Elle en Suisse
178 pages
Français

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Description

« Elle le regarda, il gémissait tout doucement, les yeux fermés. Elle mit ses mains autour du cou de l'homme et commença à presser tout doucement. Il ouvrit les yeux subitement, la regardant, surpris. Puis Elle se mit à réfléchir. Le chauffeur de l'homme l'avait vue et pourrait sûrement l'identifier. Et elle n'en avait pas encore fini de sa mission à Locarno. Elle ne pouvait pas risquer de commettre ce meurtre maintenant, même si, par frustration, elle en avait vraiment envie. Les mauvais amants devraient être exterminés. Mais elle relâcha son étreinte et lui sourit. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2013
Nombre de lectures 11
EAN13 9782342012026
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Elle en Suisse
Zazoo Laro
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Elle en Suisse
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
Elle avait trouvé une colocataire pour partager un logement à Lucerne en Suisse pendant six mois. Elle l’avait dénichée sur le site Swissgay.ch. Elle s’était dit que partager un logement avec une lesbienne allait mettre du piquant dans ses vacances. Sa colocataire était de Stockholm et vivait à Lucerne depuis six mois. Elle était grande, mince, blonde aux yeux bleus, le stéréotype de la Suédoise. Elle lui dit qu’elle s’appelait Vanessa, qu’elle venait de Belgique et qu’elle pensait peut-être s’installer en Suisse, si elle trouvait du travail.
Deux semaines après l’arrivée d’Elle, elles étaient amantes. Mais Elle rejoignait toujours sa chambre pour dormir. Elle n’aimait pas dormir avec quelqu’un, ça rendait la relation trop sérieuse.
Un mois après son arrivée, Elle s’ennuyait. Une relation homosexuelle, à part le sexe, n’avait rien de différent d’une relation hétérosexuelle. Sa copine commençait déjà à parler d’avenir, lui soulignait gentiment les comportements qu’Elle devrait changer, regardait les annonces dans le journal pour lui trouver un travail… Les pulsions d’Elle commençaient à se réveiller, et Elle avait bien envie de les explorer. Ses vacances servaient à vivre pleinement ses pulsions. Elle prenait le dessus sur Vanessa.
Elle avait parcouru Lucerne de long en large en un mois. Elle devait avoir traversé le célèbre pont du Kapellbrücke une centaine de fois. Elle avait visité tous les immeubles d’intérêt : le château d’eau (Wasserturm), les remparts de la Musegg (Museggmauer), l’église des Jésuites, le pont de l’Ivraie (Spreuerbrücke), le monument du Lion et le Centre de la culture et des congrès (kkl). Elle avait fait plusieurs tours en bateau sur le lac et Elle était montée sur le mont Riggi. Elle devait voyager à travers la Suisse et visiter tout en gardant un pied à terre à Lucerne. Sa copine faisait plusieurs allers-retours les week-ends vers Stockholm et Londres. Elle lui demandait souvent de l’accompagner mais ces voyages n’intéressaient pas Elle.
Le premier vendredi pendant lequel sa copine était partie à Stockholm, Elle se rendit au bar « Blue », un endroit très trendy sur Pilatustrasse . Elle mit une robe du style de la subway dress de Marilyn Monroe mais en rouge, avec des souliers noirs de Louboutin. Avec ses longs cheveux bruns, ses yeux bleus et son assurance, Elle savait qu’elle n’aurait pas besoin de débourser pour ses cocktails.
Le bar « Blue » était bondé quand Elle arriva. Il portait bien son nom, avec un éclairage bleu tamisé. Elle se plaça devant le bar et, après deux minutes, un homme lui laissa son tabouret en lui demandant ce qu’Elle voulait boire. Il était grand, brun aux yeux marron et portait un costume Hugo Boss. Il avait enlevé sa cravate et les deux premiers boutons de sa chemise étaient ouverts. Elle lui sourit et commanda un mojito. Après son troisième mojito, Elle prétexta se rendre aux toilettes et ressortit par la porte de la terrasse. Elle retourna à l’appartement, mit un film porno et se masturba en regardant un « gang bang ». Elle jouit mais se sentait insatisfaite. Elle sortit ses gants de boxe et se mit à faire un entraînement de kickboxing, nue dans son salon. Elle avait bel et bien pris le dessus sur Vanessa, et ses pulsions devraient être comblées rapidement.
 
 
 
1. Lyss
 
 
 
En lisant le journal du matin, Elle vit qu’une rencontre de propriétaires de Ferrari aurait lieu le dimanche dans deux semaines à Aarberg. Ce serait pour Elle une occasion rêvée pour enfin conduire un bolide aussi puissant. Elle réserva pour le soir même une chambre à l’hôtel « Weisses Kreuz » de Lyss, une ville localisée à seulement trois kilomètres d’Aarberg. Comme Elle n’avait jamais encore mis les pieds à Aarberg, Elle irait faire un état des lieux, mais inutile de se faire remarquer dans ce petit village en y séjournant le soir même. Elle réserva tout de même une chambre à l’hôtel-restaurant « Krone », qui semblait central à Aarberg, pour le samedi dans deux semaines.
 
