Les Historiettes du Jaizkibel
58 pages
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Les Historiettes du Jaizkibel , livre ebook

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Description

Quel est cet impudent papillon qui ose voleter au ras de mes narines ? Hop, en essayant de s’en emparer, Belza, petite chatte noire, bascule par-dessus la balustrade et fait un plongeon de plus de trois étages. Elle retombe bien heureusement sur ses pattes et découvre alors un univers totalement étranger. Mille odeurs nouvelles l’assaillent, comme celle des savoureuses des têtes de sardines abandonnées dans les poubelles, mais également mille dangers qui la guettent au coin des rues. Avec sa nouvelle amie Phoebe, Belza goûte avec joie à cette nouvelle liberté et ses courses folles la nuit, sous la lune. Cependant, sa maîtresse Fran est bien malheureuse et la recherche partout. Mais oui, c’est bien elle, réfugiée dans une maison en ruine ! Un long chemin pour la réapprivoiser va alors s’annoncer... Cette joyeuse « historiette » amorce ce recueil de nouvelles qui conte aussi, entre autres, l’histoire d’Assia et de sa petite fille Lamia, fragiles réfugiées d’Érythrée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414297481
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-29749-8

© Edilivre, 2018
1 L’impasse
Depuis le jour du vol plané… ah oui, le grand saut de la soirée du 31 juillet 2018, parlons-en… je voulais attraper ce papillon de nuit qui voletait impunément à ma portée. L’odeur de cette poussière marron de ses ailes qui titillait mes narines et me faisait éternuer. Sale bête ! J’ai bondi sur la balustrade et j’ai glissé sur le rebord, mes griffes ont crissé de détresse sur le métal… trop tard… alors, j’ai étendu les pattes en croix comme pour freiner ma chute vertigineuse, pour me cramponner au vide et ce fut le choc de l’asphalte. Je ne sais pas combien de temps je suis restée prostrée, le nez contre le goudron de la rue. Des bruits de voix et de pas m’ont réveillée et je me suis réfugiée sous une voiture à l’arrêt, terrifiée. Après les décibels, je fus assaillie par une multitude d’odeurs inconnues et hostiles, qui animaient dans ma pauvre tête des images d’humains menaçants et d’autres animaux. Au loin, comme dans une brume, j’entendais la voix de ma maîtresse : « Belza ! Où es-tu Belza ? ». Comment lui répondre ? Comment lui faire signe ? Comment retrouver la maison, mon refuge sous le canapé, ou sur la chaise du salon sous la table protectrice. J’en venais même à regretter la présence du tyran domestique Macha. Elle, au moins, saurait m’aider.
Un faisceau lumineux balaya la chaussée suivi d’un vacarme assourdissant. Je me faisais toute petite sous la voiture en stationnement. Tout tournait dans ma tête, le vertige métaphysique de l’épouvante, où aller ? Timidement je sortis la tête de derrière un pneu protecteur et je jetai un coup d’œil dans la rue déserte. Pas un chat, c’était le cas de le dire, et au troisième étage, ma fenêtre, cette loggia et la balustrade glissante qui m’avait trahie. En une fraction de seconde, j’imaginai Macha devant nos gamelles. L’angoisse me nouait la gorge et je n’avais pas faim, juste envie de verser des larmes humaines.
Il fallait que je trouve un endroit pour me poser, réfléchir. Ma voiture-refuge ne resterait pas éternellement garée le long du trottoir. Les odeurs qui sans relâche, assaillaient mes narines, m’apprenaient la vie de la rue. Elles se lisaient comme un grand livre ouvert dont je ne connaissais rien. Du caoutchouc des pneus des véhicules, des signatures de chiens ; parmi elles, celle d’un seul chat, certainement celle de Sigmund, le chat tigré de la voisine d’en face que j’apercevais souvent de la loggia. J’avais bien pensé à me réfugier dans son jardin mais je savais qu’il ne m’y autoriserait pas sans une confrontation.
