Les Prédateurs
314 pages
Français

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Les Prédateurs , livre ebook

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Description

Les banlieues françaises sont mises à feu et à sang. Pourquoi ? Par qui ?

Policiers, gendarmes, jeunes des cités, voyous de toutes sortes sont massacrés. Tout ceci résulte-t-il d'une manœuvre du pouvoir ?

Cet ouvrage est un imbroglio terrifiant d'où le lecteur sortira finalement broyé, anéanti.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332793843
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-79382-9

© Edilivre, 2014
Dédicaces


A la mémoire de Jean-Patrick Manchette.
A Fred, qui m’a toujours soutenu et encouragé.
A Emmanuel Errer et Jean Mazarin
Citations


« Le pouvoir est, par nature, criminel. »
MARQUIS DE SADE
« Le dernier qui meurt a gagné. »
ANONYME
 
Première partie
 
2011
L’auto radio laissait déverser un morceau de rap américain dans la cabine du fourgon Boxer. Les deux jeunes dodelinaient de la tête au rythme saccadé du tempo envoyé par les mini enceintes de l’appareil.
– Moins fort, bordel. Vous allez attirer l’attention des keufs !! cria un de leurs équipiers, assis sur le plancher du véhicule, à l’arrière.
Le jeune qui se trouvait assis à côté du conducteur se retourna vers celui qui avait parlé, tout en allumant un joint de sa main gantée.
– Qu’est-ce que t’as, mon frère ? T’es nerveux ou quoi ? Je vais être obligé d’en parler à ta meuf… Tu sais comment elle s’appelle, déjà ? (Il donna un léger coup de coude au conducteur, qui gardait les yeux rivés sur le périphérique.) Hein, Salah, comment elle s’appelle…
– Sabiah, répondit l’interpellé, les mains collées au volant. Il a raison, quand on rattrapera les Maréchaux, on baissera le volume. Inutile de rameuter les condés avec ce que l’on trimballe.
Son compagnon assis à la place du mort haussa les épaules et se replongea dans les paroles de rage, de désespoir et de haine envoyées par le rappeur U.S, dont il ne comprenait pourtant les mots ; simplement le sens du propos. Et cela lui suffisait…
Leurs deux équipiers, assis à l’arrière du fourgon Peugeot, se sentaient fébriles, nerveux, comme à chaque expédition. Même pour le retour. Tant qu’ils ne s’étaient pas débarrassés de la camelote…
L’opération s’était pourtant parfaitement déroulée ; et les renseignements de première bourre. Un seul gardien, en plus de deux chiens à qui il avait seulement suffi d’amener une chienne en chaleur – empruntée à la cousine de Sabiah – pour les faire déguerpir jusqu’à l’autre bout du périmètre où se trouvaient les entrepôts qui les intéressaient. Le gardien avait été rapidement maîtrisé par les trois agresseurs cagoulés et armés de battes de base-ball ; leur quatrième complice restant à faire le guet. L’effraction des portes montées sur rail avait pris un peu plus de temps que prévu, mais qu’importe… Le veilleur ne devait être relevé que le lendemain matin à 6 h 00.
Une fois le fourgon amené à reculons à l’intérieur du vaste local, il leur avait ensuite fallu charger les cent soixante cartons renfermant les lecteurs graveurs DVD qu’ils comptaient revendre la nuit même à un fourgue de leur connaissance. Du moins de celle du conducteur, le chef de groupe.
– Tu es vraiment sûr de ce keum ? questionna Abder, se tournant vers Salah. Il faudrait pas que…
Le leader du groupe répliqua aussi sec :
– C’est Tony qui me l’a recommandé. Ils ont été en zonzon ensemble. Trois mois dans la même cellule.
– Et alors !??? s’exclama son équipier.
– Alors ! Il se trouve que j’ai confiance dans ce que me dit mon propre frère !! Maintenant, si toi tu n’as pas confiance en moi…
Se trouvant à court d’argument, malgré le bien-fondé de sa question, Abder augmenta le volume sonore de l’auto radio. Simple geste d’énervement auquel Salah répliqua en coupant net l’appareil.
Ils arrivèrent au niveau de la porte d’Orléans, quittant ainsi l’autoroute A6 qui les avait amenés de Corbeil. Seuls les halos des gigantesques réverbères, qui illuminaient la célèbre voie rapide entourant la capitale, éclairaient l’intérieur du véhicule, comme par vagues régulières, alternant clarté et demi pénombre, glissant sur les hommes ainsi que sur les cartons de marchandise entreposés à l’arrière.
– C’est encore loin ? s’inquiéta le plus angoissé des deux assis, au fond de la fourgonnette, coincés entre les emballages de DVD.
– Non, t’en fais pas. Cinq minutes, tout au plus, le rassura Salah, tout en empruntant la rue Henri Vincent, qui permettait de rattraper ensuite l’avenue Paul Appel, sur la gauche. A 2 h 30 du matin, la circulation marchait plutôt au ralenti. Une voiture de flics passa devant eux, traversant la place du 25 Août 1944, et précédant un convoi exceptionnel composé d’une Kangoo suivie par un monstrueux semi remorque à plateau sur lequel se trouvaient deux énormes engins de chantier.
Une minute plus tard, le Peugeot utilitaire remontait la rue Ernest Reyer, située de l’autre côté de la place où se trouvait la statue Leclerc. Sur la gauche, le mur du cimetière de Montrouge fit frissonner Abder, superstitieux, qui envoya, comme pour se rassurer :