À la gare de Lyss, Elle demanda la direction de l’hôtel à la vendeuse de la boutique de fleurs « Blumen Kreativ ». Elle essaya de ne pas se laisser tenter par les superbes arrangements floraux de la boutique. Il n’y a rien de plus pathétique qu’une femme s’achetant des fleurs pour elle-même. Elle tourna à gauche sur la Banhoffstrasse et se laissa tenter par un pain paillasse à la Schloss Beck. Avec le morceau de gruyère et la banane qu’Elle avait dans son sac, ce serait un souper frugal. Elle avait un budget assez serré ce week-end, sa copine n’étant pas là pour payer, et ses dépenses pour ce voyage de reconnaissance avaient déjà amplement entamé le maigre budget qu’Elle s’octroyait quand elle n’avait pas de sources de revenus.

Elle tourna à droite sur la Marktplatz, le centre de la ville de Lyss. Elle s’étonna du manque de charme de cette petite ville de quand même 11 000 habitants. Elle pensait, probablement à tort, que toutes les villes de la Suisse avaient du charme. Mais en arrivant devant le Weisses Kreuz, Elle changea un peu d’avis. Sa façade datant du xviii e  siècle, ornée de géraniums rouges, était splendide et l’hôtel était situé juste à côté d’une grande allée piétonne longeant le Lyssbach. Elle s’approcha de la grande roue tournoyant dans la rivière et s’assit sur les marches la devançant. Remarquant plusieurs colverts, Elle sacrifia un peu de son souper et leur lança des miettes de son pain paillasse. Les canards nageaient rapidement, évitant les rochers, et attrapaient les bouts de pain au vol. Elle remarqua de l’autre côté de la rivière une vieille ferme qui avait été rénovée en petit café, le café bar « Salzbütti ». Elle irait plus tard y prendre un café, mais Elle décida d’abord d’aller mettre sa petite valise dans sa chambre et se rendit à la réception du « Weisses Kreuz ».
 
La chambre était petite mais bien décorée. Elle aimait particulièrement la grande arche à 45° au-dessus du lit double. Dans un coin, il y avait un fauteuil en cuir noir et de l’autre un petit bureau blanc avec une chaise rouge. Elle aimait la combinaison du noir, du blanc et du rouge, ça lui rappelait son loft de Montréal. Peut-être un premier signe qu’Elle devrait bientôt rentrer à la maison ? Après déjà près de trois mois en Suisse, Montréal commençait à lui manquer. Un signe qu’Elle devait se mettre en action et profiter du reste de ses vacances.
 
Elle s’assit sur le lit qui craqua légèrement. Elle aimait bien les craquements d’un lit, surtout pendant les ébats amoureux et surtout dans les hôtels. Elle aimait bien penser que des gens les entendaient et pouvaient s’imaginer eux-mêmes dans la même situation. Elle aimait particulièrement les ébats avant le souper ou même au déjeuner et qu’après, en descendant au restaurant, les gens l’identifient aux sons qu’ils avaient entendus. Sur ces pensées, Elle décida d’aller au petit café de l’autre côté de la rue. Peut-être y rencontrerait-elle quelqu’un pour plus tard faire chanter ce lit ?
 
Le café, à l’intérieur, était très moderne, ce qui contrastait avec l’extérieur de fermette. Des chaises « design » blanches côtoyaient des tables en verre avec une seule chandelle posée au milieu. Il y avait aussi un coin « salon » avec des sofas en cuir noir. Elle choisit une table, s’y installa et sortit un livre de son sac. Elle avait appris avec les années que les femmes seules, si elles voulaient se faire aborder, avaient comiquement plus de chance si elles ne paraissent pas intéressées à rencontrer quelqu’un mais qu’elles semblaient apprécier plutôt la compagnie de leur lecture.
 
Elle commanda un latte macchiato à la serveuse et retourna à sa lecture. Sans avoir parcouru la salle des yeux, Elle avait déjà repéré trois hommes assis seuls à des tables voisines. Un avait le style « homme récemment divorcé ». Il ne la quittait pas des yeux. Le type d’homme à éviter, celui qui descend son pantalon et vient en cinq minutes parce qu’il n’a pas couché avec une autre femme depuis dix ans. Un autre, dans la cinquantaine, bien préservé, semblait plus intéressé à son journal qu’à Elle, mais il relevait la tête dès qu’Elle déplaçait ses grandes jambes bien exposées en talon haut et jupe courte mi-cuisses. Le troisième, début trentaine, était pendu à son iPhone à discuter des plans de sortie avec, probablement, un copain.

La serveuse lui apporta son café. Elle prit la longue cuillère, la trempa dans la mousse, l’inséra dans sa bouche lentement, en fermant les yeux avec un petit « humm » de satisfaction. Ça ne manquait jamais de faire son effet, la femme qui sait profiter de la vie en appréciant les petits plaisirs comme la mousse d’un latte macchiato que beaucoup de femmes évitent pour garder la ligne.
Un mouvement lui fit détourner les yeux de sa lecture, et regarder des souliers Bally bleu foncé avec la ligne blanche et noire caractéristique de la marque. Ses yeux remontèrent le long d’un jean G-Star bleu nuit et une chemise Hugo Boss orange, bleu foncé et carreaux blancs, négligemment non repassée. Des cheveux noirs à la James Dean, des yeux bleus et une barbe de deux jours complétaient le look avec l’iPhone dans la poche de chemise.
— Je peux m’asseoir ? lui demanda-t-il.
— Bien sûr, mais donnez-moi quelques minutes pour finir ce paragraphe, s’il vous plaît, lui répondit-elle, tout en lui faisant son plus beau sourire et lui montrant la chaise à côté de la sienne.
Il r

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