Les Vérités interdites d un fiasco judiciaire
344 pages
Français

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Les Vérités interdites d'un fiasco judiciaire , livre ebook

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Description

Lundi 31 octobre 1988, Anne-Sophie Vandamme et Gilles Naudet, âgés de vingt-cinq ans, et leur jeune chien Dundee, disparaissent lors d’une randonnée pédestre en forêt de Fontainebleau. Leurs corps, criblés de balles 22 Long Rifle, sont retrouvés deux mois plus tard...
Durant treize ans, gendarmes et juges accumulent deux cent mille heures d’audition, établissent quatre mille procès-verbaux, interrogent mille cinq cents personnes. Une enquête-fleuve qui conduit à l’arrestation d’un « présumé coupable » finalement acquitté par la cour d’assises des mineurs de l’Essonne !
Dans Les Vérités interdites d’un fiasco judiciaire, Christian Porte, journaliste qui a suivi cette affaire au jour le jour, pointe les zones d’ombre de ce dossier avec une intime conviction : la justice n’a pas voulu trouver les coupables !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 avril 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414224722
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-22470-8

© Edilivre, 2018
Exergue

« Il n’y a pas de grandeur où il n’y a pas de vérité »
Gotthold Ephraim Lessing (extrait de « Dramaturgie »)
Avant-propos
Le crime parfait, celui pour lequel le(s) assassin(s) ne seront jamais identifiés, confondus et jugés, existe-t-il ?
L’idée même que le crime puisse demeurer impuni à tout jamais est de nature à anéantir le sacro-saint fondement de toute société dite « civilisée » qui veut que la peur du gendarme et de la sanction constitue le premier pas sur la voie de la sagesse.
Comme pour se rassurer, d’aucun rappelle que l’équation judiciaire est simple, pour ne pas dire simpliste : un crime + une victime = un coupable. Une simplicité de nature à rassurer l’opinion publique puisqu’elle sous-entend que sa résolution est implicitement, elle aussi, marquée du sceau de cette même simplicité.
En conséquence, il n’y aurait pas de crime parfait…
Seul bémol à cette belle théorie, ce qu’en droit pénal les spécialistes appellent le « chiffre noir ». Selon les données officielles du ministère de l’Intérieur, la police et la gendarmerie nationale élucident environ 80 % des homicides, tentatives d’homicides et coups mortels dont elles ont eu connaissance. Ce taux d’élucidation varie cependant considérablement selon la nature des affaires puisqu’il fluctue de 96,3 % pour les homicides sur enfants de moins de 15 ans à seulement 42,9 % en ce qui concerne les règlements de compte entre malfaiteurs. Dans la catégorie des homicides commis pour d’autres motifs que vols ou à l’occasion de vols, ce taux d’élucidation s’établit à 80,7 % sur un panel de 851 affaires répertoriées. Le « chiffre noir » signifie que le(s) auteur(s) de 164 crimes de sang ont échappé, momentanément ou définitivement, à la justice !
Si les avancées faites en matière de médecine légale, de toxicologie, de police scientifique, de police technique, d’anthropométrie et de dactyloscopie réduisent d’autant « les incertitudes » dans la conduite d’une enquête, diminuant l’impact de l’aveu longtemps considéré comme la reine des preuves, il faut admettre que le talon d’Achille de la science criminalistique (ensemble des techniques mises en œuvre par la justice et la police pour établir la preuve d’un délit ou d’un crime et d’en identifier son auteur) demeure l’enquêteur et/ou le magistrat lui-même.
Ce constat résonne d’une façon toute particulière dans l’affaire des « Fiancés assassinés de Fontainebleau », mystère sanglant lié aux meurtres d’Anne-Sophie Vandamme et de Gilles Naudet, tous deux âgés de 25 ans, et de leur jeune chien Dundee , survenu le lundi 31 octobre 1988 dans la forêt la plus fréquentée de France, à moins d’une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Trois décennies après la tragédie, les meurtriers courent toujours. Effet de la loi, l’affaire est désormais prescrite et le dossier remisé aux archives du palais de justice d’Évry (Essonne).
Les quelque 200 000 heures d’audition, 4 000 documents et procès-verbaux établis, 1 500 personnes entendues à un titre ou un autre, treize années d’enquête et d’investigations judiciaires réunies dans un dossier d’instruction qui compte pas moins de 26 tomes, sans oublier dix jours de procès devant la cour d’assises des mineurs de l’Essonne conclus par un acquittement pur et simple d’un « présumé coupable », n’ont donc servi à rien !
Circulez, il n’y aurait plus rien à voir…
La justice a renoncé à faire toute la lumière sur cette tragédie et, en conséquence, à sanctionner les auteurs, plongeant à tout jamais les parents des deux jeunes gens dans les affres d’une douleur incommensurable attisée par l’absence de toute explication sur les circonstances et les motivations des meurtres. Une situation qui rend impossible l’indispensable « travail de deuil ».
L’affaire des « Fiancés assassinés de Fontainebleau » résonne comme un fiasco judiciaire cinglant, réunissant sur son seul nom un échec emblématique pour la justice et les trois juges d’instruction concernés, un revers cuisant pour la gendarmerie nationale et les quatre commandants qui se sont succédés à la tête de la prestigieuse Section de recherches de Paris, une défaite du droit sur le crime d’autant plus insupportable qu’elle est incompréhensible eu égard la quantité de pièces réunies par les magistrats et les enquêteurs.
Seule certitude : deux armes ont été utilisées par deux tireurs pour commettre cette tuerie qui demeure – avec le meurtre de Grégory Villemin sur les bords de la Vologne – l’une des énigmes criminelles la plus médiatisée des trois dernières décennies comme en témoignent les centaines d’articles, de dépêches d’agences de presse, de reportages, d’émissions radiophoniques et télévisées consacrées au sujet.
Face au désarroi des familles et à l’incompréhension de l’opinion publique devant ce qui peut finalement apparaître comme un triple meurtre parfait, deux questions viennent à l’esprit : pourquoi cette enquête n’a-t-elle pas aboutie ? Y a-t-il eu des erreurs dans la manière de mener cette enquête ?
Preuve par l’absurde qu’il y a bien eu des errements ou des erreurs dans la façon de conduire les investigations : l’acquittement pur et simple dont a bénéficié le suspect présenté par les gendarmes parisiens et le dernier juge d’instruction comme L’AUTEUR des meurtres d’Anne-Sophie Vandamme et de Gilles Naudet.
Erreur lorsqu’à l’issue d’une instruction interminable, la justice se contente de juger un seul individu alors que tout au long de la procédure les enquêteurs, s’appuyant sur les rapports d’expertise balistique, n’ont cessé d’expliquer que le jeune couple et son chien sont tombés sous les balles de deux armes distinctes utilisées selon des angles de tir différents par deux tireurs.
Errements devant l’absence de preuves matérielles de nature à confondre les suspects, ce qui constitue tout de même un grave problème dans une affaire criminelle. Comment retenir la responsabilité d’un suspect qui encourt de vingt à trente années de réclusion criminelle lorsqu’il n’existe aucun élément matériel démontrant son implication, sa culpabilité ?
Témoin privilégié tout au long des treize années de procédure, des premières recherches organisées au lendemain de la disparition du couple à la Toussaint 1988 jusqu’à l’ultime démarche des familles en 2002, j’invite le lecteur à pénétrer dans les méandres de cette affaire criminelle hors du commun pour tenter de comprendre les mécanismes de ce fiasco.
Oui, il y a des pistes qui ont été abandonnées un peu vite par les gendarmes et la justice comme je le révèle dans cet ouvrage. Du comportement étrange de certains agents de l’Office national des forêts (ONF) présents sur place ce lundi 31 octobre 1988 à la piste de gardes-chasse privés, en passant par celle des chasseurs-braconniers utilisant ouvertement des armes de calibre 22 Long Rifle pourtant interdites, il y a du grain à moudre.
Pour provocateur que cela puisse paraître, il faut aussi se demander si le(s) meurtrier(s) d’Anne-Sophie Vandamme et de Gilles Naudet n’ont pas échappé à la justice au motif que certaines investigations déterminantes dans la manifestation de la vérité (exploitation approfondie de traces ADN par exemple, organisation d’une reconstitution) ont été sacrifiées sur l’autel de la rigueur financière ?
Mais surtout, il est un fait que l’on ne saurait passer sous silence dans ce dossier des « Fiancés assassinés de Fontainebleau » : le poids de l’environnement sociologique qui sert de décor au drame. Cette affaire concerne directement ou indirectement des notables locaux, des industriels de renommée internationale, des représentants du monde politique local sans oublier un haut fonctionnaire, autant de personnalités qui, au nom d’une passion commune pour la chasse, côtoient sans sourciller des individus aux pratiques illégales.
Au final, se pose la question de savoir si les enquêteurs ont éventuellement subi des pressions pour faire traîner le dossier en espérant voir l’affaire s’éteindre progressivement dans le temps, jusqu’à l’oubli, sans avoir jamais reçu de réponse définitive ?
Christian Porte


