Dans le bleu de tes yeux je me suis égaré, Tome 2 , livre ebook

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Dans le bleu de tes yeux je me suis égaré, Tome 2

Amalric Denoyer

Roman de 383 000 caractères

Jeune professeur de lettres, Quentin veille Olivier, son compagnon depuis quelques mois. Celui-ci a été sauvagement agressé au retour d’une réunion de famille qui s’est mal déroulée. Les souvenirs se mêlent au fil du quotidien dont Quentin écrit la chronique.

Rejeté par les siens, Olivier va malgré tout se reconstruire grâce à sa relation fusionnelle avec Quentin et à l’entourage d’une famille de cœur. Au moment où la vie semble être devenue sereine des événements dramatiques vont provoquer des changements radicaux dans l’existence d’Olivier. Celui-ci va compléter et reprendre la suite de la chronique de Quentin. Indirectement grâce à Quentin, des rencontres vont s’avérer porteuses d’espoir, tout en bouleversant certaines certitudes...

Émotions, humour, tendresse, trahisons et réconciliations ponctuent cette histoire pas tout-à-fait commune.

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Date de parution

07 novembre 2014

Nombre de lectures

0

EAN13

9791029400049

Langue

Français

Dans le bleu de tes yeux
je me suis égaré
 
Chronique d’une famille recomposée
 
 
Tome 2
 
 
 
Amalric Denoyer
 
 
Roman
 
 
 
 
 
4 e partie
 
 
 
Interlude
 
 
Olivier
 
Mon Quentin chéri, un autre drame de l’existence m’a mis dans tes traces. J’ai inséré des pages entre tes pages. Ce fut moins difficile que je l’aurais cru, car tous les deux nous parlions le même langage, nous parlions d’amour. Mes mots se sont alors glissés entre tes mots. Puis finalement il a bien fallu continuer, alors j’ai donné ma propre tonalité à la partition…
 
 
 
Chapitre 46 - Drame
 
 
D’après Hélène
 
Et voilà, la mise en route est faite… Une nouvelle rentrée avec ses anciens et ses nouveaux visages, ses retrouvailles, ses angoisses, ses nouvelles feuilles d’appel, ses nouveaux emplois du temps, ses nouveaux programmes, ses premières réunions, ses récréations bruyantes, ses bousculades à la sortie…
La première journée s’achève et la sonnerie de la fin des cours a retenti. Pendant que nous descendons le grand escalier du hall d’entrée du lycée et que de plus en plus d’élèves se ruent vers la liberté retrouvée, je tente de poursuivre ma conversation avec Quentin…
« Alors, Hélène, ces Première L, vous les trouvez comment ?
— A priori, plutôt sympathiques et attentifs, hormis un petit groupe d’endormis tassés dans la rangée du fond… On verra s’ils interviennent en cours ou s’ils essayent de se faire oublier !
— Je me faisais les mêmes réflexions… Oh, mais, ils sont bien impatients… ! On se calme, les jeunes !Inutile de se bousculer comme… Aïe ! »
Une douleur aiguë vient de faire sursauter et grimacer Quentin. En me retournant, j’ai juste le temps d’apercevoir une tête cagoulée qui descend les marches plus vite que les autres au milieu du flot des élèves. S’ensuit une bousculade, des protestations, un cri…
« M’sieur, M’sieur ! Vot’ dos !
— Quoi, mon dos ?
— Quentin… vous saignez !
— Regardez ! Celui qui a poussé tout le monde, il a poignardé le prof ! »
Quentin semble soudain pris d’une crampe dans le ventre et d’une étrange nausée. Ses jambes fléchissent.
« Je… je vois tout jaune… Ma tête tourne…
— Allons, allons, faîtes place, écartez-vous ! Quentin, allongez-vous vite… Je vous aide… Jean-Marc, tu as un portable ? Appelle les secours… Vite, il saigne beaucoup ! Toi, cours chercher le directeur ! Vite ! Il me faut quelque chose pour appuyer sur la plaie… Tant pis pour mon gilet…
— Hélène… prévenir Romain… avant qu’Olivier… apprenne… Hélène après… lui dire que je l’aime…
— Oui, Quentin, ne vous faites pas de souci. Les secours vont arriver. Tout ira bien.
— Hélène… la nuit… elle tombe déjà… »
 
