Libres pas à pas
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Description

L'on serait tenté de croire que penser par les pieds est une école de sagesse. Marcher, c'est s'interroger sur soi, sur son rapport aux autres, à la nature, à la transcendance. En quelque sorte prouver son existence. C'est également, à l'instar du philosophe, se laisser surprendre, goûter l'infini autant que les limites de sa liberté, contempler et toucher, faire l'expérience du déséquilibre nécessaire pour mettre un pied devant l'autre. Ce peut être recommencer jusqu'à ce que joie s'ensuive... ou que le but soit simplement atteint. Il faut aussi une bonne dose d'opiniâtreté, de régularité et une foi chevillée au corps pour qu'André-Gabriel Nestasio accumulant en solitaire les kilomètres accompagnés de « Chariotine » puisse, en accord avec son épouse Odile, caresser ses rêves de toute puissance de la liberté dans l'accomplissement de la mesure... mesure du souffle, du pas, de la parole, du temps... Enfin, ne nous méprenons pas, la marche reste bien une activité modérée adaptée à chaque profil, non-sportifs inclus. Aspirer à être un pèlerin de la Paix ? Aspirer à semer la Paix sur le Chemin ? Concrètement, il s'agit pour André de s'engager personnellement à témoigner de son désir de paix auprès d'une personne a minima dans chaque village, chaque ville traversée. Par cet essai, l'auteur nous raconte une nouvelle fois avec beaucoup de sincérité et pragmatisme, dans un récit parsemé d'anecdotes croustillantes, pourquoi son pas requiert à la fois l'ambivalence de la fermeté-douceur ; celui d'un passant dont le regard haut et fureteur lui offre de savoir contempler. Contempler les espaces, observer les visages et repérer les ruelles ou les abris sauvages mais aussi les signes de Celui qui le suit et maintient libres ses pas à pas...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342163940
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Libres pas à pas
André-Gabriel Nestasio
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Libres pas à pas
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
« À moi-même, et à ceux qui veulent savoir ce que je me dis. »
Abbé Michel-Marie Zanotti-Sorkine
 
 
« S’engager véritablement, c’est signer à Dieu pour ainsi dire une traite en blanc sans savoir ce qu’il y inscrira plus tard… »
Père Yves de Montcheuil (théologien et Résistant, 1900-1944)
« Est-ce que ta bouche affirme devant tous que Jésus est le Seigneur ? »
Lettre aux Romains, 10.9
Préface
Un peu de complicité, voire d’intimité partagée
avec mes nouveaux (velles) lecteurs (trices)…
 
