il m’arrive toujours des trucs comme ça, à moi ! Ce n’est pas la première fois…
– Ecoutez, je dois aller travailler, interrompit Christopher tout en regardant sa montre, mais… deux rochefortais qui se rencontrent en plein Paris, et en plus, rue de Saintonge… c’est un signe ! Voulez-vous que l’on se revoie, ne serait-ce que pour parler du pays ?
– Euh… je trouve que vous allez un peu vite en besogne, mais après tout… pourquoi pas ?
Et quand ?
– Disons… samedi prochain, 19 heures, dans le bistrot que vous voyez là, à vingt mètres, par exemple.
– Laissez-moi réfléchir…
Je pense, je dis bien, je pense être libre ce jour-là… en tout cas, je ferai mon possible pour venir, monsieur…
monsieur ?
– Christopher.
– C’est joli comme prénom, et pas courant !
– Merci…
Je… je compte sur vous, mademoiselle ?
– Célia.
– C’est joli aussi. A samedi, donc…
– A samedi… j’espère…
« Mais quelle nunuche ! se dit Célia en continuant sa route. Nous nous connaissons depuis dix minutes, il me file un rancard, et hop j’accepte. J’aurais dû faire preuve de résistance et le laisser mariner au moins quinze jours. Ah, je m’en veux !
… D’un autre côté…
Ces yeux vert clair, ces cheveux bruns très courts, ce sourire charmeur… Rochefort…
Comment résister ? »
« C’est bizarre, ce genre de rencontres, se dit Christopher en parcourant les quelques centaines de mètres qui le séparaient de la librairie. Nous sommes tous les deux de Rochefort et nous nous rencontrons rue de Saintonge. Quel drôle de hasard ! »
C’était un jeudi. Samedi semblait être à des années-lumière…
Vendredi dura une éternité.
Et enfin…
… le grand jour arriva…
Les deux jeunes gens, très ponctuels, pénétrèrent pour ainsi dire en même temps dans le bistrot et trouvèrent une ambiance qui leur convint parfaitement. L’association entre les murs recouverts de velours rouge, les petits fauteuils en cuir marron et la suavité de la musique brésilienne conférait à l’endroit une sensation de bien-être. Quelques tables étaient déjà occupées par des couples de tous âges, et les nouveaux amis décidèrent, sans se consulter et à l’invitation de John Coltrane, d’aller s’installer à proximité d’un pilier habillé de bois d’acajou et sur lequel était apposé un magnifique poster noir du grand jazzman.
Noir.
– C’est sympa ici ! lança Christopher, enthousiaste. Avec « Traine » que j’adore, en toile de fond. Et cette musique… la musique de Carlos Jobim… indémodable ! Tu te rends compte que « The girl from Ipanema date de 1963 ? Et Desafinado de 59… ça laisse rêveur !
– Moi aussi, j’aime beaucoup la musique brésilienne. Sincèrement.
Et comme nous avons maintenant plusieurs points communs, nous allons pouvoir nous tutoyer…
– … Euh… oui, c’est une excellente idée !
Bon, ce n’est pas tout ça, mais… qu’est-ce qu’on prend comme apéritif ?
– Tu poses la question ? A ton avis, que peuvent bien prendre deux charentais-maritimes quand ils se retrouvent dans un bar ?
– ???
– Deux Pineau rouge, voyons !!!
– Voyons… où avais-je la tête ?
Célia posa quelques secondes ses yeux dans ceux de Christopher qui ressentit une émotion intraduisible. Troublé, il enchaîna comme il put :
– Ce… ce n’est tout de même pas ordinaire ce genre de rencontres, tu ne trouves pas ?
– Si, si… mais comme je te l’ai déjà dit, il m’arrive toujours des trucs pareils.
– Explique-toi.
– Ma vie est truffée de coïncidences. Tu vois, Alice, ma meilleure amie, est née le même jour, le même mois et la même année que moi.
– Curieux, en effet.
– Oui mais le plus curieux est qu’Alice est l’anagramme de… Célia !
– Incroyable !
– Et ce n’est pas fini ! Depuis que j’ai découvert cette anagramme j’en ai cherché d’autres, et je peux te dire que je suis allée de surprises en surprises. Par exemple, tu sais, les caniches sont des petits roquets qui aboient tout le temps ; et bien l’anagramme de caniche, c’est chicane.
– Pas mal !
– A ton avis, que seraient les pongistes sans leurs… ?
– Euh… sans leurs… je ne vois pas…
– Sans leurs poignets, bien sûr !
– Excellent.
– Les surveillantes, en

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