Les Échardes du temps
184 pages
Français

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Les Échardes du temps , livre ebook

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Description

Dans un monde qui n'est pas tout à fait le nôtre sans être tout à fait un autre, Paul, un sémillant inventeur, a la drôle d'idée de tomber amoureux d'Yvonne, l'un de ses cobayes. Pire, ce grand savant se met en tête d'épouser la belle paria, enfreignant ainsi une des règles fondatrices de la société à laquelle il appartient. Dans ces conditions, la lune de miel s'annonce mouvementée...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334138604
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-13858-1

© Edilivre, 2017
Fiche signalétique du personnage principal


==== Fiche signalétique du personnage principal ====
Nom patronymique : Niva
Prénom : Paul
Profession : Scientifique (licence # 00095W71)
Date de naissance : le 38 novars ???? (année illisible)
Lieu de naissance : indéterminé
Religion : aucune ou au gré de l’interlocuteur
Civilité : célibataire
Age : instable mais le plus souvent 31 ans et des poussières en plus ou en moins
Taille : 1 m 69 (sauf à la mauvaise saison)
Yeux : caméléons
Poids : variable
Masse : 70 kilogrammes / force
Cheveux : clairs
Tendance politique : plus ou moins non engagé (à surveiller cependant car a signé une pétition)
Signes particuliers : une trente-troisième dent arrachée à l’âge de vingt ans ; excessivement maladroit en dehors de ses activités scientifiques ; tatouages spontanés apparaissant et disparaissant à épisodes réguliers
Lectures : Ouvrages techniques et scientifiques sains. Écrivains, dramaturges et poètes malsains.
* * *
Note : Ces renseignements, précieux, vérifiés et contre-vérifiés, ont été dérobés aux Renseignements Généraux, que nous remercions chaleureusement pour leur négligence.
Les Éditions Fusils Tordus
Première partie « Avant »
Le 3 Novars
(1)
Le professeur Niva jeta un coup d’œil à sa montre : il était en retard. Il pressa le pas afin de rattraper le temps perdu mais ce dernier n’entendait pas se laisser faire et ce ne fut qu’en retardant son chronographe d’un quart d’heure qu’il put parvenir à ses fins. Maintenant il était en avance, ce qui lui permit de souffler un peu.
Paul Niva était en route pour le marché aux cobayes où il espérait, comme ça arrivait souvent, dénicher d’intéressantes occasions.
Il se mit à siffloter un petit air resté enfermé depuis le matin dans sa boîte crânienne. Soulagé, l’air s’en retourna à son élément naturel, en l’occurrence, l’air. Satisfait d’avoir accompli une bonne action, Paul se tortilla de plaisir tout en rajeunissant de douze ans et demi : il n’avait plus à cette heure que dix-neuf ans et une dent en plus.
Un coup de klaxon impérieux le tira de sa douce euphorie, le réinjectant sans ménagement dans ses trente-et-un ans et demi, lui faisant par la même occasion perdre sa trente-troisième dent tout en le replongeant d’un coup dans ses soucis quotidiens. Les accents joyeux d’une voix bien connue prirent le relais de l’avertisseur sonore.
– Ohé, professeur, montez donc.
Avant même de se retourner, le savant avait déjà reconnu son bon ami, le peintre Pablo Picassiett, au volant de son vieux roadster pétaradant douze cylindres en W, deux millions de chevaux fiscaux et un demi cheval réel. Sans plus se faire prier Paul renonça à son statut de marcheur et effectua avec maladresse – mais sans trop de dégâts – un saut au travers de la capote du tacot délabré. L’engin antédiluvien émit toutefois un grognement de protestation bien compréhensible, sans que Pablo ni Paul ne semblent s’en émouvoir.
Le professeur se retrouvant à la place du mort déplaça ce dernier et disposa le cadavre sur la banquette arrière, pendant que Pablo démarrait en trombe. Paul se retrouva les quatre fers en l’air, ce qui ne l’empêcha pas de débiter les mots attendus par Pablo :
– Bonjour Pablo. Sympa de votre part de me prendre.
– Oh, y a pas de quoi. Où est-ce que je vous drive ?
– Au marché aux cobayes, si ça ne vous éloigne pas trop.
– Ah, ah, mon petit doigt me dit que vous venez de commettre une nouvelle invention. Est-ce que je me trompe ?
– Que nenni, brave ami. Je dois avouer que, cette fois-ci, les muses m’ont gâté. Rien qu’hier au soir, elles m’ont soufflé les plans de trois nouvelles machines.
– Ficthremazette, éructa Pablo sous le coup de l’admiration.
– Mais nous voilà arrivés. Bon, je descends. Si vous voulez, je vous invite à dîner ce soir et nous en reparlerons plus en détail…
– Ben, c’est pas que j’en ai tellement envie mais bien obligé, hein ! Moi, je ne veux pas vous offenser en refusant, répondit Pablo, qui entendait, sous ce cynisme apparent, dissimuler le plaisir qu’il éprouvait à cette heureuse perspective ; il allait pouvoir se remplir la panse un peu plus que d’habitude, un peu plus en tout cas que ce à quoi l’autorisait son maigre salaire de peintre fonctionnaire.
– Alors, c’est entendu. A ce soir, huit heures précises au Caveau du Fumet triomphant . Ça vous va ?
– Pas de lézard, professeur. A ce soir.
* *       *
(2)