Voyons, personne en vue, c’était le moment. Je pris mon élan et je me terrai aussitôt au pied du mur de l’immeuble. Je me faisais minuscule. L’entrée de Kabi Eder le bien nommé (le joli nid en basque) était sombre. Comment entrer ? Il aurait fallu ensuite affronter le sas du hall et l’ascenseur. A la pensée qu’un humain pût m’approcher, me toucher, voire me prendre, mon poil se hérissait du bout du nez à l’extrémité de ma queue… quelle horreur ! Il me fallait trouver une cachette et, de là, j’aviserais. Je me mis en mode léopard de la jungle et je rasai le mur. Au coin de la rue, où aller ? A droite, en contrebas, j’apercevais de l’eau, des bateaux, des arbres… il y avait certainement des cachettes intéressantes. A droite toute, le long du mur de toute la force de mes courtes pattes, deux rues à traverser… agoraphobe au maximum, je filai, il fallait y arriver coûte que coûte.
– Ouaf ! Ouaf !
Un jappement me pétrifia. J’y étais presque. Où était ce monstre ? Le chien se déchaînait, les humains allaient sortir de leurs maisons comme des diables de leurs boîtes, ils allaient m’attraper ! Affolée, je repérai une cour d’immeuble arborée et je m’y précipitai sans demander mon reste. Je devais reprendre mes esprits. Je fis une halte pour observer les alentours : quelques garages, de bons abris, des arbres et des buissons. J’avais de la chance, il y avait même des poubelles. Je commençai à avoir une petite faim.
1 – La rencontre
Deux yeux codes dans la nuit… Macha ? Comment serait-elle arrivée là ?
– « Miaou ! Je me présente, je suis Phoebe. J’habite la grande maison juste là. Et toi, d’où viens-tu ? Tu es nouvelle dans le quartier ? Je ne t’ai jamais vue.
– Je m’appelle Belza, j’habitais au troisième étage d’un immeuble du centre-ville et j’ai glissé de la balustrade du balcon. Je suis tombée de si haut ! Quelle frayeur ! Heureusement je ne suis pas lourde et je me suis retrouvée sur mes pattes. Je ne peux plus rentrer chez moi. Que vais-je devenir ?
– T’inquiète, ma maîtresse me donne à manger sur la terrasse parce qu’elle ne veut pas que je salisse sa cuisine. Les humains sont curieux. Ecoute, je t’invite à partager ma pitance, il y en a largement pour deux.
– Merci Phoebe, je ne sais pas comment je me serais débrouillée sans toi. Je sens la sardine d’ici, il doit y avoir des poubelles alléchantes en contrebas, près de la rivière.
– Au port de Caneta ? Oui, il y a les restes des sardinades de l’été et aussi, juste derrière toi, les poubelles de Gatzelu Zahar. L’association fait souvent de très bons repas et nous en profitons aussi, nous les chats du quartier. On pourrait faire une exploration « restau », ça nous changerait de l’ordinaire. Ajouta Phoebe.
– Quelle riche idée ! Attends, regarde… deux humains dans l’allée… que font-ils ?
– Tous aux abris ! »
Deux hautes silhouettes s’approchaient dans la nuit. Le faisceau d’une lampe torche balaya le jardin et s’arrêta sur les deux félins.
– « Regarde, deux chats noirs ! le touffu, c’est Belza !
– Belza ! Viens mon chat ! Belza ! »
L’un des humains se baissa et sortit quelque chose de son sac. Toc ! Toc ! Toc ! Le bruit familier d’une cuiller contre une gamelle, comme à la maison…
– « Ce sont mes humains, je les reconnais… Macha les accompagne, dans la cage je sens son odeur. »
Belza fit une courte pause au milieu de l’allée.
JP s’approcha à sa rencontre.
– « Belza !
– Allez, viens miaula Phoebe, tu ne vas pas retomber dans l’esclavage, viens, sauvons-nous ! »
L’idée d’être capturée hérissa le poil de la petite chatte qui emboîta le pas de sa nouvelle copine sans se retourner.
Le faisceau lumineux balaya les garages et l’allée plusieurs fois encore avant le départ des deux silhouettes, légèrement courbées.
2 – Recherches :
Comment était-ce possible ? Mais où était Belza ? Elle était avec nous il y a dix minutes. Nous l’appelâmes, en vain. Tous les recoins de l’appartement ont été passés au crible. Sueur froide. Il n’y avait qu’une possibilité de fuir : le balcon. Sans aucun doute, Belza était tombée.
Je me précipitai et je me penchai pour scruter la rue déserte.
Alors, JP et moi sommes descendus, nous l’avons appelée… personne, pas...

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