Annabelle, tome 3
683 pages
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Annabelle, tome 3 , livre ebook

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Description


Vous pensiez connaître la vérité ?


Après la mort violente de son époux, Annabelle ne sait plus comment reprendre le contrôle de sa vie. Malgré la dépression sévère dont elle peine à émerger, elle tente de faire bonne figure pour sa fille.


Mais quand John revient pour lui demander un petit service, Annabelle craint le pire. Il est hors de question qu’il la détruise de nouveau.


Mais que reste-t-il à détruire ?


Et qui donc est mieux placé que cet homme peut aider Annabelle à remonter des enfers ?


Peut-être est-il temps de découvrir toute la vérité ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 98
EAN13 9789523408333
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1 - Le cauchemar 2 - La proposition 3 - Un pas dans la bonne direction 4 - Le colis 5 - Le manipulateur 6 - Le constat 7 - Petit changement 8 - À la hauteur 9 - Le silence 10 - Un avis 11 - L’idée 12 - La promesse 13 - Pour la suite des choses 14 - Le petit milieu 15 - Vicky 16 - L’oubli 17 - Rien à perdre 18 - Le contrat 19 - Le conseil 20 - Qui croire ? 21 - Savoir 22 - Au clair 23 - Le lancement 24 - La demande 25 - Une heure 26 - Le bar 27 - Deux choses 28 - Le barrage 29 - Doux plaisirs 30 - La réalité 31 - Un retour difficile 32 - Le palier 33 - Consulter 34 - Le résultat 35 - Un choix de vie 36 - Surpris 37 - Plan de match 38 - Dans le noir 39 - Le paradis 40 - Confidence pour confidence 41 - Juste de la curiosité 42 - De toutes petites choses 43 - La permission 44 - Le voleur d’orgasmes 45 - Quelques secondes 46 - Presque tout 47 - Les enfantillages 48 - La nostalgie 49 - Les souvenirs 50 - Vivre avec 51 - La théorie 52 - Le piège 53 - Trop tard 54 - Tout ce qui est toi 55 - Ridicule 56 - La lettre 57 - Le bonheur 58 - Le jeu 59 - Hors de contrôle 60 - Ce dont tu as besoin 61 - L’analyse 62 - Aucune certitude 63 - La tentation 64 - La faim 65 - Le fruit défendu 66 - Jamais assez 67 - Mieux 68 - Parfait 69 - L’équilibre 70 - L’oubli 71 - À court terme 72 - Nos liens 73 - L’interdit 74 - Le sens 75 - Ce qu’il te faut 76 - Dans la peau 77 - Des bêtises 78 - Quelques notions 79 - À moi 80 - À table ! 81 - Pour toi 82 - La déclaration 83 - Mien 84 - Ensemble 85 - L’incertitude 86 - Faire ce qu’il faut 87 - Tout ou rien 88 - Une fin 89 - Les démons 90 - Personne 91 - L’ultimatum 92 - La peur 93 - Le soleil 94 - Notre temps 95 - Plus jamais 96 - Dans ma vie 97 - Bouh ! 98 - C’est quoi un amoureux ? Épilogue Chapitre bonus - Des vœux pour nous Remerciements
Sara Agnès L.
Annabelle
Vérités

 
 
Publié en février 2021 par :
 