L’immense salle de théâtre faisant office de marché aux cobayes était déjà comble lorsque Paul y pénétra. Quelques centaines de personnes, scientifiques, chercheurs et inventeurs, inondaient la salle d’un pénible brouhaha. Le professeur fut contraint d’effectuer quelques mouvements de brasse pour pouvoir évoluer dans la viscosité du vacarme. Il finit par apercevoir un siège libre et s’en empara, sans résistance de la part de ce dernier. Un instant plus tard, le rideau se levait et sur scène apparut un mercantile, laid et répugnant comme tous ceux de son espèce. L’on voyait d’ailleurs à son visage mal rasé qu’il était très riche.
Un tout premier cobaye fut présenté, lequel ne souleva pas l’enthousiasme de la salle. Il s’agissait d’une blondinette maigrelette toute jeunette et toute circonspecte. Le mercantile usait de tout son bagout pour vanter les mérites supposés de la pauvrette mais la salle restait de marbre. Au moment où il allait la renvoyer dans les coulisses où déjà l’attendaient les trente-cinq coups de fouets réservés aux invendus, un jeune chercheur débutant (il n’avait pas encore rasé son duvet de fin d’études) se leva et, après avoir tâté les muscles de la créature et vérifié sa dentition, en fit l’acquisition pour la somme dérisoire de 35 émibars. Le mercantile empocha la maigre somme avec un rictus de mépris et se hâta de faire venir sur scène le sujet suivant, qui ne valait guère mieux et qui n’atteignit que péniblement les 50 émibars. La suite, un peu moins calamiteuse, s’avéra globalement décevante, et si Paul acheta deux cobayes, à 60 émibars pièce, il ne se montra que modérément satisfait de ce pis-aller. En réalité, il n’avait pas réalisé l’objectif principal de son déplacement. Ce qu’il lui fallait absolument et qu’il n’avait pas déniché c’était une jeune fille d’une grande beauté destinée à expérimenter l’une de ces nouvelles inventions. Signe patent de contrariété le chatouillis caractéristique de l’apparition de tatouages sur l’ensemble de son corps se faisait désagréablement sentir.
Peu résolu à laisser les choses en la demeure, Paul décida d’aller négocier de personne à personne avec le mercantile. A contrecœur, une ouvreuse lui indiqua le cheminement à suivre pour atteindre l’antre du marchand. Le professeur, réprimant un frisson, s’enfonça dans les coulisses et, le dos courbé, parcourut les boyaux tortueux qui faisaient office de couloirs… Des ampoules nues, de mauvaise qualité, diffusaient une lumière parcimonieuse, sale et huileuse, et venaient tacher au passage le beau costume vert Granny Smith qu’il avait endossé pour la circonstance. Au bout d’une interminable progression la loge du mercantile lui apparut enfin. Il frappa, la porte s’ouvrit ; par un esprit logique poussé à l’extrême (on n’est pas savant pour rien !), le professeur entra.
Spectacle navrant, le mercantile était encore plus disgracieux et repoussant vu de près que de loin. Il était occupé à faire ses comptes et la recette du jour ne devait pas être élevée, ce qui se ressentit dans le ton rogue sur lequel il s’adressa à son interlocuteur :
– Qu’est-ce vous voulez ?
– Euh…, hésita Paul, j’ai un petit problème… Voilà, je cherche un type de cobaye bien défini et je n’ai pas trouvé mon bonheur parmi ceux que vous avez présentés. Alors je me demandais…
– Z’êtes pas content ? Ben, j’m’en tape le coquillard avec une patte de cloporte, si vous voulez tout savoir ! Z’avez qu’à faire une réclamation en trois exemplaires sur papier timbré à vingt-cinq minibars et me foutre la paix !
Sans se laisser démonter, le professeur Niva continua sur sa lancée :
– Écoutez, ce qu’il me faudrait absolument, c’est un sujet spécial, de qualité extra. Oh, rassurez-vous, je paierai le prix qu’il faudra.
A ces mots la face de rat du mercantile s’illumina. L’appât du gain avait détendu ses traits et un sourire béant découvrait à présent ses dents jaunies par l’abus de cigarettes au curry. L’on eût dit qu’il respirait la bienveillance et qu’il chérissait Paul de tout son cœur. Bien entendu, ce dernier n’était pas dupe mais ça lui faisait quand même du bien que l’autre ait effacé comme d’un coup de baguette magique l’air maussade et bourru qu’il affichait encore quelques secondes auparavant.
– Voilà qui est différent, cher Monsieur. Entre gens qui se comprennent on peut toujours s’entendre, n’est-il pas vrai ? Suivez-moi, je vais vous montrer mes plus beaux spécimens, ceux que je réserve à mes clients de marque…
Paul suivit le mercantile à travers des caves dont l’état ne le cédait en rien à celui des boyaux arpentés un peu plus tôt. On voyait à l’œil nu les dents de humidité et les crocs du salpêtre occupés à ronger les murs vert-de-gris. Au bout d’un moment, ils émergèrent dans une salle – ô miracle ! – climatisée. A l » exception de l’endroit où se trouvait la porte, les quatre murs étaient flanqués de cellules, chacune se voyant attribuée une niche avec clé numérotée. Le mercantile s’approcha de la cellule 14 et tapa quatorze fois dans ses mains. La clé préposée sortit de son boîtier, se propulsa en sifflant dans la serrure et un combat sans merci s’engagea aussitôt. Ce fut beau mais bref : en un chuintement plaint

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