Les Flammes du Diable
216 pages
Français

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Les Flammes du Diable , livre ebook

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Description

Un marginal vit avec sa femme, sa maîtresse et ses cinq enfants sous le même toit. Il n'a pas appris de métier précis et se jette dans des aventures professionnelles toutes vouées à l'échec. La famille vit dans une grande précarité financière et matérielle. Constamment endetté, le père déménage très fréquemment.
Les enfants restent des mois, voire des années entières sans être scolarisés.
Bientôt devenu invalide, le père sombre dans l'inertie la plus totale et donne libre cours à tous ses démons...
Ses enfants souffrent de cette marginalisation forcée. Bientôt, son plus jeune fils perd la raison...


Comme ce roman est tiré d’une HISTOIRE VRAIE, les noms et prénoms des protagonistes ont été modifiés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 décembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414160006
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15998-7

© Edilivre, 2018
Les Flammes du Diable

Je m’asseyais en face d’elle. Il m’était difficile de lui donner un âge. Peut-être quarante. Peut-être quarante-cinq. Elle me proposa de parler en français. Etonnée qu’une psychologue anglaise parle si bien le français, je lui demandai si elle avait vécu en France. Elle me répondit qu’elle avait passé de nombreuses années en Afrique.
J’enchaînais en lui racontant brièvement mon parcours professionnel. Travaillé pendant cinq ans en tant qu’assistante médicale. Puis nouvelle formation en tant qu’employée de bureau.
Elle m’observa attentivement l’air un peu amusé.
Et pourtant je sentis que l’aveu du secret que je portais en moi allait peut-être effacer d’un coup ce sourire bienveillant.
Je frémissais d’angoisse tout un balbutiant quelques mots. Ils s’échappaient de ma bouche comme une volée d’oiseaux restée longtemps prisonnière dans une cage et se bousculant maintenant pour s’enfuir par une minuscule ouverture.
« Je – je – suis… »
Sentant ma première tentation échouer. J’essayais de mieux maîtriser mes émotions et repartis à l’assaut.
« Je suis… attirée… par… par… les… les… armes à feu ! »
Une vague expression d’effroi parcourut son visage. Tout de suite les remords me gagnèrent. Comment pouvais-je lui raconter de but en blanc une chose pareille ! Que se passerait-il, si elle venait à appeler la police et à me faire interner dans un asile d’où je ne ressortirais peut-être jamais !
Elle se ressaisit et planta son regard sur mon visage :
« A qui s’adresse cette violence ? »
Je n’osais répondre immédiatement à cette question. Un sentiment de honte m’envahit. Prenant mon courage à deux mains je tournai ma tête vers elle et lui répondit d’un ton sec :
« A… A… mon… mari »
« Que vous a-t-il donc fait ? »
« Rien du tout ! Il ne veut que mon bien-être. Il est doux et généreux envers moi. De plus, il m’encourage et me soutient dans tous mes projets. »
« Alors pourquoi lui en voulez-vous ? »
« Je ne lui en veux pas ! »
« Appréciez-vous sa compagnie ? »
« Oui, bien sûr ! »
Des sanglots étranglaient ma voix.
Elle me regarda d’un air plutôt désolé et me demanda si étant jeune ou enfant quelqu’un m’avait menacé avec une arme à feu. Je lui répondis que non. De ses yeux bleus elle me sonda, essaya d’y voir clair dans cette âme étrangement séduite par le crime. Intimidée, ne sachant trop quoi dire, je baissai la tête.
Les séances suivantes s’écoulèrent ainsi, ponctuées de larmes, de mots à demi-prononcés, de regards animés et de longs silences.
Peu à peu je ne sais comment je lui racontais mon histoire.
Lisieux
Les cris de ma mère m’arrachèrent au sommeil. Une forte odeur de brûlé m’agressait les narines. En me levant, je m’apercevais que maman, toute prise au tourment qui l’agitait, avait laissé brûler nos chaussettes d’enfants sur le radiateur. Elle ne sembla pas non plus avoir remarqué que ses vociférations m’avaient réveillée. Elle arpenta la pièce tout en insultant Michelle. Michelle était la deuxième femme de mon père… Elle vivait sous notre toit depuis trois ans. Ma mère la détestait. Mais elle n’eut jamais ni la force ni la volonté ni peut-être même le désir de quitter mon père et de le laisser seul avec cette femme. A l’heure qu’il était, elle s’emportait de plus en plus. A ses cris se mêlaient des pleurs. Mes oreilles d’enfant ne saisissaient pas tout de suite la cause de cette dispute. Cependant certains propos lancés par ma mère dévoilaient peu à peu le mystère : Michelle venait de tomber enceinte ! Essayait-elle ainsi de détrôner ma mère qui attendait son quatrième enfant depuis plus de trois mois ? Ou s’agissait-il là d’un simple hasard ? Au bout de quelques heures la tempête s’apaisa, ma mère se calma. Michelle qui avait, elle aussi élevé la voix pour se défendre se retira dans une pièce avoisinante. Encore toute étourdie de sa colère ma mère nous prépara le petit-déjeuner. Après avoir mangé, je sortis dans le jardin où s’étalaient des dizaines de clapiers, des cages construites à la va-vite habitées par des lapins et des cochons d’Inde. Mon père s’était lancé depuis quelques mois dans un élevage d’animaux.
Or, une épidémie de myxomatose avait déjà décimé plus d’une douzaine de lapins…