Parmi mes nouveaux lecteurs, certains découvriront dans cet essai l’immédiat engagement du chrétien fier de sa foi. D’entrée de jeu, je montre ainsi la couleur, telle qu’affichée explicitement dans chacun de mes ouvrages. En outre, lorsque l’on m’interroge, au cours de mes participations à des séances de dédicaces, je déclare fréquemment, non sans une certaine fierté, être autodidacte, écrire avec l’aide de mon Certificat d’études primaires – passé à quatorze ans (complété, malgré mes activités professionnelles à temps plein, d’un cursus complet d’enseignement supérieur)… Pour celles et ceux qui m’ont déjà lu, ces engagements ne sont pas une découverte. Ils m’apparaissent nécessaires, voire parfois impératifs dans notre époque quelque peu bouleversée. Si je ne le fais pas, qui prendra la petite place qui est la mienne ? J’ai de temps à autre le sentiment que le Seigneur compte sur ce « serviteur inutile » (et d’autres), quelque peu « électron libre » pour oser être un témoin au-delà de son propre cercle d’amis. C’est pourquoi cette présence, toute simple, se retrouve également sur le réseau social Facebook. Évidemment, cette démarche n’est pas sans conséquence ; celles de tout militant inscrit dans l’altérité, la sincérité, la durée, la gratuité, dont les propos sont rédigés de façon accessible à tous et sans prétentions autres que celles de « servir »… Un exemple concerne la diffusion de mes productions littéraires. Aussi surprenant que cela puisse paraître, celle-ci est assurée largement par la presse profane et… (si) peu par la presse dite « catholique » ! Et puis, ne dit-on pas qu’il ne faut pas craindre nos paradoxes ? Ils signent notre singularité.
Une petite anecdote étonnante : alors que je doutais de ma capacité à être le « serviteur inutile » exprimé plus en amont, voici qu’un courriel me parvint, deux jours plus tard. Il s’agissait de Jean-Claude, un ami très croyant, octogénaire, engagé dans l’entraide associative il y a peu encore, très affecté par le décès, il y a plusieurs mois, de son cher fils handicapé. Je reprends quelques extraits de son e-mail : « Ce matin, j’ai relu ton livre, André… dur pour le moral, et j’ai trouvé dans ton livre certains passages de la Bible ou des Évangiles qui m’ont fait du bien ! Tes réflexions pour accepter la pluie, le vent, etc., tes rencontres positives ou désagréables, tu en tires toujours des réflexions qui, oui, font réfléchir sur le départ de P…, mon fils… Dieu est bon ; tout est fait par Lui, rien ne peut se faire sans Lui… j’en doute très fort ! Mais j’admire ta Foi et ÇA M’AIDE ! Merci André… »
Croyez-le, chers Jean-Claude et D., votre fils P. est non seulement devenu « comme tout le monde » mais plus encore ; dans le Cœur de Dieu, il nous a devancé…
Ceci dit…
Introduction
La marche est une énergie gratuite et inépuisable…
 
