Les Deux Héritiers
346 pages
Français

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Les Deux Héritiers , livre ebook

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Description

Pierre-Henri de Montalroc et Julien Lebrun sont deux amis d’enfance. L’un est héritier de la fortune de ses parents, l’autre hérite de l’amour des siens.
Louise-Marie Varuellles, également amie d’enfance, est la source de la rivalité qui va naître entre les deux garçons.
Le sort confirmera-t-il l’avenir auquel tous trois étaient destinés ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 août 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332789129
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-78910-5

© Edilivre, 2014
Du même auteur
Du même auteur :
La France des Mous
Y’a qu’à, Faut qu’on
Rendre les armes au Peuple
VerticaCity *
VerticaCity **
Nom de code : Totem
Dix propositions pour la France
La Vétax, histoire d’une PME
Le Capitaine de pédalo
OOO
www.mlevert-ecrivain.fr
mlevert.ecrivain@orange.fr
OOO
Chapitre 1
Jean-Charles de Montalroc se dirige lentement vers sa femme et lui tend un verre de Brandy :
– À votre santé, ma chère, lui dit-il un large sourire aux lèvres.
Le feu crépite dans la cheminée et répand une douce chaleur dans ce coin du salon que les deux époux occupent chaque soir avec plaisir. Les rideaux ne sont pas encore tirés et l’on distingue, au loin, les pentes aux neiges éternelles du superbe massif montagneux qui fait face à leur luxueux chalet de vacances.
– À la vôtre, lui répond-elle avec le même sourire de connivence. Jean-Charles est le tendre époux dont elle partage la complicité depuis les lointaines années de leur union, lorsque leur mariage a associé sa position sociale à la fortune de M. de Montalroc. Fille de bourgeois notables, Elisabeth Norpoix avait toujours rêvé de cette alliance qui, aujourd’hui, ne laisse pas de la combler sans retenue.
Tous deux sont lovés chacun sur son canapé habituel, même si Elisabeth aimerait qu’il vienne partager le sien.
– Trinquons, dit-il en s’approchant car il a deviné les pensées de sa femme aux grands yeux aussi noirs que ses longs cheveux lui couvrant la naissance des épaules.
Les verres se choquent et le Brandy coule lentement dans la gorge des deux époux qui, maintenant l’un contre l’autre, se regardent droit dans les yeux où ils trouvent les preuves de leur constant amour réciproque.
Mais ce doux moment de connivence ne dure qu’un instant. Jean-Charles est de mauvaise humeur. Réintégrant son sofa, il déplore, désabusé :
– Ce climat est devenu malsain.
– Nous sommes en montagne, répond Elisabeth, il est normal qu’il fasse un peu frisquet. Vous n’en souffrirez plus lorsque nous serons de retour chez nous.
– Je ne parle pas du temps, je parle des nouvelles.
– Bah ! Les socialistes ont gagné. Et alors ?
– Et alors ? Alors, le peuple vient de décider de s’offrir cinq ans d’ultra socialisme. C’est une situation entièrement nouvelle à ma connaissance. Cela ne s’était jamais produit dans le passé récent de notre patrie.
– N’exagérez pas. Il ne s’agit que d’une simple péripétie dans notre histoire. La République a besoin d’alternance politique pour mieux évoluer.
– Vous rendez-vous compte, Elisabeth, que le PS détient maintenant les Conseils Municipaux de presque toutes les grandes métropoles, la quasi totalité des Conseils Généraux, ainsi que des Conseils Régionaux, le Sénat, le Conseil Economique Social et Environnemental, le Gouvernement, la Présidence de la République, la plupart des médias, toutes les chaînes de « Gauche Télévisions », tous les syndicats, la Cour des Comptes, un syndicat de la Magistrature, les fonctionnaires et, en général, le Personnel des Services publics. En un mot, tous les corps constitués et l’essentiel des partenaires sociaux, lesquels d’ailleurs n’ont plus désormais de partenaires que le nom.
– Oui, en effet, cela fait beaucoup.
– Et le Parti Socialiste détient également la majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Comme dit l’adage « la continuité dans l’absurdité tient lieu d’esprit de suite » : après avoir choisi leur Président, les Français lui ont donné tous les leviers de commande dont il a besoin pour réaliser son programme.
Quittant son canapé et rejoignant son mari sur le sien, Elisabeth clame avec humour :
– Vive l’ultra socialisme !
Ce à quoi Jean-Charles répond sur le ton de la dérision :
– J’ai récemment lu dans la presse : « La sagesse populaire s’exprime par le vote majoritaire du suffrage universel. » Mais sachez qu’on pouvait lire sur les murs de Mai 68 à Paris : « Mangez de la merde sans crainte car un million de mouches ne peuvent pas se tromper » .
Tous deux vident leur verre mais Jean-Charles, contrit, se lamente avec dérision :
– L’ultra socialisme s’est donné pour objectif de redresser la France à l’aide des 61 propositions du Prophète de 2012, en ligne avec les 110 commandements de feu Dieu de 1981.
Elisabeth, éternelle amoureuse, enlace Jean-Charles et lui déclare doucement :
– Mon dieu à moi, c’est vous, Jean-Charles. Oubliez tout cela et embrassez votre femme. Si les Français n’ont plus aucun moyen constitutionnel de se débarrasser du socialisme avant cinq ans, je souhaite de tout cœur que vous-même resterez encore attaché à moi et à notre fils pendant bien plus longtemps.