Atramenta Tampere, FINLANDE
www.atramenta.net
 
© 2021 Sara Agnès L.
Tous droits réservés
1 - Le cauchemar
Je fixais les chiffres rouges qui illuminaient la chambre à coucher. L’heure avançait avec une telle lenteur. À ce rythme, elle portait certainement le poids du temps. À défaut de pouvoir retrouver celui que j’aimais, je ramenai l’oreiller de Simon contre moi. L’insomnie était pire que tout. Au moins, quand je dormais, j’avais la sensation de revenir quelques mois en arrière. J’oubliais la douleur et le vide. Simon n’était plus là. La vie me l’avait prise de la plus cruelle des façons.
Mort en faisant la fermeture du restaurant. Braqué. Poignardé.
Tout ça pour 300 malheureux billets.
Je fermai les yeux et changeai de position dans le lit. Notre lit. Je voulais replonger dans le sommeil, chasser cette douleur qui ne me quittait pas lorsque j’étais éveillée. Si ce n’était d’Émilie, ma fille âgée d’à peine quatre ans, je serais sûrement morte avec mon époux. De faim ou de tristesse, à défaut d’avoir le courage de le faire franchement. À croire que la vie avait fait exprès de me laisser suffisamment d’obligations pour que je survive à ce drame.
Cinq ans, une maison en banlieue et une petite fille, c’était tout ce qui me restait de mon mariage avec Simon. Une histoire comme on n’en rencontre qu’une seule fois, remplit de rires et de magie, faite pour durer, mais que le destin avait repris sans crier gare, un soir d’octobre, alors que nous songions à faire un second enfant.
 