Ceci dit, revenons à mon récit…
Le sentiment de routine apparaît quand on a l’impression d’emprunter des sentiers balisés qui nous mènent toujours au même endroit… Ceux qui me connaissent savent que tel n’est pas mon cas ! Poser un pied devant l’autre sans jamais quitter le contact avec le sol. Recommencer. Avancer ainsi jusqu’au bout de la rue ou aux confins de la France, de l’Espagne. Marcher, c’est tout bête, quand on y pense ! Si simple, me direz-vous, que justement, nous n’y pensons guère… Nous avons développé un automatisme libérateur qui fait que seuls les vrais marcheurs marchent en sachant qu’ils marchent. Pour les autres, bipèdes urbains le plus souvent mal chaussés, le verbe « marcher » n’est qu’un pis-aller. Je dirai qu’il y manque souvent la précision du véhicule et de la manière…
Éprouver la nécessité de larguer les amarres pour ne plus reléguer ma carcasse au rang des accessoires, ne plus subir les contraintes du travail, communiquer et me déplacer avec des machines, pour réapprendre à vivre par le contact des pieds sur les chemins caillouteux ou bitumés, par les odeurs, les sons, les visages rencontrés, voilà ce qui me mobilise.
Après avoir « pèleriné » de Rouen (cathédrale) au Mont-Saint-Michel en 2013, pérégriné de Rouen (cathédrale) à Saint-Jacques-de-Compostelle en 2014, puis effectué le Tro Breiz en 2015, en mai 2016, ce fut Rouen-Lourdes. Pour ce qui concerne l’année 2017, j’ai effectué un voyage de 400 kilomètres du 4 au 22 septembre, me menant de Rouen (cathédrale) jusqu’à la basilique Sainte-Marie Madeleine à Vézelay (89). Il me fallait à nouveau quitter mes habitudes et mon confort, voire rechercher un certain dépouillement qui me rapprocherait de Celui qui guide mes pas. Le pèlerin contemporain n’est-il pas un pauvre comme les autres qui, s’il l’ignorait, le découvre en chemin ?. je n’avais programmé aucun voyage au long cours ; tout au plus peut-être un circuit partant de Rouen (cathédrale) jusqu’à la basilique de Lisieux, dans le département du Calvados (soit quatre jours de marche), et retour à Yvetot, en Seine-Maritime, là où je réside avec mon épouse Odile. Voici le mois d’août et l’appréhension d’une canicule, de la pluie, la fatigue et les ampoules – pas celles du talon que j’imaginais, par autodérision, éclairant la France entière… Le pèlerin contemporain n’est-il pas un pauvre comme les autres qui, s’il l’ignorait, le découvre en chemin ?
Entre autres difficultés, malgré les règles de la bienséance, il me sera parfois difficile de taire certains aspects rencontrés sur mes chemins. Ceux-ci, dont le fameux « accueil chrétien », seront ici évoqués, au risque de déplaire à quelques rares bien-pensants préférant ne pas faire le ménage de temps à autre.
C’est pourquoi « je raconte ». Une nouvelle fois, à l’instar de mes précédents ouvrages, c’est à la fois la liberté de l’auteur de camper quelques portraits et le libre arbitre de ses lecteurs de se placer dans mes libres pas… à pas.
Savoir repérer les petites merveilles de la vie quotidienne et flâneries pèlerines : qu’est-ce qui a été bon, beau, joyeux, intéressant dans ma journée, durant mon périple ? Si ma mémoire ne devait conserver qu’un seul événement de cette journée… ? Si l’on n’a pas su les voir sur le moment, on le discerne parfois mieux avec un peu de patience et de recul, en différé, à la relecture des dernières journées de marche. « Heureux les cœurs purs » 4 , ils verront Dieu passer plusieurs fois dans leur journée. Enfin, je ne peux m’empêcher d’ajouter cette pensée de Goethe : « Personne n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être ». Alors, « libre, pas à pas » ou « libres pas à pas » ?…
Ensemble, nous allons tenter d’y réfléchir…
En avant pour une nouvelle aventure, à la fois spirituelle, humaine  et sportive !
Par la « route du sud », celle goudronnée, il y a 950 kilomètres entre Rouen et Lourdes. 950 kilomètres de collines, de plateaux et autres vallées, de moyenne montagne, de ciels, de canicules, de rivières, d’émotions, de fleurs, de découvertes et autres rencontres, de refus d’accueillir le pèlerin, d’exaltation, de lassitude, de prières, que je vais tenter de revivre pour vous au fur et à mesure de mes avancées. Je vous livrerai, presque jour après jour, sans trop de précisions afin d’éviter de vous lasser, des miettes de moi-même, quelques cailloux précieux d’un chemin d’aventure toujours aussi légendaire au XXI e  siècle. Très tôt, le matin du 12 août 2016, après avoir passé la nuit à Rouen chez notre fille Ingrid et son époux Yohan, comme à l’accoutumée, je quittai la cathédrale Sainte-Marie, accompagné de « Chariotine ». Ne souhaitant surtout pas revivre la pénible et fastidieuse sortie de la grande métropole rouennaise telle que je l’avais vécue lors de mon départ pour Saint-Jacques, le 27 février 2014, je suis monté dans un bus me menant jusqu’aux Essarts, afin de rallier Louviers puis Évreux. Après celui de la cathédrale de Rouen, passage à la Maison diocésaine de Saint-Taurin afin d’y apposer le tampon de la cathédrale d’Évreux. Aussitôt après, je pris la direction de Damville, une petite étape de vingt kilomètres.
Parvenu à l’Office du tourisme de Verneuil-sur-Avre, je suis accueilli par Céline (précédemment affectée à l’Office du tourisme de Saint-Valery-en-Caux), qui appose son tampon sur ma crédenciale ; crédenciale réalisée sur la base de celle existant pour Saint-Jacques 5 . Après avoir visité l’église toute proche, je décide de passer la nuit en étant protégé sous le porche de celle-ci. Lors de mon passage en 2014, j’avais installé ma tente sur le terre-plein arboré, près de la mairie. Un promeneur semble préoccupé par ma présence inopinée. Voulant le rassurer, j’entame la conversation jusqu’au moment où, expliquant qu’il est membre du club de randonnée local, il m’a déclaré tout de go : « N’ê

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