Déshabillez-vous
144 pages
Français

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Description

La prestigieuse Clinique Dorchester, un centre spécialisé en chirurgie esthétique pour une clientèle aisée où Judith vient d’être embauchée, offre une panoplie de soins particuliers. À peine arrivée, la jeune infirmière découvre peu à peu les attraits secrets de l’établissement. Grâce aux bons soins de ses collègues et patrons, elle élargira ses horizons sexuels et goûtera à une escalade de plaisirs qu’elle n’aurait jamais osé soupçonner…

Informations

Publié par
Date de parution 07 mai 2013
Nombre de lectures 283
EAN13 9782894556351
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean Éditeur
3440, boul. Industriel
Laval (Canada) H7L 4R9
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com

••••••••••••

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Ouellette, Sylvie, 1964-
[ Healing passion. Français]
Déshabillez-vous
Traduction de : Healing passion.
ISBN 978-2-89455-634-4
I. Saint-Germain, Michel, 1951- . II. Titre. III. Titre : Healing passion. Français.
PS8579. U427H4214 2013 C813’.54 C2013-940 366-3
PS9579. U427H4214 2013

••••••••••••

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2013
Conception graphique : Christiane Séguin
Traduction : Michel Saint-Germain
Révision : Alexandra Soyeux
Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
France : Dilisco S.A. / Distribution du Nouveau Monde (pour la littérature)
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2013
ISBN : 978-2-89455-634-4
ISBN ePub : 978-2-89455-635-1
ISBN PDF : 978-2-89455-636-8
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Chapitre un
Dix petits orteils fixaient malicieusement Judith au travers d’unrectangle découpé dans le drap vert menthe, telle une famille demarionnettes mignonnes à croquer ; des personnages si insolitesqu’elle en était distraite.
À première vue, ces deux pieds paraissaient plutôt sobres,assez robustes, mais nettement féminins, et leur peau ridée étaitjaunie par un désinfectant iodé. Seuls les orteils semblaientd’humeur à rire.
À l’autre bout de la table d’opération, le visage de la patienteétait dissimulé derrière un autre écran vert pâle, maintenu enplace au moyen d’un appareil suspendu au plafond. Le reste ducorps était entièrement recouvert d’un drap stérilisé, et lesjambes étaient relevées en vue de l’opération chirurgicale.
D’où elle était, Judith ne voyait que le sommet de la têted’Édouard Laurin, l’hypnotiseur assis au chevet de la patiente.Mais elle entendait sa voix chaude, calmante et lancinante quiremplissait la pièce.
— Vos pieds ne vous appartiennent plus, dit-il lentement enroulant les r et en faisant bien résonner chaque mot. Nous lesavons empruntés et, dans un moment, nous allons vous lesredonner, tout beaux, tout neufs.
Judith ne put réprimer un gloussement nerveux. C’était sapremière journée au travail et, déjà, elle était dépassée par lanature inhabituelle de la Clinique Dorchester, une clinique de chirurgie esthétique qui prodiguait des traitements de pointe àsa clientèle aisée, triée sur le volet, et offrait un séjour confortable dans un édifice moderne surplombant Holland Park, undes quartiers parmi les plus cossus de Londres.
Aujourd’hui, lady Austin, la riche veuve de lord Austin, lemagnat du transport, se faisait remodeler les pieds. La patienteétait une habituée, car elle avait séjourné à la clinique pas moinsde huit fois en cinq ans, d’abord pour le visage, puis le nombril.Elle avait également subi une série longue, diverse et futile deprocédures chirurgicales, cherchant constamment à éviter queson corps révèle son âge réel et trahisse cinq décennies d’usure.Cette fois, elle prétendait ne plus aimer l’allure de ses pieds,qu’elle trouvait fort vieillis lorsqu’elle parcourait les plagessablonneuses de quelque île exotique éloignée, ou le pont duyacht d’un de ses riches amis.
