Les piliers de l infini
159 pages
Français

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Les piliers de l'infini , livre ebook

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Description

Sur leur planète de substitution, Lhémion et Shéréret cherchent désespérément Mérès, la mystérieuse entité céleste qui a disparu. Celle-ci se trouve prisonnière sur l’une des trois planètes qui dominent leur ciel, à cause d’un dérèglement du temps causé par leur ennemie mortelle qui les poursuit de sa haine depuis les origines. Ayant pu la rejoindre sur ce monde étrange, nos amis parviendront-ils finalement à changer le cours immuable de ce désastre inévitable ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383513971
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
1
Il faisait chaud, très chaud, un temps à ne pas mettre un humain dehors. L’hydrométrie de l’air nous enclavait dans une moiteur qui collait nos vêtements contre notre peau. Cette humidité était étouffante, et nous empêchait de respirer. Un inconvénient en plus embrouillait mes sens : j’avais la gorge irritée, la soif avait fini par me réveiller. N’en pouvant plus, je me levai encore sous le coup d’un sommeil persistant. Une forte envie de m’extraire à l’extérieur, afin d’exhaler l’air de mes voies respiratoires plus facilement, me poussait à quitter mon lieu de repos. J’étais devenu une sorte de zombie ayant perdu complètement le sens des réalités, un ectoplasme attiré comme un aimant par la fraîcheur du petit matin.
Comme très souvent, dans ce cas de figure de réveil inopportun, ma lucidité me jouait des tours. J’avais besoin d’un temps assez long pour que mon esprit embrumé me situe avec précision dans l’espace. Où étais-je ? Que faisais-je là ? Je n’en avais plus totalement la certitude. L’habitude de bourlinguer par monts et par vaux me faisait perdre souvent mes points de repère, surtout lorsque j’émergeais des limbes d’un sommeil tourmenté. Il est vrai que mon existence était parfois confrontée par ce genre de situation perturbante aussi, il m’était difficile pour ordonner avec précision mon environnement immédiat dans mon esprit. Me trouvais-je à cet instant sur le sol de notre bonne vieille terre, celui de ma dernière naissance ? Je pouvais tout autant me trouver sur cette planète énigmatique, ce monde alterné sur lequel j’étais venu quelques années auparavant.
Comment étais-je venu dans cet univers inconnu ? Quand j’y repense, j’éprouve encore des difficultés à l’admettre. J’avais été confronté à une expérience incroyable, ahurissante qui me trouble encore aujourd’hui. J’avais été accompagné, sans savoir où cela m’emmènerait, par cette jeune fille inconnue qui m’était apparue quelques jours plus tôt dans des circonstances étranges. Cet épisode de ma vie m’avait tellement impressionné que j’y pense encore très souvent, pourtant ce n’était que le début d’une aventure rocambolesque sans fin. J’en suis encore retourné, et je doute toujours de sa véracité, surtout quand je cherche à trouver une explication rationnelle. Cet épisode de ma vie s’était déroulé il y a longtemps, mais pour moi, c’était hier. Il avait chamboulé toute mon existence.
Ce jour-là devait être un jour quelconque, un matin tout à fait ordinaire qui aurait pu disparaître totalement de ma mémoire. Alors que je faisais quotidiennement des exercices physiques dans l’eau de ma piscine, ce qui me permettait de m’évader de la routine quotidienne, une jeune fille inconnue m’était apparue inopinément, elle aussi dans l’eau. Un instant, je crus avoir perdu la raison. Cette situation me parut impossible, inconcevable. Étais-je la victime d’une hallucination ? Je n’étais pas loin de le croire, pourtant, cette beauté venue de nulle part était bien réelle.
J’avais été tellement surpris que j’en perdis mon équilibre et, comme il se le dit si souvent, les conséquences inévitablement se produisirent, je bus la tasse. Il faut dire qu’il n’est pas courant de se trouver, de manière impromptue et sans préparation devant la représentation vivante d’une jeune femme inconnue. Éthérée, elle paraissait impalpable, sortie tout droit d’un conte de fées. Elle s’était matérialisée devant mes yeux à quelques centimètres de mon corps.
Qui aurait pu partager mes ablutions matinales sans y être invité ? J’ai la certitude que personne n’aurait osé le faire ! De plus, j’étais totalement nu. Ce n’est pas que je sois devenu chaste ou même vertueux, mais c’était quand même très gênant. L’apparition était d’une beauté à faire damner le plus chaste des moinillons. J’avais été subjugué et, malgré ses rires devant ma confusion, je ne pus garder le flegme naturel que je croyais posséder. Les yeux grands ouverts, la mâchoire pendante, complètement halluciné, j’avais essayé inutilement de proférer des mots censés me faire garder ma maîtrise, mais ceux-ci n’avaient été que des borborygmes inaudibles, me rendant encore plus ridicule. La jeune fille riait de bon cœur, se moquant presque de moi. Le temps suspendit son cours, j’attendais au moins une explication rationnelle. Face à mes interrogations, elle se mit alors à me décrire, en me donnant des indices précis que je pus vérifier, des péripéties secrètes ayant eu lieu au cours de ma vie. Laborieusement, je finis par admettre l’inexplicable.