Jean-Charles se livre avec enthousiasme à l’invite de son épouse et, la prenant tendrement par le cou, lui couvre avidement les lèvres d’un long baiser. Puis, tous deux se lèvent et quittent le salon pour disparaître dans la chambre…
Mais tout a une fin et les vacances ne peuvent durer cinq ans. Il faut rejoindre Versailles où Jean-Charles doit réintégrer son poste de Directeur Général au côté de son père, Président de la Manufacture de Montalroc, entreprise qu’il a lui-même héritée de son propre père, son fondateur. Les affaires sont prospères en dépit des difficultés quotidiennes que lui fait subir la bureaucratie tatillonne des administrations fiscales et sociales. Proche de l’âge de la retraite, M. de Montalroc-père confiera bientôt la Présidence de la SA à son fils Jean-Charles, désormais rompu aux règles de gestion d’une entreprise et à toutes les astuces à opposer aux tracasseries qui en freinent trop souvent le développement.
Au cours du trajet de retour, à bord de leur puissante Mercedes, la discussion entre Elisabeth et Jean-Charles est animée. Elisabeth, au volant, évoque la scandaleuse attitude publique de la copine du nouveau Président.
– Vous rendez-vous compte, Jean-Charles, qu’elle s’est sans vergogne octroyée les privilèges habituellement réservés à l’épouse du Président, alors qu’elle n’est pas mariée. On dit qu’elle a des bureaux à l’Elysée et du Personnel à sa disposition. Et, déjà, les journalistes lui confèrent le titre de « Première Dame » .
– Vous avez raison de vous indigner. En droit, le titre de Première Dame n’est pas prévu par la constitution. Il n’est qu’un usage qui vient du monde politique anglo-saxon et dont, en général, bénéficie l’épouse légitime du Président de la France. D’ailleurs, les Américains l’ont baptisée, non sans humour, « Première girl friend de France » .
Elisabeth reste pensive quelques instants, attentive à sa conduite sur l’autoroute, puis, confirmée dans son droit à être offusquée, elle complète :
– En tant que copine du Président, elle n’a aucun droit particulier à bénéficier des dépenses publiques. Va-t-elle squatter les locaux de la République ? Allons-nous revivre le scandale longtemps étouffé du précédent Président socialiste qui y a illégalement et secrètement hébergé sa maîtresse et sa fille pendant quatorze ans ?
Jean-Charles approuve après un instant de silence laissant Elisabeth dépasser, en troisième position, des voitures qui circulent sur la voie médiane :
– Vous avez raison. Espérons que les socialistes hésiteront, cette fois, à détourner nos impôts à leur profit personnel.
Après qu’ils aient, à grande vitesse, parcouru de longs kilomètres sur cette autoroute souvent obstruée par les habituelles files de camions, Jean-Charles de Montalroc revient sur le sujet et insiste sur la discrimination avec laquelle les journalistes relatent les évènements :
– Ce qui me semble déloyal, c’est l’indulgence avec laquelle la presse traite le nouveau Président comparée au harcèlement dont l’ancien a été victime. J’en veux pour exemple l’affaire du « Fouquet’s » dont il a été victime cinq ans durant. Souvenez-vous : alors que, maladroitement, l’un, en 2007, cherchait sa femme pendant que ses électeurs l’attendaient pour l’ovationner, l’autre, en 2012 nous a gratifiés d’un happening conjugal totalement déplacé !
– Je ne comprends pas. Que voulez-vous dire ?
– Rappelez-vous : la nouvelle copine du Président a osé le défier en soutenant un candidat aux élections législatives qui, bien que socialiste lui aussi, s’opposait à son ex-copine, par ailleurs mère de ses enfants ! Par jalousie, la « nouvelle » poignarde twitament « l’ancienne » pour lui faire perdre des voix car la laisser devenir députée puis Présidente de l’Assemblée Nationale, c’était risquer que son amant ait fréquemment l’occasion de côtoyer son ex-copine. Grand adepte de la démocratie, le nouveau Président, affublé d’une nouvelle copine et d’une ex-copine, a donc renoué avec les traditions monarchiques qu’il est censé détester : Madame de Maintenon n’était-elle pas devenue Madame de Maintenant ?
Sourire entendu d’Elisabeth qui néanmoins s’interroge :
– Et alors, où est la discrimination de traitement des journalistes ?
– Je crains tout simplement que cette affaire sera vite oubliée alors que celle du « Fouquet’s » a fait régulièrement le potage de la presse pendant toute la durée du mandat de l’ancien Président, à l’image du capitaine Haddock ne parvenant pas à se défaire d’un collant sparadrap.
De nouveau, les kilomètres défilent dans le silence des deux époux qui se sont relayés au volant. Versailles n’est plus loin et chacun intègre mentalement la perspective de retrouver leur enfant, le manoir familial et les habitudes qui en font leur paisible vie de tous les jours.
À leur arrivée au manoir, Jean-Charles et Elisabeth sont accueillis avec respect par le vieux jardinier ainsi qu’avec force aboiements par les deux gros chiens noirs.
Bertrand, le majordome, s’empresse

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