Un soir, alors que la pluie tombait drue dans le jardin, je voyais Michelle et mon père affairés â côté des cages. Ils construisaient à l’aide de briques un clapier pour des cochons d’Inde que mon père venait d’acheter. Les cochons d’Inde trottinaient entre les murs à demi construits. A travers le bruit des pierres qui s’entrechoquaient et la rumeur de l’averse, j’entendais Michelle dire à mon père :
« Pourquoi ne pas construire ce clapier à la lumière du jour ? »
« Je vois à peine les pierres dans l’obscurité ! »
« Je te dis qu’il faut terminer la construction de ce clapier ce soir ! » insista mon père d’une voix autoritaire.
Le lendemain matin, je trouvais Michelle creusant un trou près du nouveau clapier. De grosses larmes inondaient ses joues. Je lui demandai pourquoi elle pleurait. Sans mot dire, elle me montra de la main un des murs du nouveau clapier. Entre deux pierres apparaissait la tête d’un cochon d’Inde. L’animal ne bougeait plus, ne respirait plus…
L’épidémie de myxomatose ne décourageait pas mon père. Au contraire, pour compléter son élevage il acheta des dizaines de canards, de poules sans oublier quelques pintades. Le jardin n’était pas assez grand pour accueillir tous ces animaux. Alors les canards furent logés au rez-de-chaussée de notre appartement. Précisément dans la pièce où se trouvait mon lit. Sans broncher, je les accueillis. Je m’habituais vite à leur présence. Leur caquètement me rassurait. Au bout de quelques temps du gazon poussa entre les interstices du plancher. Ma sœur, Geneviève et mon frère Bruno s’en amusaient. Je sentais confusément que la nature dans sa rage de grandir, de croître et de s’étaler s’imposait décidément partout. J’y voyais plus la volonté d’une force invisible qu’un caprice quelconque de mon père. Cette chambre jardin et la cour de la maison furent les parcelles de nature que nous fréquentions le plus souvent.
A la maison, quand je ne jouais pas avec Geneviève et Bruno, je caressais un des lapins du clapier ou rêvais du poupon que le père Noël devait m’apporter pour Noël – j’en étais sûre et certaine – le 25 décembre. Bruno avait cassé la poupée que mon père m’avait achetée l’année précédente. Et de ce fait, je n’avais plus de jouets. Comme j’enviais les filles du voisin ! Elles possédaient un magnifique poupon vêtu de brassières en laines. Comme, il était beau avec son visage rond et ses yeux clairs.
« Je recevrai un poupon à Noël, leur avais-je dis, la dernière fois que je les avais vues. »
Geneviève quant à elle, aidait mon père à bricoler. Certes, je ne partageais pas son enthousiasme pour le bricolage. Mais tout comme elle et mon frère je vénérais papa. D’ailleurs comment ne pas admirer un père qui ne laissait jamais aucun doute à ses enfants du bien-fondé de ses décisions.
Un hiver ensoleillé succédait aux pluies diluviennes de l’automne. Noël approchait. Des guirlandes décoraient partout les vitrines des boutiques. Une dizaine de jours avant Noël, papa nous emmena faire des achats dans une grande surface. Nous le sentions de bonne humeur. Cela promettait une bonne journée. Timidement nous nous dirigions vers le rayon des jouets. Il ne protestait pas. Je m’arrêtais devant un poupon aussi gros qu’un nourrisson. Il me paraissait touchant emmailloté dans son pyjama moelleux. La bouche cachée par un suçon, il dormait paisiblement dans son emballage. Je montrai le poupon à mon père :
« Regarde, papa, c’est le poupon que j’aimerais recevoir du Père Noël ! »
« Ah, bien ! » répondit-il d’un air indifférent.
Quelques mètres plus loin Geneviève s’exclamait de joie devant un ours en peluche. Sa tête rondouillarde et ses gros yeux noirs lui donnaient un air sympathique. Bruno, lui, hésitait entre une ferme et un tracteur. Mon père nous observait du coin de l’œil.
« Les enfants vous allez dans le rayon alimentaire là où se trouvent les biscuits. Je vous y rejoins dans quelques minutes. »
Nous le regardions étonnés et hésitions à partir.
« Allez, dépêchez-vous, je n’ai pas de temps à perdre ! »
Main dans la main nous nous dirigions vers le rayon des biscuits. Quelques minutes plus tard, papa arrivait avec un cadi où trônait l’ours en peluche que ma sœur convoitait tant. A ses pieds reposait une poupée-femme aux longs cheveux, vêtue d’une mini-jupe. Et à côté d’elle se trouvait une petite ferme.
« Mais, papa, je croyais que le père Noël amenait les cadeaux aux enfants ! déclara Bruno en regardant les jouets avec des yeux écarquillés. »
« Oh, laissez-moi en paix avec le père Noël ! Il n’existe pas. C’est moi votre père Noël ! »
Le père Noël n’existait pas ! Je ne voulais pas y croire ! Ma mère m’avait pourtant certifié que lui seul apportait aux enfants leurs cadeaux pour Noël.
J’examinais le contenu du cadi tandis que Geneviève criait de joie. Elle avait déjà baptisé l’ours en peluche :
« Podza, Podza ! C’est mon Podza ! »
Notre père sortit les jouets un à un du cadi pour nous les donner. Geneviève qui reçut la première son jouet, exultait. Il n’y avait pas de doutes, elle était la gagnante de cette journée. Celle que la bonne humeur de mon père avait récompensée par le jeu du hasard. Bruno fit d’horribles grimaces lorsque qu’il lui tendit la petite ferme. Il n’osa dire un mot, mais je compris qu’elle n’était pas celle qu’il avait choisie. J’accueillis ma poupée-femme avec un air très embarrassé. Cette grande girafe aux cheveu

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