Avertissement de l’auteur La présomption d’innocence
La présomption d’innocence signifie qu’un individu, même suspecté de la commission d’une infraction, ne peut être considéré comme coupable avant d’en avoir été jugé comme tel par un tribunal. Il s’agit d’un droit fondamental du système judiciaire français inscrit dans de multiples textes, tant français qu’internationaux : article 9 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 de l’ONU, article 6 alinéa 2 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme de 1950.
À ce titre, soucieux de ne pas soumettre certains acteurs et témoins de cette affaire à des risques d’identification préjudiciable au concept de la présomption d’innocence, la plupart des prénoms et initiales des noms patronymiques ont été modifiés.
1 J + 71
Mardi 10 janvier 1989, vers 12h15, un groupe de chasseurs composé de Jean-Louis E., Jean H., Patrick B., Jules M. et Roger G., s’emploie à retrouver la piste d’un sanglier blessé suite à une partie de chasse. L’animal a réussi à leur échapper. Cette recherche s’inscrit dans l’obligation faite à l’organisateur d’une partie de chasse « de procéder ou de faire procéder à la recherche de tout animal blessé et ce sur l’ensemble des lots domaniaux du secteur concerné » .
En cette fin de matinée, le petit groupe remonte la piste de l’animal guidé par leur chien fox-terrier. Soudain, sur la lande désertique couverte de bruyères du secteur de la Mare-aux-joncs , entr

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