*
* *
 
Romain
 
« … Oui Hélène, je comprends… je vais lui annoncer moi-même ce qui est arrivé… et nous irons prendre des nouvelles aux urgences. Merci d’avoir appelé. Je vous tiens au courant…
— Merci. Je pense bien à vous tous. Protégez bien Olivier. À très bientôt !
— À bientôt, Hélène ! »
 
Je suis scié. Quentin agressé… poignardé ? Tout le bonheur de cet été pour aboutir à ça ! Mais bordel, où va le monde ? Et Olivier… mais comment je vais lui annoncer ça ? Bon, Romain… reste calme… Il doit être avec Anne au salon. Anne… Alors, il faut vraiment y aller en douceur… Anne commence son dernier mois de grossesse… Elle a la tête solide, Anne… mais quand même ! C’est de Quentin qu’il s’agit… Ah, c’est bien… ils sont assis sur le canapé…
« Coucou ?
— Ah, Romain ! On se demandait justement ce qu’on pourrait faire ensemble ce soir. Comme Quentin vient de faire sa rentrée… »
Je viens m’asseoir entre vous deux et je passe mon bras autour du cou d’Olivier.
« Je viens d’avoir un coup de fil d’Hélène…
— Le coquin ! À tous les coups il se fait une bouffe avec ses collègues… Et moi qui rêvais d’un dîner aux chandelles !
— Olivier… il y a un méchant contretemps… Quentin a eu un problème… Il faut qu’on aille aux nouvelles… »
Pauvre gosse… Tu me regardes de tes yeux à faire tomber par terre toutes les filles qui passent et peut-être même la plupart des garçons… Et je vois bien que c’est la panique… Je sens la main d’Anne sur ma jambe.
« Qu’est-ce… qu’est-ce qu’il lui est arrivé ?
— D’après Hélène, quelqu’un lui a donné un coup de couteau à la sortie du lycée et s’est enfui. Les secours ont emmené Quentin inconscient, il paraît qu’il saignait beaucoup… Il est atteint sur un côté, au-dessus de la hanche. C’est tout ce que je sais.
— Mon Quentin !… Mais ce n’est pas possible… Un coup de couteau ? Non… pas ça ! »
Olivier devient pâle à faire peur… Le coup est terrible. Il ne peut imaginer que l’on puisse porter la main sur Quentin. Toutes ses certitudes volent en éclat.
« Viens là p’tit gars… Allez, respire… Il faut que ça aille Olivier… Je t’en prie… Il a besoin de nous.
— … Ça va aller ! Je… je veux le voir !
— On va y aller… Remets-toi d’abord… Respire à fond ! Hélène m’a dit aussi qu’avant de s’évanouir, Quentin avait eu le temps de dire qu’il t’aime. Allez, reprends courage…
— Merci Romain… je vais y arriver.
— Je vous prépare un petit sac avec une bouteille d’eau et des barres de céréales. Je ne bouge pas d’ici. Dans mon état, je ne vais pas passer une partie de la nuit dans les couloirs de l’hôpital… je risquerais de déplacer l’attention sur moi !
— Merci ma puce. Je t’appellerai dès qu’on aura des informations exactes sur son état de santé. Après tu pourras prévenir tout le monde. Ils vont vite s’affoler… à tous les coups ça va faire le tour des chaînes de télé, sans parler d’internet… Olivier, tu te sens d’attaque ?
— T’inquiète… avec toi je tiendrai le coup. Merci d’être là, Romain.
— J’y pense, vérifie s’il n’a pas laissé sa carte Vitale et une attestation d’assurance dans ses affaires… »
 