– C’est là qu’est enterré Coluche. C’est mon père qui m’en parle souvent. Quand il était jeune, il kiffait un max sur ce mec là. Nous, on est trop jeune pour l’avoir connu…
Personne ne commenta. Ils n’en avaient rien à battre, de Coluche. Leur esprit se trouvait focalisé sur la tâche qu’il leur restait encore à accomplir. Un nouvel acheteur. L’inconnu, pour eux… Ils connaissaient des équipes pour qui un nouveau contact avait représenté un traquenard organisé par les flics, ce même contact se révélant une taupe, un voyou retourné.
Le Peugeot tourna ensuite à droite, rue Gustave Le Bon, et s’arrêta devant le box qui s’ouvrit à leur arrivée, comme par magie.
Le quartier, situé entre les boulevards des Maréchaux et le périphérique, était constitué principalement de cités H.L.M – en briques rouges – de la ville de Paris, dont la construction remontait aux années 30 pour certaines et 50 pour d’autres. Pépinières de voyous et fréquemment quadrillées par des patrouilles de police.
La fourgonnette pénétra dans le box dont le rideau de fer se referma aussitôt après son entrée.
Le minuscule local se trouvait vide de tout objet et éclairé par une simple ampoule pendant au bout de son fil. Trois hommes, entre 25 et 30 ans, se tenaient debout face au Peugeot. Ils étaient vêtus de pantalons de toile à poches multiples, ainsi que de blousons de couleur kaki et chaussés de Pataugas.
Salah descendit le premier du véhicule et tendit la main au premier des trois hommes qui s’avança vers lui, souriant de façon sincère.
– Salim ! Heureux de te rencontrer. Ton frère m’a beaucoup parlé de toi, à Fleury. Autrement, tu aurais du entrer en marche arrière ; ça aurait été plus simple pour décharger la came.
Ce n’était pas une remontrance ; le ton employé était doux, presque gentil, comme un grand frère qui conseille à son cadet d’aller embrasser leur mère car elle est triste.
– Merde, c’est vrai, s’excusa Salah, j’aurais du y penser. Excuse-moi, j’étais préoccupé…
– Ce n’est pas grave, lâcha Salim. (Puis, voyant que Salah allait pour remonter au volant, il lui posa une main sur le bras.) Non, laisse. Le box n’est pas si étroit. On va faire la chaîne, on est assez nombreux. On laissera ça devant et nous, on évacuera la marchandise plus tard, quand vous serez repartis…
Les trois équipiers de Salah descendirent du Boxer par la cabine, les portes arrière et latérale étant obstruées par les cartons de marchandise dérobée, et se faufilèrent jusque devant le véhicule, là où discutait Salah avec l’ancien co-détenu de son frère. C’est alors que quelqu’un cogna contre le rideau en fer du box. Trois coups assénés avec brutalité.
– Police ! Ouvrez ! Nous savons que vous êtes là. Le pâté de maisons est cerné.
Les sept individus, à l’intérieur du petit local, demeurèrent pétrifiés. Un léger moment de flottement durant lequel Salah et ses copains sentirent un nœud leur tordre le ventre.
– Y a-t-il une sortie de l’autre côté ? demanda le quatrième larron ayant participé au vol de la cargaison, et qui n’avait pas encore ouvert la bouche de toute la soirée.
Il n’avait visiblement pas remarqué que le box ne comportait pas d’autre issue que le rideau de fer.
A l’extérieur, les flics cognèrent à nouveau avec vigueur contre le rideau métallique.
Salim regarda Salah d’un œil en coin, l’accusant ainsi implicitement de s’être laissé suivre comme un débutant. Il soupira un grand coup, se glissa jusqu’au rideau et le releva.
Quatre hommes leur faisaient face. Tous vêtus d’uniformes de gardiens de la paix. Une Mégane aux couleurs de la police se trouvait garée en plein milieu de la rue, les gyrophares clignotant.
Le frère de Tony trouva anormal que les policiers arborent une telle expression sur le visage ; sorte de mélange de jouissance extrême et d’on ne sait quoi de dément dans le regard. Et puis surtout les quatre arrivants tenaient braqués sur les occupants du box des sortes de pistolets mitrailleurs.
Le bruit infernal des cent cinquante détonations réveilla tout le quartier en moins d’une minute.
Ainsi périrent les sept petits voyous, qui se retrouvèrent projetés vers l’arrière, entre les flancs de la fourgonnette et le mur du boxe, hachés par les balles de 9 mm. Ceux qui ne moururent pas sur le coup, furent achevés par de courtes rafales tirées à bout portant, en pleine tête. L’un d’entre eux ayant voulu se camoufler derrière le Peugeot, par l’avant, ne put échapper au tir. Un des policiers se baissa, le sourire aux lèvres, tout en permutant tranquillement son chargeur avant de reprendre son tir à ras de terre. Le malheureux se trouva tronçonné au niveau des chevilles, puis de bas en haut, une fois qu’il se soit écroulé en hurlant de douleur. Juste avant de mourir, Abder put constater que l’un des tueurs mâchouillait une sorte d’allumette, ou de cure dent.
La voiture de patrouille quitta les lieux trois secondes avant l’arrivée, toutes sirènes hurlantes, d’autres véhicules identiques.
Aucun des exécuteurs n’avait pris le soin de ramasser les douilles.
* *        *
Il se fit

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