Pour sa part, Judith se disait qu’au fond, ces pieds n’étaient probablement que le reflet des années de torture consenties à de multiples marathons d’achats impulsifs dans les boutiques de renom.
Les pieds des gens de la classe de lady Austin étaient faitspour être dorlotés. Il n’était pas étonnant que ces orteils soientd’aussi bonne humeur.
Le coût de l’opération et du séjour à la clinique allait probablement dépasser le salaire annuel du personnel affecté à cettepatiente, mais c’était en général le cas de tous les clients. Ici, ilspouvaient s’acheter un nouveau corps, exquis, taillé sur mesure.
Judith était impressionnée par les installations. Tout l’équipement était haut de gamme, neuf et luisant. Une douce odeurde chèvrefeuille embaumait l’air, ce qui changeait joliment del’habituel désinfectant des autres cliniques.
Une musique suave émanait d’un haut-parleur camouflé dansle plafond. La teinte orange pâle des tuiles de céramique, auplancher comme aux murs, donnait à la pièce une ambiance agréable et tranquille, assez différente, elle aussi, du vertstandard des blocs opératoires habituels.
L’atmosphère était chaleureuse et confortable, et Judithn’avait qu’à fermer les yeux une seconde pour se croire dans unluxueux salon de beauté plutôt que dans un hôpital.
Fraîchement diplômée de l’école d’infirmerie, elle avait eu lachance d’être embauchée tout de suite. Ses consœurs de classequi avaient également postulé à la clinique étaient, pour laplupart, mortes de jalousie en apprenant que Judith avaitdécroché le poste.
Une clinique prestigieuse et un salaire en conséquence. Pasmal, pour un premier emploi. Par-dessus le marché, tout lemonde était si charmant, si jeune et si beau ; le personnel de laclinique semblait refléter la nouvelle image que les clientsvoulaient s’offrir en venant ici. Lors de l’entrevue d’embauche,on avait fait comprendre à Judith de façon assez peu subtilequ’elle devait largement son emploi à son joli visage et à sonanatomie. Mais comme il s’agissait un contrat de trois mois, elledevait tout de même démontrer ses compétences d’infirmière.
Aujourd’hui, elle allait participer pour la première fois à uneopération au cours de laquelle la patiente n’était pas anesthésiée, mais hypnotisée. Alors que l’on endormait lady Austin,Judith avait un peu l’impression d’être transportée, elle aussi,par la voix d’Édouard. Elle avait de la difficulté à disposer lesinstruments en vue de l’opération, à se concentrer sur le protocole à suivre.
Le tintement du métal semblait plus fort que d’habitude,même s’il ne pouvait tout à fait enterrer les paroles qui parvenaient encore à ses oreilles, vu la diction d’Édouard, et surtoutses r en cascades dans sa gorge.
— Vous allez rester ainsi, détendue et reposée, jusqu’à ce queje vous dise d’arrêter, poursuivit-il.
Judith poussa un soupir de soulagement. Lady Austin étaiten transe, mais paradoxalement, tout à fait éveillée.
— Je crois que nous sommes prêts, garde Stanton.
Ces paroles, prononcées d’un ton plus spontané, la firentsursauter. Il lui fallut plusieurs secondes pour s’apercevoirqu’elles lui étaient adressées.
En regardant dans la direction d’où elles venaient, elle vitapparaître, au-dessus de l’écran vert pâle, un visage souriantsurmonté d’un casque de chirurgien d’un ton assorti. Les deuxyeux bleus qui la fixaient étaient si pâles et délavés qu’ilssemblaient irréels, comme ceux d’une poupée de porcelaine.Édouard n’était pas beaucoup plus âgé qu’elle, mais son ton devoix et son assurance manifeste lui conféraient une autoritéindéniable.
Judith se sentit rougir, ridiculement, comme une adolescentesous le regard d’un enseignant irrésistible. Elle laissa tomber unscalpel. Le tintement qu’il produisit sur le plancher de céramiquela ramena à la réalité.
— Les médecins devraient arriver dans un moment…
Le reste de sa phrase se perdit dans le brouhaha de l’équipeopératoire, qui entrait.

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