*
* *
 
Durant tout le trajet, je prends la mesure de ta détresse, petit homme. À plusieurs reprises j’aperçois ton regard perdu et je surprends quelques spasmes qui trahissent tes sanglots intérieurs. Parfois tu croises les bras, comme pour maîtriser ton corps qui hurle… Tu tiens l'enveloppe contenant les papiers de Quentin serrée comme un bien précieux capable de lui sauver la vie.
« On arrive… Il y a de la place par ici, on va pouvoir se garer. »
Tu es silencieux, et encore plus terrorisé que je ne le suis moi-même. Plus j’approche de la porte et plus je prends conscience qu’il n’y a que trois solutions. Soit ce n’est pas grave, soit on ne peut pas encore se prononcer, soit il est trop tard… et même si je ne veux pas y penser, ça m’obsède. Putain, pourvu qu’il n’y ait pas de complications… ! Olivier, petit frère, toi qui as déjà traversé ce genre de situation, tu es très conscient de ce qui se passe. Quand je te vois, j’ai l’impression que le premier souffle de vent va t’emporter. Je le vois tous les jours depuis longtemps, la seule chose à laquelle tu tiens réellement c’est l’amour de Quentin. Et là… tu es perdu.
 
*
* *
 
« S’il vous plaît, nous venons pour avoir des nouvelles de Quentin Duvivier, l’enseignant qui a reçu un coup de couteau…
— Vous êtes de la famille ?
— Olivier Giraud que voici est son compagnon et je suis un ami de la famille de longue date.
— J’ai… j’ai sa carte Vitale et une attestation d’assurance… Il y a le numéro de contrat dessus.
— C’est parfait, nous allons pouvoir compléter le dossier… D’après les informations que nous avons, les médecins ont diagnostiqué une hémorragie interne et une possible complication rénale. Asseyez-vous de ce côté-ci. Le chirurgien viendra vous renseigner dès la fin de l’intervention.
— Très bien… Merci beaucoup. »
Nous voici dans l’éternelle salle d’attente des urgences avec pour tout décor un carrelage froid, des murs jaunes, un éclairage néon glacial, une série de posters dédiés à la prévention de divers accidents et autres maladies…
« Romain, j’ai peur…
— T’en fais pas, il est plutôt sportif Quentin… Il ne va pas lâcher si facilement. En plus, au fond de lui, je suis sûr qu’il pense à toi et que ça le soutient.
— Pourvu que ça suffise… Qu’est-ce que je vais devenir si…
— Chut… Ne pense qu’à Quentin… pas à l’absence de Quentin… Je me l’interdis moi aussi. Quand un événement brise les vies, tout est dispersé, on pense qu’on ne peut plus vivre. Il faut juste réapprendre à voir que tout est possible… Si tu as la foi, prie pour que le ciel fasse un peu de clarté dans ce chemin obscur… Je te dis ça, parce que la semaine dernière j’ai interviewé des moines dans un monastère de la Drôme. L’un d’eux m’a dit « Pour moi la prière c’est ça… Demander à Dieu de nous montrer le possible, le chemin de l’espoir, la lumière… Ce n’est pas lui demander de faire ceci ou de faire cela… D’abord que savons-nous de ce qu’il faut faire ou ne pas faire ? Ce serait plutôt compliqué d’accorder les désirs de tout le monde… Et puis ce n’est pas gentil de prendre Dieu pour un marionnettiste ; ce n’est pas gentil, ni pour lui ni pour nous ! »
— C’est beau… Mais ce qui arrive est tellement impensable, Romain… Je… je suis anéanti, je ne sais plus quoi penser…
— Tu sais, dans mes virées de reporter, j’ai vu des trucs déments. Quand la terre, le climat ou la cruauté des hommes se déchaînent, on a parfois l’impression que la vie ne reprendra jamais. En fait, petit à petit, les fleurs repoussent, on rebâtit, les enfants jouent, les amoureux s’embrassent… Alors, pense que Quentin est vivant… et que même si son organisme connaît quelques soucis, eh bien, les médecins s’en occupent ! »
Tu ne dis rien, mais tu me prends la main et tu la serres doucement. Ce contact nous fait du bien à tous les deux. Je repense à cet été… et je me dis qu’il te faudrait ton père. Un type bien ton père… calme, posé, réfléchi, mais souriant et avenant, toujours à l’écoute et prêt à donner de bons conseils… Et là tout d’un coup, je pense à Anne et au bébé… Je vais être père, moi aussi… Pourvu que je sache trouver les bons mots quand ce petit bout sera né et aura grandi !
 
*
* *
 
C’est un policier qui se présente en premier lieu. Normal… car il s’agit d’une ag

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