Par la suite, les faits se représentèrent plusieurs fois dans d’autres endroits, plus insolites les uns que les autres. Notre complicité s’était renforcée. Elle était devenue une amie, au point de me rendre amoureux. J’appris fortuitement que je l’avais courtisée des milliers d’années auparavant. C’était selon ses dires en Atlantide, mais je ne me souvenais de rien.
Mérès, car c’était son nom, Mérès dis-je, m’avait, si l’on peut l’exprimer ainsi, progressivement apprivoisé. Elle avait tenté de m’expliquer et de justifier les liens qui l’unissaient à moi depuis ces temps immémoriaux disparus de ma mémoire, projetant nos souvenirs communs, jusqu’aux origines des temps, à des époques inconnues pour moi. Elle me fit finalement comprendre que je n’étais pas l’homme que je croyais être.
Ah ! Ce temps qui n’a de valeur que pour justifier notre passage sur terre ! Ce temps qui est, comme il se le dit parfois, relatif et n’existe pas au sens propre du terme ! Ce temps, qui marie le passé avec le présent et le présent avec ce futur, les mélangeant sans fin, afin de mieux nous faire perdre sa notion. Enfin ce futur, qui s’est déjà produit malgré nos doutes ou nos certitudes afin de mieux nous leurrer et rejoint ainsi ce passé parsemé de trous béants dans nos mémoires nous menant à des croyances erronées si préjudiciables à notre raison. Que de mots inutiles avons-nous si souvent proférés pour justifier ce que nous ne comprenions pas. Quel nombre incalculable d’inepties avons-nous prononcées au nom de nos certitudes erronées ? Combien de déclarations ridicules avons-nous certifiées au nom de cette sacro-sainte vérité si souvent tronquée par l’affirmation de nos convictions ?
Bref ! Mérès m’était finalement devenue indispensable, ne serait-ce que pour mon équilibre psychique. Elle m’avait rendu prisonnier de ses volontés avec mon acceptation totale, sans l’avoir exprimé vraiment. Cela aurait pu sembler étonnant pour une simple unité carbone destructible corporellement comme moi. Afin de combler mon ignorance, elle m’avait affirmé être une entité céleste immortelle. Elle m’avait montré tellement de vérités très éloignées des coïncidences possibles que je ne pouvais que justifier ses dires. Il m’était, et il m’est encore impossible de douter de ses affirmations.
Notre complicité, nos liens redevenus communs au fil du temps n’avaient rien de désobligeant. Je ne me sentais en rien coupable de quoi que ce soit envers mon épouse à qui je me confiais parfois. Par contre, je restais vigilant et j’évitais à tout instant de laisser transpirer le moindre indice pouvant permettre de me dévoiler à mon entourage. Les gens qui me connaissaient me croyaient franchement décalé compte tenu de leur manière de vivre dans la société. Ces croyances étaient issues surtout de leurs convictions personnelles. Ils avaient été éduqués, compressés par la société, broyés dans le moule des dogmes surabondants depuis leur naissance, alors que moi, j’avais toujours refusé de m’y laisser enfermer. Ils se moquaient très souvent de moi, ces gens qui croyaient détenir l’absolue vérité. Ils avaient tellement essayé de me convaincre, sans y parvenir, d’adhérer à leurs convictions, mais cela sans résultat. Face à mes élucubrations, je me sentais libéré. Ils avaient cependant la joie de se sentir supérieurs sans imaginer un seul instant que leurs certitudes avaient été bâties sur le sable mouvant élucubré par quelques prédicateurs obscurs à l’esprit négatif, et ce, depuis les origines des temps. Ces ambitieux, intéressés seulement par leur vanité, par leur soif de domination sur les autres, et surtout, en tenant compte de leurs intérêts personnels, faisaient légion. Je les comparais à des virus, mutant en permanence afin de mieux s’attaquer aux êtres par surprise.
En compagnie de cette énigmatique jeune femme qui devint rapidement ma muse, comme j’aimais tellement à le dire, j’avais voyagé dans nos anciennes vies communes, tout autant que dans celles au cours desquelles nous avions été séparés. Pourquoi séparés ? Pendant que moi je subissais sans elle les turpitudes de mon existence terrestre, elle m’attendait avec inquiétude dans cette autre dimension qu’elle nommait en souriant, la non-vie.
C’est ainsi que j’avais recouvré la mémoire sur une quantité incalculable d’épisodes de mes anciennes destinées, des bribes de vies que jamais je n’aurais pu imaginer. Ma mémoire s’était entrouverte sur les espaces infinis de l’univers tout autant que sur ses mystères. Je dois aussi le reconnaître, et je l’avoue sans honte, je n’avais pas toujours compris le pourquoi de tout cela. Cependant, je n’en étais pas moins heureux de participer en sa compagnie, à la résurgence de ma mémoire qui devait me permettre de vivre plus tard à ses côtés en compagnie des autres entités rattachées à notre sphère d’existence. Nos liens respectifs s’étaient encore renforcés au fil du temps, au point que, et je le savais, je ne pouvais plus vivre sans elle. Elle était ainsi devenue i

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