J’ouvris à nouveau les yeux, puis les refermai. Parfois, j’arrivais à faire le vide. J’avais même la sensation de dormir, mais c’était souvent un leurre. Quand je les ouvris encore, le soleil filtrait sous les pans du rideau tiré. Entre deux battements de cils, j’avais dormi. Trop peu, comme chaque nuit, mais pendant ce court laps de temps, je n’avais pas pleuré. Depuis quelques semaines, j’arrivais presque à retenir mes larmes. Mais la nuit revenait, puis le noir, et la solitude de mes draps ravivait ma douleur.
Je vérifiai l’heure. Il me suffisait de tendre l’oreille pour savoir si ma fille dormait encore, dans la chambre d’à côté. Quand je me concentrais, je captais sa respiration : lourde et régulière. Parfois, son souffle s’emballait et elle gémissait, puis tout redevenait calme.
Je m’étendis sur le dos et fixai le plafond. Cette fois, le sommeil ne reviendrait pas. J’étais lasse, mais il me semblait que cet état était permanent depuis que Simon avait disparu. Ma belle-mère, Miranda, m’avait suggéré de vendre la maison, trop lourde en souvenirs, mais je n’avais pu m’y résoudre. Simon et moi avions pris tellement de temps pour la choisir, pour l’aménager, pour lui offrir un bébé. Ça me paraissait irréel de devoir tout recommencer, surtout sans lui.
Une petite voix me força à reprendre contact avec la réalité :
— Maman ?
— Oui, Émilie ?
— Tu es réveillée ?
Sa question me fit sourire. Ne venais-je pas de lui répondre ?
— Oui, dis-je simplement.
Aussitôt, je l’entendis se lever et ses pas d’enfant s’approchèrent de ma chambre avant que ma porte s’entrouvre davantage. Dans un rire, elle vint me rejoindre pour me faire un câlin. Son petit corps dans mes bras me fit sourire, et ses cheveux blonds, bouclés comme ceux qu’avait son père, me chatouillèrent le nez. Malgré tout le bonheur qu’elle m’apportait, j’avais toujours cette fichue envie de pleurer au fond des yeux. Plus jamais Simon ne pourrait sentir sa fille ainsi. La liste de toutes ces choses qu’il ne ferait plus jamais s’allongeait chaque jour.
Quand elle fut bien au chaud contre moi, sa tête posée près de ma poitrine, je chuchotai :
— Tu as bien dormi ?
— Oui.
Un silence passa, puis elle demanda :
— Est-ce qu’on va chez Lucie, aujourd’hui ?
— Oui, répétai-je.
Elle soupira. Depuis la mort de Simon, mon horaire était un vrai casse-tête. Si j’étais à mi-temps à la revue, je me sentais incapable de garder ma fille à la maison, même durant mes jours de congé. C’était trop difficile pour moi. J’avais constamment peur de m’effondrer devant elle.
— J’irai te chercher tôt, annonçai-je. On pourrait aller au parc ?
Un autre soupir résonna contre ma poitrine, puis elle répondit :
— D’accord.
Quand elle se hissa pour s’asseoir près de moi, elle demanda encore :
— Mamie vient, ce soir ?
— Je ne sais pas. Peut-être. Elle appellera sûrement durant la journée.
C’était le bon côté de Miranda. Elle téléphonait pour voir comment j’allais, ou si j’avais besoin d’aide. Souvent, elle proposait de faire le repas. Sa présence rassurait Émilie. Ou alors elle m’obligeait à afficher un sourire et à sortir de ma torpeur. Autrement, je vaquais à des tâches sans intérêt pour éviter de broyer du noir. Le cafard me prenait vite. J’ignorais comment le tenir à l’écart.
— On va déjeuner ? proposai-je.
Avec son habituel air joyeux, ma fille opina et quitta le lit pour descendre au rez-de-chaussée. Je l’imitai, moins rapide et moins souriante, enfilant une robe de chambre et passant à la salle de bains. Comme chaque matin, je m’aspergeais le visage d’eau froide. La fatigue était devenue mon nouveau masque. Ou alors c’était l’âge. Depuis la mort de Simon, j’avais la sensation d’avoir vieilli de dix ans d’un coup. À travers le brun de mes cheveux, je voyais désormais des mèches blanches. À trente-cinq ans, étais-je déjà en train de faner ?
— Maman ? Je peux avoir des céréales ?
Dans un soupir, je quittai la salle de bains et descendis rejoindre ma fille à la cuisine. Ce n’était que le matin, mais mon lit me manquait. Le sommeil aussi. Moi qui croyais que les cauchemars ne pouvaient nous atteindre que la nuit, j’avais tort. Depuis la mort de Simon, c’était ma vie tout entière qui était un cauchemar, et je ne savais plus comment en sortir.
2 - La proposition
Réunion, vérification de textes, signature de documents…, voilà à quoi ressemblait ma vie à la revue depuis que j’étais à mi-temps. Deux fois par semaine, je venais pour donner un coup de main à mon équipe, m’assurant que tout se passait bien avec les échéances. Margot, qui avait pris les rênes depuis quelques mois, était diablement efficace pour jauger les tendances du marché. C’était la raison pour laquelle j’approuvais pratiquement tout ce qu’elle voulait. Pour le côté éditorial, cela dit, j’étais encore la plus compétente.
Des années plus tôt, grâce à Léna, j’avais fondé cette revue. J’y avais mis tout mon cœur. Mais avec le départ de ma supérieure, les tâches administratives et les échéances avaient pris le dessus sur la créativité. Et c’était pire depuis la mort de Simon. Plus rien ne m’intéressait. J’avais la sensation de ne passer que pour y faire de la paperasse.
J’étais en train de lire les articles du mois quand mes yeux dérivèrent sur le dessus de mon bureau. La fatigue m’empêchait de me concentrer longtemps. Parfois, je songeais à prendre les cachets prescrits par ma thérapeute pour dormir, mais je me rétractais aussitôt. Même si c’était moins fréquent qu’avant, Émilie faisait toujours des cauchemars, et je craignais de ne pas être en mesure de l’entendre à cause des somnifères. La seule fois où je les avais testés, j’avais eu la tête dans les vapes toute la matinée. À quoi bon dormir si je ne me sentais pas mieux, au réveil ?
Je me passai une main lourde sur le visage et étouffai un bâillement avant de reporter mon attention sur l’article. J’étais généralement douée pour pinailler sur les textes, mais ce matin, je n’arrivais à rien. Il me fallait mettre les bouchées doubles, car je devais partir vers deux heures pour ma rencontre hebdomadaire avec Christina, ma thérapeute, et j’avais promis d’aller chercher Émilie tôt à la garderie. Pour une fois qu’il faisait bon, je tenais à l’emmener au parc. Là-bas, au moins, elle jouait, et je n’étais pas obligée de l’occuper.
Quand la sonnerie m’indiquant que la réception essayait de me joindre, je soupirai avant d’appuyer sur le bouton de l’intercom.
— Oui, Gisèle ?
— Annabelle ? Un certain monsieur Lenoir aimerait vous voir.
Devant le nom, j’écarquillai les yeux avant de relever prestement la tête. J’avais sûrement mal entendu. Les panneaux

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